Le design très réussi de la Véga présente une ligne surbaissée dotée d’un élégant pavillon, tandis que la face avant très abrupte s’orne d’une calandre encadrée de deux prises d’air. Ce style s’inspire notoirement de la Ford Comète, tout comme du coupé Bentley 4,5 litres réalisé en 1951 par Jean Daninos pour son usage personnel. Construite en une toute petite série, la première Véga (type FV) est aisément reconnaissable à son pavillon court, d’où un habitacle réduit à l’arrière. Elle est proposée au prix de 2 873 000 francs, soit, pour donner une échelle, 6,2 fois celui d’une 4 CV Renault. Dès lors, la voiture, qui se caractérise par une finition hors pair, sera constamment améliorée, sa puissance augmentée et son intérieur toujours plus luxueux.
La Véga connaît sa première évolution en 1955 avec le type FV 1. Afin d’accroître l’espace dévolu aux passagers arrière et faire de la voiture une vraie quatre places, l’empattement a été allongé de douze centimètres (2,63 mètres). Les proportions du pavillon en sont transformées et les vitres arrière considérablement agrandies. La FV 1 bénéficie par ailleurs d’un nouveau V8 Chrysler de 4770 cm3 développant 203 ch (carburateur quadruple corps). La vitesse atteint maintenant 170 km/h ou 190 km/h selon le rapport de pont (couple de 3,31 ou 2,93).
C’est avec la FV 2 présentée au salon de 1955 que la marque de Jean Daninos devient officiellement Facel Véga. La FV 2 offre deux nouveautés esthétiques majeures dans l’histoire de la firme. Première voiture française de série à être dotée d’un pare-brise panoramique, elle est également la première Facel ornée du célèbre tableau de bord en métal peint imitant à la perfection la ronce de noyer. Cette pièce magnifique est réalisée à la main par Marcel Bigot, le chef peintre de l’usine de Dreux. Baptisé désormais Typhoon, le V8 Chrysler de 4,8 litres est porté à 230 ch. En mars 1956, il est remplacé par un nouveau bloc Chrysler de 5,4 litres développant 250 ch (type FV 2B).
Rare cabriolet FV 1 Cabriolet FV 2
© D.R
Quelques cabriolets FV 1 et FV 2 sont construits malgré les réticences de Jean Daninos à l’égard de ce type de carrosserie, le châssis manquant à ses yeux de rigidité eu égard aux performances de la voiture.
Avec la FV 3, qui apparaît en octobre 1956, le coupé Facel Véga reçoit la dernière évolution de sa proue : la calandre est élargie, les moustaches doublées et les ornements inox des phares cèdent la place à deux projecteurs superposés. Parallèlement, est monté un V8 Chrysler de 4940 cm3 développant 253 ch à 4600 tr/mn.
Présentée pendant l’été 1957, la FV 3B reçoit le V8 Chrysler de cinq litres porté à 260 ch. La vitesse de pointe est alors de 190 km/h (ou 210 km/h avec le pont long). L’empattement gagne encore trois centimètres, tandis que la carrosserie est légèrement allongée et élargie. C’est dans la FV 3B de Michel Gallimard que, le 4 janvier 1960, Albert Camus et son éditeur trouveront la mort sur la N6 entre Sens et Paris.
Construite conjointement à la FV 3B, la FV 4 est en principe réservée à l'exportation. Son V8 de 5798 cm3 s’avère nettement plus puissant et, avec 294 ch, il permet à la voiture de franchir le cap des 200 km/h (225 km/h avec le rapport long). Les Facel Véga poursuivent ainsi la course effrénée à la puissance lancée par Chrysler (comme par l’ensemble des constructeurs américains). La prochaine étape de cette évolution sera la HK 500.
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