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René BONNET :René Bonnet a été pendant une quinzaine d'années le promoteur le plus actif du sport automobile en France.
C'est principalement dans les années cinquante, qu'il se fit connaitre du grand public français et international, alors que les voitures qu'il produisait avec Charles Deutsch sous la marque D-B remportaient dans leur catégorie de nombreuses épreuves.
Par la suite, il entreprit, seul, pendant quelques années la production de modèles « sport » et tenta l'aventure de la formule 2.
René Bonnet, né en 1904, aborda le sport automobile en 1932, alors qu'il était agent Citroën direct à Champigny, près de Paris. Il participa, cette année-là, à son premier rallye au volant d'un roadster Citroën C 4 G.
Il développa à cette époque sa propre affaire de commerce et de réparations automobiles dans des locaux loués à la famille de Charles Deutsch.
1ère Bonnet-Deutsch 1938 159 km/h
© D.R.Attiré de plus en plus par la compétition, René Bonnet s'inscrivit à l'école Georges Boillot à Montlhéry où, pendant les années 1934-1935, il se perfectionna en pilotant, entre autres voitures célèbres, la 3 1 Peugeot d'Indianapolis- Ses aptitudes le firent sélectionner en 1936 pour participer au Grand Prix de l'A-C-F couru en formule Sport.
Il devait piloter la 2,5 l Amilcar Pégase, dont la mise au point s'avéra si laborieuse qu'elle ne prit pas le départ. Contraint d'assister en spectateur passif à la course (première grande victoire de la Bugatti 57 à caisse profilée), il décida son ami Charles Deutsch, alors étudiant, à tenter la construction avec lui d'une voiture de course en utilisant les éléments de la Citroën traction avant, et notamment le moteur 2 l.
Par suite des difficultés de financement, il fallut deux années pour mener à bien ce projet. Grâce au concours de quelques amis, la première DB tourna en 1938.
C'était une traction avant dont le châssis spécial avait été habillé d'une caisse aérodynamique très influencée par les conceptions très en avance de l'ingénieur Andreau. René Bonnet prit part avec cette voiture aux Douze Heures de Paris de 1938, aux Indépendants en 1939 (dont il remporta la catégorie 2 l) et au Grand Prix des Frontières à Chimay.. où il prit la deuxième place derrière la très rapide BMW 328.
Engagé à la course du Bol d'Or de 1939. René Bonnet, dont la voiture avait été rééquipée d'un moteur de 1 100 cm3 y fut accidenté à la suite d'une sortie de route causée par un concurrent maladroit, ce qui lui enleva toute chance de remporter l'épreuve.© D.R.
En 1945, René Bonnet fut prêt à reprendre la compétition avec une 2 l et une 1500 cm3 préparées malgré les difficultés de l'occupation, et qui apparurent au Grand Prix du Bois de Boulogne.
Avec ces voitures, René Bonnet devait courir au Grand Prix de Saint-Cloud (disputé en 1946 sur l'autoroute de l'Ouest), à Nice, où sa barquette 2l fut accidentée, au challenge J.-P. Wimille, etc. En 1949, il exposait le projet d'une voiture de grand tourisme à mécanique Citroën II améliorée, comprenant notamment les transformations mécaniques vendues sous la marque EPAF qu'il avait créée (culasse modifiée, tubulure spéciale, roues en alliage léger, boite à quatre vitesses).
Cette voiture, qui pouvait atteindre 150 km/h, alors que la « II » plafonnait à 110, ne put être produite en raison de l'opposition des dirigeants de Citroën. René Bonnet dut alors se tourner vers Panhard et ce fut le début d'une fructueuse collaboration, qui permit une longue série de victoires et de records.
