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Par baleno74 le 11 Décembre 2008 à 09:21La gloire et la fin :
Rallye de Monte Carlo 1973
© D.R.A partir de 1973, Jacques Cheinisse, Directeur du service de course, se retrouve chapeauté par Terramorsi, c'est la fin d'une période. De grands changements vont intervenir et des "têtes vont tomber". Cela étant, 1973 sera LA grande année d'Alpine, qui remportera le Championnat du Monde des Rallyes.
La nouvelle Berlinette 1800 reçoit les suspensions de l'A310, dévoilée en mars 1971. Alpine courra 8 épreuves sur les 13 du tout nouveau Championnat du Monde. Andruet et Biche commencent en fanfare en remportant le Monte-Carlo.
Puis, au fil de la saison, les victoires s'accumulent et Alpine prend le large. L'apothéose aura lieu en Corse. Nicolas, Piot et Thérier réalisent un triplé historique qui permettra à la firme dieppoise de s'adjuger le titre avec 155 points, devant Fiat (89) et Ford (76).
Les retombées commerciales sont fantastiques. Les commandes affluent. C'est l'euphorie...mais hélas, 1973 marque aussi le premier choc pétrolier et la limitation de vitesse sur autoroute. Des évènements qui pèseront lourd dans l'avenir de la Berlinette.
Alpine A 110 1600 SC de 1974 Alpine A 110 1300
© D.R.Au salon 1973 apparaît un nouveau modèle, la 1600 SC (SI pour l'export où elle reçoit l'injection). Les suspensions AR et ses jantes sont celles de l'A310 et la cylindrée passe à 1605 cm3 pour 140 ch. La tenue de route est améliorée et la 1600 SC atteint 210 km/h en pointe. Elle côtoie au catalogue la 1800 Groupe 4 de 170 ch destinée aux "clients compétition". A partir de 1974 les Berlinettes perdent leur appellation Tour de France et la "85" devient la 1300.
Titre mondial en poche, en 1974 Alpine va se lancer à la conquête des rallyes africains. La Berlinette remporte l'une de ses plus belles victoires au Maroc, avec un Nicolas impérial sur ce terrain peu favorable à l'Alpine. Cette victoire compense l'échec cuisant du Safari Rally.
La marque n'a plus rien à prouver en rallye, elle se tourne alors vers le circuit et les protos. Cela dit, les nombreux clients qui vont continuer à courir sur la Berlinette écriront les dernières pages de la fabuleuse Histoire d'Alpine.
Le millésime 1975 ne subit que de légères modifications esthétiques. L'usine propose désormais 3 modèles: 1300, 1600 SC & 1800 Gr 4, plus une version "usine Groupe 3" de la 1600 SC.
Au salon de Paris 1975 apparaît l'A110 1600 SX à moteur 1647 cm3 de R16 TX de 95 ch. Les autres versions disparaissent et la gamme ne compte plus que 2 modèles : 1300 & 1600 SX. Les puissances s'expriment désormais en chevaux DIN. La 1300 de 68 ch DIN correspond à 81 ch SAE et les 140 ch SAE des 1600 SC-SI valent désormais 126 ch DIN. La déception devant les maigres 95 ch de la 1600 SX n'en est que plus cruelle...
Au millésime 1977, la 1600 SX reste seule survivante: la 1300 a disparu. Pour sa dernière année de production, la Berlinette reçoit les nouvelles jantes alliage de l'A310 V6.
En juillet 1977, la dernière A110 quitte la chaîne de montage. Elle a été commandée par un employé de Dieppe, Limondin, qui l'a choisie...verte ! Pour Alpine, la belle aventure bleue est finie.
Alpine A 110 1600 SX Dernière Alpine sortie de l'usine 1977
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Par baleno74 le 29 Novembre 2008 à 09:16
La Berlinette 1961-1972 :
La BerlinetteDévoilée au salon 1962, la Berlinette A110 (son chiffre ne fait plus référence au type-moteur Renault) Tour de France possède 4 freins à disques, une surface vitrée agrandie et un arrière modifié pour accueillir l'ensemble moteur/radiateur.
