• NSU Prinz :
    Leader mondial de la construction de motos dans les années cinquante, NSU entend diversifier son activité. En effet, le marché des deux roues s’essouffle alors que les débuts de la motorisation de masse porte l’industrie automobile vers des lendemains radieux. Après l’avoir abandonnée à la fin des années trente, la marque de Neckarsulm revient à l’automobile en 1957.
    NSU Prinz
    NSU Prinz I
    © D.R.
    Dévoilée au salon de Francfort, la Prinz signe le retour de NSU à la construction automobile après trente ans d’absence. La première NSU de l’après-guerre apparaît très représentative d’une époque, celle des petites voitures à moteur en porte-à-faux arrière. Dès 1947, avec la 4 CV, Renault a été en France le pionnier de cette formule dans le sillage de la Coccinelle conçue avant la guerre. Tout le monde y viendra au fil des années cinquante pour consacrer le triomphe de cette architecture dans la décennie soixante. L’Allemagne avec NSU, dont la Prinz accompagnera la Volkswagen, l'Italie avec la Fiat 600 et l'Angleterre avec l'Hillman Imp. Le virus traversera même le rideau de fer pour toucher la Tchécoslovaquie avec la Skoda 1000 MB et contaminer jusqu'à l'Union Soviétique avec la Zaporojets…

    Petite berline quatre places, la Prinz bénéficie d’une mécanique sophistiquée inspirée de la technique moto. Il s’agit d’un bicylindre vertical de 600 cm3 à arbre à cames en tête refroidi par air. Avec 20 ch à 4800 tr/mn, il offre à la puce (510 kilos) des performances flatteuses compte tenu de sa cylindrée (plus de 100 km/h). La boîte de vitesses possède quatre rapports (non synchronisés).
    NSU Prinz
    NSU Prinz I
    © D.R.
    Dotée d’une carrosserie agréable et bien finie, la Prinz est l’un des modèles les moins chers du marché allemand. Son prix est inférieur à celui de la BMW 600 et de la Coccinelle 1200 de base, dont la vitesse ne dépasse pas les 110 km/h malgré sa cylindrée deux fois plus importante. Bien accueillie, la Prinz connaît des chiffres de vente supérieurs à ceux enregistrés par NSU-Fiat avec la Jagst, équivalent allemand de la Fiat 600.
    NSU Prinz
    NSU Prinz II, 1958
    © D.R.
    La voiture va rapidement bénéficier de nombreuses améliorations. Devenue Prinz II en 1959, elle reçoit une boîte de vitesses synchronisée, tandis qu’une variante plus musclée, la Prinz 30, voit sa puissance passer à 30 ch. Ce qui lui vaut d’excellentes performances (près de 120 km/h) eu égard à sa taille. En 1960, la Prinz III devient le modèle de base avec 23 ch.

    Diffusée à près de 95 000 exemplaires jusqu’en 1962, cette première génération Prinz constitue un vrai succès, offrant à NSU une heureuse reconversion. Qualité de conception et de fabrication, fiabilité, brio (dans la version de 30 ch) et tarif très compétitif expliquent cette réussite. Pour un prix à peine supérieur à celui d’un microcar, le client s’offre une vraie voiture populaire.
    NSU Prinz
    NSU Prinz III, 1964
    © D.R.

    Avec le succès, la marque lance un modèle plus ambitieux, la Prinz 4. Révélée au salon de Francfort de 1961, cette dernière hérite d’une mécanique étroitement dérivée de la Prinz 30. Malgré ses 600 cm3, elle affiche des performances égales à celles de la Coccinelle 1200. Copiée sur la Chevrolet Corvair (mais elle n’est pas la seule !), sa ligne en fait une voiture séduisante, l’une des plus jolies populaires européennes de la période. S’installant en bonne place sur le marché des 4CV/5CV, la Prinz 4 permet à NSU de franchir un cap décisif. Avec 576 000 exemplaires produits jusqu’au terme de sa carrière, elle fait entrer la marque souabe dans la cour des grands.
    NSU Prinz
    NSU Prinz 4, 1962
    © D.R.
    A partir de ce succès, NSU va déployer tout une gamme sur un créneau des plus porteurs. Plus grande et plus spacieuse, la 1000 s’offre un quatre cylindres en ligne en alliage de 996 cm3. Plus puissante (43 ch), elle est toujours dotée d’un arbre à cames en tête et d’un refroidissement par air. Lancée en 1963, elle conserve la même esthétique.
    NSU Prinz
    NSU Prinz 4, 1962
    © D.R.