En 1961, l'association Bonnet-Deutsch étant rompue. René Bonnet lança sous son nom une nouvelle société de construction de voitures de sport et de compétition en utilisant cette fois des moteurs Renault. Bien que souffrant des séquelles d'un très grave accident de la route, survenu alors qu'il assurait l'assistance de ses voitures lors du Tour de France 1958, il entreprit, dès le début de 1962, la préparation des voitures destinées aux 24 Heures du Mans, épreuve dans laquelle il espérait renouveler les succès des DB, mais avec des voitures fondamentalement différentes.
Barquette à moteur Citroën 1946Djet
© D.R.Le prototype, piloté par Laureau et Vinatier, devait s'illustrer au Nürburgring, en mai 1962, en remportant sa classe. Ces nouvelles voitures avaient un châssis tubulaire construit autour d'une poutre centrale, elle-même composée d'un assemblage de tubes de faible section. Très légère, cette structure recevait un moteur arrière central et des suspensions indépendantes à bras inégaux constituées par un ensemble ressort hélicoidal-amortisseur à flexibilité variable.
René Bonnet avait délibérément choisi pour ces voitures les caractéristiques les plus avancées, et une étude très poussée des formes devait permettre des performances remarquables malgré le choix d'un moteur à deux arbres à cames en tête réduit à 700 cm3 et étudié par Gordini pour la Régie Renault. Pour les premiers essais, un moteur culbuté d'une puissance sensiblement équivalente au moteur prévu avait emmené la voiture à près de 190 km/h sur l'anneau de Montlhéry.
Trois toitures furent prêtes pour Le Mans. L'équipage Consten-Rosinski disposait d'une berlinette Djet de 1000 cm3, à moteur 5 paliers et 2 arbres à cames en tête. Mais il connut de nombreux ennuis de boite de vitesses notamment l'impossibilité de passer le quatrième rapport. Néanmoins, la voiture termina en dépit du régime imposé au moteur.
L'équipage Vinatier-Vidilles, sur une berlinette 700 cm3, dut abandonner au cinquième tour pour surchauffe du moteur (celui-ci ayant été prélevé sur une barquette accidentée aux essais et monté hâtivement). Enfin, la barquette 700 cm3 de Laureau et Armagnac aurait pu remporter l'indice si le ressoudage d'une pédale de frein n'avait pas immobilisé la voiture pendant une demi-heure au stand.Cependant, les voitures avaient montré leurs qualités, notamment en matière de tenue de route, mais les nouveaux moteurs Renault 5 paliers semblaient difficilement commercialisables en raison de quelques problèmes posés par l'adaptation de la culasse à deux arbres à cames en tête soit dans la version 704 cm3 (64.5 x 54 mm) qui délivrait 70 ch à 8000 tr/ mn, soit dans la version 998 cm3 (64.5 x 70 mm) qui en donnait 95 à 7500 tr/mn.
Les versions cataloguées en 1962 étaient toutes à moteur culbuté :
- Cabriolet " Le Mans ", moteur 5 paliers, 1 107 cm3 (70 x 72 mm). 72 ch environ, carrosserie plastique 2 + 2. 720 kg, vitesse 170 km/h environ. Pour un prix de 18 500 F. cette voiture visait une clientèle à tendance sportive, mais désireuse d'un confort certain.
- La berlinette Djet dérivée étroitement des voitures du Mans était proposée en deux versions : GT et Rallye. Toutes deux à caisse plastique enrobant une structure multitubulaire. Elles étaient à moteur arrière central avec une culasse hémisphérique en version rallye.
- Enfin, le cabriolet Missile était prévu pour une clientèle jeune et, de ce fait, son prix de revient avait été très serré. La base était constituée par une plate-forme de R 4 Renault dont les éléments de suspension étaient conservés. Cette traction avant recevait un moteur Dauphine Gordini, 3 paliers (58 x 80 mm) amélioré par René Bonnet pour en tirer plus de 50 ch. Une boite à quatre vitesses, des freins à disque à l'avant seulement, et un poids total d'environ 500 kg, donnaient à cette petite voiture un comportement assez sportif, qui devait, avec un prix de vente inférieur à 13 000 F, lui assurer un certain succès.