La Berlinette A 110 de 1963 La GT 4 de 1964
© D.R.Si elle reprend de nombreux éléments de la Berlinette A108, elle hérite du tout nouveau moteur 956 cm3 à 5 paliers de la R8, en configuration 55 ch, qui équipe aussi le coach René Bonnet...
En octobre 1962 on peut déjà, sur demande, commander une A110 1100 cm3 à moteur Gordini. Alpine propose aussi une version "80" ainsi que de nombreuses options: boîte 5, suspension Mille Miles, direction directe, antibrouillards, etc. Le coupé GT4 n'est autre que le "2+2" doté d'un arrière moins carré, plus élégant.L'A110 débutera sa carrière en 1963. Une date à retenir. La saison 1963 débute en fanfare avec la victoire "scratch" au rallye des Lions de José Rosinski, nouveau directeur du Service Course Alpine. En parallèle, Grandsire court les 1000 km du Nürburgring sur une Berlinette 1100 cm3 "hémisphérique". Devant le formidable potentiel de ce moteur, la Régie le monte dans une R8. La R8 Gordini 1100 est née. Au Tour de France, sur les six Alpine au départ, Jacques Cheinisse, jeune vendeur Alpine à Dieppe, remporte la classe 1000 cm3 sur son A110 personnelle. Un exploit.
Jacques Cheinisse au tour de France 1963 Fangio au pub Renault en 1964
© D.R.L'affrontement des Alpine "usine" et "privées" durera toute la saison 1963 et Féret finira 2ème au championnat de France GT. On parle de plus en plus d'Alpine, tant en rallye que sur circuit (avec les prototypes du Mans). Et, sur la route, on commence maintenant à les croiser.
C'est la fin de l'anonymat pour les Dieppoises dont le succès traverse les frontières. Le Brésil en produit 1000 par an. Baptisées Interlagos, elles y accumulent les succès en compétition. A l'époque, tiraillé entre René Bonnet et Jean Rédélé Renault choisit ce dernier…
L'année 1964 commence sous les meilleurs auspices. Après une participation à la Targa Florio, deux M64 enlèvent l'indice énergétique aux 24 Heures du Mans. En rallye, Cheinisse continue à faire des étincelles, ce qui lui vaut quelques volants "usine". Hélàs le règlement émanant de la CSI classe désormais l'A108 en GT , ce qui lui ôte toute chance de succès.
Rallye des Cévennes 1966
© D.R.La berlinette Tour Auto de 1964La Berlinette a déjà évolué. Celle de Cheinisse au Tour Auto 1964 est une authentique "usine". Son moteur 1108 cm3 à culasse hémisphérique, alimenté par deux Weber double corps Ø 40, développe 92 ch. Le radiateur d'huile arrière est refroidi par une écope sur l'aile, et le radiateur d'eau est à l'avant.
La capacité du carter d'huile (exclusivement Shell Super M ricinée) a été augmentée, ce qui favorise le refroidissement. L'essence est répartie en 2 réservoirs, avant et arrière, et un robinet permet de passer de l'un à l'autre. La boîte 4 (R8 Gordini) reçoit un embrayage Ferodo à diaphragme.
Les suspensions proviennent également de la R8 G : 4 roues indépendantes à triangles superposés à l'AV et "essieu brisé" à l'AR. On trouve aussi une direction à crémaillère, des jantes 15" en acier chaussées de Dunlop Racing (450 x 15 AV et 500 x 15 AR) et 4 freins à disque Bendix. Des résistances de pare-brise éliminent la buée, talon d'Achille des Berlinettes.
