• FORD GT 40 :

    FORD USA GT 40FORD USA GT 40
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    Au cœur des années soixante, Ford ose s’attaquer aux légendes de l’Europe. Non seulement sur les circuits, mais aussi dans les soirées mondaines avec la mythique GT 40.

    L’idée de dériver une version routière de la GT 40 germe au cours de l’année 1965. Ford sort sa première « street version » au début du mois de janvier 1966. Elle porte le numéro de châssis 1013 et l’immatriculation « OVX 355D ». Elle a tous les attributs d’une voiture de grand tourisme, à commencer par sa livrée gris argent.

    Extérieurement, quelques détails permettent de l’identifier : les serrures de portes, l’inscription « Ford » en lettres chromées sur le capot et l’écusson ovale en bas de caisse. Dans l’habitacle, tout est fait pour gommer le caractère spartiate d’une bête de course. Le carrossier britannique Harold Radford s’emploie à la domestiquer avec des sièges en cuir noir, de la moquette recouvrant le sol et les réservoirs latéraux et des vide-poches dans les portières.
    FORD USA GT 40FORD USA GT 40
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    Plus docile, la mécanique est tempérée. La puissance est bridée de 380 à 335 ch. L’embrayage et le volant-moteur se sont mis au diapason de la conduite bourgeoise, les mâchoires de freins sont plus douces, les amortisseurs plus moelleux. Le climatiseur d’air est même prévu en option pour les plus délicats !

    En février 1966, une première GT 40 routière part pour les États-Unis où seront envoyées la plupart des vingt-deux voitures semblables. Cinq resteront en Grande Bretagne, une partira en France, une en Allemagne, une en Italie et une en Suisse. Cette dernière est aménagée par le carrossier Hermann Graber qui la dote de vitres électriques et la pare d’ornements chromés.
    FORD USA GT 40FORD USA GT 40
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    À partir du 1er janvier 1967, la production passe sous la responsabilité de JW Engineering, une société animée par John Wyer, ex-directeur sportif d’Aston Martin, et John Willment. La fabrication des GT 40 se poursuivra jusqu’en juin 1969, juste après la deuxième victoire consécutive de la GT 40 (le même châssis 1075) aux 24 Heures du Mans.

    On comptera 31 exemplaires fabriqués en 1966 et 1967 (GT40P/1013, 1028, 1033, 1034, 1043 à 1045, 1049 à 1072) qui s’ajoutent aux 29 modèles compétition (GT40PR/1006 à 1010, 1014, 1017 à 1027, 1029, 1030, 1035 à 1042, 1048 et 1073) et aux 11 exemplaires produits chez JW en 1968-1969 (GT40P/1074 à 1084), sans compter les 7 châssis inachevés de 1970 à 1972 (P/1108 à 1114).
    FORD USA GT 40
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  • FIAT 8V Zagato :

    Présentée au salon de Genève de 1952, la Fiat 8V apparaît comme une voiture entièrement nouvelle et innovante — elle est la première Fiat à quatre roues indépendantes. Elle ne sera pas un succès commercial et 114 exemplaires seulement en seront produits pendant deux ans, de 1952 à 1954. Mais, homologuée en catégorie GT, elle remportera de nombreux succès en compétition.

    La Fiat 8V est motorisée par un V8 compact ouvert à 70°. Avec une cylindrée de 1996 cm3, cette mécanique développe 105 ch sur la version de base alimentée par deux carburateurs Weber. Des évolutions plus poussées seront développées, dotées d’un arbre à cames plus pointu et d’un taux de compression supérieur. Ces variantes survitaminées offriront 115 ch et 127 ch avec trois carburateurs Weber — la vitesse dépassant dans ce dernier cas les 200 km/h.
    FIAT 8V ZagatoFIAT 8V Zagato
    Salon de Genève de 1952
    © Zagato

    Sa réussite sportive, la 8V la doit notamment à son excellente tenue de route, fruit de sa suspension indépendante. Construite sur un empattement court (2,40 mètres) et compacte (de l’ordre de quatre mètres selon les versions), elle bénéficie également, avec moins de mille kilos, d’un rapport poids-puissance favorable. Seulement 34 voitures recevront la carrosserie Fiat d’usine. Les autres seront confiées aux maisons italiennes de renom. La plus importante d’entre elles est Zagato. La Fiat 8VZ constitue l’une des plus brillantes réalisations de la carrosserie milanaise.

