• HONDA Civic :

    La Civic est un modèle clé dans l’histoire de Honda, qui opère avec elle un tournant stratégique. Fini les modèles coups de cœur à la technologie sophistiquée et aux mécaniques pointues. Désormais, l’accent sera mis sur la fiabilité plutôt que sur la puissance au litre de moteurs double arbre tournant à des vitesses endiablées. La Civic s’analyse donc comme l’instrument d’une normalisation. Elle va changer l’image de Honda du tout au tout et permettre à la marque de sortir de niches étroites où elle s’est jusqu’alors cantonnée. L’objectif visé est une large diffusion internationale. La Civic est à cet égard la première Honda conçue pour l’exportation, pour laquelle ont été étudiées les réglementations des principaux marchés internationaux.
    HONDA CivicHONDA Civic
    © Honda

    Fini également le refroidissement par air des moteurs, marotte de Soichiro Honda. Cette technique est abandonnée sous la pression de Takeo Fujisawa, le complice des premiers jours du fondateur, qui estime que cette obstination peut conduire l’entreprise à la ruine. Les ingénieurs travaillent donc à un moteur de cylindrée moyenne à refroidissement liquide avec en tête le marché d’outre-Atlantique. Car l’ambition de Honda est tout bonnement de remplacer la Coccinelle dans le cœur et sur les routes de l’Amérique. Et d’ailleurs…

    Lancée en juillet 1972, la Civic apparaît sous les traits d’une compacte de 3,54 mètres à carrosserie bicorps dotée d’un hayon. Une esthétique sage et banale, voire pataude qui déçoit. Et le ramage n’est pas mieux, un paisible 1200 cm3 qui ne développe que 53 ch à un régime de sénateur. Très ordinaires, les performances de cette traction n’ont rien de palpitant comparé aux petites bombes du passé. Pour les Hondistes (les passionnés des premières Honda), la douche est froide ! C’est une machine à rouler, fiable, économique et peu polluante. D’où son appellation, qui renvoie à l’idée de voiture citoyenne.
    HONDA CivicHONDA Civic
    © Honda

    La Civic remporte un franc succès aux Etats-Unis, où, seconde voiture de la famille, elle est en passe de devenir la nouvelle Coccinelle nipponne. Outre la transmission automatique Hondamatic, sa réussite est largement aidée par le système CVCC introduit en 1973, en pleine crise pétrolière. Le CVCC (Compound Vortex Controlled Combustion) répond aux sévères normes américaines antipollution du Clean Air Act. Orientée sur la propreté de la combustion, cette technique permet de brûler les polluants en amont, à l’intérieur du moteur, au lieu de les envoyer dans un pot catalytique.
    HONDA CivicHONDA Civic
    Civic CVCC 1975                                                                                                  Civic CX 1500 1978
    © Honda

    En 1973, la moitié ou presque des Honda produites sont des Civic, près des quatre cinquièmes trois ans plus tard. Grâce à ce modèle fétiche, Honda a quitté les rives de la marginalité pour se hisser au rang de grand constructeur.

    Tout en se taillant une solide réputation de robustesse, la Civic va évoluer au fil des années, diversifiant ses carrosseries et ses motorisations. Elle va gagner en habitabilité avec une version quatre portes et en cylindrée avec une variante 1500 cm3. Deux millions d’exemplaires seront diffusés de cette première génération.
    HONDA Civic
    © Honda

    Allongée (3,76 mètres), plus fine mais aussi plus spacieuse, ainsi apparaît la deuxième génération présentée en 1979. Le modèle de base, qui reçoit un 1335 cm3, est épaulé par une version plus musclée, la Civic S, dont le 1500 cm3 développe 85 ch. La Civic poursuit sa croissance et, en 1983, la troisième génération gagne encore cinq centimètres en longueur. Surtout, son design rompt avec la banalité des précédentes Civic. Plus seyant, il offre un profil cunéiforme, avec capot plongeant et arrière hatchback. Rupture technique également grâce à une nouvelle mécanique à trois soupapes par cylindre et arbre à cames en tête (1342 cm3), qui fournit 85 ch et même 100 ch avec l’injection.
    HONDA CivicHONDA Civic
    Civic 1500 1979                                                                                              Civic 3ème génération
    © Honda

