• AUSTIN HEALEY 3000 (article)

    AUSTIN HEALEY 3000 :

    Par la puissance et l'agrément de son moteur comme par son confort, l’Austin Healey 3000 se situe dans une position intermédiaire, entre la Jaguar XK 150 et les roadsters anglais de type Triumph TR 3 et TR4. Quant à sa ligne intemporelle, elle en fait l’une des plus belles voitures britanniques de l'après-guerre.
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    3000 MK I
    © D.R

    C’est encore à la demande du marché américain qu’est lancée, en juillet 1959, l’Austin Healey 3000, premier modèle d’une génération dont le six cylindres est porté à 2,9 litres. Ainsi réalésé, ce groupe équipera également l'Austin Westminster et la MGC. Il développe 124 ch au paisible régime de 4600 tr/mn. Autre nouveauté de poids, la Big Healey est (enfin) dotée de freins à disque à l’avant. La voiture est disponible en roadster (série BN7) et en 2 + 2 (série BT7).
    Grâce à ce moteur puissant et souple, et à l’agrément qui en découle au volant, l'Austin Healey est parvenue à sa pleine maturité. La conduite se fait sur le couple, dont l'excellente valeur de 23 mkg s'exprime à 3000 tr/mn. Sur la route, la voiture exprime la générosité de sa mécanique qui, pour être dépourvue de toute sophistication, n'en témoigne pas moins de remarquables qualités. Toujours prêt à reprendre sans broncher, ce six cylindres tout en rondeur s'affirme comme un parangon de souplesse et de disponibilité.

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    Par contre, la boîte de vitesses à quatre rapports n’a pas évolué. Elle se révèle toujours dure et accrocheuse. Une vraie boîte anglaise en somme ! La 3000 est ainsi pénalisée par la lenteur de sa transmission, qui ne permet pas d'exploiter complètement les possibilités du moteur. Réfractaire aux passages rapides, courte et non synchronisée, la première n'est guère utilisable. L'étagement n'est pas non plus sans reproche, qui laisse un trou entre la deuxième, trop courte, et la troisième, laquelle grince abondamment. Un overdrive monté en option permet de réduire le régime moteur d'environ 1000 tr/mn.
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    Quant à l’intérieur, il offre, du moins sur la version 2 + 2, un confort supérieur au niveau atteint en ce domaine par la plupart des roadsters anglais (à l’exception des Jaguar). Derrière l'imposant et fin volant à trois branches, apparaît un tableau de bord dépouillé mais complet, le tachymètre disposé à gauche faisant pendant au compte-tours situé sur la droite.

    En 1961, la 3000 bénéficie de trois carburateurs SU HS4, qui font monter la puissance à 132 ch. C’est la Mk II. Elle reçoit également une nouvelle calandre à barrettes verticales en lieu et place des barrettes horizontales de la Mk I. Par ailleurs, la prise d’air factice a été redessinée.
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    Un an plus tard, la 3000 Mk IIA (série BJ7) souligne l’embourgeoisement du modèle, qui va de pair avec celui de sa clientèle. La version roadster (deux places) disparaît, tandis que vitres descendantes, déflecteurs et pare-brise bombé prennent place sur le cabriolet 2 + 2. Côté mécanique, on a monté deux carburateurs SU HS6, certains clients s’étant plaints du réglage complexe des trois SU du modèle précédent. Toutefois, les performances ne pas altérées car les nouveaux carburateurs sont de plus gros diamètre. On observe même une légère augmentation de la vitesse de pointe (l’aérodynamique du pare-brise bombé y étant sans doute pour quelque chose).
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    Austin-Healey 3000 MK II
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    Dernier avatar de la lignée, mais non le moindre, la 3000 Mk III (série BJ8) est lancée en 1964. Avec 150 ch, c’est la plus puissante des Austin Healey. Elle reçoit deux carburateurs SU HD8 de 50 millimètres, tandis que la distribution a été revue. Un nouvel échappement à deux lignes séparées et quatre silencieux tend à réduire le volume sonore — quel dommage !

    Pour faire face à l’augmentation de la cavalerie, la dernière Big Healey est équipée en série d’un servofrein. Pour la première fois depuis 1953 et les 90 ch de la 100/4, le train arrière est modifié. La suspension reçoit des tirants longitudinaux pour contrer le cabrage. Ils remplacent la barre Panhard.
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    Austin-Healey 3000 MK III 1964
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    La 3000 Mk III apparaît ainsi comme la plus confortable des Big Healey. La plus luxueuse aussi. Pour sa fin de règne, la voiture, qui sera produite à 17 712 exemplaires de 1964 à 1968, s’offre un véritable aggiornamento : la planche de bord en tôle peinte, inchangée depuis onze ans, cède la place au bois précieux et verni à l’image des Jaguar ! L’habitacle est également doté d’une console et d’une vraie boîte à gants…

    L’Austin Healey 3000 revendique un palmarès flatteur en compétition. Allégées par une caisse en aluminium, les modèles de course développent 200 ch (à partir de 1962) avec une culasse en aluminium gavée par trois carburateurs Weber double corps. Malheureuse aux 24 Heures du Mans, où elle ne parviendra jamais à l’arrivée en raison de problèmes de surchauffe moteur, la 3000 connaît de multiples victoires en rallyes, où l’usine l’engage régulièrement.

    Outre les nombreux succès glanés en coupe des Dames par la célèbre Pat Moss, les meilleurs résultats internationaux de la voiture sont deux victoires dans la coupe des Alpes et autant dans le Marathon de la Route (Liège-Sofia-Liège). Dans cette épreuve courue en grande partie sur les terribles routes des Balkans, en particulier en Yougoslavie, la victoire historique de Pat Moss en 1960 prend un caractère symbolique très fort. La sœur du grand champion britannique est alors la première femme à battre les hommes dans un rallye international. En 1964, Aaltonen offrira à Liège un second trophée à l’Austin Healey 3000.
    AUSTIN HEALEY 3000AUSTIN HEALEY 3000
    Coupe des Alpes 1965                                                                                 Liège Sofia Liège 1964
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