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R8 Gordini 1300 :
Inhérents au développement d’une voiture nouvelle, quelques pêchés de jeunesse affectent la R8 Gordini à ses débuts, à l’instar du mécanisme d’assistance de freinage. Il est vrai que c’est la première fois que l’Hydrovac Bendix est monté sur une Renault. La parade sera rapidement trouvée, contrairement au blocage de la boîte de vitesses, qui mettra longtemps — environ deux ans — à être solutionné. Celui-ci se manifeste lorsqu’un pilote abordant un virage à trop grande vitesse se voit contraint de rétrograder rapidement de troisième en deuxième. La voiture se retrouve alors sans aucune vitesse engagée et le conducteur découvre une situation peu enviable, due au fait que les axes de fourchettes ont quitté la position normale du point mort. La solution consistera en la réduction drastique du jeu de l’extrémité du doigt de sélection dans les encoches des axes de fourchette.© D.RLa R8 Gordini remporte un vif succès qui dépasse largement les attentes de Billancourt. Fort de cet engouement, Renault décide d’aller plus loin en dotant la voiture d’une mécanique plus puissante et mieux armée en compétition. En novembre 1965, un prototype motorisé par un 1296 cm3 remporte le Tour de Corse. Après cette victoire, la Régie décide de commercialiser une version légèrement dégonflée à 1255 cm3. Apparue en juillet 1966, la nouvelle R8 Gordini de série dérive donc de ce proto. Outre la réduction de la cylindrée, le moteur (type 812) subit quelques modifications propres à en assurer la fiabilité. Avec un alésage de 74,5 mm pour une course inchangée de 72 mm, il prend le caractère d’une mécanique super carrée. Toujours alimenté par deux carburateurs double corps (mais des Weber ont remplacé les Solex), il développe 110 ch SAE à 6750 tr/mn — 103 ch selon les nouvelles normes entrées en vigueur. Quant au couple, il se trouve sensiblement amélioré avec 12,7 mkg à 5000 tr/mn. On note parmi les autres modifications le montage d’un alternateur.
A cet apport de vitamines s’ajoute une boîte de vitesses à cinq rapports. Un changement important qui permet de tirer le meilleur parti du moteur tout en améliorant l’agrément de conduite. Auteur de cette nouvelle transmission, Amédée Gordini, qui avait le génie de transformer des organes mécaniques, a trouvé le moyen de loger une cinquième vitesse dans la boîte existante. Par ailleurs et pour faire face à l’accroissement des performances, la voiture bénéficie de nombreux renforts. Ils concernent l’embrayage, les freins, la suspension qui est durcie, ainsi que la carrosserie. De plus, un second réservoir de 26 litres prend place dans le coffre avant, assurant à la voiture une capacité de 66 litres.© D.RLa R8 Gordini 1300 est reconnaissable extérieurement à sa calandre à quatre phares, équipée de deux nouveaux projecteurs à iode, ainsi qu’à ses roues élargies à 4,5 pouces — chaussées de pneus Dunlop SP Sport. L’intérieur reçoit un tableau de bord plus complet, ainsi qu’un nouveau volant à trois branches, spécifique au modèle et qui remplace le volant emprunté à la Major de la version 100.
