• LANCIA au Monte-Carlo :
     
    Recordman des titres de champion du monde des rallyes, Lancia détient également le record absolu des victoires au rallye Monte-Carlo. Comptant pas moins de treize succès en principauté, la marque s’est fait de l’épreuve monégasque une véritable spécialité — avec le Tour de Corse. Un triomphe obtenu sur quatre décennies avec des modèles aussi différents que l’Aurelia B20, la Fulvia HF, la Stratos ou la Delta dans ses diverses évolutions.

    La première victoire Lancia au Monte-Carlo est à mettre au crédit du Monégasque Louis Chiron et de son coéquipier C. Basadonna sur une Aurelia B20 2500 GT Da Corsa. C’était en 1954. Mais un litige survint car la voiture était une B20 de deuxième série motorisée par un V6 de 2,5 litres de troisième série. Contestée, la victoire ne sera confirmée qu’après plusieurs mois.

    Vedette de la fin des années soixante et du début de la décennie 70, la Fulvia HF 1,6 litre s’adjuge le rallye en 1972. Elle est pilotée par l’étoile montante de Lancia, Sandro Munari associé à Mario Mannucci.
     Lancia au Monte-Carlo Lancia au Monte-Carlo
    Fulvia HF au Monte-Carlo                                                       Munari sur Fulvia HF au MC 1967
    © Lancia
     
    Une dizaine d’années plus tard, la Stratos va à quatre reprises faire briller les couleurs de la firme turinoise sur le rocher. La voiture débute en 1972 au Tour de Corse, où Sandro Munari fait sensation avant d’abandonner. Le virtuose pilote italien devra attendre trois ans pour s’imposer en principauté. Homologuée en Groupe 4 en 1974 avec le moteur Dino de 230 ch ou de 270 ch à 24 soupapes, la Stratos s’adjuge le titre mondial en fin de saison. Mais toujours pas de succès au Monte-Carlo. Ce dernier viendra finalement l’année suivante grâce à Munari au volant d’une voiture de la Squadra Corse Lancia et de son sponsor Alitalia.

    En 1976, le règlement n’autorisant qu’un seul type de pneu, l’équipe choisit, après une série de reconnaissances, le Pirelli P7. Trois Stratos d’usine sont engagées, dotées du moteur 24 soupapes de 270 ch obtenus à 8500 tr/mn. Elles sont confiées aux équipages Munari/Maiga, Waldegaard/Thorzelius et Pinto/Bernacchini. S’y ajoute la Stratos de 230 ch alignée par Chardonnet et pilotée par Darniche et Mahé. Lancia s’adjuge les trois premières places, Munari régnant en maître tout au long de la course devant Waldegaard et Darniche.

    L’année suivante, l’écurie Lancia lève le pied pour ne participer qu’aux principales épreuves. Munari remporte sa troisième victoire consécutive au Monte-Carlo. Quant à Chardonnet et Bernard Darniche, ils disputent le championnat d’Europe des conducteurs, qu’ils remporteront.
     Lancia au Monte-Carlo Lancia au Monte-Carlo
    Stratos au Monte-Carlo                                                                   Stratos au Monte-Carlo 1976
    © Lancia
     
    Mais cette année sera la dernière de l’épopée Stratos. Car en 1978, Fiat annonce le retrait de la compétition de la voiture pour laisser la place à la Fiat 131 Abarth. Pourtant, sans Munari, ni le soutien officiel de Lancia, la Stratos va continuer de s’illustrer. Le dernier coup d’éclat de cette exceptionnelle machine sera la victoire de Darniche au Monte-Carlo de 1979 sur une voiture préparée par Chardonnet. Après que l’épreuve aura été dominée par Waldegaard et Mikkola sur Ford, Darniche s’imposera la dernière nuit pour gagner avec six secondes d’avance sur Waldegaard.

