• ASA 1000GT :

    L’Asa 1000 GT a pour genèse un projet Ferrari lancé en 1959 et destiné à séduire un public plus jeune. En termes de concurrence, la cible visée est particulièrement l’Alfa Romeo Giuletta Sprint. La voiture sera rapidement baptisée « la Ferrarina », la petite Ferrari. L’architecture retenue est classique, moteur avant-propulsion.

    Giotto Bizzarrini, alors chez Ferrari, développe le châssis, tandis que Carlo Chiti dessine le moteur, un petit 850 cm3 — il sera porté à un litre, puis à 1100 cm3 en 1965. Il s’agit d’un quatre cylindres supercarré (69 x 69 millimètres) en aluminium à arbre à cames en tête. En version 1032 cm3, alimenté par deux carburateurs Weber, il offre 97 ch à 7000 tr/mn. La « Ferrarina » atteint 180 km/h. La boîte de vitesses possède quatre rapports avec overdrive et la suspension arrière fait appel à un pont rigide. Le freinage est confié à quatre disques.
    ASA 1000 GTASA 1000 GT
    ASA 1000 GT
    © D.R.

    Alors chez Bertone, le jeune Giorgietto Giugiaro signe le design d’un joli petit coupé de moins de quatre mètres de longueur. La voiture est dévoilée au salon de Turin de 1961 sur le stand Bertone. Mais elle est dépourvue de tout nom de marque, présentant juste l’appellation « Mille ». Car à l’approche du salon, le Commendatore s’est ravisé et s’est retiré du projet. Probablement par crainte que la production d’un modèle populaire nuise à l’image de ses prestigieuses GT.

    Enzo Ferrari vend le projet à Oronzio de Nora, un industriel de l’électrochimie qui installe son fils Niccolo à la présidence de l’Asa (Autocostruzioni Societa per Azioni), société créée en 1962 pour produire la voiture. Le contrat stipule que le nom Ferrari ne doit figurer nulle part et que Bertone en assurera la construction.
    ASA 1000 GT
    ASA 1000 GT
    © D.R.

    Le modèle définitif est exposé au salon de Turin de 1962, motorisé par le moteur de 1032 cm3. L’objectif affiché par le constructeur est de construire 1000 voitures par an — il y aura loin de la coupe aux lèvres. Et la production tarde à démarrer chez Bertone.

    Pour élargir son offre et toucher un plus large public, Asa propose une version cabriolet dite « Spider », qui apparaît au salon de Genève de 1963. Toujours dessinée par Bertone, la carrosserie est réalisée en fibre de verre.

    L’Asa 1000 se vend mal — il faut dire que son prix élevé ne favorise pas sa diffusion. Et par manque de mise au point suffisante, les premiers clients essuient les plâtres. Bertone abandonne l’affaire après quelques exemplaires fabriqués. C’est la carrosserie Ellena prend le relais.
    ASA 1000 GT
    Les versions coupé et cabriolet de l'ASA 1000
    © D.R.

    Une version compétition Asa 1000 GTC (C pour Competizione) est préparée, dont le quatre cylindres est ramené à 994,6 cm3 pour l’homologation à moins d’un litre. La carrosserie est en alliage léger. Un prototype à moteur central est également développé à l’initiative de Giotto Bizzarrini.

    Un nouveau projet d’Asa 411 (pour 4 cylindres et 1,1 litre) est exposé au salon de Paris de 1965. Son moteur développe 104 ch à 7500 tr/mn. Il est accouplé à une boîte à quatre rapports avec overdrive sur les trois vitesses supérieures. L’année suivante, le salon de Genève sert de cadre à la présentation du coupé RB 613 Roll-Bar. Construit sur un châssis tubulaire, il reçoit une carrosserie en fibre de verre, qui retient la formule Targa. Deux moteurs sont prévus, un six cylindres de 1292 cm3 et 124 ch ou un quatre cylindres de 1755 cm3 et 150 ch accouplés à une boîte de vitesses à cinq rapports. Trois exemplaires seront fabriqués. Engagé aux 24 Heures du Mans 1966, l’un d’eux (motorisé par le 1,3 litre) sera éliminé à la sixième heure sur accident.