La voiture s’enorgueillit de performances dignes de modèles très supérieurs. Sa vitesse de pointe avoisine les 178 km/h, tandis que les 400 mètres départ arrêté sont parcourus en 17,3 secondes et le kilomètre en 32 secondes. Mais ce sont surtout le couple et l’agrément de conduite qui profitent de l’augmentation de la cylindrée et que tous les conducteurs de la Gordini se plaisent à souligner. La moyenne de 115 km/h obtenue sur le circuit routier de Montlhéry classe la Gordini 1300 au niveau de la DS 21, de la Mercedes 250 SE et de la BMW 1800 TI. Le marché des berlines n’offre aucun modèle à quatre vraies places comparable. Le rapport prix-performances se révèle unique et la voiture est souveraine dans son créneau.© D.R
On connaît la tenue de route de la R8 Gordini et son exceptionnelle agilité, qui requiert des talents d’équilibriste lorsque la voiture est conduite à sa limite. Sujette à un fort roulis, elle paie sans doute son confort. Le carrossage négatif des roues arrière arrive à être annulé, la roue intérieure au virage perdant alors son adhérence. Sous-vireuse en virages à court rayon, elle se transforme en survireuse dans les courbes. Et la direction manque sensiblement de précision pour corriger au mieux les comportements de danseuse de la belle bleue… Grâce à sa suspension durcie et à ses roues élargies, la Gordini 1300 bénéficie toutefois d’une meilleure stabilité.
Contrairement à la 1100 qui a été construite en rafales, la R8 Gordini 1300 est produite en petite série au rythme de 25 exemplaires par jour. Cette cadence permet d’atteindre le cap des 1000 voitures autorisant l’homologation en catégorie Tourisme et Spéciales dès janvier 1967. Dans ce groupe 2, cependant, la Gordini affronte des voitures le plus souvent conçues spécialement pour la compétition. La décision est donc prise par la Régie de poursuivre la fabrication pour atteindre au début du second semestre 1967 le chiffre de 5000 unités ouvrant droit à la catégorie Tourisme de série (groupe 1).© D.RLa production se poursuivra jusqu’en juin 1970, date à laquelle la voiture s’effacera au profit de la R12 Gordini. Mais avec cette dernière, ce sera le monde à l’envers en passant du tout à l’arrière au tout à l’avant ! Choisie pour des raisons commerciales par Renault, cette lourde sous-vireuse sera motorisée par le quatre cylindres 1565 cm3 de la R16 TS.
Au total, 8981 Gordini 1300 sont sorties des chaînes de la Régie, qui s’ajoutent aux 2626 exemplaires de la version 1100 cm3. La voiture n’a subi aucun changement notable. Tout au plus doit-on signaler l’apparition de nouvelles teintes de carrosserie au salon de Paris de 1968. Le bleu perd son exclusivité au profit du blanc, du jaune et du rouge, couleurs suivies pour le dernier millésime du modèle par les coloris gris Sauge, bleu moyen (une nuance moins soutenue) et vert foncé. Mais elles seront peu prisées par la clientèle, qui restera fidèle au célèbre bleu de la « Gorde »…© D.R
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HONDA Civic :
La Civic est un modèle clé dans l’histoire de Honda, qui opère avec elle un tournant stratégique. Fini les modèles coups de cœur à la technologie sophistiquée et aux mécaniques pointues. Désormais, l’accent sera mis sur la fiabilité plutôt que sur la puissance au litre de moteurs double arbre tournant à des vitesses endiablées. La Civic s’analyse donc comme l’instrument d’une normalisation. Elle va changer l’image de Honda du tout au tout et permettre à la marque de sortir de niches étroites où elle s’est jusqu’alors cantonnée. L’objectif visé est une large diffusion internationale. La Civic est à cet égard la première Honda conçue pour l’exportation, pour laquelle ont été étudiées les réglementations des principaux marchés internationaux.© HondaFini également le refroidissement par air des moteurs, marotte de Soichiro Honda. Cette technique est abandonnée sous la pression de Takeo Fujisawa, le complice des premiers jours du fondateur, qui estime que cette obstination peut conduire l’entreprise à la ruine. Les ingénieurs travaillent donc à un moteur de cylindrée moyenne à refroidissement liquide avec en tête le marché d’outre-Atlantique. Car l’ambition de Honda est tout bonnement de remplacer la Coccinelle dans le cœur et sur les routes de l’Amérique. Et d’ailleurs…
