PEUGEOT Eclipse :
On connaît la vogue que rencontre depuis quinze ans la formule du coupé cabriolet, qui a gagné aujourd’hui la plupart des constructeurs automobiles. Pour rendre à César ce qui est à César, on ne dira jamais assez que le toit escamotable est une invention française. Flash back sur les années trente.
Peugeot 301 Eclipse Peugeot 401 Eclipse
© D.R.
Dentiste de son état, designer amateur mais de talent et esprit inventif, Georges Paulin imagine en 1933 un système de toit métallique rétractable électriquement. Il fait breveter son invention sous le nom d’Eclipse. Dans le dispositif qu'il a mis au point, le toit disparaît automatiquement dans le coffre de la voiture. La manœuvre, qui ne prend que quelques secondes, est commandée par une tringlerie compensée par des sandows, une solution simple et économique qui a fait ses preuves dans l'aviation.
Paulin recherche une entreprise apte à mettre en œuvre son invention. Ce sera le célèbre carrossier Marcel Pourtout, installé à Bougival. La première voiture réalisée selon la technique de l'Eclipse est une Panhard. Pourtout va appliquer l'Eclipse à différents modèles de plusieurs marques, dont Peugeot, par l’intermédiaire du concessionnaire parisien Darl’mat, et Lancia. Devant le succès de la formule, Sochaux l’inscrit à son catalogue.
Si les Peugeot Eclipse sont intégrées à la gamme du constructeur en 1935, elles sortent des ateliers Pourtout de Bougival. Le brevet sera ensuite cédé à Peugeot et les 402 Eclipse seront construites sous licence à La Garenne. D'abord actionnée par un moteur électrique, la commande de la tringlerie se fera ensuite manuellement pour des raisons de fiabilité.
Peugeot 402 Eclipse 2ème version
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L’Eclipse sera mise en œuvre sur plusieurs modèles Peugeot : 301, 401, mais surtout 601 et 402. Présentée au salon de Paris de 1934, la 401 s’intercale entre la 601 et la 301, dont elle reprend le quatre cylindres réalésé à 1,7 litre. Elle ne sera construite que pendant un an avant de s’effacer au profit de la 402. Seulement 79 exemplaires seront construits de la 401 Eclipse (à commande électrique). Le prix de la voiture est de 34 750 francs contre 27 000 francs pour le cabriolet classique.
Présentée au salon de 1935, la 402 Eclipse est dotée d’une commande électrique. Un an plus tard, elle est remplacée par un nouveau modèle établi sur le châssis long de 3,30 mètres d’empattement, qui lui permet d’accueillir quatre places au lieu de deux. La commande est désormais manuelle et mécanique. En 1938, la roue de secours sera fixée à l’extérieur du coffre à bagages.
Peugeot 402 Eclipse
© Peugeot
La 601 Eclipse n’est disponible que sur la deuxième version du modèle qui apparaît en 1935. Elle est construite sur le châssis à empattement normal (601 D). Cette superbe carrosserie sera particulièrement appréciée dans les concours d’élégance.
Peugeot 601 Eclipse
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En 1935, Marcel Pourtout réalise une 601 Eclipse très spéciale à la demande de Marcel Pagnol. C’est Georges Paulin, devenu le styliste attitré de Pourtout, qui en dessine la carrosserie. En signant une ligne avant-gardiste de style entièrement ponton, Paulin se révèle un pionnier du design automobile. Présentée par Josette Day, l’épouse de Marcel Pagnol, cette exceptionnelle création remporte le premier prix du concours d'élégance de Monaco en 1935, avant d'apparaître dans le film Le Schpountz tourné par Pagnol en 1937.
L’invention de Georges Paulin sera reprise dans les années cinquante par Ford Etats-Unis sur la Fairlane 500 Skyliner de 1957. Avant que Mercedes ne la redécouvre en 1996 avec le SLK et que, grâce à Stuttgart, Peugeot retrouve ses racines en proposant cette excellente technique sur la 206 CC. On connaît la suite.
Peugeot 601 Eclipse
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