• Saga MARCOS

    La saga Marcos
     
    Constructeur de voitures sportives exclusives, Marcos fête cette année ses 49 ans. Non sans que la marque anglaise ait traversé nombre de vicissitudes. Malgré une histoire agitée faite de hauts et de bas dus à des problèmes financiers, elle a acquis une flatteuse réputation basée sur la construction artisanale de machines performantes au comportement routier efficace. Le tout pour un prix abordable.

    C’est en 1959 que Jem Marsh et Frank Costin créent Marcos, une appellation née de l’association des trois premières lettres de leurs patronymes. Conçues pour courir, les premières Marcos se font remarquer par leur construction originale faite d’une structure en bois (contre-plaqué). On reconnaît là la patte de Frank Costin, ingénieur aéronautique et aérodynamicien réputé (auteur de la Vanwall et de plusieurs Lotus), qui adapte les techniques de l’aviation à l’automobile.

    L’avantage de cette formule tient au gain de poids, qui, associé à une aérodynamique très étudiée, permet des performances étonnantes compte tenu de la faible puissance des moteurs Ford d’un litre et 1,5 litre qui équipent les voitures.
     Les Marcos à châssis bois Les Marcos à châssis bois
    Marcos Xylon, surnommée Ugly Duckling                   Les Ateliers de Bradford-on-Avon
    © Marcos Heritage - D.R.
     
    Comme les autres petites marques automobiles anglaises à leur naissance, Marcos cherche sa légitimité dans la compétition. Construite sur les circuits, cette image flatteuse de bête de course restera attachée à la firme. Au nombre des premiers clients, on compte Derek Bell, Jackie Oliver, le pilote de Formule 1 Jonathan Palmer et surtout Jackie Stewart, qui commence sa carrière sur une Marcos.

    Dessinée par Frank Costin, la Xylon est une pure voiture de course conçue pour les épreuves de « 750 Motor Club ». Elle est plus connue sous son sobriquet de « Ugly Duckling » (vilain petit canard), qu’elle doit à son design sans compromis. Très singulier, son toit a été surélevé pour convenir à la haute taille de Jem Marsh, lui-même pilote ! Motorisée par le Ford 105 E, la Xylon s’illustrera notamment aux mains de Jackie Stewart.

    Les Marcos reçoivent ensuite une carrosserie plus attrayante. Surnommées « Luton Gullwing », car construites à Luton et équipées comme la Xylon de portes papillon, ces voitures sont avant tout des machines de compétition — même si certaines sont vendues comme routières. Après quoi, un nouveau modèle voit le jour, programmé pour un être un spider. Mais pour satisfaire la demande des pilotes, la voiture reçoit un toit. Encore une fois, sa forme originale la fera surnommer « Breadvan » (camionnette de boulanger).
     Les Marcos à châssis bois Les Marcos à châssis bois
    Marcos 1600 GT - 1969                                     Chris Marsh, Rory MacMath et Jem Marsh
    © Marcos Heritage - D.R.
     
    Les frères Dennis et Peter Adams prennent la relève après le départ de Frank Costin en 1961. Leur première tâche est de simplifier la technique de construction. En 1963, ils créent la Marcos GT 1800 (tous les modèles Marcos antérieurs à la Mantis sont simplement appelés GT) qui, bien que restant fidèle au châssis en bois, reçoit une carrosserie en fibre de verre. Conçue plutôt comme une voiture de circonstance, ce coupé, présenté au salon de Londres à Earls Court, va connaître un succès important.

    Ultra basse (109 cm), la 1800 GT demeurera une source d’inspiration pour tous les modèles ultérieurs de la firme, qui resteront fidèles à son design jusque dans les années 90. La voiture marque également la première apparition du pédalier réglable Marcos associé à des sièges fixes — la commande mécanique deviendra plus tard électrique. D’abord équipée du moteur Volvo de la P 1800 et d’une complexe suspension arrière De Dion, elle recevra ensuite un Ford 1500 cm3 et une suspension simplifiée pour des raisons de coût.

    Cette réussite sera suivie d’une autre, la Mini Marcos, révélée en 1965. Due à Malcolm Newell, la voiture a pour objectif d’offrir aux amateurs une GT bon marché. Raison pour laquelle elle est dotée de l’ensemble des éléments mécaniques de la BMC Mini, y compris la traction avant. Avec une carrosserie en fibre de verre vendue 199 £, le succès commercial sera au rendez-vous malgré une esthétique surprenante, qui vaudra à la voiture d’être qualifiée par les Britanniques de « ugly as Hell », laide comme l’enfer ! Un jugement assez mérité…
     Les Marcos à châssis bois Les Marcos à châssis bois
    Marcos 1600GT - 1969                                                            Mini Marcos
    © Marcos Heritage - D.R.
     
    Mais la Marcos hérite des composants de la Mini sans aucune modification, la proue massive abritant le radiateur de la puce d’Alec Issigonis. Cette voiture étonnante se forgera une solide réputation sur la piste, remportant de très nombreux lauriers. En outre, elle se fera remarquer aux 24 Heures du Mans 1966, où sera est la seule voiture britannique à terminer l’épreuve.

    Malgré leurs succès, les Marcos GT n’en demeurent pas moins handicapées par leur châssis en bois, très long à construire. De plus, l’image de cette technique s’avère douteuse auprès du public. En 1969, les frères Adams conçoivent un châssis métallique tubulaire de section carrée. Par rapport à l’ancien schéma, la durée de fabrication est réduite de quinze heures.