En compétition, René Bonnet aligna trois voitures en septembre 1962, pour les Trophées d'Auvergne : une barquette du Mans et deux coupés Djet. Les trois voitures terminèrent en 12e, 16e et 18e positions, respectivement aux mains de Laureau, Vinatier et Armagnac, qui affrontèrent en l'occurrence des Lotus Abarth. Porsche, etc., sans décevoir.
Au début de 1963, René Bonnet devait engager un nouveau volant, alors champion de France motocycliste : Jean-Pierre Beltoise qui fit ses débuts au Rallye des Routes du Nord en pilotant avec brio, surtout lors de l'épreuve de vitesse sur le circuit de Reims, une « Missile » ; malgré son élimination provoquée par un retard trop important sur la route, il devait démontrer ses qualités de pilote et se retrouver, quelque temps tard, à la Targa Florio.
© D.R.Quatre voitures dues à René Bonnet étaient engagées : une Djet, à moteur à deux arbres à cames en tête et trois «hémisphériques». Si la première fut la plus rapide malgré ses 1 000 cm3, c'est la 1100 de Vinatier-Basini qui prit la meilleure place au classement général. Charriére-Beltoise et Carpentier-Laureau furent contraints à l'abandon dès les premiers tours, les uns pour rupture de support-moteur. les autres pour serrage du moteur. En vue des 24 Heures du Mans.
René Bonnet prépara quatre voitures, tandis qu'une cinquième était inscrite par l'écurie Méditerranée. Les berlinettes, cette année-là, présentaient une caisse dont le profilage arrière avait été amélioré, alors que le spider 1962 avait été doté lui aussi d'un toit destiné à réduire la trainée aérodynamique. La seule voiture rescapée, celle de Claude Bobrowski et de Beltoise, devait enlever le classement à l'indice énergétique. Les autres furent éliminés soit sur incident mécanique, soit sur accident, comme « l'Aérodjet » 996 cm3 à deux arbres à cames en tête, de Monneret-Masson, ou celle de Manzon-Rolland.
Quelque temps auparavant, les résultats des Mille Kilomètres du Nürburgring avaient été décevants : Beltoise-Basini, partis très vite, avaient grippé leur moteur. Laureau eut de nombreux ennuis d'embrayage et de boite de vitesses, deux autres voitures quittèrent la piste. Une seule voiture termina la course, celle de Bouharde-Charrière équipée du moteur 1100 culbuté.
Au sixième circuit de montagne d'Auvergne, René Bonnet eut la malchance de voir sa plus rapide voiture endommagée par une collision au départ en raison de la maladresse d'un concurrent, tandis que les autres Djet chauffaient et s'arrêtaient souvent.
Parallèlement, il construisait une F2 dont deux exemplaires apparurent au Grand Prix de Pau 1964. Beltoise, pour éviter un concurrent parti en tête-à-queue, heurtait le trottoir et endommageait sa suspension, tandis que Gérard Laureau, victime d'un incident mécanique qui le retardait, terminait à dix tours. Si les voitures, qui expérimentaient une suspension arrière originale (l'ensemble ressort-amortisseur était reporté au centre du châssis), se révélèrent compétitives, les moteurs Renault ne laissaient aucune chance face aux Cosworth.
On parlait beaucoup, à cette époque, du renouveau du sport automobile en France et d'une aide gouvernementale qui aurait entraîné une action parallèle de toutes les firmes intéressées. Pour René Bonnet, il était déjà trop tard. Ses voitures n'ayant pas eu le succès commercial qu'elles avaient connu outre-Manche, lui-même n'ayant pas reçu une aide suffisante couvrant les frais énormes entraînés par toutes ses participations, la Société des Automobiles René Bonnet fut absorbée par Matra en 1964.