Lancée en juillet 1972, la Civic apparaît sous les traits d’une compacte de 3,54 mètres à carrosserie bicorps dotée d’un hayon. Une esthétique sage et banale, voire pataude qui déçoit. Et le ramage n’est pas mieux, un paisible 1200 cm3 qui ne développe que 53 ch à un régime de sénateur. Très ordinaires, les performances de cette traction n’ont rien de palpitant comparé aux petites bombes du passé. Pour les Hondistes (les passionnés des premières Honda), la douche est froide ! C’est une machine à rouler, fiable, économique et peu polluante. D’où son appellation, qui renvoie à l’idée de voiture citoyenne.© Honda
La Civic remporte un franc succès aux Etats-Unis, où, seconde voiture de la famille, elle est en passe de devenir la nouvelle Coccinelle nipponne. Outre la transmission automatique Hondamatic, sa réussite est largement aidée par le système CVCC introduit en 1973, en pleine crise pétrolière. Le CVCC (Compound Vortex Controlled Combustion) répond aux sévères normes américaines antipollution du Clean Air Act. Orientée sur la propreté de la combustion, cette technique permet de brûler les polluants en amont, à l’intérieur du moteur, au lieu de les envoyer dans un pot catalytique.Civic CVCC 1975 Civic CX 1500 1978© HondaEn 1973, la moitié ou presque des Honda produites sont des Civic, près des quatre cinquièmes trois ans plus tard. Grâce à ce modèle fétiche, Honda a quitté les rives de la marginalité pour se hisser au rang de grand constructeur.
Tout en se taillant une solide réputation de robustesse, la Civic va évoluer au fil des années, diversifiant ses carrosseries et ses motorisations. Elle va gagner en habitabilité avec une version quatre portes et en cylindrée avec une variante 1500 cm3. Deux millions d’exemplaires seront diffusés de cette première génération.
© Honda
Allongée (3,76 mètres), plus fine mais aussi plus spacieuse, ainsi apparaît la deuxième génération présentée en 1979. Le modèle de base, qui reçoit un 1335 cm3, est épaulé par une version plus musclée, la Civic S, dont le 1500 cm3 développe 85 ch. La Civic poursuit sa croissance et, en 1983, la troisième génération gagne encore cinq centimètres en longueur. Surtout, son design rompt avec la banalité des précédentes Civic. Plus seyant, il offre un profil cunéiforme, avec capot plongeant et arrière hatchback. Rupture technique également grâce à une nouvelle mécanique à trois soupapes par cylindre et arbre à cames en tête (1342 cm3), qui fournit 85 ch et même 100 ch avec l’injection.Civic 1500 1979 Civic 3ème génération© HondaDévoilée en 1987, la quatrième génération est sans doute la plus élégante de toutes les Civic. Son gabarit atteint maintenant près de quatre mètres de long. Les formes bio de celle qui lui succède quatre ans plus tard ne feront pas l’unanimité. Par contre, elle se rattrapera par sa mécanique. Si le quatre cylindres de base offre 75 ch, un 1600 cm3 seize soupapes propose 130 ch, voire 160 ch avec la distribution variable V-Tech.
Pour la sixième génération de 1996, la gamme est complétée par une version turbo diesel et un break baptisé Aerodeck, construit en Grande-Bretagne. Aujourd’hui, la Civic en est à sa septième évolution. Produit dans douze usines et commercialisé dans 140 pays, le modèle a été construit en trente-deux ans à plus de seize millions d’exemplaires. Même s’il s’agit de voitures fort différentes, dont le seul véritable point commun est l’appellation, le score apparaît pour le moins flatteur. Il prouve que, du point de vue commercial, la révolution stratégique opérée par Honda avec la Civic fut un choix pertinent.Civic 4ème génération Civic 6ème génération© Honda
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Histoire GINETTA :
Marque exclusive, Ginetta appartient à cette race de petites firmes anglaises animées par des artisans passionnés de compétition automobile. Elle s’inscrit dans une longue et brillante saga, où émargent Lotus, Morgan ou Caterham, cette dernière prolongeant aujourd’hui le mythe (et la construction) de la Lotus Seven.