    Une monoplace de F3 à moteur Ford-Cosworth est même mise en chantier pour la saison 1967. Mais la société est exsangue et doit cesser ses activités. Au total, une centaine d’Asa 1000 auront été construites, dont quelques spiders.
    ASA 1000 GTASA 1000 GT
    Coupé RB 613
    © D.R.

    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    En pleurs

    votre commentaire
  • Histoire circuitLinas Montlhéry :


    L'industriel Alexandre Lamblin est à l'origine de la création en 1924 de cet anneau de vitesse situé à 24 kilomètres de Paris près des villes de Linas et de Montlhéry, d'où son titre officiel d' "autodrome de Linas-Montlhéry". Ce propriétaire d'une usine de radiateurs d'automobiles et d'avions, par ailleurs possesseur d'un journal sportif, l' "Aéro-sport", a dans l'idée de doter la France et, plus particulièrement la région parisienne qui est à cette époque l'un des principaux centres de l'industrie automobile française, d'un anneau de vitesse.

    Le début des années 20 est l'époque des records et matches en tous genres (voiture contre avion, ...). De surcroît, la Grande-Bretagne dispose déjà d'une telle piste avec Brooklands depuis 1907, les Etats-Unis avec Indianapolis depuis 1911 et l'Italie avec Monza depuis 1922.

    En 1923, Alexandre Lamblin se porte acquéreur d'un domaine situé sur le plateau de Saint-Eutrope, près de Montlhéry. Deux études sont menées de front et c'est la moins coûteuse, celle prévoyant un anneau de 2,5 km de longueur, éventuellement complété par un circuit routier extérieur, qui est retenue.
     Histoire du circuit de Linas Montlhéry Histoire du circuit de Linas Montlhéry
    © D.R.

    L'ingénieur Raymond Jamin est chargé du dessin de la piste. Elle est de forme ovale avec deux courtes lignes droites de 180 mètres. Dans les virages, elle possède un profil concave en forme de parabole cubique à axe vertical et les raccordements sont tracés suivant une spirale logarithmique, ce qui constitue l'une des particularités de cet ouvrage. L'anneau est calculé de manière a ce que des voitures de 1000 kg puissent atteindre, en haut des virages, des vitesses de 220 km/h environ. Son développement, mesuré au milieu de sa projection sur un plan horizontal est de 2548,24 mètres (ligne médiane).

    Montlhéry accueille rapidement un grand nombre de pionniers de la vitesse et leurs monstrueuses voitures à records, venus d'outre-Manche en raison des nombreuses restrictions de bruit (montage de silencieux, interdiction de courses de nuit) imposées par les voisins du circuit de Brooklands. Plus de cent records sont établis ou battus, deux mois seulement après l'ouverture. C'est la marque Rolland Pilain qui ouvre la danse puis, le record du tour de piste sur l'anneau sera longtemps détenu par Gwenda Stewart sur Derby-Miller à 234 km/h de moyenne.

    Linas-Montlhéry est aussi un lieu où se disputent des courses. Dès 1925, après adjonction d'un circuit routier construit en un temps record, se déroule le Grand Prix de l'Automobile Club de France qui attire une foule considérable dont le Président de la République lui-même. Les voitures tournent dans le sens des aiguilles d'une montre alors que les records sont effectués dans le sens inverse. Malheureusement, au cours de la course, Antonio Ascari trouve la mort au volant de son Alfa Romeo P2 sur la nouvelle portion du circuit. Finalement, c'est Robert Benoist sur sa Delage 12 cylindres qui emporte la victoire. Le GP de l'ACF se tient ensuite de 1931 à 1937 (sauf 1932) selon diverses formules qui attirent toujours autant de spectateurs venus assister aux duels Alfa Romeo - Bugatti puis, à l'arrivée des Auto-union, Mercedes et Delage.
     Histoire du circuit de Linas Montlhéry
    © D.R.

