• Le projet R5 Turbo :
    La Renault 5 Turbo s’inscrit dans une longue et brillante série de petites bombes chère au constructeur de Billancourt. Une tradition qui remonte au lendemain de la guerre, quand apparut la 4 CV 1063. Le flambeau sera repris par la Dauphine 1093 avant que la R8 Gordini ne devienne la voiture mythique que l’on sait avec ses nombreux succès en compétition.
     Le projet Le projet
    Renault R5 Alpine
    © D.R.
    Immense succès commercial et best-seller de la gamme, la R5 se devait se suivre la voie. Après la sortie de la R5 Alpine, naît un projet autrement ambitieux. Il commence par une aventure humaine. Sous-directeur à la direction du produit et en charge des petites séries, Jean Terramorsi est un passionné de voitures sportives. En 1976, il imagine, avec la complicité de son adjoint Henry Lherm, de développer une extrapolation musclée de la Renault 5 dotée d'un turbocompresseur.

    Jean Terramorsi réussit à convaincre Bernard Hanon, PDG de Renault, de l’intérêt de cette aventure. Les décideurs de la Régie voient dans cette voiture un vecteur d’image pour la marque et l’occasion de valoriser sa technologie turbo. La 5 Turbo permettra également à Renault de revenir à la compétition des rallyes.

     Le projet Le projet

     

     

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    Le cahier des charges du projet, baptisé 822, est précis : la Renault 5 Turbo devra être « un véhicule puissant, maniable, doté d'une très bonne tenue de route, capable de s'illustrer en compétition moyennant un nombre limité de modifications ». Autre impératif : la silhouette de la voiture sera aussi proche que possible de la Renault 5.

    Suite à la disparition de Jean Terramorsi, le projet est repris par Gérard Larousse, alors directeur de Renault Sport, et par l’ingénieur Michel Tétu, qui apparaît comme le père technique de la Renault 5 Turbo. Bernard Dudot, qui sera ultérieurement le concepteur du V10 de Formule 1 six fois champion du monde, collabore également à la voiture.
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    Une petite équipe se met au travail dans les ateliers d’Alpine, à Dieppe. Le moteur turbo est installé en position centrale arrière et une première maquette est élaborée chez Bertone, où Marc Deschamps réalise le premier dessin. Une seconde maquette est réalisée par Heuliez.

    Pour des raisons d’économie, le choix de la mécanique se porte sur le 1,4 litre Cléon qui équipe déjà la R 5 Alpine. Un petit moteur dont l’avantage est d’autoriser un poids total inférieur à la tonne. Développant en l’état 93 ch, ce bloc en fonte est porté, grâce à l’appoint du turbocompresseur fourni par l’américain Garrett, à 160 ch. Un tel bond de puissance suppose, on l’imagine, de nombreux renforts : joint de culasse, soupapes avec guides en laiton, vilebrequin, pompe à huile, etc.
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    © D.R.
    Un moment envisagée, l’idée d’un châssis tubulaire est abandonnée pour des raisons de coût. Conservée mais fortement modifiée, la caisse de la R5 reçoit de nombreux renforts exigés notamment par l’implantation du moteur en position centrale. Et pour ne pas alourdir la voiture, les ailes et le capot sont réalisés en polyester, tandis que les portières, le toit et le hayon le sont en aluminium.
     Le projet Le projet
    © Renault Communication / droits réservés
    Un maximum de pièces est puisé dans la banque d’organes de Renault. La boîte de vitesses provient de la R16 TX, les quatre freins à disques ventilés de la R17 et de l’A310 V6. Quant aux suspensions, éléments essentiels pour la tenue de route du bolide, elles sont empruntées à l’Alpine A 310 groupe 4.

    Le 9 mars 1978, en pleine nuit, une vingtaine de collaborateurs assistent sur un circuit proche de Dieppe aux essais du premier prototype. De suite, la voiture manifeste un bon équilibre. La Renault 5 Turbo est bien née. Elle abat le kilomètre départ arrêté en 28 secondes et sa vitesse de pointe dépasse largement les 200 km/h. Le public la découvrira à l’occasion du salon de Paris de 1978, où son allure bestiale et ses ailes gonflées feront forte impression.
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  • TRIUMPH TR4 et TR5 :

    Moins sauvage et plus confortable que les TR2 et TR3, la TR4 exprime les nouveaux besoins des amateurs de roadsters anglais qui aspirent à plus de confort. Elle s'approche ainsi d'une définition plus internationale de la voiture de sport. Synthèse de la tradition britannique et du génie artistique italien, elle apparaît comme une grande réussite esthétique signée Michelotti.