    Dévoilée en 1987, la quatrième génération est sans doute la plus élégante de toutes les Civic. Son gabarit atteint maintenant près de quatre mètres de long. Les formes bio de celle qui lui succède quatre ans plus tard ne feront pas l’unanimité. Par contre, elle se rattrapera par sa mécanique. Si le quatre cylindres de base offre 75 ch, un 1600 cm3 seize soupapes propose 130 ch, voire 160 ch avec la distribution variable V-Tech.

    Pour la sixième génération de 1996, la gamme est complétée par une version turbo diesel et un break baptisé Aerodeck, construit en Grande-Bretagne. Aujourd’hui, la Civic en est à sa septième évolution. Produit dans douze usines et commercialisé dans 140 pays, le modèle a été construit en trente-deux ans à plus de seize millions d’exemplaires. Même s’il s’agit de voitures fort différentes, dont le seul véritable point commun est l’appellation, le score apparaît pour le moins flatteur. Il prouve que, du point de vue commercial, la révolution stratégique opérée par Honda avec la Civic fut un choix pertinent.
    HONDA CivicHONDA Civic
    Civic 4ème génération                                                                                       Civic 6ème génération
    © Honda

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  • HONDA N360 et N600 :

    Pays surpeuplé, le Japon se dote au cours des années soixante d’une réglementation dont l’objet est de réduire la congestion des mégalopoles. Les dispositions adoptées tendent à favoriser les véhicules de moins de trois mètres et d’une cylindrée inférieure à 360 cm3.

    Sur ce marché des mini-voitures, Honda se positionne avec retard par rapport à Subaru, Mitsubishi, Daihatsu et Suzuki, les spécialistes du créneau. Toutefois, la marque va donner naissance à une gamme de modèles, qui, grâce à une mécanique brillante tout à fait inédite dans cette classe, ne manqueront pas de tempérament.
    HONDA N360 et N600HONDA N360 et N600
    © Honda

    Présentée au salon de Tokyo de 1966, la N360 est commercialisée l’année suivante. Deux éléments la caractérisent : équipée d’un refroidissement par air, elle est aussi et surtout la première traction avant Honda. En découvrant la voiture, on ne peut qu’évoquer la BMC Mini d’Alec Issigonis, dont les ingénieurs Honda n’ont pas manqué de s’inspirer : mêmes mensurations (longueur identique à quinze centimètres près) et même habitabilité remarquable avec quatre vraies places (certes pas pour basketteurs), grâce notamment aux petites roues disposées aux quatre angles de la structure. La différence tient au prix, la N360 étant sensiblement moins chère à l’achat. Quant aux performances, elles sont proches, à ceci près que la cylindrée de la Honda correspond à moins de la moitié de celle de la Mini 850…

    HONDA N360 et N600HONDA N360 et N600

    © Honda

    C’est que la N360 est digne des créations de Soichiro Honda en cette période des débuts automobiles de la marque. A l’image des cabriolets S, elle est motorisée par un quatre temps à haut rendement en alliage léger et doté d’une distribution à arbre à cames en tête. Ses deux cylindres verticaux et parallèles de 356 cm3 développent 31 ch au régime élevé de 8500 tr/mn et l’entraînent à 115 km/h (boîte de vitesses à quatre rapports).
    HONDA N360 et N600HONDA N360 et N600
    Honda N360 S
    © Honda

    La N360 est aussi une jolie voiture, dont la ligne bien dessinée n’est pas dépourvue de caractère. De conception moderne, elle s’avère beaucoup plus évoluée techniquement que ses concurrentes Subaru 360, Mitsubishi Minica ou Daihatsu Fellow. Une variante plus sportive sera lancée, la N360 S dont la puissance sera portée à 36 ch à 7500 tr/mn grâce à deux carburateurs.