© D.R.En décembre 1964, Sport Auto chronomètre l'A110 à 196 km/h en pointe et réalise 31,2 sec. au kilomètre DA. En 1964, Mignotet se penche sur les moteurs. A partir du 956 cm3 de la R8, il développe 4 évolutions : 998 cm3, 1100 cm3, 1149 cm et 1296 cm3. En 1964, Alpine remporte 2 titres de Champion de France, l'un en protos & l'autre en F3, sans compter les multiples victoires en rallye, aux mains des "bons clients" comme des pilotes d'usine.1965 : un seul modèle et quatre versionsEn 1965, la version de base (40 ch) de l'A108 disparaît du catalogue, ainsi que le Coupé Sport et le Coupé 2+2. L'Alpine A110 est déclinée en 4 versions. D'abord, 2 configurations de base :
- 956 cm3 boîte 4, 55 ch (Berlinette)
- 1108 cm3 boîte 4, 66 ch, (cabriolet, Berlinette, GT4)
La Coupe de Paris en 1965
© D.R.Ensuite, 2 versions poussées:
- "85", 1108 cm3 boîte 4, 85 ch (cabriolet, Berlinette, GT4), avec culasse grandes soupapes et double carburateur.
- "100" Compétition, 1108 cm3, boîte 5, 95 ch (cabriolet, Berlinette, GT4). C'est à dire la mécanique de la R8 G avec 5 ch de plus, grâce à ses 2 double corps horizontaux.
Au salon de Turin, Osi dévoile une Berlinette sans chromes ni moulures, avec des feux AR de Fiat 850. Elle préfigure la future A110 1300. Aux Cévennes 1965, apparaît une version 1440 cm3 Mignotet, élaborée sur base de 1300 cm3.Ils se battent pour la piloterL'année1966 démarre avec la victoire d'Hanrioud au Neige & Glace, suivie par de nombreux succès : Lyon-Charbonnières, Limousin, etc. A la Targa Florio, Rosinski-Delageneste remportent la catégorie 1300 devant Vinatier-Orsini et surtout une meute d'Abarth. A la fin de la saison 1966, l'Alpine A110 (1108 cm3), est enfin homologuée en Groupe 3 (500 exemplaires construits). Mais en Groupe 4, elle se montrera bien plus redoutable encore, grâce aux nombreuses variantes du moteur Gordini.
Rallye des Cévennes 1967
© D.R.Tout ce que la France compte de rallyes vient récompenser les efforts de Dieppe et les plus grands noms de l'automobile se battent pour piloter la Berlinette. Comme Gérard Larrousse qui débute chez Alpine en 1967, Mauro Bianchi, Jean-Claude Andruet, Piot, Fiorentino, Vinatier, Nicolas, Thérier et tant d'autres, sans oublier les privés : Marnat, Nusbaumer, Neyret, Henry, Laurent, etc.Le moteur de la R 16Côté production, la grande nouveauté de 1967 est la commercialisation de la Berlinette 1500, à moteur de R16 modifié par Lotus, aussi monté dans la Lotus Europe. En raison des dimensions du bloc, le radiateur d'eau passe à l'AV, comme sur les Berlinettes de course, ce qui équilibre les masses et améliore le refroidissement. Le 1470 cm3 délivre 78 ch au lieu de 55 dans la R16. La boîte est à 4 rapports mais le 5ème est livrable en option. L'A110 1500 ne sera construite qu'à 42 exemplaires ! Mais elle servira de base à la future 1600.
L'Alpine remportera sa première victoire internationale au Lyon-Charbonnières 1968, avec Andruet. Durant toute la saison, elle volera de succès en succès et, consécration suprême, Vinatier lui offrira la Coupe des Alpes 1968.
Jean-Claude Killy visite les ateliers Alpine Châssis entièrement équipé de l'A110 1300S
© D.R.En fin d'année, au salon de Paris, le moteur 1500 Renault-Lotus fait place à celui de la R16 TS modifié à 1565 cm3 et 92 ch. L'Alpine 1600 est née. Elle garde son châssis à poutre centrale tubulaire, sa suspension indépendante et se chausse en Dunlop SP Sport 155 x 13 à l'AR. Le réservoir contient 38 litres. Le tout pour 25 600 Francs. Toujours au millésime 1969, la 1108 "100" disparaît du catalogue, puis le cabriolet et enfin la GT4 dont la production était devenue marginale. Tout est désormais concentré sur la Berlinette.
En 1968, un accord est passé avec Renault, qui distribue désormais la Berlinette dans son réseau, qui passe de 10 points de vente à 135.