Pendant quelque temps, les « Djet » furent vendues sous la marque Matra-Bonnet, puis le nom de leur créateur disparut bientôt. Il reste le souvenir d'une carrière sportive sans équivalent en France, au cours de laquelle René Bonnet et ses collaborateurs accumulèrent victoires et records dans des conditions qui, bien souvent, auraient fait fléchir des caractères moins trempés.
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PONTIAC GTO :© D.RAu début des années 60, le Championnat Nascar connaît une grande notoriété aux Etats Unis. Au point d'inciter les trois grands groupes américains à s'y affronter par écuries interposées. Ce championnat disputé sur plus d'une quarantaine d'épreuves (toutes organisées sur circuit) met aux prises des voitures de série dont la préparation se limite à l'utilisation d'options mécaniques figurant dans le catalogue du constructeur. Lorsqu'une Ford Galaxie triomphe sur la piste du circuit de Daytona Beach, "Monsieur Jones" (le Dupont Américain) peut ainsi croire que c'est sa voiture de tous les jours qui l'a emporté. En pratique, les modifications tolérées par le règlement transfigurent complètement les performances de ces modèles qui n'ont plus grand' chose en commun avec les séries de production courante dont ils sont théoriquement issus. Pour faciliter l'homologation au championnat, Ford, Chrysler, Chevrolet et Pontiac vont même commercialiser en petite série plusieurs V8 à haut rendement (disponibles en option) dont la puissance dépasse sensiblement les 400 chevaux.
© D.RPendant plusieurs saisons, le Ford "406", le Chevrolet "409" et le Chrysler "413" (ces chiffres correspondant à leur volume en "cubic inches") tiendront ainsi le haut du pavé dans les principales épreuves Nascar avant d'être supplantés par le V8 Chrysler "426 Hemi" réservé intitialement aux Dodge et aux Plymouth. Quelques milliers de modèles commercialisés presque tous sur commande spéciale profiteront également de ces moteurs conçus expressément pour la compétition et tarifés à un prix plutôt dissuasif. Ces versions très spéciales (cf. la Chevrolet Impala SS 409 ou la Ford Galaxie XL 406), vendues quasiment sous le manteau peuvent elles aussi prétendre figurer dans la famille "préliminaire" des muscle cars en raison de leur vocation sportive affirmée.© D.RDe Lorean a une meilleure idée...
Mais c'est bien la Pontiac Tempest "GTO", lancée au début de l'année 1964, qui va transformer durablement le "paysage" automobile américain. Née de l'inspiration féconde de John Zacchary De Lorean (tête dirigeante de la division Pontiac depuis le milieu des années 50), cette série aura pour vocation première de défrayer la chronique en prétendant égaler les temps d'accélération de la déjà mythique Ferrari 250 GTO (d'où sa désignation plutôt provocante...). Prétention confirmée par les premiers essais de la presse automobile qui manifestera un enthousiasme débridé à l'égard de ce "cocktail explosif" affichant 348 chevaux dans son exécution la plus puissante pour un poids à vide inférieur à 1500 kilos...La formule apparaît néanmoins d'une évidence biblique : John De Lorean a simplement eu l'idée lumineuse d'installer un gros V8 (en l'occurrence un 389 ci) dans la caisse relativement légère de la Tempest de catégorie "intermédiaire". A cette greffe miraculeuse s'est ajoutée une multitude d'équipements "sport" (boite manuelle avec commande au plancher, freins et suspensions renforcés, sièges séparés à l'avant façon "baquet", etc...) destinés à parfaire le comportement routier et l'agrément de conduite du modèle. Proposé initialement comme un "pack" optionnel sur les coupés et cabriolets Tempest, le label "GTO" connaîtra un succès tel qu'il incitera la direction de Pontiac à le réserver à une série distincte du reste de la gamme.