    Lancée en août 1961, la TR4 s’analyse comme une TR3B deuxième série (2,1 litres) dotée d’une nouvelle carrosserie. Elle utilise le maximum de composants mécaniques de sa devancière, à laquelle elle emprunte son robuste châssis séparé et sa mécanique. Simple, éprouvée et d'un entretien aisé, cette dernière est le quatre cylindres Standard dans sa version de 2138 cm3 donnant 100 ch.
    TRIUMPH TR4 et TR5TRIUMPH TR4 et TR5
    Triumph TR4, 1962
    © D.R
    La TR4 reprend à l’avant les freins à disques Girling de la TR3, avec un servo en option, tandis qu'au nombre des améliorations techniques, on compte une direction à crémaillère et une première synchronisée sur l'excellente boîte à quatre vitesses. Equipée d'un overdrive sur les trois rapports supérieurs, celle-ci se révèle précise et bien étagée.

    Confié à Michelotti, le rajeunissement du design évoque le style des voitures du Mans de 1960. Le styliste du groupe Standard-Triumph a créé un ensemble original et plein de caractère. Le profil frappe par ses flancs massifs et ses angles, à l'image des arches de roues carrées. Cette silhouette fait de la TR4 une voiture très virile, contrairement à sa concurrente la MGB. Quant aux fameux sourcils surmontant les phares, outre leur habile récurrence des yeux de grenouille des TR2 et TR3, ils donnent à la voiture un look très suggestif.

    Le confort de l'habitacle est en net progrès grâce à des sièges bien rembourrés et à des garnitures à la finition plus soignée. La présence de vraies portières et de vitres latérales consacre l'abandon des écrans latéraux de la TR 3. Un hard-top est disponible en option.
    Handicapée par l'essieu arrière rigide hérité de la TR3, la tenue de route de la TR4 appelait une modernisation. Etape très importante dans l'évolution des Triumph TR, la suspension arrière indépendante apparaît sur la TR4A, lancée en janvier 1965. D'où son appellation de IRS (Independant Rear Suspension). Le châssis est légèrement modifié afin de recevoir l'essieu brisé emprunté à la berline Triumph 2000.

    Grâce à cette nouvelle suspension, qui assainit la voiture des déplaisantes réactions de l’essieu rigide, la TR 4A bénéficie de qualités routières plus dignes de sa puissance. La voiture jouit dès lors d’une homogénéité dont était dépourvu le modèle originel. Notons toutefois que la TR4A gardera dans sa version américaine l'essieu rigide, moins coûteux et jugé suffisant pour les Etats-Unis ! Une nouvelle distribution et de nouveaux collecteurs permettent au moteur de gagner quatre chevaux à un régime légèrement supérieur.
    TRIUMPH TR4 et TR5TRIUMPH TR4 et TR5
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    Outre les lettres IRS placées à l'arrière de la voiture, la TR4A est identifiable à sa grille de calandre légèrement modifiée, qui perd deux barrettes verticales, ainsi qu’à ses clignotants disposés sur les ailes. Son habitacle est également doté d'une planche de bord en bois verni.

    Pour faire face à la concurrence, Triumph se doit d'augmenter la puissance de la TR4. De plus, le vieux quatre cylindres ne permet pas de tirer partie de toutes les qualités de la voiture depuis l'introduction de l'IRS. On va donc reprendre l'idée de monter dans la TR4 une mécanique six cylindres.

    C'est le moteur de la berline 2000 qui a servi de base au développement d'un six cylindres de 2,5 litres. Conçu dès l’origine pour recevoir un système d'injection, il développe la puissance de 150 ch. Placé dans le châssis de la TR4, ce moteur va donner naissance à la TR5. Avec 46 ch supplémentaires pour un poids presque identique, il transfigure le roadster qui passe dans la catégorie des 200 km/h, avec la souplesse et l’onctuosité en plus. Tandis que l'échappement à double sortie offre sa sonorité rauque, aussi suggestive qu'agréable… Pour ce qui est de la transmission, on retrouve la boîte de la TR4 avec toutes ses qualités, l'overdrive étant toujours en option.
    TRIUMPH TR4 et TR5
    Triumph TR4 A
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    Les accélérations apparaissent proches de celles d'une Porsche 911 E : moins de 17 secondes au 400 mètres départ arrêté et le kilomètre en moins de 31 secondes, les 100 km/h étant atteints en 9 secondes. Et malgré la suspension arrière indépendante, le comportement routier survireur de la TR5 fait la joie des amateurs de voitures vivantes…