    Zagato carrossera ou recarrossera au total 32 châssis de Fiat 8V. Quatre d’entre eux seront équipés d’éléments de la carrosserie d’usine qui sera partiellement modifiée par Zagato. Les voitures recevront un toit en aluminium à double bulbe (joint à la caisse en acier), des vitres redessinées et une partie antérieure notablement transformée. Ces Fiat 8V recevront l’appellation de "Elaborata Zagato".
    FIAT 8V Zagato
    © D.R.

    Zagato réalisera 28 exemplaires de 8V aux carrosseries entièrement originales, toutes construites en aluminium. Certaines de ces voitures possèdent une histoire insolite. L’une d’entre elles sera construite en quinze jours à la demande du pilote milanais Ovidio Capelli impatient de la faire courir dans le Tour de Toscane de 1952. Compte tenu du délai extrêmement court, elle recevra des éléments de carrosserie de la Fiat 100 EZ. Le résultat sera une berlinette à l’excellente aérodynamique et au design original.

    En 1953, le même Ovidio Capelli, concessionnaire Fiat à Milan, achètera un châssis qu’il fera carrosser en spider par Zagato. A son volant, il participera aux Mille Milles associé à Veronelli. Zagato réalisera ensuite deux autres spiders sur ce même châssis.
    FIAT 8V ZagatoFIAT 8V Zagato
    Ovidio Capelli au volant de la Fiat 8V Zagato                                                     Ovidio Capelli sur le spider aux Mille Milles en 1953
    © Zagato

    Aux mains talentueuses d’Elio Zagato, la Fiat 8VZ remportera maintes victoires, parmi lesquelles les 10 Heures de Messine en 1954 et la Coupe Inter Europa l’année suivante. La plus importante de toutes est celle obtenue sur le circuit de l’Avus, à Berlin, en 1955.

    La Fiat 8V demeurera compétitive jusqu’à la fin des années cinquante. Une berlinette Zagato gagnera sa classe lors des dernières Mille Milles, en 1957, réalisant une vitesse moyenne de 122,7 km/h. Futur pilote Ferrari et futur vainqueur des 24 Heures du Mans, Lodovico Scarfiotti, quant à lui, remportera le Trophée Campidoglio et le Trophée de la Montagne en 1957. Il sera sacré champion d’Italie.
    FIAT 8V ZagatoFIAT 8V Zagato
    Elio Zagato, la Fiat 8VZ                                                   Lodovico Scarfiotti au Trophée Campidoglio
    © D.R.

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  • FERRARI 121 LM :

    FERRARI 121 LMFERRARI 121 LM
    © 2002-2009 Bonhams 1793 Ltd.

    Pour les 1000 Kilomètres de Buenos Aires, disputés le 13 janvier 1955, première épreuve comptant pour le Championnat du Monde des constructeurs, Ferrari engage deux voitures officielles : une 118 (6 cylindres) et une 750 Monza (4 cylindres). Les autres Ferrari sont inscrites sous la bannière d’écuries privées. Les deux voitures officielles sont disqualifiées (pour faute à l’entrée des stands).

    Deux moteurs six cylindres ont été confectionnés en ajoutant deux cylindres au quatre cylindres : le type 118, ou 376/S ou encore 625 LM, dérivé du 625 F1, et le type 121, ou 446/S, ou encore 735 LM, dérivé du 735/S.
    Le moteur de la 121 LM a une cylindrée de 4 412,49 cm3 (102 x 90 mm) et développe 330 ch (242 kW) à 6 000 tr/min.
    FERRARI 121 LMFERRARI 121 LM
    © 2002-2009 Bonhams 1793 Ltd.

    Au total, Ferrari fabrique quatre voitures équipées de moteurs six cylindres pour la saison 1955. Celle de la vente, « 0558/LM », est la dernière. Elle débute aux Mille Miglia sous le n° 723, mais la Scuderia Ferrari est écrasée par les Mercedes-Benz 300 SLR. Stirling Moss, associé au journaliste anglais Denis Jenkinson, et Juan-Manuel Fangio placeront leurs « flèches d’argent » aux deux premières places. Pilotée par Castellotti, 0558/LM abandonne.
    FERRARI 121 LMFERRARI 121 LM
    © 2002-2009 Bonhams 1793 Ltd.