    Deux ans plus tard, NSU propose une variante sportive, la 1000 TT — pour Tourist Trophy, épreuve britannique longtemps chasse gardée des motos de Neckarsulm. La cylindrée monte à 1085 cm3 et la puissance à 55 ch (150 km/h). Fiable, légère, maniable et bénéficiant d’un excellent comportement routier, elle fera une belle carrière en rallyes. Homologuée en Groupe 1, elle se heurtera toutefois aux 1300 cm3 des Mini Cooper S et R8. La TT passera à 1200 cm3 et 65 ch en 1967.
    NSU Prinz
    NSU Prinz 1000 TT
    © D.R.
    Mais la TT ne constitue qu’une étape pour NSU. L’apogée de la saga des Prinz sera en 1967 la TTS, une voiture spécifiquement dédiée à un usage sportif. Sa mécanique pointue de 996 cm3 est empruntée à la 1000, non à la TT, afin de pouvoir courir en classe 1000 cm3. Un arbre à cames (en tête) spécial, une compression augmentée, deux carburateurs Solex double corps et un radiateur d’huile permettent à la puissance de passer à 70 ch (160 km/h).

    A destination des pilotes, NSU proposera une préparation compétition de 80 ch (180 km/h). La TTS glanera de nombreuses victoires de classe dans les épreuves internationales, notamment à Spa en 1967. Toutefois, son palmarès n’apparaît pas à la hauteur de son talent. Intégrée au groupe VW-Auto Union en 1969, la Prinz sera injustement sacrifiée aux intérêts de ses nouveaux propriétaires.
    NSU Prinz
    NSU TTS, 1974
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  • NSU Wankel Spider :

    Le Spider NSU est la première automobile à avoir été commercialisée avec un moteur rotatif. Due à Felix Wankel, cette technique cumule les avantages : grande puissance spécifique, bon équilibre, fonctionnement régulier, silence, encombrement réduit et poids limité. Du moins sur le papier.
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
    © D.R.

    Dépourvu de diplômes universitaires, Felix Wankel est un ingénieur anti-conformiste qui a acquis son savoir faire par l’expérience. Inventeur intuitif, il a tracé son sillon dans la recherche sur les soupapes et systèmes rotatifs. En 1954, il réalise qu’un rotor triangulaire tournant dans une chambre cylindrique peut constituer la base d’un moteur à quatre temps. La puissance est alors transmise par l’intermédiaire d’un rotor extérieur.

    Felix Wankel convainc NSU de s’associer à son projet. De 1954 à 1957, les nouveaux partenaires développent le prototype expérimental DKM 54, lequel est testé pour la première fois le 1er février 1957 sur un banc NSU. C’est une réussite. Avec une cylindrée de 125 cm3, on parvient à sortir 29 ch DIN à 17 000 tr/mn d’un moteur dont le diamètre est limité à 26 centimètres ! Quatre DKM 54 sont alors construits. Ce seront les seuls.
    NSU Wankel Spider
    © D.R.

    Pour NSU, le moteur DKM paraît beaucoup trop complexe pour supporter la production en série. La firme l’abandonne en 1957 et concentre ses recherches sur un système planétaire, le type KKM. Dans ce nouveau dispositif, le rotor extérieur demeure stationnaire, tandis que le rotor intérieur tourne sur un arbre excentré. Le changement par rapport à la technique initiale de Felix Wankel est considérable car les très hauts régimes de rotation ne sont désormais plus possibles.
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
    © D.R.

    En 1960, un KKM 250 expérimental est monté dans la caisse d’une Prinz modifiée pour des essais routiers. Sa puissance ressortit à 30 ch DIN à 5000 tr/mn (seulement). Le KKM 500 (500 cm3) constitue l’étape suivante. En 1963, NSU décide de commercialiser un modèle équipé du KKM 500 devenu opérationnel sous le type 502.

    Dévoilée au salon de Francfort 1963, cette voiture révolutionnaire est le « Spider », un très élégant cabriolet extrapolé du superbe coupé Prinz dessiné par Bertone. Implanté en porte-à-faux arrière, le moteur prend place sous le coffre à bagages vu son faible encombrement — le radiateur d’eau est installé à l’avant. Alimenté par un carburateur Solex, il développe 50 ch à 6000 tr/mn, qui propulsent le petit Spider Wankel (3,58 mètres et 700 kilos) à plus de 150 km/h. La boîte de vitesses manuelle possède quatre rapports, tous synchronisés. Quant aux freins, ils reçoivent des disques à l’avant.
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
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    Produit à partir du mois de septembre 1964, le Spider souffre de problèmes de fiabilité et d’une consommation excessive, talon d’Achille du moteur rotatif. Il aura une carrière discrète malgré quelques prestigieuses opérations promotionnelles. Ainsi, quatre Spider sont présentés dans le cadre du Grand Prix de Monaco 1965, où ils font un tour de démonstration sur le célèbre circuit. La construction sera arrêtée en juillet 1967 après une production de 2375 exemplaires, très inférieure aux prévisions. Il restera au catalogue jusqu’en juillet 1968.
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
    Spider présentés lors du Grand Prix de Monaco, 1965
    © D.R.

    Au salon de Francfort 1965, NSU a dévoilé un Wankel doté de deux chambres de 500 cm3, en fait deux moteurs de Spider accouplées. Cette mécanique a été présentée en prévision d’une future berline haut de gamme. Ce sera la RO 80 lancée deux ans plus tard.

    NSU conclura neuf accords de licence avec des constructeurs automobiles et de motos, dont Mercedes, Mazda et Citroën. Une société d’études commune sera créée avec le Quai de Javel — la Comotor, installée au Luxembourg. Différents modèles plus ou moins expérimentaux verront le jour : Mercedes C 111, Citroën M35 et GS Birotor. En 1991, Mazda réussira l’exploit de remporter les 24 Heures du Mans avec un prototype à moteur rotatif. La firme japonaise demeure aujourd’hui la seule à commercialiser une voiture ainsi motorisée avec sa superbe RX-8. Entre temps, les problèmes de fiabilité et la consommation excessive ont été résolus…
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
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  • NSU Sport Prinz :
     
    Coupé 2 + 2 au style très élégant, la NSU Sport Prinz apparaît comme l’une des plus jolies petites voitures de son temps. Son design est l’œuvre de la carrosserie Bertone à l’époque où Franco Scaglione en assure la direction du style.
    NSU Sport PrinzNSU Sport Prinz
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    Dévoilée en septembre 1958, la Sport Prinz a été créée par la marque de Neckarsulm pour enrichir d’un modèle sportif sa gamme des berlines Prinz, dont la première a été lancée en 1957. Le succès rencontré par le coupé Goggomobil, dont la carrière a débuté en 1957, montrent que la clientèle porte un réel intérêt pour ce type de modèles. A l’image du coupé Simca 1000 qui se propose d’apporter une réplique à la populaire Floride de Renault, l'époque est propice à l'éclosion de petits coupés plus ou moins sportifs, auxquels Bertone prête souvent son talent.
    NSU Sport Prinz
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    NSU Sport PrinzNSU Sport Prinz
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    Dérivée de la moto, la mécanique quatre temps de la Prinz Sport est issue de la Prinz 30, version plus musclée de la petite berline NSU. Implantée en porte-à-faux arrière, elle est constituée de deux cylindres verticaux refroidis par air et dotés d’un simple arbre à cames en tête. D’une cylindrée de 583 cm3, ce moteur, qui développe 30 ch à 5500 tr/mn, permet à la Prinz Sport de dépasser les 120 km/h. La boîte de vitesses possède quatre rapports, tous synchronisés.

    La production de la voiture démarre en mars 1959 chez Bertone à Turin. Les 250 premiers exemplaires y sont intégralement construits. Ensuite, la carrosserie italienne ne fabriquera que les caisses, envoyées ensuite en Allemagne pour y recevoir la base mécanique. Puis, à partir de novembre 1960, la carrosserie Drauz de Heilbronn assurera le montage, jusqu’en juin 1967.
    NSU Sport Prinz
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    En septembre 1961, la Prinz Sport reçoit la mécanique de la berline Prinz IV. La cylindrée varie peu (598 cm3) et la puissance reste identique. Côté alimentation, un carburateur Solex de 34 millimètres remplace le précédent de marque Bing. La voiture gagne une barre stabilisatrice à l’avant. Elle recevra également des freins à disque à l’avant en 1964.
    NSU Sport PrinzNSU Sport Prinz
    © D.R.
     
    Légère (565 kilos), maniable et agile, la Prinz Sport est une voiture de jeunes, mais aussi la seconde voiture du foyer, par ailleurs très prisée de la clientèle féminine. Elle sera diffusée à 20 831 exemplaires, un honnête succès eu égard à l’époque et à la petite niche qu’elle représente. La production cessera en juin 1967 après le lancement de la RO 80, pour laquelle toutes les capacités de production sont requises à Neckarsulm.

    La Prinz Sport servira de base (structure et design) à la réalisation du Spider NSU animé par le moteur rotatif Wankel et qui sera dévoilé au salon de Francfort de 1963.
    NSU Sport PrinzNSU Sport Prinz
    © D.R.
     
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