Autre avantage : Alpine hérite du budget compétition de la Régie. Jacques Cheinisse change de casquette et devient chef du Service Compétition d'Alpine Renault. Avec des moyens limités, il réalisera des prouesses.
La berlinette A 110 millésime 1968 La berlinette A110 1300 de 1969
© D.R.
1969 : premier titre de Champion de France
Jean Vinatier Champion de France des Rallyes en 1969.
© D.R.En 1969, la guerre fait rage entre Alpine et Porsche, d'autant que Larrousse vient de passer dans le camp allemand.
En début de saison, les forces s'équilibrent, puis arrive la Coupe des Alpes et le triplé sans précédent des Alpine avec Vinatier, Andruet et Lusenius.
Au Tour de Corse, l'Alpine s'incline devant la 911. Après sa victoire aux Cévennes, Vinatier sera finalement sacré Champion de France, juste devant Larrousse.
La coupe des Alpes de 1969. Service d'assistance au rallye de Monte Carlo 1969.
© D.R.
De l'artisanat...
La chaîne de montage de l'A110 1969 : Fangio au volant d'une A110 chez Alpine
© D.R.La Berlinette se vend bien. Avec deux fois plus de commandes que de voitures, Rédélé est obligé de passer de l'artisanat à la série. Il triple la superficie de production dans une usine de 20 000 m2 construite à Rouxmesnil, près de Dieppe, qui emploie 350 personnes.
En 1969 la production totale atteint 636 unités, le double de l'année précédente! Mais il faut déjà préparer la future GT. Depuis l'abandon du cabriolet et de la GT4, Alpine ne propose plus que la Berlinette Tour de France Type A110. Pour remplacer la "70" 1108 cm3 qui disparaît du catalogue au millésime 1970, Dieppe présente l'économique "85", mue par le bloc 1289 cm3 de la R12 TS (81 ch), avec une boîte 4.
La gendarmerie s'équipe en 1969 d'Alpine 1970 : L'A110 exposée sur les champs Elysées
© D.R.Les 1300 et 1300 Super deviennent 1300 G et 1300 S en gardant les mêmes caractéristiques. De son côté, la 1600 passe de 92 à 102 ch et se voit adjoindre au salon 1969 une version 1600 S, rivale des 911, reines de la catégorie GT. Le moteur dérivé du R16 1565 cm3 est proche de celui de la R12 Gordini, mais avec arbre à cames remodelé, soupapes plus grosses et rapport volumétrique plus élevé. Il délivre 125 ch et hérite d'une boîte 5. Excepté la "85", toutes les Berlinettes ont désormais le radiateur d'eau à l'AV, d'où leur prise d'air sous le pare-chocs.
Aux Routes du Nord 1970, Andruet étrenne le nouveau 1798 cm3 Mignotet, extrapolé du 1605 cm3, un moteur qui fera parler de lui dans les années à venir. Le début d'année sportive cafouille: au Monte-Carlo, puis en Suède c'est la débâcle. Dieppe renoue avec la victoire à l'Acropole et en Corse.
Le stand Alpine au salon de Paris en 1970 Féret, Thérier et Cheinisse vainqueur de l'Acropole 1970
© D.R.
... à l'industriel
Tour de Corse 1970
© D.R.A l'aube de 1971, l'usine produit l'A110-1300 en différentes versions, plus la 1600 S, soit maintenant 1300 voitures par an. Les Alpine sont aussi fabriquées au Brésil, au Mexique, en Espagne et en Bulgarie. Cheinisse et son service compétition assurent les victoires et le prestige. Jean Rédélé voit la vie en rose. Il espère atteindre le cap des 2000 unités annuelles en 1971. En parallèle, il place tous ses espoirs dans le projet A310, à ses yeux la Porsche française. Du coup, on relègue la fabrication des A110 à Thiron-Gardais, Dieppe se consacrant aux nouvelles A310.
Alpine en profite pour épurer sa gamme. La 1600 disparaît au profit de la seule 1600 S. Excepté la "85", tous les modèles sont chaussés en jantes larges (Delta Mics) et les clignotants avant quittent le pare-chocs pour se loger sur l'aile. L'usine propose aux clients sportifs une 1600 S groupe 4, 155 ch, chaussée en 7 et 9 pouces, avec réservoir de 80 litres et allégée à 685 kg.