© D.RIl faut bien l'avouer, les performances proprement exceptionnelles de la première Pontiac GTO (les meilleurs temps réalisés font état de 6 secondes à peine pour atteindre les 100 km/h depuis l'arrêt, le cap des 160 km/h étant franchi en 14 secondes à peine...) ont beaucoup surpris, à l'époque. De fait, elles dépassent le potentiel des meilleures voitures de sport européennes du moment vendues trois voire quatre fois plus cher sur le marché américain... Mais surtout, la "GTO" (conforme en cela aux exigences initiales de John De Lorean) apparaît comme un "concept" tout à fait cohérent, sa maniabilité et ses prestations routières s'avérant en rapport avec ses insolentes performances.
L' année 1964 peut donc être considérée comme une date-charnière, une étape décisive dans l'histoire des muscle-cars. D'autant qu'elle correspond au lancement en fanfare de la Ford Mustang qui va elle aussi provoquer un séisme de forte amplitude sur le marché américain. Pour de tout autres raisons, toutefois...
© D.RFaites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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PEUGEOT 504 :Prenant la succession de la 404 en 1968, la Peugeot 504 offre une cylindrée supérieure : 1,8 litre, puis 2 litres contre 1,6 litre. Qu'on ne s'y trompe pas, ces 200 cm3, puis 400 cm3 traduisent beaucoup plus qu'il n'y paraît. C'est d’un changement de catégorie dont il s’agit. De proportions plus importantes, cette grande berline illustre la montée en gamme des modèles de classe moyenne passés depuis la 203 de 1,3 litre à deux litres.
L'accouchement de la Peugeot 504 aura été mouvementé. Programmé au printemps 1968, son lancement sera différé pour cause de crise sociale et Sochaux connaîtra une grève de plus d'un mois avec occupation des usines. La voiture sera finalement présentée en septembre, à la veille du salon de Paris.
© D.R.On ne peut dire que la Peugeot 504 ressemble à son millésime, car sa personnalité apparaît aux antipodes de cette année folle. Berline aux formes lourdes, elle incarne parfaitement les valeurs traditionnelles de sérieux et de robustesse de la marque, dont elle porte l'image bourgeoise.
Dérivant techniquement de la 404, la Peugeot 504 assure la continuité au million de possesseurs de sa devancière. Son quatre cylindres super carré de 1796 cm3 est de suite proposé en deux versions à carburateur (87 ch SAE) et à injection (103 ch SAE). La vitesse est affichée respectivement à 156 km/h et 168 km/h. La boîte de vitesses possède quatre rapports et, en option, la voiture est équipée d’une transmission automatique ZF sensiblement différente de celle de la 404.
Intérieur dun premier modèle 504
© D.R.Si la Peugeot 504 s’inscrit globalement dans le sillage de celle qui l’a précédée, tel n’est pas le cas de sa suspension à quatre roues indépendantes qui s’avère inédite chez Peugeot. Et relativement peu courante sur les berlines de grande diffusion de ce type. Elle assure à la voiture un excellent comportement routier. De plus, les quatre freins disques assistés confèrent à la 504 un freinage sans reproche.
Peugeot 504 cabriolet Peugeot 504 coupé
© PeugeotSur le plan esthétique, le bilan est moins positif. Pininfarina a dessiné une proue assez massive porteuse de gros phares trapézoïdaux. Surtout, le plan incliné de son coffre à bagages apparaît d'une regrettable incongruité.
Au printemps 1969, soit six mois après la berline, sont lancés les coupé et cabriolet Peugeot 504. Là, le décor change du tout au tout et l'art transalpin en a fait de séduisantes italiennes. Les deux voitures n'ont rien de commun avec la berline : l'empattement a été réduit de 19 centimètres et la voie arrière élargie de cinq centimètres. Par contre, la mécanique est strictement empruntée à celle de la berline, mais elle est uniquement disponible en version à injection. Grâce à un pont légèrement plus long, la vitesse de pointe est améliorée (173 km/h). Nous sommes en présence de nouveaux modèles dotés d'un comportement routier qui leur est propre. Ils bénéficieront du V6 de la Peugeot 604.
© D.R.