    Conçue pour le marché intérieur nippon, la N360 connaîtra un certain succès à l’exportation. A partir de 1971, elle sera concurrencée au sein de la gamme Honda par la Life. De même cylindrée et construite sur la même plate-forme que la N360 mais dotée d’une suspension plus moderne, cette dernière recevra une carrosserie aux formes arrondies et disponible en trois ou cinq portes. La Life ne sera pas importée en France.
    HONDA N360 et N600HONDA N360 et N600
    © Honda

    Evolution de son aînée, la N600 est lancée en 1968. Les 42 ch à 7000 tr/mn tirés de son 599 cm3 lui confèrent des performances égales à celles d’une 1100 cm3 ! Des accélérations étonnantes pour la cylindrée et un bon 130 km/heure en pointe lui permettent d’être à l’aise sur route, où elle offre un réel agrément de conduite. La N600 apparaît ainsi comme une voiture polyvalente, une qualité qu’elle doit encore à sa banquette arrière rabattable. Bien équipée avec des freins à disque à l’avant, la N600 est destinée aux marchés étrangers et elle sera exportée aux USA à partir de 1970. La carrosserie est identique à celle de la N360 à la calandre près, légèrement retouchée. Elle subira en 1971 un léger restyling de la face avant.

    Plusieurs variantes vont être développées. La N600 G bénéficie d’un équipement intérieur supérieur comprenant notamment une console centrale et des pare-chocs renforcés. N600 GT héritera d’un équipement encore enrichi (volant à trois branches).
    HONDA N360 et N600HONDA N360 et N600
    Honda N600
    © Honda

    Quant à la N600 AT à transmission automatique, elle reçoit le système Hondamatic constitué d’un convertisseur de couple hydraulique accouplé à une boîte classique à trois vitesses. La conduite offre deux possibilités, semi-automatique ou automatisme intégral. Destinée principalement à une utilisation urbaine, la N600 AT est moins rapide (125 km/h).

    A partir de 1970, la N360 et la N600 sont épaulées par des petits coupés dérivés, construits sur la même plate-forme et motorisés par les mêmes mécaniques. Ce sont les modèles Z au design original et très réussi. Avec des formes arrondies par rapport aux berlines N, ces voitures dépourvues de tout porte-à-faux se donnent des airs de coupés sportifs. La pièce maîtresse de ce dessin est la poupe, dont la lunette arrière épouse la forme d’un écran de télévision. Chères, les Z ne connaîtront qu’un succès d’estime et leur carrière prendra fin en 1974, un an après le retrait de la N600.
    HONDA N360 et N600HONDA N360 et N600
    Honda N600                                                                    Honda Z600
                  © Honda                                                                   © Vincent Desmonts

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  • HONDA S :
     
    La première Honda à quatre roues est le petit cabriolet S360, une voiture de sport miniature à la technologie sophistiquée, dérivée du minuscule utilitaire T360. Accouplé à une boîte de vitesses à cinq rapports, son quatre cylindres double arbre de 354 cm3 développe 33 ch au régime incroyable de 9000 tr/mn. Présentée en tant que prototype au salon de Tokyo de 1962, elle est suivie en 1963 par la S500 (492 cm3, puis 531 cm3), la première automobile Honda vraiment produite. La S500 est également motorisée par un quatre cylindres double arbre en aluminium dont le vilebrequin est monté sur des roulements à billes. Gavé (c’est le cas de le dire) par quatre carburateurs Keihin comme sur les motos de course de la marque, il offre 44 ch à 8000 tr/mn et permet à la voiture de flirter avec les 130 km/h. La boîte possède quatre vitesses. La S500 sera remplacée rapidement par la S600.
    HONDA S500, S600 et S800HONDA S500, S600 et S800
    Honda S 360                                                         Honda S 500
    © Honda
     
    Présentée en 1964, la S600 est la première automobile Honda exportée et, un an plus tard, la nouvelle société Honda France l’expose au salon de Paris. La voiture est animée par un 606 cm3 de 57 ch tournant au régime de 8500 tr/mn, qui la propulse à 145 km/h. Comme celles qui l’ont précédée, la transmission est assurée par des chaînes, dont les carters servent également de bras à la suspension arrière indépendante.