    Aux 24 Heures du Mans, Ferrari engage trois 121 LM qui ont reçu un capot arrière rehaussé pour accueillir un réservoir d’essence porté à 150 l. Les pneumatiques sont désormais fournis par Englebert. Puissante et rapide (plus de 280 km/h dans les Hunaudières !), la 121 LM de Castellotti anime la première heure de course. Puis, la tragédie frappe les 24 Heures, le samedi à 18 heures 28. La sortie de route de deux concurrents cause la mort de 82 personnes. Les Ferrari poursuivent la course, mais cassent les unes après les autres, dont 0558/LM pilotée par Phil Hill et Umberto Maglioli. De toutes façons, plus rien n’a d’importance.

    À Kristianstad, c’est la dernière apparition d’une 121 LM en course ; elle a lieu dans le cadre du Grand Prix de Suède, hors championnat. Il s’agit de 0558/LM pilotée par Eugenio Castellotti. La carrière des six cylindres a fait long feu sans laisser un souvenir impérissable. La voiture passe entre les mains de John von Neumann (Los Angeles), Luigi Chinetti (New York), Pierre Bardinon (Mas-du-Clos) et enfin Antoine Midy.
    FERRARI 121 LM
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  • CITROEN DS génération 2 et 3 :

    Suite à la victoire d’une ID au rallye de Monte-Carlo 1959, Citroën va engager régulièrement son haut de gamme dans toutes les principales épreuves européennes. La DS et l’ID y feront une impressionnante moisson de lauriers. De 1960 à 1963, elles remporteront le Neige et Glace, le Lyon-Carbonnières, la Coupe des Alpes, le Tour de France, les rallyes de Grande-Bretagne et de l’Acropole, ainsi que le Tour de Corse. Quant au rallye de Monte-Carlo, la DS y triomphera à nouveau en 1961 et en 1966 (une 21), ce dernier trophée acquis il est vrai dans des circonstances douteuses (déclassement de la Mini victorieuse). Une DS à empattement raccourci et dotée d’une carrosserie deux portes gagnera également le rallye du Maroc en 1969.
    CITROEN DS 2ème et 3ème générationCITROEN DS 2ème et 3ème génération
    Rallye de Monte-Carlo, 1966                                                                          East African Safari
    © Citroën Communication

    Après que, pour améliorer le refroidissement, le modèle 1960 a vu l'apparition de grilles d’aération chromées sur les ailes avant, la voiture trouve sa seconde physionomie en octobre 1962. Première retouche esthétique apportée à la proue, la modification du carénage améliore l’aérodynamique, tandis que les butoirs de caoutchouc sont intégrés au pare-chocs. Le Salon de Paris de 1964 voit la naissance d'une nouvelle version à la luxueuse finition, la Pallas, qui bénéficie également de phares additionnels à iode. Mais la sellerie en cuir demeurera une option jusqu'à la fin.

    C'est à l'occasion de son dixième anniversaire, en septembre 1965, que la DS connaît sa première évolution mécanique importante. Le vieux bloc replâtré à trois paliers cède la place à une nouvelle génération de moteurs super-carrés à cinq paliers. Réservé d'abord à la DS 19, le 1985 cm3 développe 90 ch SAE. L'ID n'en bénéficiera que l'année suivante, avec une puissance limitée à 84 ch. Second cadeau d'anniversaire, le lancement d'une version plus puissante, réalésée à 2175 cm3, représente une étape importante dans la montée en puissance du modèle. Avec 109 ch, la nouvelle DS 21 dépasse maintenant les 175 km/h.
    CITROEN DS 2ème et 3ème générationCITROEN DS 2ème et 3ème génération
    DS 2ème génération
    © Citroën Communication

    La dernière génération de la DS se caractérise par un nouveau visage dévoilé lors du salon de Paris de 1967. Plus que d'un remodelage, il s'agit d'une refonte complète de la face avant, dernière création de Flaminio Bertoni avant sa disparition. Protégés par deux verrières aérodynamiques, les quatre phares carénés et intégrés dans les ailes se fondent désormais au capot. Ces lignes fuyantes gagnent en dynamisme et confèrent à la proue l'illusion d'une plus grande ampleur, alors que sa largeur n'a été augmentée que de deux centimètres. En supplément, les blocs optiques reçoivent des projecteurs directionnels, une idée qui était dans l'air depuis l'adjonction de phares additionnels sur la 21 Pallas. En permettant au conducteur de mieux éclairer le virage au moment où il l'aborde, ils constituent un élément de sécurité supplémentaire.
    CITROEN DS 2ème et 3ème générationCITROEN DS 2ème et 3ème génération
    Projecteurs directionnels                                                                           Habitacle de la DS 21
    © Citroën Communication

    Heureusement, cette nouvelle proue n'altère pas l'esthétique de la voiture. Il convient de féliciter Citroën d'avoir su respecter et préserver la ligne originelle de sa DS. Légion sont les constructeurs qui n'ont pas su résister à la tentation de retoucher profondément la carrosserie d'un modèle poursuivant une longue carrière. Avec une improbable réussite, car rarement heureux, le résultat aboutit le plus souvent à une surcharge décorative incongrue ou à la dégénérescence des formes.

