Histoire des modèles - Fiche collection Chevrolet Corvette : le rêve américain

Au début des années 50, les Jaguar XK 120, les toutes jeunes Ferrari et autres MG séduisent de plus en plus d’Américains. Les grands constructeurs US tiquent. Question d’orgueil national. Mais il a fallu attendre le premier restyling pour que l’auto devienne une légende.

Attachés à la production de masse, ils nesont malgré tout pas décidés à lancer une voiture sportive. L’arrivée dans l’industrie de nouveaux composants (plastiques et fibres de verre) va changer la donne, en réduisant les coûts, et permettre ainsi de rentabiliser des productions en petite série. Harley Earl, styliste de General Motors, et Ed Cole, ingénieur en chef de Chevrolet, se lancent dans le projet Corvette. Faute de temps, la voiture doit se contenter d’un vieux 6 cylindres en fonte au rendement modeste et d’une boîte auto. La sportive attendue n’est en fait qu’une frimeuse des boulevards, bardée de chromes, lourde et sautillante avec son pont arrière rigide… Déçue par ses performances, la clientèle boude. Chevrolet s’obstine et lance en 1955 une V8 à boîte manuelle. Les ventes ne décollent toujours pas. Le second souffle arrive en 1956 sous la forme d’un restylage important qui offre à la voiture une silhouette plus agressive, avec les fameux panneaux de carrosserie concaves. Moins tourmentée, la Corvette devient alors une sportive crédible. Avec des V8 passant de 240 ch à 270 ch, elle se mue en "bête de course" et remporte de nombreux succès sur circuits. Face à cette notoriété, le public répond enfin. Les ventes sont quintuplées ; le mythe prend forme.

L’escalade

A l’aube des années 60, la Corvette va affronter une nouvelle menace : la Jaguar E envahit le marché américain. Chevrolet se doit de réagir, et présente en 1963 la "Sting Ray". Déclinée en coupé et cabriolet, elle innove avec ses formes anguleuses et agressives, ses phares escamotables et, surtout, sa suspension arrière à roues indépendantes. La seconde version lancée en 1968 fera l’unanimité. Très élégante avec sa combinaison lignes courbes-profil tendu, elle a gagné en confort et en tenue de route, tandis que les versions les plus puissantes affichent d’excellentes performances. Elle restera au catalogue près de quinze ans… A bout de souffle, elle cède la place en 1984 à une quatrième génération de Corvette qui connaît d’emblée un vif succès. Superbe et techniquement très évoluée, affichant de grandes qualités routières, elle fera oublier l’agonie du précédent modèle. Forte d’un réel prestige et d’une immense cote d’amour, la Corvette, à l’instar de la Porsche 911, est devenue une légende automobile.

Dynastie…

1953/62 : “C1”, 6 cylindres 3,8 litres 150 ch ou V8 de 4,3 à 5,4 litres (de 190 à 360 ch) ; 69 015 exemplaires.
1963/68 : “C2”-Sting Ray 1, V8 de 5,4 à 7 litres (de 180 à 435 ch) ; 117 964 ex.
1968/82 : “C3”-Sting Ray 2, V8 de 5,4 à 7,4 litres (de 165 à 445 ch) ; 542 904 ex.
1984/96 : “C4”-LT 1/ZR 1, V8 de 5,7 litres (de 250 à 405 ch) ; 358 180 ex.
Depuis 1997 : “C5”, V8 de 5,7 litres (345 ch).

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Histoire des modèles - Fiche collection Chevrolet Camaro (1966-69) : copie non conforme

Lancée sur le marché américain en 1966, la Chevrolet Camaro est l'instrument de la riposte de la General Motors au phénoménal succès de la Ford Mustang. Cultivant la ressemblance avec sa rivale, la jolie Camaro ne se contentera pourtant pas d'un simple rôle de doublure.