    Première Honda Sports à être offerte en deux versions, coupé et cabriolet, la S600 s’attaque aux petits roadsters britanniques MG Midget et Austin Healey Sprite, mais avec une vraie mécanique de compétition qui n’a rien à voir avec les moteurs béotiens des Anglaises. Contrairement à la S500 produite confidentiellement à 1363 exemplaires, la S600 connaîtra une assez large diffusion (11 284 cabriolets et 1800 coupés).
    HONDA S500, S600 et S800HONDA S500, S600 et S800
    Honda S500                                                      Honda S600 coupé
    © Honda
     
    A partir de 1965, le nouveau cheval de bataille Honda est la S800, une évolution de la S600 présentée au salon de Tokyo et commercialisée l’année suivante. Brillantissime et très bon marché, la S800 bénéficie du très performant quatre cylindres double arbre en aluminium, qui a fait de son aînée la voiture de sport de grande série au rendement mécanique le plus élevé. Un régime maximum de 8000 tr/mn, c’est de l’inédit sur un modèle de ce type dans les années soixante. Grâce à la technologie héritée de la moto et à la présence de quatre carburateurs, le moteur délivre 78 ch SAE en dépit de la modicité de sa cylindrée. La contrepartie est une mécanique très pointue, dont le couple maximum s’exprime à 6000 tr/mn. Ainsi gréée, la S800 atteint 160 km/h, une vitesse remarquable à l’époque et qui lui permet d'entrer dans le clan des modèles capables de plus de 100 miles à l’heure.
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    La S800 est construite sur un châssis séparé, une singularité due au fait que Honda souhaite utiliser ce châssis pour élaborer d'autres véhicules. La conséquence est un poids nettement plus élevé que celui d’une monocoque. Les premiers exemplaires produits conservent la transmission par chaîne enfermée dans un carter à bain d’huile et la suspension arrière indépendante à bras tirés empruntées à la S600. Mais en 1966, la S800 est profondément remaniée et un très conventionnel pont rigide associé à une barre Panhard se substitue à l’équipement précédent. Cette modification est dictée par la volonté de Honda de s'implanter aux Etats-unis, où la transmission par chaînes ne saurait être acceptée sur une automobile.
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    En octobre 1966, la S800 est exposée au salon de Paris. Son prix fait sensation : moins de 10 000 francs ! Proposée en cabriolet et coupé, cette stricte deux places rencontre un succès immédiat. Le public comme les médias sont enthousiasmés par sa mécanique extraordinaire qui grimpe allègrement dans les tours et qui fait de la S800 une sportive très excitante. Mieux que cela, la mini bombe devient une voiture à la mode. Toutefois, la clientèle n'est pas habituée à une mécanique aussi poussée, qui révèle une certaine fragilité. Le manque de formation des mécaniciens n’arrange rien et les voitures sont souvent immobilisées.
    HONDA S500, S600 et S800HONDA S500, S600 et S800
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    La S800 subira quelques modifications de détail, mais elle sera victime des fameuses normes antipollution américaines qu’elle ne peut satisfaire et qui lui barrent la route du large diffusion internationale. Sans l’apport du marché d’outre-Atlantique, les dirigeants de Honda décident en 1970 de mettre un terme à la carrière de la S800. Elle a laissé dans le cœur des passionnés d’automobile le souvenir d’un jouet aussi séduisant que plaisant à conduire.
    HONDA S500, S600 et S800
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