    Au salon de 1968, la gamme s'enrichit de deux nouveaux modèles, la DS 20, qui remplace la DS 19, et l'ID 20, version intermédiaire entre la DS et l'ID. La période est marquée par la montée en puissance de la DS, grâce au réalésage du 2,1 litres et à l'introduction de l'injection. Sur la DS 20, la puissance du deux litres est d’abord portée à 103 ch, puis à 108 ch en 1971. En même temps, le 2175 cm3 de la DS 21 passe à 115 ch.
    CITROEN DS 2ème et 3ème générationCITROEN DS 2ème et 3ème génération
    © Citroën Communication                             La DS présidentielle de G.Pompidou

    Citroën procède au salon 1969 à une refonte complète de sa gamme, permettant à l'ID, qui disparaît en tant qu'appellation, de se rapprocher de la DS. Ainsi, l'ID 19 devient D Spéciale, et l'ID 20 « D Super ». Nouveau progrès, l'adoption de l'injection électronique Bosch sur la DS 21 IE donne un nouveau souffle au quatre cylindres. Avec 125 ch DIN, il entraîne le nouveau haut de gamme du Quai de Javel à 185 km/h. Cette gamme va connaître le succès, les ventes étant relancées par le prix attractif des D Spéciale et D Super et par le prestige de la locomotive de la gamme, la 21 IE.
    CITROEN DS 2ème et 3ème générationCITROEN DS 2ème et 3ème génération
    DS 23 I.E                                                                                              Rallye du Bandama, 1972
    © Citroën Communication

    Alors que circulent des rumeurs sur le retrait de la DS, celle-ci connaît son point d'orgue avec le millésime 1973. Le remplacement de la DS 21 par la 23 — dont le moteur passe à 2347 cm3 et 115 ch DIN — constitue un événement majeur dans l'évolution du modèle. D'autant que la voiture se double d'une version à injection développant 130 ch DIN. Aboutissement d'une évolution mécanique de 17 ans, le chef-d'œuvre de Citroën atteint alors son zénith. Approchant les 190 km/h, la DS 23 IE peut mettre à profit ses remarquables qualités routières et atteindre un niveau de performances enfin digne des plus rapides berlines européennes, comme les BMW et les Alfa Romeo.

    Le 24 avril 1975, la dernière DS (la 1 330 755e, DS et ID confondues) quitte les chaînes de Javel. Cette journée ne marque pas seulement la fin d'une voiture hors du commun. Une page se tourne en même temps sur un site industriel chargé d'histoire, qui sera bientôt livré aux démolisseurs.
    CITROEN DS 2ème et 3ème générationCITROEN DS 2ème et 3ème génération
    Cabriolet DS 3ème génération                                                                            La dernière DS
    © Citroën Communication

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  • FACEL VEGA Excellence :

    L’Excellence appartient à cette race de berlines d'exception surmotorisées qui tentent de relever un défi, celui de concilier les performances de très haut niveau propres aux GT avec l'espace et le confort de berlines cossues, voire de limousines de grand luxe. Sortes de GT "familiales", elles se différencient des coupés 2+2 par leur habitabilité de quatre places spacieuses conjuguée à l'accessibilité d'une quatre portes, épargnant aux occupants des places arrière les contorsions auxquelles ils sont soumis dans un coupé.