Coup d'envoi de la saison 1971 au Monte-Carlo. Profitant de l'absence des 911 S officielles, la Berlinette s'adjuge les 2 premières places avec Anderson et Thérier.
Cette victoire aura un effet retentissant pour les ventes. Rédélé doit copier l'Alpine victorieuse en plusieurs exemplaires afin de pouvoir l'exposer un peu partout.
La berlinette A 110 1600 S groupe 4 Rallye de Monte Carlo 1971
© D.R.En Italie et en Grèce, Alpine s'impose à nouveau et Anderson apporte à Alpine le titre de Champion du Monde 1971 des rallyes par marques. Désormais, la supériorité des Dieppoises est internationale
L'usine ne peut courir officiellement partout. Des A110 préparées "usine" sont donc livrées aux clients sportifs, dans le seul but de faire triompher les couleurs d'Alpine ! Au millésime 1972, la gamme se simplife. Renault ayant cessé la fabrication de la R8 Gordini, Alpine est contraint de supprimer les versions 1300 G & S. Ne restent au catalogue que 3 modèles : la "85" (81 ch), la 1600 S (138 ch) et la 1600 S Groupe 4 (155 ch).
En 1972, la puissance des moteurs a tellement augmenté que la boîte ne tient plus le choc. Il faudra attendre le Tour de Corse pour que les mécanos trouvent la parade : ils montent de gros pignons sur les 4 premiers rapports et juste un embryon de 5ème, pour être conforme à la fiche d'homologation. La victoire sera remportée par Andruet et Biche.
L'évènement de la saison 1972 se produit aux Cévennes. Cheinisse a demandé à Dudot et Mignotet d'installer un turbo "Hoflet" sur une Berlinette. Mais il est très brutal et son temps de réponse excède 3 secondes, ce qui rend l'Alpine turbo quasi-inconduisible. Dans ces conditions dantesques, "Thérier- l'acrobate" mènera ce monstre de 200 ch jusqu'à la victoire.
Thérier au rallye de Monte Carlo de 1971 Tour de Corse 1972
© D.R.
Renault entre dans le capital d'AlpineEn 1972, le PDG de Renault, Pierre Dreyfus, propose à Rédélé une prise de participation chez Alpine. Il déploie tant de persuasion que le Dieppois cède sagement la majorité de son capital à Renault, assurant ainsi la continuité de son œuvre et les emplois de ses collaborateurs.
Rédélé restera PDG d'Alpine jusqu'en 1978, puis il vendra entièrement sa firme à Renault. Notons qu'auparavant Rédélé avait reçu des propositions de Japonais, qu'il avait toutes refusées.
© D.R.A suivre ...Faites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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Par baleno74 le 21 Novembre 2008 à 08:55Le mythe s'écrit en bleu :
Jean Rédélé au Rallye de Monte Carlo en 1951
© D.R." Vous verrez, les Alpine étonneront le monde ! ". Cette phrase prémonitoire d'Amédée Gordini en dit long sur la petite Française qui a fait trembler les Armada Porsche et Lancia et remporta le premier titre de Champion du Monde des rallyes en 1973. La Berlinette Alpine est une auto magique qui a fait de ses pilotes de véritables idoles.
De nombreuses aventures automobiles commencent dans un garage ; celle d'Alpine débute dans celui de la famille Rédélé à Dieppe (Seine Maritime).
Nous sommes en 1946, Jean Rédélé sort d'HEC, et reprend le garage Renault de son père dévasté par la guerre. Il a 24 ans. La régie Renault sort la 4 CV, un des plus grands succès automobiles de l'après guerre.
Une fois le garage familial remis sur pied Rédélé va pouvoir se consacrer à sa passion : la compétition automobile. La 4 CV sera tout naturellement sa première monture, d'abord une " normale ", ensuite une 1063. Rallye de Dieppe, Rallye de Monte Carlo… les courses se succèdent.