    L’ère de la Stratos passée, la 037 de rallye est mise à l’étude pour le Groupe B. Dérivée de la Montecarlo de course et motorisée par le deux litres Fiat 16 soupapes compressé par un Volumex (305 ch), elle est présentée à la presse peu avant le salon de Turin de 1982. Après une première saison ratée, la voiture brille en 1983. Au Monte-Carlo, elle bat l’Audi Quattro malgré le handicap de ses deux roues motrices, les deux premières places revenant à Walter Röhrl/Geistdorfer et Alen/Kivimaki.
     Lancia au Monte-Carlo Lancia au Monte-Carlo
    Delta S4
    © Lancia
     
    Après l’intermède de la 037 Rally, commence le règne de la Delta. Avec six victoires en principauté de 1986 à 1990, ainsi qu’en 1992, il demeurera inégalé. Traction intégrale inspirée de la 205 Turbo 16, la Delta S4 reçoit un quatre cylindres 16 soupapes de 1,7 litre entièrement nouveau. Turbocompressé, il conjugue un Volumex et un turbo KKK. Surpuissante (450 ch) et très compacte, elle débute fort. Après une première victoire au RAC 1985 obtenue de suite après son homologation, elle s’impose l’année suivante au Monte-Carlo aux mains de Toivonen et Cresto. Les deux hommes se tueront ensuite au Tour de Corse, une tragédie qui entraînera la condamnation des Groupe B par la FISA.

    Place au Groupe A avec la Delta 4WD, dont le moteur développera jusqu’à 260 ch. Homologuée en janvier 1987 et pilotée par Massimo Biasion, elle remporte aussitôt le Monte-Carlo, comme elle le fera dans la majorité des épreuves de la saison écrasée par sa supériorité. En 1988, l’Intégrale succède à la 4WD. Mais en attendant son homologation, c’est la 4WD qui gagne le Monte-Carlo 1988 avec Bruno Saby et J.-F. Fauchille. L’Intégrale fera de même en 1989 avec Biasion et Siviero. Le même équipage triomphera la saison suivante au volant de l’Intégrale 16V (près de 350 ch), apportant à la Delta sa cinquième victoire consécutive sur le rocher. Et ce malgré la rude opposition de Toyota et de Carlos Sainz, qui s’imposeront en 1991. Avec l’Intégrale 16V Evoluzione de 1992, Didier Auriol et Bernard Occelli offriront à Lancia son dernier sacre en principauté.
     Lancia au Monte-Carlo
    Stratos au Monte-Carlo 1976
    © Lancia 

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  • L’année 1960 marque l’arrivée en force de Mercedes dans le rallye de Monte-Carlo. Cet engagement vise à assurer la promotion de la nouvelle génération des berlines de la série W 111 entrées en production en 1959.

    Quatre équipages sont engagés sur des 220 SE, dont le six cylindres de 2195 cm3 à injection développe 120 ch. Les pilotes principaux sont Walter Schock associé à Rolf Moll (un habitué du rallye qui en est à sa cinquième participation), ainsi qu’Eugen Böhringer, dont le coéquipier est Hermann Socher. L’équipe Mercedes est placée sous la direction de l’ancien champion de Formule 1 Karl Kling, qui remplace au poste de directeur du service compétition le célèbre Alfred Neubauer.
     Mercedes au Monte-Carlo Mercedes au Monte-Carlo
    Ewy Rosqvist au virage du gazomètre                 Böhringer et Kaiser sur 300 SE en 1964
    © Mercedes
     
    Pratiquement de série, les voitures sont parties de Varsovie. En cette année, les organisateurs sont gâtés par la météo. Neige, verglas et brouillard sont au programme. Les meilleures conditions sont ainsi réunies pour faire de cette 29e édition de l’épreuve un grand millésime. Très verglacées, les routes du massif du Vercors et le col du Cucheron se révèlent comme les difficultés les plus sélectives du parcours commun Chambéry-Monaco, long de 570 kilomètres.
     Mercedes au Monte-Carlo Mercedes au Monte-Carlo
    Les Suédoises Rosqvist et Wirth au Turini 1963                Schock et Moll vainqueurs sur 220 SE en 1960
    © Mercedes

    Au départ du parcours de classement, neuf équipages seulement sont vierges de pénalisations, ce qui n’est pas le cas des Mercedes dont la moins pénalisée, la n°128 de Schock et Moll, a écopé de 80 points. 92 élus s’élancent sur le parcours routier de 288 kilomètres à couvrir deux fois. A l’issue de cette épreuve rendue très difficile par la présence abondante de la neige, notamment dans le col de Turini, Walter Schock et Rolf Moll sont déclarés vainqueurs sur leur 220 SE. Historique, cette victoire l’est à double titre. Car si elle est la première de la marque à l’étoile en principauté, elle constitue également le premier succès d’une firme allemande dans l’histoire du rallye.

