• OLDSMOBILE Golden Rocket :
    Avec son design des plus spectaculaires et sa couleur dorée, la Golden Rocket ne passe pas inaperçue au Motorama de 1956 où elle est exposée. Elle y est accompagnée par une jeune actrice, Shirley Jones, qui eut son heure de gloire dans les années cinquante. Vedette de musicals, elle obtint même un Oscar en 1960 pour son rôle dans l'excellent Elmer Gantry de Richard Brooks.
    OLDSMOBILE Golden RocketOLDSMOBILE Golden Rocket
    Shirley Jones devant la Golden Rocket au Motorama de 1956
    © D.R
    Présentée comme une voiture futuriste, la Golden Rocket est un coupé sportif motorisé par un V8 Oldsmobile Rocket de 275 ch. Bien que stricte deux places, la voiture, dont la carrosserie est réalisée en matière plastique renforcée de fibre de verre, présente des dimensions très respectables - 2,67 mètres d'empattement pour 5,10 mètres de longueur.

    Vivacité du trait et profil surbaissé (1,26 mètre de hauteur) caractérisent le design de la Golden Rocket. Grâce à ses formes pures et dépouillées et au dynamisme de ses lignes tendues, cette superbe fusée d'or apparaît bien comme l'un des plus beaux concept cars de la General Motors.
    La face avant en forme d'étrave de navire, ou de requin selon les avis (de toute manière, on reste en mer), est terminée par un motif chromé, tandis que le capot aérodynamique lorgne vers les avions supersoniques.
    OLDSMOBILE Golden RocketOLDSMOBILE Golden Rocket
    © D.R
    Mais ce sont les ailes en forme de fusée qui constituent le thème principal de ce dream car et qui justifient son appellation - elle sera reprise en 1957 sur un modèle 88 de la gamme Oldsmobile. Ce motif, qui inspire les flancs de la voiture, se prolonge sur toute sa longueur. Les extrémités des ailes, antérieures comme postérieures, sont ornées de butoirs en pointe de fusée. A l'arrière, les ailes sont dotées de petits ailerons avortés, subitement interrompus à la hauteur des roues, qui portent les feux.

    L'originalité de son pavillon fait également de la Golden Rocket une voiture du plus haut intérêt. Inspiré du cockpit d'un avion, il s'orne d'une superbe lunette arrière inclinée en fast back et divisée en deux parties séparées par une arête. Les ouïes d'aération dessinées sous les baies vitrées en forme de bulle servent à extraction de l'air de l'habitacle.
    Compte tenu de la silhouette très basse de la voiture, les panneaux mobiles du toit se lèvent électriquement à l'ouverture des portes pour favoriser l'accès à l'habitacle. Dans le même but, les sièges se surélèvent de huit centimètres et pivotent vers l'extérieur. C'est toujours le même souci qui a guidé la conception du volant à deux branches, qui s'incline vers l'avant pour permettre au conducteur de s'installer aux commandes de la Golden Rocket. Il accueille également le tachymètre en son centre.
    OLDSMOBILE Golden RocketOLDSMOBILE Golden Rocket
    © D.R
    La proue en forme de requin ne connaîtra guère de postérité. Par contre, les deux traits stylistiques majeurs de la Golden Rocket seront appelés à une heureuse fortune. Bill Mitchell, qui succédera en 1959 à Harley Earl à la tête de la Styling Section de la General Motors, reprendra pour Chevrolet et Buick la lunette arrière fast back en deux parties : en 1963, sur la célèbre et éphémère Corvette " split window ", et sur la magnifique Riviera de 1971. Quant au thème des ailes en forme de fusée, il sera copié par Ford sur la Thunderbird dans la version du modèle (à quatre places) produit à partir du millésime 1961…
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  • OLDSMOBILE Starfire :

    En pleine période de prospérité, la division Oldsmobile de la General Motors fête au mois de mai 1953 la sortie d'usine de sa quatre millionième voiture. Un bonheur n'arrivant jamais seul, elle présente la même année son premier show car, la Starfire. Contemporaine de la Cadillac Eldorado, la Starfire fait sa première apparition au Motorama de New York, en même temps que la Buick Wildcat, les Cadillac Le Mans et Orleans et la Pontiac Parisienne.