Jean Rédélé au rallye de Monte Carlo en 1951 Rédélé et Pons sur 4 cv aux Mille Miles de 1954
© D.R.Avec son compère Pons, il court les Mille Miglia 1952. Leur avance sur l'horaire est telle que la ligne d'arrivée est déserte : les commissaires font la sieste !
Après les 24 Heures du Mans, Renault se décide enfin à ouvrir un département compétition pour faire courir la 4CV et le confie à François Landon. Il recrute aussitôt une bande d'amis, dont Rédélé et Pons.
Mais Rédélé est aussi un excellent homme d'affaires. Il rachète la licence des boîtes 5 Claude... que Renault vient de refuser. Grâce à cette transmission, les cinq 4CV engagées aux Mille Miglia 1954 se classent aux cinq premières places de leur catégorie ! Puis ce sera Liège-Rome-Liège, la Coupe des Alpes et bien d'autres succès. Jean Rédélé vient d'entrer dans le monde de la compétition par la grande porte.
Jean Rédélé rêve de devenir constructeur. Son idée? Une petite voiture légère, animée par la mécanique de la 4CV. Sa rencontre avec le designer Michelotti et le carrossier Alemano lui permettra de réaliser ce rêve. En décembre 1952, la voiture est finie et Rédélé va la chercher lui-même en compagnie de sa jeune épouse. La première "Rédélé" (qui ne s'appelle pas encore Alpine), conçue sur une plateforme de 4CV, est en aluminium (550 kg). A son volant, il remporte en 1953 le rallye de Dieppe, la coupe des Essarts et la coupe de la ville de Lisbonne.
Cette année-là, la licence de fabrication de la Rédélé Spéciale est vendue à un industriel américain qui la rebaptise "The Marquis" et l'expose au New York Motor Show 1954. Hélas, l'affaire tournera court et l'auto ne sera jamais commercialisée aux USA.
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Les trois A106 exposées au salon de Paris en 1955
© D.R.Rédélé n'abandonne pas son projet de réaliser une petite sportive française. Il rencontre alors les frères Chappe, carrossiers à Saint Maur, qui pratiquent le moulage en stratifié, chose rare à l'époque. Ensemble, ils réalisent un premier coach en plastique, au design " perfectible ". L'Alpine est née, ainsi baptisée en souvenir de la victoire de Jean Rédélé à la Coupe des Alpes. Le modèle s'appelle Mille Miles, avant de prendre le nom d'Alpine A106.
Au Salon de Paris 1955, l'Alpine A106 sera présentée pour la première fois au public. Trois modèles seront exposés : une bleue, une blanche et une rouge. Les intentions de Rédélé sont clairement affichées !
L'A106 reçoit le moteur 747 cm3 de la 4CV développant 21 ch, mais elle peut aussi adopter le moteur 38 ch de la 1063. Beaucoup d'éléments proviennent de la série, comme le pare-brise très arrondi qui n'est autre... qu'une lunette AR de Frégate !
Le public du salon de Paris découvre l'A106 L'A106 qui remporta la victoire dans sa classe aux Mille Miles de 1956
© D.R.La concurrence est rude, Rédélé et son équipe doivent démontrer les qualités de l'A106 ; pour cela elle fut engagée dans de nombeuses compétitions aux mains de Féret, Monraisse & Michy, au sein de l'équipe Landon. Aux Mille Miglia 1956, sous la pluie, Michy enlève la classe 750 cm3 devant une Abarth, à une moyenne de 109,6 km/h.
Dès lors, les courses se succèdent. Des Routes du Nord au Tour de France, en passant par Montlhéry, les Alpine sont partout. Et elles ont la cote d'amour auprès des spectateurs.
En 1956, apparaît un pare-brise aux angles plus vifs qui améliore la visibilité de l'A106.
En janvier 1957 Alpine lance un cabriolet, lui aussi dessiné par Michelotti, qui préfigure déjà la future Berlinette.
La plateforme de la 4CV, sérieusement renforcée, va bientôt céder la place à un châssis-poutre, plus rigide et plus léger, créé par Rédélé. A cette époque, naît la société dieppoise RDL (pour Rédélé) qui fabrique les Alpine, à raison d'une centaine d'exemplaires environ par an.