    Reconnaissable extérieurement à sa belle calandre au décor simplifié, la TR5 bénéficie d’un habitacle bien fini, qui reprend la planche de bord de la TR4A, mais en bois mat. Largement conçue pour le marché d'outre-Atlantique, la voiture y sera diffusée à 8484 exemplaires dans une version modifiée, baptisée TR 250. Sur ce modèle dépollué, deux carburateurs double corps se substituent à l'injection pour n'offrir, avec un taux de compression abaissé à 8,6, qu'une puissance de 125 ch.
    TRIUMPH TR4 et TR5TRIUMPH TR4 et TR5
    Triumph TR5
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    Commercialisée au prix raisonnable de 19 900 F sur le marché français, la TR5 apparaît comme un cabriolet des plus compétitif compte tenu de ses performances. Sa carrière sera pourtant interrompue en novembre 1968 par la sortie de la TR6 et sa production sera limitée à 2947 exemplaires dans sa (vraie) version de 150 ch.

    Superbe synthèse entre le look de la TR4 et les atouts du six cylindres, la TR5 offre un remarquable équilibre entre la puissance, l'agrément de conduite, la tenue de route et le confort. A nos yeux, elle est la plus belle, la plus rare et la plus désirable des Triumph TR.
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  • SUNBEAM Venezia :

    Rare et singulière italo-anglaise, la Sunbeam Venezia, mise au point par Touring et produit de 1963 à 1965 dans sa nouvelle usine de Nova Milanese, est un coupé 2 + 2 construit selon la technique Superleggera chère à la maison des Bianchi Anderloni.

    SUNBEAM VeneziaSUNBEAM Venezia
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    Le contrat signé en 1961 entre Touring et Rootes prévoyait la construction de l’Alpine, de la Hillman Super Minx et de la Sunbeam Venezia. Cette période correspond aux années noires de Touring, qui aboutiront à la cessation d’activité en 1967. L’amputation du programme d’assemblage de la Super Minx et l’échec commercial de la Venezia contribueront à aggraver la situation économique de la carrosserie milanaise.

    SUNBEAM Venezia
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    Si la Venezia est badgée Sunbeam, elle est construite en réalité sur une plate-forme de Humber Sceptre. Mais la marque Humber souffrait d’un déficit d’image, alors que Sunbeam jouissait d’une excellente cote. Aucune pièce n’est spécifique au modèle. A titre d’exemples, le pare-brise provient de la Sceptre, la calandre de la Sunbeam Rapier et les feux arrière de l’Alpine série IV. Quant aux pare-chocs, ils sont empruntés à la Lancia Flavia.
    SUNBEAM VeneziaSUNBEAM Venezia

    SUNBEAM VeneziaSUNBEAM Venezia
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    Fiable, le moteur est le 1,6 litre à trois paliers monté sur les Alpine séries II, III et IV. Il en diffère légèrement par l’arbre à cames et le choix des gicleurs, ce qui le rend un peu plus pointu mais à peine plus puissant : 88 ch contre 82 ch à l’Alpine. La voiture reçoit également un overdrive Laycock en série et un radiateur d’huile.