Lorsque Ford présente sa Mustang en avril1964, l'état major de la Général Motors ne se montre pas vraiment impressionné. Les plus sérieux sont sceptiques et les plus méchants presque hilares. Ils sont tous persuadés qu'il n'existe pas de marché pour ce type de véhicule et avec la Mustang, Ford, le rival de toujours, fonce vers de sinistres destinées. Leur jubilation sera de courte durée. 100 000 Mustang plus tard, soit quatre mois seulement après son lancement, l'ambiance au directoire de la GM s'est considérablement dégradée. II faut faire mieux et surtout très vite pour retrouver le rang de numéro 1 sur le marché national. Dans l'urgence, un projet de petite Chevrolet sportive développé en 1962 et remisé depuis, est ressorti du placard des projets secrets. Les différents bureaux d'étude du géant américain sont mobilisés et travaillent d'arrache-pied pour transformer une simple ébauche en prototype. En deux mois seulement, le profil et le cahier des charges de la "petite" Chevrolet sont définis. Ils répondent à la philosophie du "Pony Car", cette nouvelle race de véhicule destiné à la génération du "baby boom" dont la Mustang fut la pionnière: une caisse joliment dessinée, une technologie simple ayant le mérite de l'économie, une multitude de motorisations et d'options... Un cocktail subtilement dosé qui permet ainsi à chacun d'y trouver son compte en fonction de son budget ou de ses ambitions. Dans ce contexte où les apparences et la séduction sont prépondérantes, le style du prototype Chevrolet, baptisé "Panther" pour l'instant, fera l'objet d'un soin tout particulier. Ses lignes très pures exemptes de toute fioriture combinent harmonieusement volumes en rondeurs avec des éléments plus anguleux, un peu à l'image des plus prestigieuses productions italiennes.

Une voiture à la carte

Sur le plan mécanique, la petite nouvelle se voit d'emblée richement dotée. Deux six cylindres pour les versions les plus économiques et pas moins quatre V8 puisés dans l'imposant rayon moteurs du supermarché" de la GM, devraient logiquement répondre à toutes les demandes. Le choix est encore plus vaste au niveau des modèles: un coupé et un cabriolet, deux packs SS (Super Sport) ou RS (Rally Sport) et plusieurs dizaines d'options... Pratiquement du sur-mesure ! A l'aube de la commercialisation, il ne reste plus qu'à trouver un nom au "nouveau bébé". Le code Panther, jugé trop agressif est abandonné et le choix finit par se porter sur le patronyme Camaro, qui pourrait se traduire par camarade dans un sabir combinant l'exotisme et le ... marketing. Enfin baptisée, la Camaro reçoit un accueil très favorable du public dès son lancement en septembre 1966. Avec de 220 000 exemplaires vendus dès la première année, la Camaro surclasse toutes ses rivales (Chrysler et Mercury notamment) et se pose en challenger de la Mustang. En dépit d'importants succès sportifs où elle surclasse la Mustang et d'une montée en puissance (une version 7 litres/425ch) dès 1968, la Camaro ne parviendra jamais à détronner la Ford. Comme tous les modèles américains, la carrière de cette première génération de Camaro sera plutôt brève. Dès 1969, elle fait l'objet d'un premier lifting, souligné notamment par une calandre plus pointue, qui préfigure déjà la seconde génération. A un moment où pointe les premiers discours sécuritaires et les normes antipollution outre-Atlantique, il ne s'agit déjà plus de la même voiture. Les "pony-cars" doivent rentrer dans le rang. Aujourd'hui, même si elle reste dans l'ombre de la Mustang, les Camaro de la première génération sont aussi entrées dans la légende.

Une Camaro aujourd'hui en France

Contrairement à la plupart des Américaines, les Chevrolet Camaro si elles n'encombrent pas les colonnes de petites annonces ne sont pas introuvables. Elles ont été régulièrement importées et distribuées en France par le réseau GM/Opel. Le choix des motorisations européennes est cependant plus resrictifs ainsi que le nombre d'options. Pas de problèmes non plus en ce qui concerne la disponibilité des pièces commercialisées d'ailleurs à des tarifs peu spéculatifs. Méfiez-vous cependant des voitures "gonflées" par toujours très réglementairement et vérifier soigneusement la conformité du modèle. Sinon, la Camaro est une voiture peu capricieuse et parfaitement utilisable au quotidien.

Carte d'identité:
Moteur: 8 cyl. en V
Cylindrée: de 4638 à 6997 cm3
Puissance: de 195 à 425 ch
Vitesse maxi: de 170 à 260 km/h
Production: 699 127 ex.

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