    Il s’agit même d’un triomphe, Mercedes monopolisant le podium. Eugen Böhringer et Hermann Socher sont deuxièmes, devant leurs compatriotes Roland Ott et Eberard Mahle (tous sont originaires de Stuttgart, où plusieurs sont ingénieurs). L’équipage néerlandais Hanz Tak et Swaab complète ce résultat flatteur en prenant la cinquième place. Parfaitement au point et insensible aux différences de températures rencontrées au cours du rallye, le moteur à injection a démontré sa supériorité. Schock et Moll terminent la saison en étant sacrés champions d’Europe des rallyes.
     Mercedes au Monte-Carlo Mercedes au Monte-Carlo
    Schock et Moll en 1960                                La 220 SE de Böhringer et Socher, 2e en 1960
    © Mercedes

    La 220 SE de Böhringer et Socher, 2e en 1960
    © Mercedes
    En 1961, le rallye se dote d’un nouveau règlement, qui pénalise les voitures puissantes. Dans ces conditions, Mercedes n’a aucune chance de rééditer son exploit de 1960. L’édition 1962 abandonnant les errements de l’année précédente, Stuttgart aligne à nouveau la 220 SE, le pilote vedette étant Eugen Böhringer, qui a longtemps joué la deuxième monte derrière Walter Schock. Il est associé à Peter Lang, le fils du champion d’avant guerre Hermann Lang.

    Partie d’Oslo, la Mercedes réussit, malgré son gabarit et son poids, de remarquables performances dans les Alpes. Finalement, elle terminera deuxième, enlevant la catégorie des voitures de plus de deux litres. Grâce à deux autres équipages classés huitième (Kuhne-Wencher) et quinzième (Roland Ott-R. Knoll), la marque se classe deuxième au challenge des marques Charles Faroux derrière les Sunbeam Rapier. Eugen Böhringer remportera en fin de saison le championnat d’Europe des rallyes.
     Mercedes au Monte-Carlo
    La 220 SE de Ott et Knoll en 1962
    © Mercedes

    Six Mercedes 220 SE sont engagées dans le rallye de 1963, avec toujours pour chef de file Eugen Böhringer associé à Peter Lang. Une nouveauté intervient dans l’équipe d’usine, avec la présence d’un équipage féminin composé des Suédoises Ewy Rosqvist et Ursula Wirth. Grave désillusion à l’arrivée, où Böhringer et Lang ne peuvent faire mieux que la onzième place. Jamais dans le coup dans les épreuves spéciales, les lourdes 220 SE ont été dépassées par les traction de petit gabarit qui s’imposent. La firme de Stuttgart sauve l’honneur grâce à ses deux Suédoises, qui remportent la Coupe des Dames.

    Pour contrer les surpuissantes Ford Falcon, Mercedes engage en 1964 la 300 SE. Deux voitures sont confiées à Eugen Böhringer-Klaus Kaiser et à Dieter Glemser-Martin Braungart, tandis qu’Ewy Rosqvist associée cette année à Eva-Maria Falk reste fidèle à la 220 SE. Mais Böhringer ne peut rien contre les Falcon et les Morris Cooper S et doit se contenter de la huitième place. A la fin de l’année, Mercedes renoncera aux rallyes.
     Mercedes au Monte-Carlo Mercedes au Monte-Carlo
    Rosqvist sur le circuit de Monaco en 1963                                                Evy Rosqvist en 1964
    © Mercedes

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  • Les grandes heures du rallye :
     
    La période de l’entre-deux-guerres du rallye Monte-Carlo est marquée par les quatre victoires Hotchkiss, auxquels on ajoutera les succès de la marque du « Juste milieu » dans l’immédiat après-guerre en 1949 et 1950. Mercedes se fait remarquer en 1952 en remportant le challenge des marques nouvellement créé à l’initiative de Charles Faroux, avec Rudy Caracciola, Herman Lang et Karl Kling. Signalons pour la petite histoire qu’une Mercedes diesel sera engagée en 1959.