    Au total, 145 Sunbeam Venezia ont été construites, vendues surtout en Italie. Sept ont reçu le volant à droite pour la Grande-Bretagne. En France, trois ou quatre ont été importées à l’unité par Simca. Aujourd’hui, moins d’une vingtaine dans le monde sont capables de prendre la route. On en trouve quelques-unes en Belgique et aux Etats-Unis.
    SUNBEAM Venezia
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  • SIMCA Vedette Versailles :
    Lancées pour prendre la suite de la Vedette génération 1949 (remodelée en 1952), la Versailles, et la gamme qui l’accompagne, ont été conçues par Ford Etats-Unis. C’est en juillet 1954, au moment du rachat de Poissy par Simca, qu’elles ont été badgées et commercialisées par la marque d’Henri Pigozzi.
    SIMCA Vedette VersaillesSIMCA Vedette Versailles
    Simca Vedette Versailles
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    Lancée au salon de Paris 1954, la nouvelle Vedette constitue un événement dans le monde de l’automobile. Avec la Versailles, Ford donne à la France une automobile d’inspiration fortement américaine. Un ersatz de voiture d’outre-Atlantique au milieu des fifties, comme une Opel ou une Ford Cologne hexagonale. Entièrement conçue et dessinée à Dearborn en un temps record (un an et demi), la Versailles gagne à être comparée sur le plan esthétique à ses sœurs ou cousines américano-européennes.
    SIMCA Vedette Versailles
    Esquisse de la Versailles
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    Afin de mieux faire passer la personnalité et le design très yankee de ses voitures, qui dans le milieu des années cinquante en choque plus d’un dans l’hexagone, Simca a choisi des appellations qui flattent le bon goût et évoquent, avec le Roi Soleil, une grande époque du classicisme français : Versailles, le milieu de gamme, Trianon, la version économique et déchromée, et Régence, le modèle de luxe reconnaissable à ses roues à rayons, ses baguettes chromées et son traitement particulier de la peinture deux tons.
    SIMCA Vedette VersaillesSIMCA Vedette Versailles
    Simca Vedette Trianon                                                                  Simca Vedette Régence
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    Pour motoriser la Versailles, on a donné un coup de fouet au vieux V8 Ford Aquilon à soupapes latérales. Ce bloc américain paresseux, qui dérive du célèbre « Flat head » 3,6 litres de 1932, développait 66 ch SAE sur la Vedette 49. On a réussi à en extraire 80 ch pour la Versailles et ses acolytes. Loin d’être un foudre de guerre, la voiture est faite pour rouler en croisière à 110 km/h. Elle offre alors un confort et un silence peu courants à l’époque sur un modèle de cette catégorie. Par contre, la grande faiblesse de la Versailles est son freinage, handicapé par les petites roues de 13 pouces, qui ne permettent pas de monter des tambours de frein suffisants. Au-delà de 120 km/h, la voiture est réellement mise en difficulté.
    SIMCA Vedette Versailles
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    C’est en 1956 que Simca lance la Marly, premier break français non utilitaire. Prenant le contre-pied des modèles de l’époque, rustiques et dépouillés à l’extrême, où la notion même d’élégance est incongrue, la Marly est une voiture de loisirs confortable à la présentation luxueuse — elle bénéficie également de la peinture deux tons. Haut de gamme destiné à une clientèle aisée vu le tarif auquel elle est proposée, elle a été conçue sur le modèle des « station-wagons » américains.
    SIMCA Vedette VersaillesSIMCA Vedette Versailles
    Simca Vedette Marly, 1956                                                       Simca Vedette Marly, 1957
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    Dans les années cinquante, la France manque de modèles de haut de gamme après le retrait progressif des grandes marques de prestige, alors à l’agonie (Talbot, Delahaye, Hotchkiss, Salmson). Quant aux voitures étrangères, elles ne sont abordables qu’à des happy few vu leurs prix, en particulier les américaines tout à fait hors d’atteinte de la classe moyenne. A l’image de ces dernières, dont elle possède le look, la Versailles offre une habitabilité généreuse et un confort de qualité. Voiture des gens arrivés, sinon fortunés, elle s’avérera compétitive et rencontrera le succès. Il est vrai qu’elle avait peu à redouter des modèles français équivalents, qu’il s’agisse de la décevante Frégate ou de la Traction 15 CV en fin de parcours. C’est pourtant du Quai de Javel que viendra le danger un an plus tard, quand Citroën révélera la DS…
    SIMCA Vedette Versailles
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    Afin de mieux faire passer la personnalité et le design très yankee de ses voitures, qui dans le milieu des années cinquante en choque plus d’un dans l’hexagone, a choisi des appellations qui flattent le bon goût et évoquent, avec le Roi Soleil, une grande époque du classicisme français : Versailles, le milieu de gamme, Trianon, la version économique et déchromée, et Régence, le modèle de luxe reconnaissable à ses roues à rayons, ses baguettes chromées et son traitement particulier de la peinture deux tons.
    SIMCA Vedette Versailles
    Simca Vedette Trianon
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    SIMCA Vedette Versailles
    Simca Vedette Régence
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    Pour motoriser la Versailles, on a donné un coup de fouet au vieux V8 Ford Aquilon à soupapes latérales. Ce bloc américain paresseux, qui dérive du célèbre « Flat head » 3,6 litres de 1932, développait 66 ch SAE sur la Vedette 49. On a réussi à en extraire 80 ch pour la Versailles et ses acolytes. Loin d’être un foudre de guerre, la voiture est faite pour rouler en croisière à 110 km/h. Elle offre alors un confort et un silence peu courants à l’époque sur un modèle de cette catégorie. Par contre, la grande faiblesse de la Versailles est son freinage, handicapé par les petites roues de 13 pouces, qui ne permettent pas de monter des tambours de frein suffisants. Au-delà de 120 km/h, la voiture est réellement mise en difficulté.
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