    Bien accueillies, comparées aux Lotus, Morgan et TVR, les premières Marcos à châssis métallique sont équipées de moteurs Ford V6 Essex et V4 deux litres. Mais la volonté de s’implanter sur le marché américain conduira à monter ensuite le Volvo six cylindres trois litres déjà doté d’un système antipollution.
     Les Marcos à châssis bois Les Marcos à châssis bois
    Mini Marcos                                                          Marcos 3L V6
    © Marcos Heritage - D.R.

    Pour la première fois, une Marcos à quatre places voit le jour en 1970 — ce sera du reste la dernière en date. Présentée au salon d’Earls Court, la Mantis 2 + 2 est motorisée par le six cylindres 2,5 litres injection de la Triumph TR6. Mais la voiture sera échec et quelques Marcos GT se verront doter des blocs Triumph restant en stock.

    La même année, Marcos quitte son usine de Bradford on Avon, dans le Wiltshire, pour de nouvelles installations situées dans la même région, à Westbury. Il est prévu de faire passer les volumes de fabrication à dix voitures par semaine, dont une forte proportion doit prendre la direction des Etats-Unis. Mais le déménagement va perturber la production. Et la chute des ventes au Royaume-Uni conjuguée à des problèmes concernant l’exportation outre-Atlantique va entraîner la faillite de la société en 1972.

    Après une éclipse de dix ans, Marcos est relancé en 1981 avec les modèles produits à la fin des années soixante. Le salon de Birmingham voit en 1981 la résurrection de la Marcos 3 Litres, surtout vendue en kit.
     Les Marcos modernes Les Marcos modernes
    Marcos Mantis 2+2                                              Mini Marcos GT mk VI
    © Marcos Heritage - D.R.
     
    Lancée en 1984, la Mantula (toutes les appellations des modèles commencent par un M depuis la Mantis) apparaît très proche des GT de 1969. Pourtant, un changement important intervient sous le capot, qui prend la forme du V8 3,5 litres Rover. Grâce à cette puissante motorisation, la Mantula accélère de 0 à 100 km/h en moins de six secondes et atteint les 225 km/h. Une boîte à cinq rapports complète le tableau.

    Pour satisfaire la demande des clients, la Mini Marcos connaît une seconde carrière en 1991. Baptisée Mk V, elle est améliorée et modernisée pour devenir une voiture plus confortable et nettement mieux équipée. Au même moment, la marque lance une Marcos économique, la Martina. Si le châssis et la carrosserie s’avèrent identiques à la Mantula, tous les éléments mécaniques proviennent de la Ford Cortina, y compris le pont arrière — la voiture est vendue en kit. Il est possible de monter une Martina pour moins de 10 000 £ alors que la Mantula, qui reste au catalogue, est proposée à 18 000 £

    La carrière de la Martina sera courte, car, en 1993, Marcos prend une décision historique pour la marque en abandonnant la production de kits. Désormais, les Marcos seront uniquement commercialisées entièrement finies. Le résultat de cet aggiornamento est la Mantara exposée au salon de Birmingham à la fin 1992. Malgré les apparences, la voiture est nouvelle. Elle reçoit le V8 Rover.
     Les Marcos modernes Les Marcos modernes
    Marcos Mantula                                                   Marcos Martina
    © Marcos Heritage - D.R.

    La même année voit l’apparition de la GT Le Mans, avec laquelle Marcos va effectuer son retour sur les circuits. Dérivée de la Mantara, mais dotée d’un châssis et d’une carrosserie adaptés, la machine dépasse les 320 km/h. La première saison de course en 1994 sera un succès pour la LM500, avant que la LM600 remporte l’année suivante le championnat britannique GT BRDC. Engagée aux 24 Heures du Mans 1995, la LM600 terminera l’épreuve, sans plus.

    Ultime développement de la série LM, une nouvelle Mantis apparaît en 1997. Roadster à hautes performances, elle est motorisée par le V8 Ford quatre arbres de 4,6 litres et 352 ch. La puissance sera portée deux ans plus tard à 450 ch grâce à la suralimentation (Mantis GT).

    Conçue pour le marché européen, la GTS est motorisée par le deux litres Rover des 200 et 800, en version aspirée ou turbo. De lignes moins agressives que celles de la Mantis, la Mantaray marque en 1998 le premier remodelage de la poupe des Marcos depuis 1963. La chute de reins caractéristique des voitures de la marque cède la place à un dessin plus conventionnel inspiré de la TVR Chimera. La voiture accède à une large gamme de moteurs allant du deux litres Rover au V8 Ford 4,6 litres de la Mantis.
     Les Marcos modernes Les Marcos modernes
    Marcos GTS                                                         Marcos Mantara
    © D.R.
     
    En 2000, l’activité compétition de Marcos est vendue à Eurotech, une entreprise néerlandaise.
 Les voitures de course sont construites aux Pays-Bas, ainsi que les châssis des modèles de production, qui restent assemblés à in Westbury.

    De nouveau en proie à des difficultés financières, Marcos est mis en liquidation judiciaire à la fin 2000. Mais ce sera finalement un mal pour un bien. Car va commencer pour la marque une ère nouvelle. Elle est reprise par Tony Stelliga, un jeune Canadien passionné de voitures de sport exclusives, propriétaire d’une TVR Tuscan et d’une Mantis. Stelliga a fait fortune dans la Silicon Valley avant de céder sa société Softcom à Intel à la fin des années 90.

    Modernisant l’entreprise, qu’il rapproche du préparateur Prodrive chez qui Marcos s’installe, Tony Stelliga a l’ambition de produire un modèle capable de concurrencer les meilleurs constructeurs de voitures de sport. Ce sera la TSO à moteur Chevrolet dévoilée en 2004 et lancée commercialement deux ans plus tard.
     Les Marcos modernes Les Marcos modernes
    Marcos Mantis                                                     Marcos TSO
    © Marcos Heritage - D.R.


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