    La Starfire propose un concept assez nouveau, celui du cabriolet familial sportif (à l'américaine), c'est-à-dire équipé d'une mécanique puissante. Un genre appelé à un très grand succès outre-Atlantique, comme le prouveront notamment les versions de la Ford Thunderbird postérieures à 1958 ou la Studebaker Gran Turismo Hawk de 1962.
    OLDSMOBILE StarfireOLDSMOBILE Starfire
    © D.R

    Tirant son nom du chasseur Lockheed F-94 B Starfire (toujours le thème récurrent de l'aviation), qui équipera l'armée de l'air américaine, cet imposant cabriolet offre au regard ses lignes majestueuses et équilibrées. Surtout, il se distingue par sa silhouette longue et basse, dont la hauteur ne dépasse pas 1,38 mètre.

    Tout comme la Chevrolet Corvette, également apparue en 1953, décidément année bénie de l'automobile américaine (surtout pour la General Motors), la Starfire bénéficie d'une carrosserie en matière plastique renforcée de fibre de verre. Cette technique connaîtra le feu de la production en série avec la Corvette, avant d'être utilisée par Raymond Loewy sur la Studebaker Avanti. Très représentative de l'époque, la livrée vert turquoise de la Starfire se marie avec une sellerie en cuir de même ton rehaussée de blanc.

    Du point de vue stylistique, la voiture affiche plusieurs traits originaux, qui préfigurent le design des Oldsmobile des années cinquante. En 1954, le sacro-saint pare-brise panoramique, dont la Starfire est équipée, apparaîtra sur les modèles 88. Encore faut-il signaler que dès 1953, un modèle de série limitée, la 98 Fiesta, reçoit ce gimmick cher à Harley Earl, qui l'avait inauguré deux ans plus tôt sur la Buick Le Sabre. Construite à 458 exemplaires, l'Oldsmobile Fiesta est ainsi la première voiture américaine commercialisée avec un pare-brise panoramique.
    Autres nouveautés, la moulure chromée en forme de club de hockey (héritière du passé Oldsmobile mais redessinée), qui orne les flancs arrière, ainsi que les enjoliveurs ornés d'une roue à trois branches seront repris sur les modèles de série.

    La face avant est barrée par une immense calandre grillagée en forme de gueule de poisson. Bien que soulignée par des chromes surabondants, sa belle forme dépouillée lui vaudra de décorer la proue des modèles Oldsmobile de 1956 (avec une ligne moins pure et un pilier central) et de 1957 (dans une variante remaniée).
    OLDSMOBILE StarfireOLDSMOBILE Starfire
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    Sur la planche de bord symétrique, le haut-parleur de l'autoradio et le tachymètre, qui se répondent, entourent cinq cadrans circulaires.

    Réputé pour ses moteurs puissants, Oldsmobile a doté la Starfire d'une mécanique qui impose le respect, un V8 Rocket expérimental de 200 ch doté d'un taux de compression de 9 à 1 (des valeurs de pointe pour l'époque). Toujours sur le plan technique, la voiture reçoit une direction assistée, ainsi qu'un servofrein. Des antennes radios télescopiques prennent place sur les ailes arrière.

    Le public réservera un accueil enthousiaste à la Starfire et il encouragera la firme de Lansing à réaliser de nouveaux dream cars au cours de la décennie cinquante. L'appellation Starfire sera portée par les cabriolets Oldsmobile haut de gamme dès l'année suivante. Elle demeurera au catalogue jusque dans les années soixante avec d'autres modèles, notamment un coupé sportif.

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  • OLDSMOBILE Toronado :
     
    « Le seul point commun que la Toronado partage avec toute autre voiture, c'est la route ! », clame en toute modestie la publicité accompagnant le lancement de la voiture… Au-delà de cette naïve fanfaronnade, force est de reconnaître à la voiture son rôle de pionnière de la traction avant aux Etats-Unis (à l’époque moderne), en même temps que la récurrence du caractère innovant d’Oldsmobile au sein de la General Motors.
    OLDSMOBILE Toronado 1966OLDSMOBILE Toronado 1966
    © D.R.
     
    La meilleure des traditions n'est-elle pas celle d'innover ? La Toronado ouvre ainsi la voie à Cadillac, la marque de prestige du groupe, dont la Fleetwood Eldorado lancée en 1967 constitue la première traction avant. D’autres marques s’engouffreront dans la brèche au cours des décennies ultérieures et, à terme, c’est toute l’industrie automobile d’outre-Atlantique qui sera concernée.