    L’Excellence trouve sa genèse dans le souhait de l'Etat de doter les cortèges officiels d'une berline de prestige française, qui fait défaut depuis le retrait des marques de haut de gamme tricolores. Elle est extrapolée du coupé FV 1, dont l'empattement a été allongé de cinquante centimètres.
    FACEL VEGA ExcellenceFACEL VEGA Excellence
    © D.R

    Présentée en avant-première au salon de Paris de 1956, elle est équipée du Chrysler Typhoon TY 1 de 4768 cm3 et 230 ch SAE du coupé FV 2. L'année suivante, elle reçoit au même salon le TY 4 de cinq litres, mais c'est finalement le Typhoon TY 6 de 6460 cm3 et 330 ch qui est monté sur la version définitive commercialisée en mai 1958. En septembre de la même année, apparaît une nouvelle mouture, l'EX 1, qui se différencie par son moteur Typhoon TY 7 de 5907 cm3 délivrant 360 ch SAE (moins de 300 ch DIN). Si la voiture est dotée en série d'une boîte manuelle à quatre rapports conçue par Pont-à-Mousson, la plupart des clients opteront pour la transmission automatique Chrysler Torqueflite à trois rapports.
    FACEL VEGA Excellence
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    Les performances, exceptionnelles pour une berline de l'époque (200 km/h) permettent à l'Excellence d'accrocher à son palmarès le titre honorifique de berline la plus rapide du monde. Si les accélérations surprennent et si la souplesse offerte par l'énorme couple séduit, le comportement routier, quant à lui, déçoit. Le poids (deux tonnes) et l'inertie ajoutés à la souplesse des suspensions et à la direction trop assistée, sans parler du pont arrière rigide, ne concourent pas à doter la voiture d'un caractère sportif.
    FACEL VEGA ExcellenceFACEL VEGA Excellence
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    Avec sa silhouette étirée, qu'elle doit à une ceinture de caisse très basse, l'Excellence ressemble moins à une berline qu'à un coupé allongé. Ses lignes tendues, comme le dessin très élégant de son pavillon, sont à mettre au crédit de son design. La voiture reprend la formule américaine de la berline "hardtop" dont elle constitue le seul exemple français. Grâce à l'absence de montants et à la formule des "suicide doors", les quatre portes ouvrent sur un espace entièrement dégagé. Un système qui, toutefois, ne favorise pas la rigidité du châssis. La poupe est agrémentée d'ailerons saillants propres à la mode américaine qui envahit l'Europe à cette époque.

    A l'intérieur, on retrouve le volant tulipé Facel, ainsi que la traditionnelle planche de bord de la marque, un chef d’œuvre d'art décoratif. La finition est hors pair et l'omniprésence du cuir Connolly, y compris pour le revêtement du tableau de bord et des contre-portes, contribue au luxe exceptionnel de l’Excellence. Mais la position plus allongée qu'assise et l'habitabilité arrière décevante apparaissent comme les traits caractéristiques d'un coupé.
    FACEL VEGA Excellence
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    Sous l'appellation EX 2, les derniers exemplaires produits abandonnent les outrances américaines. Le pare-brise perd son caractère panoramique tandis que les ailes arrière voient leurs ailerons rabotés. Présentée en juillet 1961, l'EX 2 hérite d'un moteur encore plus puissant, le Typhoon TY 8 de 6267 cm3, qui développe avec deux carburateurs quadruple corps la puissance de 390 ch. La version équipée d'une boîte automatique est limitée, si l'on peut dire, à 360 ch avec un seul carburateur quadruple corps. Surtout, la voiture bénéficie des quatre freins à disques Dunlop montés sur la HK 500.
    FACEL VEGA Excellence
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    Il faut être conscient de ce que la personnalité de l’Excellence, dans le contexte de la France des années cinquante, a de singulier et même de provocant. Car outre sa mécanique, sa carrosserie révèle une identité très américanisée. De plus, sa nature apparaît plus proche du coupé quatre places que de la limousine de prestige. Si l'on ajoute à cela quelques défauts de fabrication, l'échec commercial sera au rendez-vous. D'autant que pour Jean Daninos et son Excellence, le 13 mai 1958 ne saurait constituer un évènement positif. Le caractère américain de la voiture ne pouvait qu'être retenu contre elle par le nouveau maître de l'Elysée qui l'exclura des cortèges de la Vème République naissante.

    Par contre, l’Excellence sera exportée vers quelques têtes couronnées, dont le roi Hassan II. Proposée au prix de 72 500 francs en 1962, à rapprocher des 98 000 francs d'une Rolls-Royce Silver Cloud III, elle restera en vente jusqu'à la chute de la marque en 1964, bien que sa production ait été arrêtée en 1961. Au total, 157 exemplaires en auront été construits. Jean Daninos n’aura pu réaliser son projet de lancer une version modernisée de l'Excellence et c'est Maserati qui prendra la relève avec la Quattroporte.

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