    Un an auparavant, le rallye a été marqué par la première victoire d’une voiture populaire, une Dauphine, dont les exploits des 4 CV en 1949 apparaissent comme le signe avant-coureur. Après l’intermède des berlines de classe moyenne, Citroën DS en 1959 et Mercedes 220 SE en 1960, les petites cylindrées à traction avant vont prendre le pouvoir : Panhard en 1961, puis Saab 96 et BMC Mini.
     Les grandes heures du Rallye Les grandes heures du Rallye
    DS en 1964                                                                   Monte-Carlo 1968, Elford Stone 911 T Rallye 2L
     
    En 1960, les carences de l’organisation engendrent une grande confusion. Plusieurs concurrents en sont victimes, dont la Volvo de Barbier et Margo auxquels est refusé le départ de l’épreuve de classement au motif d’une pénalisation imaginaire. En 1963, le rallye voit pour la première fois la participation des puissantes Ford Falcon américaines. Imbattable dans les épreuves spéciales, le champion de Suède de courses sur glace Bo Ljunfeldt a toutefois perdu la course dans un embouteillage lors du parcours de concentration. Les traction avant trustent les sept premières places. Menée de main de maître par Erik Carlsson, la petite Saab 96 fête sa deuxième victoire consécutive, tandis que l’agile Morris Cooper d’Aaltonen pointe son nez à la troisième place derrière la DS de Pauli Toivonen.

    Après leur démonstration de l’année précédente, les Ford Falcon Futura, équipées du moteur de 4,7 litres de l’AC Cobra, sont données grandissimes favorites en 1964. Pourtant, la surpuissante américaine de Ljungfeld devra s’incliner devant Paddy Hopkirk/Henry Liddon et leur Morris Cooper S 1071 cm3, qui brille par ses qualités dynamiques, tenue de route et maniabilité. En 1965, Timo Makinen impose à nouveau la Mini dans l’une des plus terribles tempêtes que connut le rallye : 273 partants, 35 à l’arrivée. La Mini 1275 cm3 a battu les Porsche dans les 2/3 des spéciales…
     Les grandes heures du Rallye Les grandes heures du Rallye
    Porsche 911 au RMC 1978                                                                                           DS en 1966
     
    L’année suivante, les trois premières places reviennent à la géniale petite anglaise (Makinen vainqueur). Mais les Mini seront déclassées pour cause de phares non conformes. Un scandale ! La DS 21 de Pauli Toivonen, cinquième, se retrouve vainqueur du rallye. La Mini revient malgré tout en 1967, où elle l’emporte avec Rauno Aaltonen.

    Changement de cap avec l’époque qui suit. Elle sera celle des puissantes et agiles GT à moteur en porte-à-faux arrière (Porche 911 et berlinette Alpine) ou à moteur central arrière (Lancia Stratos). Le Monte-Carlo 1965 a vu la première apparition de la 911 dans une compétition. Elle a terminé à la cinquième place. Quelques années plus tard, la voiture se couvrira de gloire en remportant trois succès consécutifs. En 1968, Vic Elford et David Stone gagnent sur une 911 T, tandis que Björn Waldegaard-Lars Helmer et Larrousse-Gélin s’adjugent les deux premières places en 1969 au volant d’une 911 S 2,3 litres de 240 ch. Waldegaard et Helmer récidiveront l’année suivante. Avec un ultime succès en 1978 (Jean-Pierre Nicolas sur une Carrera RS), la 911 aura triomphé à quatre reprises en principauté.
     Les grandes heures du Rallye Les grandes heures du Rallye
    Berlinette Alpine                                                                                                             Audi Quattro
     
    Le Monte-Carlo 1973 est la première épreuve du nouveau championnat du monde des rallyes qui vient d’être créé pour les marques. Les constructeurs présents sont nombreux : Alpine, Alfa Romeo, BMW, Fiat, Ford, Lancia, Opel et Toyota. L’Alpine de Jean-Claude Andruet l’emporte avec le premier succès obtenu par Dieppe en 1971. Signalons qu’en 1974, le rallye n’aura pas lieu pour cause de crise pétrolière.

    Les années 80 sont celles des monstrueuses Groupe B, notamment à transmission intégrale — Audi Quattro, Peugeot 206 Turbo 16 et Lancia S4. La première s’impose en 1984 avec Walter Röhrl, la deuxième l’année suivante (Ari Vatanen), grande saison de la 205 T16, la troisième en 1986 avec Henri Toivonen.

    Place au Groupe A après la suppression des Groupe B par la FISA. Lancia et sa Delta se taillent la part du lion au cours de cette période qui débute en 1987. Elles y partagent les lauriers avec Toyota vainqueur en 1991 (Celica de Carlos Sainz), 1993 (Celica de Didier Auriol) et 1998 (Corolla de Sainz), ainsi qu’avec Mitsubishi (trois victoires de Tommi Mäkinen sur la Lancer) et Subaru (trois succès de l’Impreza). Ces dernières années ont été marquées par la domination des Citroën Xsara et de la C4 pilotées par le champion du monde Sébastien Loeb.
     Les grandes heures du Rallye Les grandes heures du Rallye
    Audi Quattro                                                                                                            205 T16 en 1985
     
    Si l’on fait le bilan des marques victorieuses sur près d’un siècle d’histoire, Lancia arrive largement en tête, dont les treize succès s’échelonnent de 1954 à 1992. La firme turinoise précède de loin trois marques à six victoires : Hotchkiss (1932 à 34, 1939, 1949 et 1950), Renault en comptant Alpine et Citroën (DS en 1959 et 1966, Xsara de 2003 à 2005 et C4 en 2007).

    S’agissant des pilotes, Walter Röhrl a remporté quatre victoires sur quatre voitures différentes. Un exploit inégalé. Le même score est à mettre au crédit de Jean Trévoux sur Hotchkiss et Delahaye, Sandro Munari sur Lancia, Tommi Mäkinen (trois sur Mitsubishi, une sur Subaru) et Sébastien Loeb sur Citroën. Suivent, avec trois victoires, Didier Auriol et Carlos Sainz.
     Les grandes heures du Rallye Les grandes heures du Rallye
    205 T16 Evo 2 en 1986                                                                     Loeb sur C4 WRC en 2007

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  • Epreuve prestigieuse et parmi les plus sélectives au monde, le Rallye Monte-Carlo est riche d’une histoire presque centenaire faite de gloire, mais aussi de vicissitudes où se mêlent triomphes et scandales.

    Le rallye a été créé en 1911 par les dirigeants du club Sport Automobile et Vélocipédique de Monaco. L’objectif était d’attirer à Monaco une riche clientèle de touristes dans le cadre de la rivalité qui opposait la principauté à Nice, son Carnaval et ses casinos. Le choix du mois de janvier s’explique par la volonté de prouver la douceur du climat monégasque.
     Historique du Rallye Monte-Carlo Historique du Rallye Monte-Carlo
    Le rallye de 1959                                                 Rallye Monte-Carlo de 1953
    © Citroën                                                                © D.R.
     
    Pour cette première édition, financée par la Société des Bains de Mer, vingt voitures s’élancent de diverses villes d'Europe pour se retrouver à Monte-Carlo. Partant de la ville où il a été engagé, chaque concurrent doit effectuer le parcours selon un itinéraire déterminé. Il faut souligner qu’en ces temps héroïques de l’automobile, traverser l'Europe en plein hiver n’est pas une sinécure. D’autant que certains de ces pionniers viennent de Berlin et de Saint-Petersbourg…

    La victoire revient à l'équipage qui rejoint la principauté en respectant une vitesse maximum imposée, cela afin d’éviter que le rallye ne devienne une course de vitesse. Mais d’autres critères entrent en ligne de compte, comme le kilométrage parcouru, le nombre de personnes transportées et l'état du véhicule à l’arrivée. On attribue également des points pour le confort des passagers… Appliqué lors des deux premières éditions, ce règlement compliqué et qui, de plus, fait appel à des jugements subjectifs, suscite les vives contestations de concurrents qui s’estiment (à juste titre) lésés. Ces désordres plombent l’avenir de l’épreuve, qui ne sera pas organisée en 1913, ni en 1914.
     Historique du Rallye Monte-Carlo
    L'Audi Quattro
    © Audi
     
