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AMILCAR C6 :De toutes les petites voitures de sport produites en France après la première guerre mondiale, l'Amilcar est sans aucun doute la plus illustre et la plus titrée. Son nom provient de l'anagramme de MM. Lamy (qui participa à la construction du Zèbre avant guerre) et Akar, le financier. Les plans de la première Amilcar ont été dessinés par Edmond Moyet. Différents modèles furent produits entre 1921 et 1939. Les premiers, CC et ses versions évoluées, le CS et le C4 étaient équipés d'un 4 cylindres de 1000 cc environ. La CGS (Grand Sport) de 1924, marqua d'avantage les esprits. En 1926 elle devient CGSS équipée d'un moteur plus puissant.
© D. Deschatres1926 verra également la mise en production de la C6, l'une des seules Amilcar construites uniquement pour la compétition. Equipée d'un 6 cylindres avec double arbre à cames en tête, elle développait à l'origine 83 ch. Capable d'atteindre le 190 km/h, elle restera la plus prestigieuse de la marque.Même si elle fait tourner les têtes sur son passage l'Amilcar n'est pas une voiture d'exposition. La petite française titille la fibre sportive qui sommeille en tout automobiliste. Si elle paraît un rien exclusif de prime abord, l'Amilcar C6 est rapidement extrémiste.
Un peu de gymnastique et vous voilà assis, calé coté épaule gauche effleurant celle du passager. C'est que l'espace est compté. Devant nous, on découvre un habitacle dépouillé et un bloc d'instrumentation de voiture de course.
© D. DeschatresUn tour de clef, la mécanique s'éveille et délivre un râle sourd et rageur dont le registre varie du claquement au miaulement grave. Quelques coups d'accélérateur à blanc nous indique le tempo. Mais à l'évidence, elle joue double jeu : La première accélération transforme cette auto douce en bête sauvage. Son caractère, d'agressivité, poigne et puissance reste bien vivant dans un environnement qui est incontestablement celui d'une grande sportive de l'époque. Les sensations éprouvées au volant traduisent parfaitement cette volonté de se sentir en osmose avec cette auto. On est toujours ébahi par la vitesse de passage en virage et par sa motricité pour une auto de cette époque.
Bref, cette sublime et adorable machine ne laisse personne indifférent et affirme d'emblée son refus à l'uniformité par un design mêlant pureté et fluidité.Faites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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Alpha Roméo 6C 2500 SS Villa d'Este :Dernière Alfa Romeo de l’avant-guerre, la 6C 2500 est également la voiture de la reprise après le conflit mondial. Avec une cylindrée portée à 2,5 litres, elle représente la dernière évolution de la série de six cylindres double arbre inaugurée avec la 6C 1500.
Le coupé Alfa Romeo 2500 SS Villa d’Este
© D.REquipée d’un moteur de 87 ch, la berline 6C 2500 avait été lancée en 1939. Elle était épaulée par un modèle Sport (95 ch) et d’une Super Sport de 110 ch à trois carburateurs (165 km/h). Réalisées sous forme de châssis livrés aux carrossiers, ces deux versions sportives n’allaient être réellement fabriquées qu’au lendemain de la guerre. Ramenée à 105 ch, la 2500 SS sera commercialisée jusqu’à la fin 1952, bien qu’il s’agisse d’un modèle dépassé construit sur un châssis obsolète.En 1949, Touring va donner une nouvelle jeunesse à la 2500 SS grâce à une refonte magistrale de la ligne. Tirant son nom du triomphe qu’il remporte au concours d’élégance organisé en ce lieu superbe, le coupé Villa d’Este apparaît comme un pur chef-d’œuvre esthétique, malgré la mise en œuvre de la nouvelle forme ponton sur laquelle beaucoup de carrossiers se cassent les dents à la même époque (en France en particulier). Un coup de maître d’autant plus remarquable que la voiture est établie sur un châssis assez massif — sur lequel Touring travaille d’ailleurs depuis dix ans. La Villa d’Este est également la première création postérieure à la disparition du fondateur de la maison, auquel succède son fils, Carlo Felice Bianchi Anderloni, secondé par le dessinateur Federico Formenti.
© D.RLa 2500 SS Villa d’Este est présentée en septembre 1949. Avec sa ligne abaissée, son style nerveux, racé et toujours d’une grande sobriété, on dirait un nouveau modèle. Si les ailes avant sont intégrées aux flancs, on a conservé les ailes arrière pour éviter de tomber dans le piège de la massivité tendu par le ponton. Elles ne sont toutefois que suggérées. La proue et la poupe sont sculptées par deux évidements courbes, qui allègent les formes et apportent rythme et dynamisme. Surbaissé, le pavillon est doté de vastes surfaces vitrées.