Peugeot 504 familliale Peugeot 504 Pickup
© PeugeotLe salon de Paris de 1970 voit le développement tous azimuts de la Peugeot 504. La berline comme les cabriolet et coupé héritent d’un moteur réalésé à deux litres. Il développe 98 ch SAE dans sa version à carburateur (162 km/h) et 110 ch SAE avec l’injection (173 km/h). Parallèlement, la berline est déclinée en variante diesel motorisée par un 2,1 litres Indénor XD 90 emprunté à l’utilitaire J7 (75 ch SAE et 135 km/h). Et l’année suivante, trois nouveaux dérivés complètent la gamme, le break, la familiale et la commerciale construits sur un empattement allongé de seize centimètres mais dotés d’un essieu arrière rigide.
En 1973, Peugeot propose une 504 économique équipée du 1,8 litre des débuts. Dénommée L, elle se contente d’un essieu arrière rigide et de freins à tambour à l’arrière. La Peugeot 504 à carburateur est désormais baptisée GL et la version injection TI. Quatre ans plus tard, la berline GLD (haut de gamme diesel) bénéficie d’un moteur de 2,3 litres développant 70 ch DIN (140 km/h).
Peugeot 504 2.0l, 1971
© D.R.L’année 1980 voit la suppression de la berline essence à moteur deux litres suite au lancement de la 505 un an auparavant. Ne subsiste alors que la version L rebaptisée GR ou SR selon le niveau de finition.
La Peugeot 504 sera produite en Europe jusqu’en 1983 (le pick-up jusqu’en 1987). Mais sa fabrication se poursuivra en Argentine et au Nigéria jusqu’en 2003. Son succès et sa longévité lui vaudront une diffusion exceptionnelle avec près de 3,7 millions d’exemplaires construits, toutes versions confondues. Sa fiabilité inaltérable, soulignée par les succès sportifs remportés dans les rallyes africains, aura entretenu l'image de sérieux attachée à la marque.Faites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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OLDSMOBILE Starfire :En pleine période de prospérité, la division Oldsmobile de la General Motors fête au mois de mai 1953 la sortie d'usine de sa quatre millionième voiture. Un bonheur n'arrivant jamais seul, elle présente la même année son premier show car, la Starfire. Contemporaine de la Cadillac Eldorado, la Starfire fait sa première apparition au Motorama de New York, en même temps que la Buick Wildcat, les Cadillac Le Mans et Orleans et la Pontiac Parisienne.
La Starfire propose un concept assez nouveau, celui du cabriolet familial sportif (à l'américaine), c'est-à-dire équipé d'une mécanique puissante. Un genre appelé à un très grand succès outre-Atlantique, comme le prouveront notamment les versions de la Ford Thunderbird postérieures à 1958 ou la Studebaker Gran Turismo Hawk de 1962.
© D.RTirant son nom du chasseur Lockheed F-94 B Starfire (toujours le thème récurrent de l'aviation), qui équipera l'armée de l'air américaine, cet imposant cabriolet offre au regard ses lignes majestueuses et équilibrées. Surtout, il se distingue par sa silhouette longue et basse, dont la hauteur ne dépasse pas 1,38 mètre.
Tout comme la Chevrolet Corvette, également apparue en 1953, décidément année bénie de l'automobile américaine (surtout pour la General Motors), la Starfire bénéficie d'une carrosserie en matière plastique renforcée de fibre de verre. Cette technique connaîtra le feu de la production en série avec la Corvette, avant d'être utilisée par Raymond Loewy sur la Studebaker Avanti. Très représentative de l'époque, la livrée vert turquoise de la Starfire se marie avec une sellerie en cuir de même ton rehaussée de blanc.