    Suivra l’interruption de la Première Guerre mondiale, au terme de laquelle beaucoup pensent le rallye Monte-Carlo enterré. Il est ressuscité en 1924 par Anthony Noghès, qui va lui donner son élan. Industriel passionné d’automobile, Anthony Noghès est le fondateur de l’Automobile Club de Monaco. Il sera le créateur du Grand Prix en 1929. Dès l’année suivante, une épreuve complémentaire est ajoutée au parcours de concentration qui, par temps clément, se révèle trop facile. Au fil des ans et afin de corser les difficultés, plusieurs épreuves attendront les concurrents à leur arrivée à Monaco, dont une se déroulant sur le circuit de vitesse du Grand Prix.

    Avec les progrès de l’automobile et l'amélioration du réseau routier, l’Automobile Club de Monaco devra durcir encore le rallye pour lui conserver sa sélectivité. Le règlement sera ainsi modifié à de nombreuses reprises. Des épreuves supplémentaires seront ajoutées au parcours de concentration, qui après la Seconde Guerre mondiale perdra son rôle sélectif. Le circuit de montagne dans l'arrière-pays niçois deviendra célèbre et participera à la réputation du rallye Monte-Carlo.
     Historique du Rallye Monte-Carlo Historique du Rallye Monte-Carlo
    Le rallye de 1965                                                La Mini de Hopkirk en 1964
    © Porsche                                                             © Mini             
                                                                                  
    Les années soixante voient l’apparition des épreuves spéciales, où seule compte la vitesse. Toutefois, pour ne pas défavoriser les voitures moins puissantes, le classement prend encore en compte un indice, qui relativise la performance et permet à une machine de faible cylindrée de l’emporter sur un véhicule de puissance supérieure.

    Cet indice disparaît dans le milieu de la décennie soixante 60. La victoire revient alors à l'équipage qui a réalisé les meilleurs temps dans les spéciales et qui est le moins pénalisé. Le Rallye Monte-Carlo devient alors une vraie course de vitesse. Le temps du professionnalisme est arrivé, et avec lui l'apparition des équipes d’usine et de leurs pilotes. Le temps des gentlemen drivers est bien passé.

    Jusque dans les années 90, un ensemble d’épreuves de vitesse ponctue le déroulement du rallye après le parcours de concentration : parcours de classement, parcours commun et parcours final, ancien circuit de montagne. Les épreuves spéciales courues dans l'arrière-pays niçois, les Alpes, l'Ardèche et la Drôme font la gloire de l’épreuve. Autant de lieux de légende, à l’image du col de Turini, de Burzet en Ardèche ou de Saint-Bonnet-le-Froid en Haute-Loire.
     Historique du Rallye Monte-Carlo Historique du Rallye Monte-Carlo
    Monte-Carlo 1970, Waldegaard sur 911 S    La Renault 5 Turbo en 1981
    © Porsche                                                             © Renault
     
    La tragédie du Tour de Corse en 1986 amène la Fédération Internationale de l'Automobile à se pencher sérieusement sur les problèmes de sécurité, pour les équipages comme pour les spectateurs. Les groupes B sont interdites à partir de 1987, avant que la FIA ne modifie les règles du rallye automobile. L’organisation du Monte-Carlo s’en trouve modifiée. Le parcours de concentration disparaît, ainsi que les étapes avec parc de regroupement dans les villes. Les points d'assistance sont également rassemblés en un lieu unique avec contrôles à l’entrée et à la sortie pour éviter les excès de vitesse dans les secteurs de liaison.

    Après dix années d’absence dans le Vercors, la Drôme et en Ardèche, le Rallye Monte-Carlo a renoué en 2007 avec les racines de son prestigieux passé en retrouvant les lieux mythiques qui ont fait sa légende.
     Historique du Rallye Monte-Carlo Historique du Rallye Monte-Carlo
    La 205 T16 de Vatanen en 1985                      La Xsara WRC de Loeb en 2000
    © Peugeot                                                             © Citroën

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