© D.RPlusieurs traits caractéristiques de la Villa d’Este ont été inaugurés un an plus tôt sur un roadster Frazer Nash — tout le profil notamment. Équipée d’un moteur Bristol hérité de la BMW 328, cette voiture réalisée pour le Shah d’Iran constitue une pièce unique.La ligne Villa d’Este va exercer une influence décisive sur les œuvres de Touring et elle connaîtra une longue descendance. Elle va habiller la version cabriolet deux places de la 2500 SS, ainsi que le cabriolet quatre places de la 2500 Gran Turismo (version à empattement long de trois mètres). Sur ce même châssis, sera construite une série de coupés plus spacieux (quatre-cinq places) commandée par des concessionnaires suisses d’Alfa Romeo, d’où le surnom « Helvetia » du modèle. La ligne Villa d’Este est même reprise sur une limousine ministérielle à séparation chauffeur et strapontins réalisée sur le châssis 6C 2500 Turismo à empattement de 3,25 mètres.
L’Alfa Romeo 1900 Sprint L’Alfa Romeo 1900 Super Sprint
© D.RAutre héritier, le coupé Alfa Romeo 1900 Sprint lancé en 1951, soit un an après la berline, perpétue la tradition de la 2500 SS. L’avant et l’arrière de la voiture ont été simplifiés pour des raisons de coût. Plus droite, la proue reçoit par ailleurs deux prises d’air de part et d’autre de l’écu central. Le style y perd un peu en pureté et en dynamisme. Quatre ans plus tard, cette carrosserie sera légèrement remaniée sur la nouvelle 1900 Super Sprint. Avec une lunette arrière agrandie, le pavillon gagnera en luminosité, tandis que la proue bénéficiera de prises d’air plus fines et plus élégantes.
Habillées par Touring, les premières Ferrari de 1948-1951 appartiennent également à l’esthétique Villa d’Este. Sur les 166 Inter et 212 notamment, on retrouve les caractéristiques évidements courbes sculptés dans la proue, ainsi que les mêmes ailes antérieures. Mais les châssis Ferrari sont beaucoup plus courts que ceux des Alfa Romeo.
La Ferrari 166 InterFerrari berlinette Le Mans 1950
© D.RFaites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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Présentation Muscle cars :
Définition de l'espèce...
Si les premières américaines à grande puissance sont nées dans les années 50, l' histoire officielle désigne généralement sous l' appellation de "muscle car" des modèles datant pour la plupart de la décennie suivante.
Chrysler 300 G 1961 Tableau de bord de Ford Mustang© D.RL' expression "muscle car" ne fait toutefois l'objet d'aucune définition officielle. On admet le plus souvent qu'elle regroupe les versions les plus sportives proposées dans les gammes américaines de l'époque, la "famille" la plus emblématique du genre étant celle des coupés et cabriolets "intermédiaires" (séries de taille moyenne intercalées entre les "compacts" populaires et les séries "standard size" de gabarit supérieur) dotés d'un moteur de forte cylindrée prélevé dans la gamme la plus haute, d'équipements spécifiques (suspensions renforcées, boite manuelle proposée en montage standard, entre autres...) et identifiés par une dénomination ou une désignation signifiante (cf. la Pontiac "GTO"). C'est justement l'installation empirique d'un "big block" (moteur d'une cylindrée supérieure à 6 litres) dans une caisse relativement légère qui fait toute la singularité des "muscle cars", l'objectif premier étant d'obtenir un rapport poids/puissance des plus favorable (de l'ordre de 5 kg/ch en moyenne) et donc, de garantir à l'acheteur des performances hors du commun (les capacités d'accélération prenant ici le pas sur la vitesse pure). Autre particularité : hormis quelques options mécaniques conçues spécifiquement pour ces modèles, la plupart des "muscle cars" de la grande époque utilisent un maximum de composants provenant de la grande série, ce qui réduit d'autant leur prix de revient et permet donc de les commercialiser à un tarif suffisamment attractif pour attirer une clientèle majoritairement jeune.
Pontiac Firebird Buick GS 1965
© D.R
Transgression...