Du point de vue stylistique, la voiture affiche plusieurs traits originaux, qui préfigurent le design des Oldsmobile des années cinquante. En 1954, le sacro-saint pare-brise panoramique, dont la Starfire est équipée, apparaîtra sur les modèles 88. Encore faut-il signaler que dès 1953, un modèle de série limitée, la 98 Fiesta, reçoit ce gimmick cher à Harley Earl, qui l'avait inauguré deux ans plus tôt sur la Buick Le Sabre. Construite à 458 exemplaires, l'Oldsmobile Fiesta est ainsi la première voiture américaine commercialisée avec un pare-brise panoramique.Autres nouveautés, la moulure chromée en forme de club de hockey (héritière du passé Oldsmobile mais redessinée), qui orne les flancs arrière, ainsi que les enjoliveurs ornés d'une roue à trois branches seront repris sur les modèles de série.
La face avant est barrée par une immense calandre grillagée en forme de gueule de poisson. Bien que soulignée par des chromes surabondants, sa belle forme dépouillée lui vaudra de décorer la proue des modèles Oldsmobile de 1956 (avec une ligne moins pure et un pilier central) et de 1957 (dans une variante remaniée).
© D.RSur la planche de bord symétrique, le haut-parleur de l'autoradio et le tachymètre, qui se répondent, entourent cinq cadrans circulaires.
Réputé pour ses moteurs puissants, Oldsmobile a doté la Starfire d'une mécanique qui impose le respect, un V8 Rocket expérimental de 200 ch doté d'un taux de compression de 9 à 1 (des valeurs de pointe pour l'époque). Toujours sur le plan technique, la voiture reçoit une direction assistée, ainsi qu'un servofrein. Des antennes radios télescopiques prennent place sur les ailes arrière.
Le public réservera un accueil enthousiaste à la Starfire et il encouragera la firme de Lansing à réaliser de nouveaux dream cars au cours de la décennie cinquante. L'appellation Starfire sera portée par les cabriolets Oldsmobile haut de gamme dès l'année suivante. Elle demeurera au catalogue jusque dans les années soixante avec d'autres modèles, notamment un coupé sportif.Faites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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Carroll SHELBY :Mécanicien de grand talent, pilote de course, éleveur de poulets et dresseur de cobras, Carroll Shelby a été tout cela à la fois. Il naît en 1923 dans un Landerneau du Texas, où son père est fermier. Avant de devenir le sorcier de Ford et d'être à Dearborn ce que Abarth fut à Fiat et Gordini à Renault, Carroll Shelby exerce divers métiers. Il est chauffeur de poids lourds, travaille sur les puits de pétrole et fait l'élevage des gallinacés avant de devenir pilote de l'US Air Force !
Mais à l'image de Siegfried, ce farouche Texan, grand gaillard au verbe haut et au caractère sans complexe, a une faiblesse. Il souffre d'une grave maladie de cœur, qui l'a obligé, étant enfant, à rester alité plusieurs années durant. Une immobilité qui a sans doute alimenté des rêves de vitesse…Carroll Shelby
© D.RAprès s'être frotté plusieurs années à la conduite sportive, Carroll Shelby prend part à 29 ans à sa première épreuve (locale) sur une MG TC. Qu'il gagne. Dès lors, son ascension sera fantastique. En 1954, il rencontre en Argentine John Wyer, qui dirige l'écurie de course d'Aston Martin. Wyer lui propose un volant. Carroll Shelby sera ainsi l'un des premiers Américains à venir courir en Europe après la guerre. D'autres suivront, à l'instar de Phil Hill, Dan Gurney, Masten Gregory et Richie Ginther. Il faut dire qu'à cette époque, Aston Martin, Ferrari et Maserati cherchent à engager un Américain dans leurs équipes pour des raisons promotionnelles, l'essentiel de leur marché se trouvant outre-Atlantique.