    Les frais d'exploitation de plus en plus élevés et l'état du revêtement de béton qui ne permet déjà plus de faire tourner des monoplaces à haute vitesse, conduisent les administrateurs de l'autodrome à vendre en 1939 le site, qui comprend alors 750 ha, au Domaine National qui le met par la suite à la disposition du ministère de la Guerre. L'autodrome subit de graves détériorations durant la guerre. En décembre 1946, c'est l'Union Technique de l'Automobile, du Motocycle et Cycle (UTAC), qui obtient du ministère de la Guerre, en vertu d'un bail de longue durée et contre versement d'une redevance annuelle à l'administration des Domaines, la gérance civile des pistes et installations de l'autodrome, moyennant sa remise en état, son entretien et l'acceptation de l'organisation de compétitions.

    Depuis cette date, l'activité ne cesse de croître, principalement dans le domaine des activités de caractère technique et expérimental mais des compétitions continuent à être organisées. Les Coupes du Salon au moment du salon de l'automobile en octobre puis, à partir de 1956 et de manière épisodique, les 1000 kilomètres de Paris. Cependant, le profil du circuit se révèle inadapté aux grandes vitesse atteintes dorénavant. L'accident de 1964 en est la triste démonstration. Les 1000 Kilomètres ne sont repris qu'en 1966 puis dernièrement en 1994. Les Coupes du Salon et le Grand Prix de l'âge d'Or constituent les deux derniers rendez-vous sportifs sur l'anneau. En 1996, le Grand Prix de l'âge d'Or est la troisième manifestation automobile française après les 24h du Mans et le GP de France de F1 mais faute d'un nombre suffisant d'engagés, les Coupes du Salon n'ont pu se tenir.
     Histoire du circuit de Linas Montlhéry
    © D.R.

    Le circuit a été confronté dès le mois d'avril 1997 puis en 2001 au renouvellement de son homologation auprès de la commission nationale des circuits de vitesse. L'homologation actuelle a été renouvelée le 9 mai 2001 pour 4 ans (JO N° 114 du 17/05/2001). Sans son obtention, aucune course ne peut plus y être organisée. Pour que les Coupes du Salon ou le GP de l'Age d'Or puissent à nouveau s'y tenir, divers travaux de réaménagement ont été réalisés et notamment la mise en place d'un grillage de protection pour les spectateurs dans la ligne droite allant des tribunes jusqu'au virage des deux ponts ainsi qu'en haut de l'anneau et capable de résister à des vitesses de 300 km/h.

    Le problème de l'homologation du circuit, tous les quatre ans, est récurent et, pour sauver l'autodrome, c'est d'un projet à plus long terme qu'il faut convenir...
     Histoire du circuit de Linas Montlhéry Histoire du circuit de Linas Montlhéry
    © D.R.