Cabriolet Michelotti de 1957
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La berlinette A108 au salon de Paris en 1958 Le coupé 2+2 1960
© D.R.Courant 1958, le coach hérite du moteur de la Dauphine Gordini - apparue au salon 1957 - devenant ainsi Alpine A108 (moteur série 1080). Sa mécanique développe 37 ch (845 cm3) et même 53 ch (version 904 cm3 préparée par Mignotet). En parallèle, l'A106 reste au catalogue et se vend plutôt bien.
Le cabriolet, devenu "Coupé" au salon 1959, servira de base à la Berlinette Tour de France. Et en cours d'année, l'usine Alpine commence à monter le châssis-poutre en série.
Eté 1960, les frères Chappe dévoilent un "Coupé 2+2" aux lignes AR surprenantes, qui vient épauler le coach A106 et le cabriolet A108. En tout, Alpine propose 3 modèles et 6 moteurs au choix, accouplés à des boîtes 3, 4 ou 5 rapports. Une vraie gamme pour l'époque !
Le coupé 2+2 1961 Coupé Sport A108 de 1961
© D.R.L'année 1960 marque la fin d'une première étape dans l'histoire d'Alpine. En 10 ans, Rédélé s'est fait connaître. Comme pilote d'abord, puis comme constructeur. Après avoir construit quelque 650 voitures, il est prêt pour passer à la vitesse supérieure.
Grâce à la compétition, les modèles évoluent. Les versions les plus pointues atteignent maintenant 70 ch en 998 cm3. Durant toute la saison 1961, Greder et Féret accumulent les victoires de classe sur l'A108.
Les choses sérieuses peuvent commencer. L'A110 est quasiment prête. La saison 1961 se termine au moment où un petit Jean-Charles vient agrandir la famille Rédélé...
Cabriolet sport 1961
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Par baleno74 le 6 Septembre 2008 à 09:53
Histoire des modèles - Fiche collection
La Berlinette Alpine : Éternelle jeunesse
Cela fait des dizaines d’années que la Berlinette Alpine chavire le coeur de tous les amateurs de conduite sportive et pourtant, elle n'a pas pris une ride. Fruit de la formidable passion de son créateur, Jean Rédélé, elle reste le symbole de la sportive française. Jolie mais pas "bêcheuse", elle connaîtra, en outre, un destin hors du commun, en devenant Championne du monde Rallyes en 1973."Les Berlinettes Alpine vont étonner le monde"avait déclaré Amédée Gordini. La prophétie du vieux "Sorcier" allait se réaliser au-delà de toutes ses espérances... A force de rigueur et de travail, mais aussi de génie et de passion, les petites voitures bleues finiront par triompher des plus riches et des plus puissantes. Ce succès sera celui de Jean Rédélé, pilote émérite, fondateur d'Alpine et par dessus tout, homme de conviction. II saura ainsi réunir les talents les plus divers et former une véritable famille. Il conçoit la première Alpine en 1955, une voiture modeste qui emprunte beaucoup de ses éléments mécaniques aux de série. C'est par son agilité et sa légèreté qu'elle comble un handicap de puissance qui semblait pourtant insurmontable en course. Une sportive pure et dure, taillée sur mesure pour les amoureux de compétition. Toutes les futures création de la marque conserveront cette philosophie. Homogène et pleine de bon sens, combinant esthétique et efficacité, la Berlinette en sera le suprême aboutissement. C'est à l'aube des années soixante qu'elle voit le jour... sur la nappe en papier d'un restaurant.
Le trait sera bien sûr affiné, mais sa silhouette fuselée restera figée pendant quinze ans. Faute de budget publicitaire, elle se fera connaître sur les routes des rallyes, se taillant bientôt un palmarès capable de remplir un annuaire téléphonique. Renault, d'abord réticent, soutien alors à fond le petit constructeur de Dieppe. Dès 1966, les Berlinettes frappées du losange sont distribuées par le réseau de la régie et deux ans plus tard, Alpine devient le service compétition officiel de Renault. Une alliance qui va donner à la Berlinette le souffle nécessaire pour relever d'autres défis. Avec les mécaniques 1600 cm3 dérivées de la Renault 16, elle s'attaque sans aucun complexe aux rallyes de Championnat du monde. Les fabuleux "négociants en virages" que sont les Andruet, Nicolas, Thérier et Darniche terrassent les pilotes de Porsche, Lancia et Ford et s'adjugent le titre suprême en 1973. En marge de cette épopée, les versions "civiles" comblent les amateurs les plus exigeants. Si sa conduite est exaltante dès que la route n'en finit plus de virer, elle n'est pas des plus confortable, ni des plus faciles à vivre. Spartiate et exigeante, elle ne sera jamais une "vraie" Grand-Tourisme" capable de digérer de longs trajets autoroutiers. Elle n'est pas faite pour cela, même si elle se civilisera bien un peu au fil du temps. Sa vocation exclusive entraînera sa disparition à une époque où les grands constructeurs ignoraient les niches. Jean Rédélé cédera sa société à Renault en 1977, l'année où sortira l'ultime Berlinette des chaînes de Dieppe. Renault, ne mettra qu'une décennie pour dilapider le fabuleux héritage. Près d'un quart de siècle après sa disparition du catalogue, la Berlinette Alpine n'a toujours pas trouvé de remplaçante digne de sa gloire.
La grande famille des Berlinettes :
A 110-1100 (1962/69) : 4 cyl.-956/1108 cm3-55/66/85 ch- 531 exemplaires. Ce sont les premières Berlinettes du type A 110. Elles reçoivent d'abord le moteur de la Renault 8 puis celui de la R8 Major.
(Cote: de 5000 à 14 000 euros)
A 110-1300 (1970/76) : 4 cyl.-1289 cm3-81 ch-2890 ex. Appelée parfois "V 85", c'est un modèle "d'entrée de gamme" doté du quatre cylindres emprunté à la Renault 1 2 TS. (Cote : de 6000 à 17 000 euros)
A 110-1300 S (1966-70) : 4 cyl.- 1296 cm3-1 15/132 ch-968 ex. Avec sa mécanique très pointue" dérivée de la compétition (R8 Gordini 1 108 réalésé), elle est considérée poar certains amateurs, comme la plus excitante des Berlinettes. (Cote: de 7500 à 20 000 euros)
A 110-1300 G (1967/71) : 4 cyl.-1255 cm3-1 105 ch-761 ex. Un "G" pour Gordini et se différencier de l'autre 1300. Elle reprend le moteur de la R8 Gordini-1300. (Cote : de 7000 à 19000 euros)
A 110-1500 (1967/68) : 4 cyl.-1470 cm3-82 ch-42 ex. La plus rare! Elle est animée par un bloc dérivé de la Renault 16 et préfigure les nouvelles 1600. (Cote : de 5500 à 19 000 euros)
A 110-1600/1600 S (1969/73) : 4 cyl.-1565 cm3-95/138 ch-202+1550 ex. L'éphémère 1600 s'efface bien vite devant la seule 1600 S. Animée par le moteur de la Renault 1 6 TS, cette dernière est le modèle emblématique de la gamme, le plus proche de la version Championne du monde des Rallyes en 1973. (Cote : de 9500 à 22 000 euros)
A 110-1600 SC (1973/75) : 4 cyl.-1605 cm3-127 ch-562 ex. Cette version emprunte le nouveau bloc R12 Gordini, monté aussi sur les Renault 17 TS. La cylindrée de 1605 cm3 permettait l'homologation de la version 1800 compétition. Elle hérite de plus du train arrière de la nouvelle A310 qui améliore notablement la tenue de cap. (Cote : de 11000à 28 000 euros) A 110-1600 SX (1976/77) : 4 cyl.-1647 cm3-95 ch-389 ex. La "mal aimée"... Elle est propulsée par le 1647 cm3 de la Renault 16 TX qui ne possède guère de tonus. Ce modèle brille davantage par son agrément et sa fiabilité que par son panache. (Cote : de 8000 à 19000 euros)Faites connaitre ce blog à vos amis !
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Par baleno74 le 23 Août 2008 à 08:39
Alpine A 110 :
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1 commentaire
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