    Présentée officiellement le 14 octobre 1965, la Toronado cache sous son immense capot un véritable exploit technique. Les 385 ch de son V8 de sept litres (425 c.i.) en font la plus puissante traction de l'histoire de l'automobile. Mais ce n’est pas le seul trait de sa personnalité quelque peu mégalomaniaque, qui transparaît aussi dans ses proportions impressionnantes (5,36 mètres de long, 2 mètres de large et plus de 2,1 tonnes).
    OLDSMOBILE Toronado 1966
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    On ne peut qu'être séduit par la magnifique ligne futuriste de la Toronado, qui en fait l’un des chefs-d’œuvre du design américain de la seconde moitié du siècle. La pureté et le dépouillement de sa silhouette fuselée sont particulièrement à souligner. De profil, le porte-à-faux arrière équilibre celui de l'avant, habilement traité malgré sa longueur, un effet accentué par la symétrie des retours de pare-chocs sur les flancs. Mais le meilleur de ce dessin est peut-être sa partie arrière. On ne sera pas avare de louanges pour la sublime courbe du fastback et la finesse de la poupe fuyante. A cette époque, la General Motors soignait particulièrement le séant de ses voitures, dont la Buick Riviera offre un autre exemple éloquent.
    OLDSMOBILE Toronado 1966
    © D.R.
    Non obstant l'ampleur se son gabarit, la forme sportive de grosse GT de la Toronado laisse augurer de brutales performances. A l'image de la proue agressive et du faciès aveugle, dû à la présence de phares escamotables à commande hydraulique, qui compose la gueule étrange d'une bête sauvage. Les ailes prolongées par des chromes protubérants encadrent une discrète calandre décorée de fines lames. Les arches de roues très modelées, qui émergent des flancs, accréditent également l'idée de puissance prête à se déchaîner. On notera de ce point de vue l'habileté du designer qui, pour alléger et rythmer le ponton, a évidé les flancs. A l'arrière, des grilles évacuent l'air circulant dans l'habitacle, tandis qu'une vaste malle abrite la roue de secours logée tout au fond.

    Donnée pour cinq places, la Toronado peut aisément accueillir six basketteurs sur ses larges banquettes en vinyle, cuir ou drap (au choix). Leur assise basse ne favorise pas la visibilité, notamment vers l'arrière où le panneau de custode forme un angle mort. La banquette antérieure se règle électriquement, tout comme le volant orientable dans les trois dimensions.
    OLDSMOBILE Toronado 1966OLDSMOBILE Toronado 1966
    © D.R.

    Le tableau de bord en biseau, sécurité oblige, présente un tachymètre à tambour horizontal abrité dans un écran de forme carrée. Il est lui-même encadré de quatre rectangles accueillant le manomètre de pression d'huile, la jauge à essence, l'ampèremètre et l'indicateur de la température d'eau. L'équipement très complet comprend également des vitres électriques, un rétroviseur extérieur réglable depuis l'habitacle, ainsi que l'air conditionné, mais en option. Le regard est attiré par les énormes pédales, en particulier par l'étrange forme en trapèze de l'accélérateur.
    OLDSMOBILE Toronado 1966OLDSMOBILE Toronado 1966
    © D.R.
     
    Sur la route, la Toronado ne passe pas inaperçue, malgré son impressionnant silence de fonctionnement qui ne laisse percevoir le ronronnement chaleureux et feutré du V8 que sur les vives accélérations. Elue "Car of the Year" par le magazine américain Motor Trend et considérée comme la meilleure des « Personal Cars » par la revue Car and Driver, la « Toro », comme on l’appelle familièrement, connaît les faveurs du public dès son lancement — sa production atteint 40 963 exemplaires lors de sa première année de production.

    Sa première apparition publique en Europe a pour cadre le salon de Paris de 1965, dont elle constitue l'une des vedettes. Proposée en France à un tarif exorbitant, la Toronado représente à l'époque plus de trois fois et demi le prix d'une DS 21 Automatique et plus du double d'une Ford Mustang 4,7 litres (aux performances supérieures). Sans parler des conséquences fiscales de ses 40 chevaux fiscaux, du coût de l'assurance et de la consommation…
    OLDSMOBILE Toronado 1966
    © D.R.
     
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