    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Déçu

    votre commentaire
  • AMILCAR C6 :
    De toutes les petites voitures de sport produites en France après la première guerre mondiale, l'Amilcar est sans aucun doute la plus illustre et la plus titrée. Son nom provient de l'anagramme de MM. Lamy (qui participa à la construction du Zèbre avant guerre) et Akar, le financier. Les plans de la première Amilcar ont été dessinés par Edmond Moyet. Différents modèles furent produits entre 1921 et 1939. Les premiers, CC et ses versions évoluées, le CS et le C4 étaient équipés d'un 4 cylindres de 1000 cc environ. La CGS (Grand Sport) de 1924, marqua d'avantage les esprits. En 1926 elle devient CGSS équipée d'un moteur plus puissant.
    AMILCAR C6AMILCAR C6
    © D. Deschatres
    1926 verra également la mise en production de la C6, l'une des seules Amilcar construites uniquement pour la compétition. Equipée d'un 6 cylindres avec double arbre à cames en tête, elle développait à l'origine 83 ch. Capable d'atteindre le 190 km/h, elle restera la plus prestigieuse de la marque.
    Même si elle fait tourner les têtes sur son passage l'Amilcar n'est pas une voiture d'exposition. La petite française titille la fibre sportive qui sommeille en tout automobiliste. Si elle paraît un rien exclusif de prime abord, l'Amilcar C6 est rapidement extrémiste.
    Un peu de gymnastique et vous voilà assis, calé coté épaule gauche effleurant celle du passager. C'est que l'espace est compté. Devant nous, on découvre un habitacle dépouillé et un bloc d'instrumentation de voiture de course.
    AMILCAR C6AMILCAR C6
    © D. Deschatres
    Un tour de clef, la mécanique s'éveille et délivre un râle sourd et rageur dont le registre varie du claquement au miaulement grave. Quelques coups d'accélérateur à blanc nous indique le tempo. Mais à l'évidence, elle joue double jeu : La première accélération transforme cette auto douce en bête sauvage. Son caractère, d'agressivité, poigne et puissance reste bien vivant dans un environnement qui est incontestablement celui d'une grande sportive de l'époque. Les sensations éprouvées au volant traduisent parfaitement cette volonté de se sentir en osmose avec cette auto. On est toujours ébahi par la vitesse de passage en virage et par sa motricité pour une auto de cette époque.

    Bref, cette sublime et adorable machine ne laisse personne indifférent et affirme d'emblée son refus à l'uniformité par un design mêlant pureté et fluidité.
    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Clin d'oeil

    votre commentaire
  • Alpha Roméo 6C 2500 SS Villa d'Este :
    Dernière Alfa Romeo de l’avant-guerre, la 6C 2500 est également la voiture de la reprise après le conflit mondial. Avec une cylindrée portée à 2,5 litres, elle représente la dernière évolution de la série de six cylindres double arbre inaugurée avec la 6C 1500.
    ALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'EsteALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'Este
    Le coupé Alfa Romeo 2500 SS Villa d’Este
    © D.R
    Equipée d’un moteur de 87 ch, la berline 6C 2500 avait été lancée en 1939. Elle était épaulée par un modèle Sport (95 ch) et d’une Super Sport de 110 ch à trois carburateurs (165 km/h). Réalisées sous forme de châssis livrés aux carrossiers, ces deux versions sportives n’allaient être réellement fabriquées qu’au lendemain de la guerre. Ramenée à 105 ch, la 2500 SS sera commercialisée jusqu’à la fin 1952, bien qu’il s’agisse d’un modèle dépassé construit sur un châssis obsolète.
    En 1949, Touring va donner une nouvelle jeunesse à la 2500 SS grâce à une refonte magistrale de la ligne. Tirant son nom du triomphe qu’il remporte au concours d’élégance organisé en ce lieu superbe, le coupé Villa d’Este apparaît comme un pur chef-d’œuvre esthétique, malgré la mise en œuvre de la nouvelle forme ponton sur laquelle beaucoup de carrossiers se cassent les dents à la même époque (en France en particulier). Un coup de maître d’autant plus remarquable que la voiture est établie sur un châssis assez massif — sur lequel Touring travaille d’ailleurs depuis dix ans. La Villa d’Este est également la première création postérieure à la disparition du fondateur de la maison, auquel succède son fils, Carlo Felice Bianchi Anderloni, secondé par le dessinateur Federico Formenti.

    ALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'EsteALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'Este