Motorlegend vous propose de découvrir cette marque rare, qui perpétue la tradition britannique du roadster pur et dur.© D.RInstallé à Sheffield, Ginetta est importé en France par SFR Automobile, qui commercialise deux modèles : un roadster de haut de gamme, la G 33, équipée d’un V8 Rover de 3,9 litres développant 200 ch, et la G 27 motorisée par un Ford Zetec 16 soupapes de 1800 cm3 délivrant 140 ch et qui emprunte de nombreux éléments mécaniques à la Sierra Cosworth. Ces voitures ont gardé l’esprit sportif qui caractérise Ginetta depuis ses origines.
Si l’origine du nom Ginetta demeure mystérieuse, la marque qui le porte n’a rien d’une énigme pour les officionados des voitures de sport britanniques. Peut-être cette appellation répond-elle au souvenir d’une aventure sentimentale vécue par l’un des frères Walklett... Toujours est-il que la passion a été, et est encore aujourd’hui, le moteur de cette aventure automobile à l’origine de laquelle se trouvent quatre frères animés par le culte de la course automobile.
Au début des années cinquante, avant la création de Ginetta Cars, Bob, Ivor, Trevor et Douglas Walklett possèdent à Campsea Ashe, à quelques kilomètres de Woodbridge dans le Suffolk, une société d’engineering spécialisée dans I’agriculture et de la construction.
Déjà, à cette époque, il est fréquent de les croiser sur le circuit automobile de Snetterton. Du rêve à l’action, il n’y a qu’un pas qu’ils ne tardent pas à franchir. Sur un châssis de Wolseley Hornet d’avant-guerre, restauré et modifié, les frères Walklett montent une carrosserie en aluminium conçue par Ivor. La voiture, qui a de faux airs de Maserati 4 CLT et que l’on connaîtra plus tard sous le nom de G1, terminera sa brève carrière sur une souche d’arbre, suite à un virage mal négocié sur une route de campagne. Mais le virus s’est installé et les frères Walklett sont maintenant décidés à construire et à commercialiser leurs propres voitures.© D.RDans l’esprit du roadster britannique, l’objectif des quatre frères est de mettre à la portée des amateurs un modèle sportif à deux places, doté d’une mécanique accessible à tous et proposé à un prix abordable. Ivor dessine un châssis tubulaire en acier galvanisé, aussi rigide que léger. A ces deux caractéristiques, s’ajoute une grande facilité d’accès à la mécanique — trois qualités qui se retrouveront désormais sur toutes les productions de la marque. Dotée d’une carrosserie en aluminium, la G 2 est née et marque, au début de l’année 1958, la création de Ginetta Cars. Une centaine d’exemplaires du modèle seront construits jusqu’en 1960.
Rapidement, les frères Walklett font évoluer la G 2. Ils en conservent la structure de base, mais dotent celle-ci d’une carrosserie en polyester moins coûteuse. Ainsi apparaît la G 3 en 1960. Dès lors, les créateurs de Ginetta consacrent toute leur énergie à la conception et à la construction de voitures destinées aussi bien à la compétition qu’à la route.
Tandis que la carrière commerciale de la G 3 se poursuit, Ivor Walklett s’engage dans le projet d’un nouveau modèle qui deviendra l’un des plus connus de la marque, la G 4. Conçue pour le plaisir de la conduite sportive comme pour la course sur circuit, cette barquette très basse et légère est construite sur un châssis tubulaire de section ronde, puis carrée. Présentée en 1961 au Racing Car Show de Londres, elle est plébiscitée par le public lui décerne le titre de " Best Looking Car of the Show ". Agile et facile d’entretien, la G 4 fera le bonheur de nombreux pilotes amateurs.© D.RDeux ans plus tard, la G 4 bénéficie d’un certain nombre de modifications, qui donnent naissance à la Série 2. Motorisée par un groupe Ford de 997 cm3, elle obtient également I’homologation pour la compétition internationale. Le potentiel sportif de la voiture est alors révélé par ses nombreuses victoires, que des pilotes comme Chris Meek, Nick Grace ou Johnny Blade remportent à son volant. Convaincu des capacités de la G 4, Chris Meek, le pilote maison, fait monter sur la Ginetta un Ford Cosworth de 1650 cm3. En août 1964, sur le circuit de Snetterton, il bat le record du tour des voitures de moins de 2500 cm3 précédemment détenu par la Porsche 904 de Dickee Stoop.