Cobra
© D.ROn connaît la suite, et la victoire aux 24 Heures du Mans de 1959 sur l'Aston Martin DBR 1, dont il partage le volant avec Roy Salvadori. Carroll Shelby court également sur Maserati, Scarab, et occasionnellement sur Ferrari et Porsche. Il aime raconter comment, en 1957, Enzo Ferrari lui a proposé un contrat pour piloter ses voitures Sport au salaire de 70 $ par mois. Il rejettera vivement l'offre, la jugeant trop mal rétribuée ! Du reste, il ne mâche pas ses mots sur le comportement du Commendatore à l'égard de ses pilotes.© D.REn 1960, Carroll Shelby remporte aux Etats-Unis le championnat USAC des circuits routiers au volant d'une Scarab engagée par le brasseur Harry Heuer, qui l'avait rachetée à son constructeur Lance Reventlow, ainsi que sur une Maserati Birdcage et une voiture américaine spéciale (Old Yaller). Mais ce sera sa dernière saison de compétition. En effet, l'état de son cœur s'avère incompatible avec la poursuite d'une activité aussi dangereuse. De toute manière, il a en tête l'idée de construire sa propre voiture
.Dès la fin de 1961, Carroll Shelby travaille sur le projet Cobra. L'année suivante, il fonde son entreprise, Shelby American. Il est alors aidé financièrement par Lee Iacocca, directeur des ventes chez Ford, et par Goodyear, qui lui prêtent assez d'argent pour démarrer. Il veut construire le plus rapide et le moins cher des bolides à gros moteur. Son objectif est de réaliser, dans un premier temps, une voiture capable de battre les Corvette Gran Sport dans les courses américaines, puis de vaincre Ferrari dans les épreuves du Championnat du monde des constructeurs. Trois ans de développement s'avéreront nécessaires. Mais en 1964, les Cobra s'imposent dans la seconde partie du Championnat et l'année suivante, Carroll Shelby réalise son rêve. La Cobra Daytona est sacrée championne du monde des constructeurs devant la GTO. Le Texan a gagné le défi qu'il avait lancé à Ferrari, il a brisé le monopole de Maranello.© D.R
La Cobra Daytona sera sacrifiée au programme Ford, car Carroll Shelby est appelé par le constructeur, après la débâcle de 1965 au Mans, à participer avec un budget illimité à la préparation de la Ford Mk 2. La réussite sera totale avec les trois marches du podium sarthois en 1966 et la victoire de l'équipage Gurney-Foyt l'année suivante (Ford Mk IV).
© D.RCarroll Shelby est aussi l'auteur des célèbres Mustang Shelby, sans oublier la Sunbeam Tiger V8. S'agissant des Mustang 350 GT et 500 GT, il s'agit, contrairement à la Cobra, d'une commande de Ford destinée à contrer la Corvette dans le championnat américain SCCA (Sports Car Club of America), où la Mustang de série même la mieux lotie en options n'est pas de taille face à la voiture de la General Motors.
Mustang Shelby GT 500, 1970 Mustang Shelby 350 GT Hertz
© D.R.En ce milieu des années soixante, Carroll Shelby est un homme très occupé. Il a fondé en 1966 " All American Racers " avec Dan Gurney, avec qui il prépare des monoplaces pour Indianapolis, il travaille au programme Ford et produit les Mustang Shelby. Mais il est rattrapé par ses ennuis de santé. L'homme, qui a toujours su prendre des décisions tranchées, décide d'arrêter la compétition en 1967. Il quitte tout et part en Afrique, où il séjournera dix ans !
Il reviendra aux Etats-Unis en 1978 quand son ami Lee Iacocca, passé chez Chrysler, lui proposera de construire une nouvelle Cobra, la Dodge Viper. Avec François Castaing, ingénieur en chef Chrysler, Tom Gale, le designer, et Iacocca lui-même, il sera impliqué dans l'étude de la Viper. Mais cette collaboration sera interrompue par l'aggravation de sa maladie et la nécessité d'une transplantation cardiaque (tout à fait réussie). Conscient de la dette qui est la sienne à l'égard de la médecine, il s'investira dans la fondation qu'il créera pour aider les enfants malades à recevoir un nouveau cœur.Faites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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