• La course à la puissance

    La course à la puissance :

    Les premiers V8 culbutés à haute compression sont apparus dans les gammes Oldsmobile et Cadillac du millésime 1949. Ce sont ces moteurs à rendement élevé qui ont engendré une irrésistible "course à la puissance" impliquant les principaux groupes américains durant toutes les années cinquante. Jusqu'en 1951, la firme Cadillac conservera une relative avance avec son excellent V8 de 331 ci (environ 5,4 l) développant initialement 160 chevaux. Mais, cette année-là, Chrysler passe soudain en tête de liste avec son très ambitieux V8 "Firepower" à culasses hémisphériques et culbuteurs croisés développant 180 chevaux pour une cylindrée identique (331 ci, lui aussi). L'année suivante, Cadillac retrouvera toutefois sa suprématie pour une courte période en relevant la puissance de son V8 à 190 chevaux. Et ainsi de suite jusqu'à la fin des années cinquante où les meilleurs V8 du marché culmineront à plus de 350 chevaux moyennant une élévation progressive du taux de compression et un accroissement constant de la cylindrée.
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    Cette "course à la puissance" procédait à l'origine d'une nécessaire adaptation technique aux nouveaux équipements de confort introduits initialement dans les gammes "hautes" (servo-direction, boite automatique, air conditionné, etc...) et qui avaient l'inconvénient d' être de grands consommateurs d'énergie. Dans un premier temps, seules les marques de catégorie moyenne et supérieure (Chrysler et Imperial, Lincoln, Oldsmobile et Cadillac) profiteront donc de cette nouvelle génération de moteurs, la standardisation du V8 culbuté à toutes les gammes intervenant plus tardivement, à partir de 1954/55. Mais, très vite, les analystes du marché constateront que l'argument d'une puissance élevée n'était pas sans influencer les choix de la clientèle. Au point de devenir un critère discriminant flattant l'ego de l'acheteur d'une Cadillac ou d'une Lincoln. A partir de 1952, les grandes marques vont donc livrer bataille sur le terrain de la puissance pure en s'évertuant, chaque année, à dépasser le record de l'année précédente.
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    300 chevaux pour la Chrysler "300"...
    A ce jeu de la surenchère systématique, la marque Chrysler prendra un avantage décisif en franchissant la première le seuil symbolique des 300 chevaux (bruts) dès 1955 avec sa série "300" (cette désignation faisant référence à la puissance brute du moteur) conçue comme une gamme spécifique dotée de hautes performances (plus de 200 km/h revendiqués) et de caractéristiques techniques privilégiant la maniabilité et la tenue de cap à grande vitesse. Proposée à un prix élevé et produite en très petite série (1725 exemplaires diffusés la première année), cette Chrysler très spéciale est bien l'ancêtre spirituel des "muscle cars" apparus 10 ans plus tard.
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    La Chrysler 300 de 1955 sera la première voiture américaine de série à franchir les 200 km/h
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    Pendant plusieurs années, la série 300 "letter" (une lettre venant s'ajouter à la désignation initiale à partir de 1956 par référence à l'année-modèle) s'est imposée comme la référence absolue sur le marché américain, la puissance de son V8 étant progressivement portée à 375 et même 400 chevaux en option sur la 300 F de 1960, la vitesse de pointe se situant désormais au delà des 230 km/h en dépit d'un poids à vide de plus de 2 tonnes et d'un équipement de série particulièrement luxueux incluant direction assistée, boite automatique, sièges et glaces électriques, etc...

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    Fruit défendu
    D' autres modèles de cette génération méritent de figurer dans notre liste des muscle cars "préliminaires". A commencer par les De Soto Adventurer, Plymouth Fury et Dodge D500 (cette dernière désignation faisant référence à une option moteur et non une série à part entière) qui ont toutes repris la formule initiée par la Chrysler 300 en l'adaptant à leur niveau de gamme. Outre cette lignée de modèles à forte puissance développée par le groupe Chrysler, on peut également mentionner l' Hudson Hornet 1951-54, une excellente routière performante et fiable qui s'illustrera plusieurs saisons durant au championnat Nascar réservé aux voitures de série et symbolise une fin en beauté pour les 6 cylindres en ligne à soupapes latérales. On n'oubliera pas davantage les Oldsmobile 88 1949-52 et Lincoln 1952-54 dont les bons résultats dans les différentes éditions de la célèbre "Carrera Panaméricana" disputée au Mexique témoignent d'un niveau de performances élevé pour l'époque. On peut encore citer la très ambitieuse Studebaker Golden Hawk 1956-58 dont le style élancé était en rapport avec le tempérament de son V8 gavé par un compresseur.

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    Tous ces modèles atypiques ont sans nul doute contribué au développement ultérieur des "muscle cars" en stimulant l'inspiration des ingénieurs motoristes. Même si elles ne font pas partie de cette "famille", la Chevrolet Corvette et la Ford Thunderbird méritent égalent d'être mentionnées dans ce chapitre car elles ont elles aussi marqué les années 50 en y insufflant un nouvel état d'esprit tourné vers la performance. Ce sont tous ces modèles qui ont introduit le "fruit défendu" sur les "highways" américaines en imposant leur puissance tranquille et leurs irrésistibles accélérations. Une façon bien particulière de conditionner les esprits et de préparer la "voie royale" consacrant l'épanouissement des futurs "muscle cars"...

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