Les nombreuses victoires de la G 4 en compétition stimulent les ventes et contribuent à asseoir la notoriété de la marque, tant en Grande-Bretagne qu’à l’étranger, où la voiture s’illustre sur les circuits internationaux : Nürburgring, Sebring, Spa, Singapour, etc. Les améliorations techniques apportées au modèle sont à l’origine de la G 4 Série 3, de la G 6 et du prototype G 7. Ces succès amènent les frères Walklett à persévérer dans le développement de voitures conçues pour la compétition.
Cette démarche donne naissance à une génération de modèles ayant comme particularité la position centrale arrière du moteur.
Première Ginetta à moteur central, et première GT britannique de ce type, la G 12 apparaît en 1966. Equipée d’un moteur Cosworth de 997 cm3 et d’une boîte de vitesses Hewland Mark Five, elle se révèle comme une bête de circuit. Dès sa première course à Silverstone, elle bat le record du tour. A son volant, John Burton, Chris Meek et d’autres trustent les premières places des championnats. A la fin des années soixante, elle se trouve à son apogée et certains parlent d’elle comme étant la voiture à battre.
En 1968, est lancée la G 15, une GT dotée d’un à moteur de Hillman Imp, toujours en position centrale. Produite jusqu’en 1974 à plus de 800 exemplaires, elle constitue alors le record de ventes de la marque. Elle remportera également un championnat britannique aux mains de Alison Davis. Sa cousine, la G 21, un coupé fast-back (1970-1978) à moteur Rootes de 1,7 litre, fait appel aux suspensions avant de la Triumph Spitfire.© D.RPlus agressive, la G 16 est dévoilée en 1969. Equipée alternativement du V8 BRM, du moteur Lotus à double arbre à cames en tête, ou encore du Coventry Climax, elle affronte en compétition la Ford GT 40, les Chevron B 19, B 8 et B 9, et autres Lola T 70 ou Mc Laren M1B.
Dans la suite de cette lignée, Ivor Walklett conçoit un modèle destiné au marché américain. C’est la G 10, qui se place dans le créneau occupé par la Cobra. Motorisée par un Ford V8 de 4,7 litres, elle est décrite par Rod Leach, un spécialiste de la Cobra, comme ayant l’accélération la plus fulgurante qu’il ait jamais connue. Engagée à Brands Hatch pour sa première course, elle réalise la pole devant une Jaguar Lightweight et remporte l’épreuve. Hélas, elle ne sera jamais produite en raison de son coût excessif.
Les frères Walklett se sont intéressés très tôt aux monoplaces, consacrant même un département à ce domaine. Plusieurs modèles voient le jour à partir de 1964, avec la G 8 et la G 9 conduites par Chris Meek. En dépit de solutions techniques valorisantes (suspensions in-board), ces voitures ne parviennent pas à et elles sont rapidement abandonnées au profit des sports-prototypes.
Mais dès 1968, les quatre frères reviennent aux monoplaces avec la G 17. Equipée d’un moteur de 998 cm3, elle fait l’objet d’un nombre important de commandes et glane de nombreuses premières places, notamment aux mains de Peter Voigt. Présentée en même temps, la G 15 est propulsée par un moteur Ford de 1600 cm3, ce qui l’amène à concourir en Formule Ford.© D.REncouragé par les résultats de ses premières monoplaces, Ginetta aspire à accéder à la F3 et même à la F1. Si la G 19 réalise une saison en F3, la G 20, destinée à la F1, restera à l’état de projet.