    © D.R
    La 2500 SS Villa d’Este est présentée en septembre 1949. Avec sa ligne abaissée, son style nerveux, racé et toujours d’une grande sobriété, on dirait un nouveau modèle. Si les ailes avant sont intégrées aux flancs, on a conservé les ailes arrière pour éviter de tomber dans le piège de la massivité tendu par le ponton. Elles ne sont toutefois que suggérées. La proue et la poupe sont sculptées par deux évidements courbes, qui allègent les formes et apportent rythme et dynamisme. Surbaissé, le pavillon est doté de vastes surfaces vitrées.
    ALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'EsteALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'Este
    © D.R
    Plusieurs traits caractéristiques de la Villa d’Este ont été inaugurés un an plus tôt sur un roadster Frazer Nash — tout le profil notamment. Équipée d’un moteur Bristol hérité de la BMW 328, cette voiture réalisée pour le Shah d’Iran constitue une pièce unique.
    La ligne Villa d’Este va exercer une influence décisive sur les œuvres de Touring et elle connaîtra une longue descendance. Elle va habiller la version cabriolet deux places de la 2500 SS, ainsi que le cabriolet quatre places de la 2500 Gran Turismo (version à empattement long de trois mètres). Sur ce même châssis, sera construite une série de coupés plus spacieux (quatre-cinq places) commandée par des concessionnaires suisses d’Alfa Romeo, d’où le surnom « Helvetia » du modèle. La ligne Villa d’Este est même reprise sur une limousine ministérielle à séparation chauffeur et strapontins réalisée sur le châssis 6C 2500 Turismo à empattement de 3,25 mètres.

    ALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'EsteALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'Este

    ALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'EsteALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'Este
    L’Alfa Romeo 1900 Sprint                                                L’Alfa Romeo 1900 Super Sprint
    © D.R
    Autre héritier, le coupé Alfa Romeo 1900 Sprint lancé en 1951, soit un an après la berline, perpétue la tradition de la 2500 SS. L’avant et l’arrière de la voiture ont été simplifiés pour des raisons de coût. Plus droite, la proue reçoit par ailleurs deux prises d’air de part et d’autre de l’écu central. Le style y perd un peu en pureté et en dynamisme. Quatre ans plus tard, cette carrosserie sera légèrement remaniée sur la nouvelle 1900 Super Sprint. Avec une lunette arrière agrandie, le pavillon gagnera en luminosité, tandis que la proue bénéficiera de prises d’air plus fines et plus élégantes.

    Habillées par Touring, les premières Ferrari de 1948-1951 appartiennent également à l’esthétique Villa d’Este. Sur les 166 Inter et 212 notamment, on retrouve les caractéristiques évidements courbes sculptés dans la proue, ainsi que les mêmes ailes antérieures. Mais les châssis Ferrari sont beaucoup plus courts que ceux des Alfa Romeo.
    ALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'EsteALFA ROMEO 6C 2500 SS Villa d'Este
    La Ferrari 166 InterFerrari berlinette Le Mans 1950
    © D.R
    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Rigolant

    votre commentaire
  • Présentation Muscle cars :

    Définition de l'espèce...
    Si les premières américaines à grande puissance sont nées dans les années 50, l' histoire officielle désigne généralement sous l' appellation de "muscle car" des modèles datant pour la plupart de la décennie suivante.
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Chrysler 300 G 1961                                                                  Tableau de bord de Ford Mustang
    © D.R

    L' expression "muscle car" ne fait toutefois l'objet d'aucune définition officielle. On admet le plus souvent qu'elle regroupe les versions les plus sportives proposées dans les gammes américaines de l'époque, la "famille" la plus emblématique du genre étant celle des coupés et cabriolets "intermédiaires" (séries de taille moyenne intercalées entre les "compacts" populaires et les séries "standard size" de gabarit supérieur) dotés d'un moteur de forte cylindrée prélevé dans la gamme la plus haute, d'équipements spécifiques (suspensions renforcées, boite manuelle proposée en montage standard, entre autres...) et identifiés par une dénomination ou une désignation signifiante (cf. la Pontiac "GTO"). C'est justement l'installation empirique d'un "big block" (moteur d'une cylindrée supérieure à 6 litres) dans une caisse relativement légère qui fait toute la singularité des "muscle cars", l'objectif premier étant d'obtenir un rapport poids/puissance des plus favorable (de l'ordre de 5 kg/ch en moyenne) et donc, de garantir à l'acheteur des performances hors du commun (les capacités d'accélération prenant ici le pas sur la vitesse pure). Autre particularité : hormis quelques options mécaniques conçues spécifiquement pour ces modèles, la plupart des "muscle cars" de la grande époque utilisent un maximum de composants provenant de la grande série, ce qui réduit d'autant leur prix de revient et permet donc de les commercialiser à un tarif suffisamment attractif pour attirer une clientèle majoritairement jeune.
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Pontiac Firebird                                                                                                              Buick GS 1965
    © D.R