Car c'est aussi l'un de leurs traits de caractère les plus marquants : les "muscle cars" se sont épanouis à une époque où la première génération issûe du "baby-boom" parvenait tout juste à l'âge adulte. Une génération "en rupture" appelée à contester de nombreux aspects de "l' american way of life", jusque dans ses symboles les plus représentatifs : l'automobile, la famille, le statut social, etc... A bien des égards, les "muscle cars" des années 60 reflètent ce désir de transgression de l'ordre établi : exclusivement disponibles en coupé et en cabriolet, ils s'adressent le plus souvent à de jeunes couples sans enfant et leurs performances élevées incitent constamment leurs propriétaires à violer les règles communes.
Dodge Charger 1967 Pontiac GTO
© D.RS'afficher au volant d'une Pontiac GTO apparaît comme un signe identitaire fort à la fin des années 60. Et attire logiquement l'attention des patrouilles de police, peu suspectes de bienveillance à l'égard de ces nouveaux "rebelles" qui ne respectent guère les limitations de vitesse en vigueur et se retrouvent souvent en groupe le samedi soir pour faire tomber les précédents records d'accélération sur les principales artères des centre-villes (comme Woodward Avenue à Detroit , célèbre pour avoir été longtemps le lieu d'affrontement privilégié des possesseurs de muscle cars)...Génération perdue
L' apogée des "muscle-cars" se situe entre 1966 et 1971. Une courte période marquée par l'émergence de "monstres" emblématiques dotés de moteurs surpuissants. Comme la Dodge Charger R/T 426 "Hemi", la Chevrolet Chevelle SS 454 ou la Pontiac GTO "The Judge" qui peuvent rivaliser en accélérations avec la Ferrari Daytona et la Lamborghini Miura pour un prix quatre fois inférieur...
Mais cette irrésistible escalade n'aura qu'un temps. Les primes d'assurance de plus en plus élevées et les premières normes anti-pollution (particulièrement castratrices pour les gros V8) auront progressivement raison des derniers "muscle cars" du marché. Survivront à cette hécatombe les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird, initialement rangées dans la catégorie des "pony cars" et devenues avec le temps d'authentiques "muscle cars", leur gabarit s'étant progressivement adapté aux motorisations les plus volumineuses du catalogue.
Dodge Charger RT 1969Pontiac GTO The Judge Hardtop Coupé 1970
© D.RMarquée elle aussi par un accroissement significatif de ses dimensions (pour les mêmes raisons) à la fin des années 60, la Ford Mustang traversera par miracle les années 70 et 80 au prix d'une sérieuse cure d'amaigrissement et d' une profonde métamorphose. Ces trois séries légendaires (Mustang, Camaro et Firebird) ont conservé leur place au catalogue de GM et de Ford jusqu'à cette année mais leur avenir paraît bien compromis. Dans l'intervalle, les goûts de la clientèle ont beaucoup changé, il est vrai. Ce sont désormais les 4X4 et autres "pick-ups" qui ont la cote sur le marché américains. Les coupés à tendance sportive apparaissent en net déclin, ce dont témoignent les courbes des ventes.
Que reste-t-il aujourd'hui de cette "génération perdue" ? Quelques appellations légendaires, des images fortes à peine fanées, et, fort heureusement, une multitude de clubs d'amateurs qui préservent les meilleures survivantes de l'espèce et alimentent un marché très actif suscitant souvent des cotes "hors norme". Quoiqu'on en dise, les "muscle cars" n'ont pas fini de faire rêver...
Plymouth TransAm Cuda Chevrolet Camaro
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VW Karmann-Ghia :Paradoxe des paradoxes ! Ghia, maison réputée pour ses voitures sophistiquées réalisées en tout petits volumes, est connue de par le monde grâce à un modèle des plus populaires et massivement diffusé, la Volkswagen Karmann-Ghia. Lancée en 1955, cette dernière connaîtra, malgré sa modeste motorisation, une carrière de près de vingt ans, dont le succès s’affirmera particulièrement sur le marché américain. Avec elle, Ghia aura réussi la gageure de créer un modèle élégant et d’allure sportive sur une base de Coccinelle…
Au début des années cinquante, Karmann, le carrossier allemand d’Osnabrück, souhaite construire, sur la base de la Coccinelle, un cabriolet plus original que ceux réalisés depuis 1949 par Hebmüller et par Karmann lui-même, et qui apparaîtrait ainsi comme une vraie création. Dès 1950, il entame des négociations avec Volkswagen, mais les maquettes proposées ne recueillent pas l'assentiment de Wolfsburg.
© D.R.Dans le même temps, Luigi Segre souhaite concevoir une voiture sportive équipée d’une mécanique issue d’un modèle populaire. Déjà, Felice Boano avait fait une tentative auprès de Volkswagen à la fin des années quarante. Sans succès.
En 1952, Wilhelm Karmann junior se tourne vers son ami Luigi Segre et lui demande de réaliser un prototype qui serait à même de convaincre le constructeur allemand. Il s’agit de ne pas commettre à nouveau les erreurs de Boano et de Karmann lui-même, qui avaient présenté des maquettes ou des esquisses. Seul un prototype fini, en état de fonctionnement, peut retenir l’attention de Volkswagen.
Dessin de Ghia
© D.R.Luigi Segre s’adresse à Charles Ladouche, le patron de France Motors, qui représente Volkswagen dans l’hexagone — il est aussi le distributeur des Chrysler Ghia en Europe. Il lui demande de lui fournir une Coccinelle, à partir de laquelle il fera réaliser un prototype. Terminé à la fin de l’été 1953, ce dernier est présenté par Segre à Karmann dans les ateliers de France Motors à Paris.
C’est le coup de foudre. Karmann, puis les dirigeants de Volkswagen tombent sous le charme de la voiture et de son superbe design. Celui-ci s’inspire, c’est peu dire, de la Chrysler d’Elégance, un luxueux modèle réalisé en petite série sur un dessin de Virgil Exner, le patron du style du géant américain. La ressemblance entre les deux voitures est frappante. Il est vrai que le modèle n'est pas loin, l'Américaine étant assemblée chez Ghia.
Etude de 1954
© D.R.Néanmoins, Ghia a procédé à un sensible remodelage, l’architecture (moteur avant pour la Chrysler, arrière pour la Coccinelle) et le gabarit des deux modèles étant très différents. Sergio Sartorelli et son équipe, dont Boano junior, ont surtout travaillé la face avant. Le prototype part à Osnabrück, où Karmann apporte quelques modifications pour l’adapter à la production en série. Mais à l’exception de la sellerie cuir et de quelques détails, il apparaît pratiquement identique au futur modèle de production. Les prises d’air sur la proue seront installées à la demande de Volkswagen.
La production de la Karmann-Ghia démarre en août 1955, peu avant sa présentation au salon de Francfort. La qualité de fabrication de la voiture s'avère remarquable et malgré le prix élevé auquel elle est proposée, son succès ne tarde pas. Notamment aux Etats-Unis, où le cocktail d'un look flatteur et d'un usage fiable et économique lui assure un destin enviable. La voie est ainsi ouverte pour le lancement d'une version cabriolet, qui interviendra en septembre 1957. Une création exclusive de Karmann réalisée sans l’aide de Ghia.
Etude de 1954
© D.R.Projet de restyling
© D.R.Sergio Sartorelli proposera nombre d’évolutions stylistiques à Karmann. Les premières datent de 1958, d’autres suivront signées de Tom Tjaarda et de Filippo Sapino, jusqu’à une dernière conçue par Giorgietto Giugiaro qui débouchera sur un prototype réalisé en 1967. Toutes seront refusées par Volkswagen.
En 1958, Ghia s’attelle à un projet de coupé dérivé de la berline Volkswagen 1500 alors en gestation. L’auteur du design initial est Sergio Sartorelli, qui, à la demande de Luigi Segre, l’a tracé en catastrophe dans un train qui le conduisait au salon de Genève… Ensuite, Tom Tjaarda, apportera sa participation en dessinant la poupe.
Prototype Type 34
© D.R.Le prototype est peu modifié jusqu'à sa présentation au Salon de Francfort en 1961, qui précède sa commercialisation en janvier 1962. Baptisé type 34, il est établi sur la base de la VW 1500 lancée en 1961, comme l'a été le précédent type 14 par rapport à la Coccinelle. Conçu pour prendre la suite de son aînée après sept ans de carrière, il reçoit un design au goût américain prononcé qui trahit sa vocation : tenter de faire aussi bien sur le marché d'outre-Atlantique. Ce ne sera pas le cas…
Le style évoque la Chevrolet Corvair. Trait caractéristique, un pli de tôle ceinture toute la carrosserie à l'image de la petite Chevy. Venant mourir sur la face avant, il forme une fausse calandre en forme de V, sous laquelle s'abritent les quatre phares. Pour actualiser le design, on a donné des angles à la voiture. Ainsi, le pavillon à lunette arrière panoramique est-il plus dégagé et les surfaces planes des trois volumes contrastent avec les plans inclinés de la sœur aînée. Sartorelli et Sapino imagineront divers projets de restyling. Mais aucune évolution du type 34 ne débouchera, pas même la version cabriolet élaborée par Karmann.Faites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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TRIUMPM TR2 et TR3 :Conçue pour faire la chasse aux dollars, la TR2 ouvre une saga, qui, pendant 23 ans, constituera l’un des plus grands succès de l’automobile britannique. Archétype du roadster anglais, la TR2 obéit à une recette qui fera le bonheur de toute une génération de conducteurs sportifs, en particulier aux Etats-Unis : un moteur béotien et paisible mais endurant, une carrosserie sportive et un entretien réduit, le tout pour un prix d’achat modeste. Une voiture simple mais efficace.
© D.RPrésenté en octobre 1952 au salon de Londres à Earls Court, le prototype de la TR1 est bien accueilli par la presse et le public. Sa carrosserie de roadster à portes échancrées séduit, à l’exception de sa poupe arrondie maladroitement dessinée. L’hiver sera consacré chez Triumph à remodeler cette partie de la voiture. Dotée d’une nouvelle face arrière, la version définitive du modèle apparaît pendant l’été 1953. La TR2 est née.
Motorisée par le deux litres (1991 cm3) Standard de la Vanguard, qui développe la puissance de 90 ch à 4800 tr/mn avec deux carburateurs SU H4, la TR2 dépasse les 165 km/h. La boîte de vitesses est à quatre rapports avec un overdrive en option. Produite pendant deux ans, jusqu’en octobre 1955, la TR2 sera construite à 8628 exemplaires. Un premier et estimable succès.En mai 1953, un prototype a effectué des essais de vitesse sur une autoroute belge près de Jabekke. Habillée en configuration sport, débarrassée de quelques accessoires et dotée de cache-roues arrière, la voiture a réalisé 125,882 miles à l’heure, soit 202,5 km/h. Un résultat excellent pour un modèle de deux litres appelé à une production de série. Cet exploit sera utilisé pour la publicité de la TR2 lors de son lancement.
Triumph TR2 Sport Triumph TR3
© D.RApparue en octobre 1955, la TR3 consiste en une TR2 légèrement retouchée. Elle va amplifier le succès de sa devancière. Grâce à deux carburateurs de taille supérieure (des SU H6) et une culasse « low port », le deux litres Standard gagne cinq chevaux (95 ch). La TR3 vaut désormais 170 km/h et 34 secondes au kilomètre départ arrêté. Une voiture vivante qui, pour un coût très raisonnable, offre son lot de sensations, auxquelles contribue sa tenue de route, affectée par les tressautements et les changements de cap brutaux consécutifs à la présence d'un essieu arrière rigide…
La TR3 est reconnaissable à sa proue modifiée par l’ajout d’une grille de calandre et par ses joncs d’ailes et ses charnières de coffres chromés (peintes sur la TR2). Un nouvel écusson, disposé sur le capot moteur, complète l’identification. D’abord équipée de quatre tambours comme la TR2, la TR3 bénéficie à partir de septembre 1956 d’un équipement exceptionnel pour l’époque, des freins à disques Girling à l’avant. Elle est la première voiture de sport au monde à recevoir un tel équipement — seule la DS en était dotée jusqu’alors.
© D.R
La TR3 bénéficie en septembre 1957 d’une culasse modifiée (high port), qui lui offre cinq chevaux supplémentaires (100 ch). C’est la TR3A, version qui sera la plus produite, avec le succès que l’on sait en Amérique — près de 60 000 exemplaires jusqu’en octobre 1961. Cette mutation s’accompagne de quelques retouches esthétiques : calandre élargie barrant toute la proue, yeux de grenouille moins exorbités (les phares étant reculés sur le capot), et nouveaux pare-chocs. La TR3A se civilise en recevant également, pour la première fois sur une TR, des poignées de portes.
Triumph TR3A
© D.RA partir de 1959, le quatre cylindres Standard de 2138 cm3 est proposé en option. Avec un taux de compression passant de 8,5 à 9, il développe la même puissance que le 1991 cm3 mais à un régime légèrement inférieur (4600 tr/mn). Le couple progresse également, passant de 16,2 mkg à 18 mkg.
Malgré le lancement de la TR4 en 1961, la carrière de la TR3 sera prolongée pendant l’année 1962 sur le marché américain (TR3B). Deux séries seront fabriquées, dont la seconde recevra le moteur de 2138 cm3 et la boîte de vitesses de la TR4.
TR3 1962
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