En 1986, les frères Walklett reviennent à la monoplace avec la G 29, une voiture conçue pour participer à la très populaire Thurdersports race series. Elle s’y comporte très honorablement face aux ténors de la catégorie.
Quels qu’en ont été les résultats, l’engagement de Ginetta en monoplace a permis à la marque de capitaliser une expérience, qui n’a pu que profiter aux modèles de série.
En 1969, la production de la G 4 est interrompue, sans mettre fin tout à fait à sa carrière sportive. Mais en 1981, la construction du modèle est reprise dans une version routière, la Série 4, qui assure une bonne part des recettes de la marque — qui livre une proportion importante de ses voitures en kits. Mais la G 4 ne peut oublier son pedigree sportif et elle participe notamment au rallye de l’Himalaya en 1982 et 1983.
Equipée de moteurs Ford, dont le RS 1600 Turbo, la G 32 est dévoilée en 1986. En septembre 1990, cette jolie berlinette est offerte en version cabriolet. Présenté au salon de Londres de la même année, le spider G 33 C apparaît comme un digne héritier de son ascendance, d’abord doté d’un Ford Cosworth double arbre 16 soupapes de 2 litres turbocompressé.
En 1989, les frères Walklett rencontrent un homme d’affaires passionné de voitures de sport, Martin Phaff, qui leur propose de reprendre Ginetta. L’affaire est conclue au mois de novembre. Toutefois, deux des frères fondateurs de la marque, Ivor (directeur technique) et Trevor demeurent dans l’entreprise, qui ainsi garde son âme et sa tradition artisanale. Dès lors la production annuelle monte de 50 à 200 voitures, les kits devenant l’exception.© D.RAu milieu des années 90, l’usine est reprise par un consortium européen constitué des importateurs français, belge, suédois, néerlandais, ainsi que par un concessionnaire anglais et Martin Phaff, le directeur de Ginetta.
Les Ginetta sont alors construites dans l’usine Volvo de Göteborg et la G 34 reçoit le 4 cylindres Volvo de 2 litres, accolé à une boîte de vitesses à 5 rapports de même origine. Equipé d’un turbo, ce moteur développe 165 ch à 5600 tr/mn. Mais l’affaire tournera court rapidement et l’importateur suédois se retirera.
Aujourd’hui, Ginetta propose deux roadsters, la G 33, au V8 Rover de 3,9 litres, tarifée à 45000€, et la G 27, motorisée par un Ford de 1800 cm3, au prix de 30000€. Modèle des années 60, la G 4 est refabriquée à la demande, mais uniquement pour le Japon. Elle est homologuée en VHC.
Ces voitures, qui perpétuent la tradition de la firme, conjuguent un ensemble de qualités qui en font des modèles particulièrement attractifs : une technologie de pointe, de hautes performances, une excellente tenue de route, une grande légèreté, le tout pour un prix des plus abordables.Faites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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FIAT 2300S :
Créé à l’initiative de Ghia alors sous la direction de Luigi Segre, le coupé Fiat 2300 S apparaît comme l’une des plus brillantes GT 2 + 2 européennes de moins de trois litres. Méconnue, cette superbe voiture mérite d’être tirée de l’injuste anonymat où elle est recluse. Son péché ? S’appeler Fiat. La même amnésie frappe le coupé Dino du constructeur turinois, magnifique voiture oubliée de la cote et des collectionneurs. Badgées Alfa Romeo ou Ferrari, ces automobiles seraient depuis longtemps sous le feu des enchères…© D.R.A la fin des années cinquante, Ghia cherche à sortir de la fabrication de séries confidentielles pour passer à la production de modèles pour le compte des grands constructeurs. Mais à la différence des concurrents Pinin Farina, Bertone ou Touring, le coupé Fiat 2300/2300 S sera l’une des rares Ghia construites en série par la firme (la Karmann-Ghia étant produite par le carrossier d’Osnabrück).
La Fiat 2300 S, c’est d’abord un chef-d’œuvre d’élégance et d’équilibre. Originale et bourrée de caractère, sa ligne est due à Tom Tjaarda, un jeune designer américain formé à l’université du Michigan et arrivé chez Ghia en 1959 à l’âge de 25 ans. Ses lignes tendues et son profil étiré confèrent à la voiture une personnalité éminemment sportive, tout comme sa face avant aussi expressive que dépouillée. Le pavillon aux montants d’une grande finesse favorise une remarquable visibilité, tandis que le traitement de la custode offre à la lunette arrière un caractère hyper-panoramique. Le trait singulier de ce dernier tient aux montants qui retournent vers l’avant dans un mouvement parallèle au pare-brise. Cette formule sera reprise sur le coupé italo-américain Dual 6,4 litres (mais en moins développé).© D.R.
Les berlines Fiat six cylindres lancées au salon de Turin de 1959 constituent la base du coupé 2300 Ghia. Cette génération de voitures bourgeoises, dessinées par Pinin Farina, sont proposées en cylindrées de 1800 cm3 et 2100 cm3. Conçu par le célèbre ingénieur Aurelio Lampredi, dont c’est la première réalisation depuis qu’il a quitté Ferrari, leur six cylindres en ligne à arbre à cames latéral bénéficie d’une technique assez sophistiquée. La culasse en alliage léger abrite notamment des chambres de combustion polysphériques.Coupé 2100 2300 S© D.R.Fort de ses liens historiques avec Fiat, Ghia soumet au constructeur turinois un projet de coupé 2100 S 2 + 2 qu’il présente au salon de Turin 1960. Le carrossier saura convaincre Fiat de l’inscrire à sa gamme, grâce notamment à sa qualité de réalisation. Revisité par Carlo Abarth, qui en sortira 140 ch, le coupé 2100 S sera construit chez OSI.
La carrière de cette voiture sera de courte durée, car dès la fin 1961, le coupé reçoit le moteur 2,3 litres de la berline 2300, qui succède à la 2100. Il est alors proposé en deux variantes de puissance, 2300 et 2300 S. La version de base hérite du moteur de la berline (117 ch SAE et 175 km/h). Elle sera peu diffusée et retirée dès 1964.© D.R.
Confiée à Abarth pour subir une cure de vitamines, la 2300 S bénéficie d’une culasse retravaillée et de deux carburateurs Weber double corps (au lieu d’un seul). Avec 150 ch SAE, soit environ 130 ch DIN, elle file à 195 km/h. Pour faire face à ce surcroît de puissance, les freins reçoivent le renfort de quatre disques. Plus performante que le coupé Lancia Flaminia Touring 2,5 litres, la 2300 S est la concurrente directe de l’Alfa Romeo 2600 Sprint Bertone. Esthétiquement plus racée et plus rapide en accélérations que sa rivale italienne, elle offre l’agrément de son moteur pointu, puissant et souple. Sans parler de sa sonorité envoûtante…© D.R.Les qualités de la 2300 S ne s’arrêtent pas là. Elle jouit également d’une excellente finition, avec un superbe tableau de bord, un magnifique volant Nardi et un repose-pieds passager digne des plus luxueuses GT. Signalons encore qu’un cabriolet exposé au salon de Turin 1962 ne dépassera pas le stade du prototype.
Elegante, raffinée, vive et rapide, la 2300 S pâtira d’un traitement indigne de son talent. Mal vendue par le réseau Fiat, elle s’effacera en 1968 au profit du coupé Dino, un autre modèle bourré de qualités mais dont la carrière commerciale ne sera pas plus brillante. Il ne fait pas bon s’appeler Fiat quand on est une belle GT…Prototype 2300 S cabriolet Break de chasse, 1962© D.R.
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