    Transgression...
    Car c'est aussi l'un de leurs traits de caractère les plus marquants : les "muscle cars" se sont épanouis à une époque où la première génération issûe du "baby-boom" parvenait tout juste à l'âge adulte. Une génération "en rupture" appelée à contester de nombreux aspects de "l' american way of life", jusque dans ses symboles les plus représentatifs : l'automobile, la famille, le statut social, etc... A bien des égards, les "muscle cars" des années 60 reflètent ce désir de transgression de l'ordre établi : exclusivement disponibles en coupé et en cabriolet, ils s'adressent le plus souvent à de jeunes couples sans enfant et leurs performances élevées incitent constamment leurs propriétaires à violer les règles communes.
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Dodge Charger 1967                                                                                                    Pontiac GTO
    © D.R

    S'afficher au volant d'une Pontiac GTO apparaît comme un signe identitaire fort à la fin des années 60. Et attire logiquement l'attention des patrouilles de police, peu suspectes de bienveillance à l'égard de ces nouveaux "rebelles" qui ne respectent guère les limitations de vitesse en vigueur et se retrouvent souvent en groupe le samedi soir pour faire tomber les précédents records d'accélération sur les principales artères des centre-villes (comme Woodward Avenue à Detroit , célèbre pour avoir été longtemps le lieu d'affrontement privilégié des possesseurs de muscle cars)...

    Génération perdue
    L' apogée des "muscle-cars" se situe entre 1966 et 1971. Une courte période marquée par l'émergence de "monstres" emblématiques dotés de moteurs surpuissants. Comme la Dodge Charger R/T 426 "Hemi", la Chevrolet Chevelle SS 454 ou la Pontiac GTO "The Judge" qui peuvent rivaliser en accélérations avec la Ferrari Daytona et la Lamborghini Miura pour un prix quatre fois inférieur...

    Mais cette irrésistible escalade n'aura qu'un temps. Les primes d'assurance de plus en plus élevées et les premières normes anti-pollution (particulièrement castratrices pour les gros V8) auront progressivement raison des derniers "muscle cars" du marché. Survivront à cette hécatombe les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird, initialement rangées dans la catégorie des "pony cars" et devenues avec le temps d'authentiques "muscle cars", leur gabarit s'étant progressivement adapté aux motorisations les plus volumineuses du catalogue.
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Dodge Charger RT 1969Pontiac GTO The Judge Hardtop Coupé 1970
    © D.R

    Marquée elle aussi par un accroissement significatif de ses dimensions (pour les mêmes raisons) à la fin des années 60, la Ford Mustang traversera par miracle les années 70 et 80 au prix d'une sérieuse cure d'amaigrissement et d' une profonde métamorphose. Ces trois séries légendaires (Mustang, Camaro et Firebird) ont conservé leur place au catalogue de GM et de Ford jusqu'à cette année mais leur avenir paraît bien compromis. Dans l'intervalle, les goûts de la clientèle ont beaucoup changé, il est vrai. Ce sont désormais les 4X4 et autres "pick-ups" qui ont la cote sur le marché américains. Les coupés à tendance sportive apparaissent en net déclin, ce dont témoignent les courbes des ventes.

    Que reste-t-il aujourd'hui de cette "génération perdue" ? Quelques appellations légendaires, des images fortes à peine fanées, et, fort heureusement, une multitude de clubs d'amateurs qui préservent les meilleures survivantes de l'espèce et alimentent un marché très actif suscitant souvent des cotes "hors norme". Quoiqu'on en dise, les "muscle cars" n'ont pas fini de faire rêver...
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Plymouth TransAm Cuda                                                                                       Chevrolet Camaro
    © D.R

    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Cool

    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires