• Les autres Muscle cars GM :

    Sur les traces de la GTO

    Le succès de la Pontiac GTO ne tardera pas à faire jurisprudence. Dès 1965, Chevrolet se lance dans la course en montant un gros V8 de 396 ci (6,5 l environ) et 375 chevaux dans la caisse légère de sa Chevelle Malibu "SS" (pour Super Sport). Ce n'est qu'un début. Au fil des ans, la série Chevelle, née comme une modeste série intermédiaire, va elle aussi attirer les jeunes amateurs de sensations fortes en recevant des V8 de plus en plus gros, partagés le plus souvent avec la très sportive Corvette et la Camaro. Jusqu'au monstrueux 454 ci proposé en option à partir de 1970 et développant jusqu'à 450 chevaux... Un sommet qui ne sera plus jamais dépassé par la suite.
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    Même enjeu, même résultat chez Buick dont la gamme s'enrichit de quelques variantes sportives à partir de 1965 : modèle d'accès de classe intermédiaire, la Skylark se voit proposée dans une variante "Gran Sport" (GS) qui reçoit le V8 401 ci (6,5 l environ) des séries supérieures et dont la puissance atteint 325 chevaux. Au sommet de la gamme, le prestigieux coupé Riviera, de la classe des "personal luxury cars", suit lui aussi le mouvement en s'offrant un package "GS" incluant des jantes sport en alliage, un pont autobloquant et un V8 de 425 ci gavé par 2 carburateurs quadruple corps et alignant 360 chevaux. Son prix élevé et son gabarit important n'en font cependant pas un muscle car représentatif de l'espèce. Il s'agit davantage d'un coupé raffiné (dans l'esprit de la Chrysler 300) offrant des performances élevées et destiné à une clientèle plus mûre.
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    Pour sa part, la Skylark GS connaîtra de multiples évolutions en accueillant (comme la Chevelle SS et la Pontiac GTO) des V8 de plus en plus puissant, un 455 ci (7, 4 l environ) étant même offert dans cette gamme à partir de 1970.

    Oldsmobile, autre marque de classe moyenne du groupe GM, saura elle aussi profiter de "l'effet GTO". Son package optionnel "4-4-2" (cette désignation signifiant 4 vitesses au plancher, carburateurs à 4 corps et 2 sorties d'échappement) réservé à la série intermédiaire F85 Cutlass est d'ailleurs introduit au catalogue la même année. Il deviendra presqu'aussi emblématique que le label "GTO". Proposée au départ avec un V8 330 ci de 310 chevaux, l' Oldsmobile 4-4-2 deviendra l'un des plus puissants muscle cars du marché en se dotant du V8 de 455 ci de la Buick GS dans une exécution donnée pour 375 chevaux.
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    Clonage à la sauce GM...

    Dès le milieu des années 60, General Motors prend ainsi une avance décisive sur le marché naissant des muscle cars avec ces 4 "intermédiaires" vitaminées que sont la Chevrolet Chevelle SS, la Pontiac GTO, l' Oldsmobile 4-4-2 et la Buick Skylark GS. 4 séries apparemment différentes mais qui partagent en fait leur plateforme et nombre de pièces mécaniques sous une apparence distincte. Malgré ces similitudes techniques, la clientèle se laissera toutefois prendre au jeu et, au fil des ans, chacun de ces modèles trouvera sa "niche" de marché et ses amateurs fanatisés. La plus représentative de l'espèce n'en reste pas moins la première du lot, à savoir la Pontiac GTO.

    La vogue des muscle cars connaîtra son apogée à la fin des années 60 avant de subir la concurrence indirecte des "pony cars". A partir de 1970, les grands groupes engagés dans cette surenchère permanente vont d'ailleurs privilégier ces derniers après avoir soigneusement analysé les statistiques de ventes. Au point de précipiter le déclin programmé de leurs muscle cars qui n'auront plus guère le loisir de se distinguer, la plupart de leurs options mécaniques étant désormais offertes sur les pony cars vendus dans la même gamme à un tarif plus attractif.
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    Puissances comparées des muscle cars GM (1966-70)

    1966 :
    -Chevrolet Chevelle SS 396 ci, 325 à 375 ch.
    -Buick Skylark GS, 401 ci, 325 ch.
    -Oldsmobile 4-4-2, 400 ci, 350 ch.
    -Pontiac GTO, 389 ci, 330 à 360 ch.

    1970
    -Chevrolet Chevelle SS 402 ci, 375 ch (option maxi).
    -Buick GS 455 ci, 360 ch.
    -Oldsmobile 4-4-2, 455 ci, 370 ch (option maxi)
    -Pontiac GTO, 400 ci, 370 ch (option "The Judge").
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    Les muscle cars et pony cars sur le marché français (Prix neuf en 1967)

    -Ford Mustang coupé GT 390 : 31 800 F
    -Chevrolet Camaro RS 5,7 l : 28 880 F
    -Pontiac Firebird 400 ci : 36 600 F
    -Ford Mustang Shelby GT 350 : 45 500 F
    -Plymouth Barracuda fastback 273 ci : 32 900 F
    -Buick Skylark GS 6,5 l : 37 500 F


    Comparaison :
    -Lancia Flaminia coupé 2,8 l : 34 500 F
    -Alfa Romeo 2600 Sprint : 32 700 F
    -Mercedes 250 SL : 37 000
    -Porsche 911 S 2L : 45 500 F
    -Jaguar Type E : 44 500 F

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  • FORD Mustang :

    Si la première Mustang apparaît en avril 1964, soit quelques mois à peine après la Pontiac GTO, il s'agit toutefois d'une simple coïncidence du calendrier. A l'origine, les deux modèles ne sont pas directement concurrents, en effet : la Mustang est commercialisée au prix d'attaque de 2368 $ en coupé 6 cylindres (sans option) alors que la Pontiac GTO la moins chère (en l'espèce, le "sport coupé" avec montant central) dépasse les 2850 $ et profite quant à elle d'un V8 de 389 ci de 325 chevaux, ce qui représente plus de 3 fois la puissance du petit 6 cylindres réservé à la Mustang de base... Celle-ci procède, il est vrai, d'une philosophie bien différente. Projetée à partir de la structure de la série Falcon (une "compacte" populaire), la Mustang devra son succès immédiat à sa ligne valorisante plus qu'à ses performances. Lee Iacocca, son père spirituel, s'est en effet attaché à soigner ses apparences.
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    Avec son long capot, sa calandre agressive, sa poupe tronquée et ses décorations suggestives, la Mustang 1964 ressemble beaucoup à une voiture de sport mais elle est encore loin d'en avoir le tempérament. Les motorisations dont elle profite à ses débuts reflètent bien les intentions initiales de ses concepteurs : la version de base se contente d'un modeste 6 cylindres de 2,8 litres développant 102 chevaux à peine (un autre 6 cylindres un peu plus puissant sera proposé dans le courant de l'année 1964), et le seul V8 disponible en option (le plus petit offert dans la gamme Ford) est un 260 ci (4,2 litres environ) affichant 164 chevaux seulement. De fait, la première Mustang se rapproche davantage des "compacts" de bas de gamme par son prix compétitif, ses dimensions raisonnables (4, 60 mètres de long pour la première série), sa consommation modérée et son faible coût d'entretien.
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    De fait, la performance ne figure pas encore parmi les priorités du cahier des charges. Lee Iaccoca n'avait cependant pas prévu que les lignes agressives de son enfant terrible allaient susciter une grande frustration chez les premiers acheteurs. Il faudra rapidement corriger le tir pour répondre à cette nouvelle demande plus orientée vers la puissance et le plaisir de conduire. Fin 1964, le catalogue s'enrichit donc de nouvelles motorisations nettement plus ambitieuses : le V8 260 ci des débuts fait place à un V8 289 ci (4,7 litres environ) offrant 3 niveaux de puissance : 200, 225 et 271 chevaux, cette dernière variante ( désignée "HP") étant réservé aux versions les mieux équipées et les plus chères. La liste des équipements optionnels s'allonge en conséquence : freins à disque à l'avant, pneus "hautes performances", jantes alliage, suspensions renforcées, boite à 4 rapports entièrement synchronisée, etc...Et une nouvelle carrosserie "fastback" (présentée comme un coupé 2+2), au style plus sportif encore, fait son apparition dans la gamme.
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    Désormais, la Mustang apparaît bien armée pour séduire les amateurs de modèles à hautes performances (la version "HP" vaut en effet plus de 200 km/h en pointe et ses accélérations ne sont pas en reste). Ses dimensions et son poids réduit n'en font cependant pas un muscle car, tout au moins à l'origine. Surnommée "pony car" par ses afficionados (en référence à son patronyme mais aussi à sa petite taille), la première Mustang va, par ailleurs, inspirer une nouvelle génération de coupés et cabriolets procédant d'un cahier des charges similaire. A cette nouvelle famille (bientôt définie sous l'appellation générique de "pony car").se rattachent la Plymouth Barracuda, la Rambler Javelin, la Chevrolet Camaro et la Pontiac Firebird.

    Au fil des ans, la Mustang va toutefois se rapprocher de plus en plus des muscle cars intermédiaires en changeant progressivement de gabarit et en adoptant des moteurs de plus en plus volumineux. Un "compromis" permettant de récupérer à bon compte la clientèle des muscle cars sans perdre celle des pony cars (il importait aussi de répondre positivement aux critiques portant sur l'habitabilité médiocre des premiers modèles). Cette tendance sera notamment marquée par l' introduction dans la gamme (à compter du millésime 1967) du V8 390 ci réservé jusqu' alors aux séries hautes. En parallèle, la Mustang Shelby (née en 1965 avec une variante affûtée du V8 289 "HP") s'offre pour sa part un V8 de 428 ci (7 litres) de 400 chevaux réservée à la série GT 500. Un an plus tard, ce même V8 (type "Cobra Jet") intègrera la gamme Mustang de série (les versions Shelby étant quant à elles assemblées à part dans les ateliers de la Shelby American jusqu'en 1969) en même temps qu'un autre "big block" de 427 ci.
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    En 1969, le lancement des versions "Boss" et "Mach 1" à hautes performances (proposées toutes les deux avec plusieurs "big blocks" optionnels dont un surpuissant 429 ci "Cobra Jet" à couvre-culasses en magnesium et chambres de combustion hémisphériques) viendra confirmer cette évolution vers la "performance totale", pour reprendre un célèbre slogan de Ford. Cette métamorphose sera achevée en 1971 lorsque la Mustang adoptera une nouvelle caisse plus longue, plus large et plus lourde. Désormais, elle apparaît de plus en plus proche des muscle cars mais cette évolution ne sera pas toujours du goût de ses anciens clients qui regretteront souvent les lignes graciles et le format réduit de la première version.
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    La Mustang en chiffres

    (production annuelle de 1964 à 1970)
    1964 (avril-août) : 121 500 ex
    1965 : 580 000 ex.
    1966 : 607 000 ex.
    1967 : 471 000 ex.
    1968 : 315 000 ex.
    1969 : 295 000 ex.
    1970 : 190 000 ex.

    Les "Big Blocks" Ford
    dans la gamme Mustang (1968-70)
    -V8 390 ci, 335 ch.
    -V8 427 ci, 390 ch.
    -V8 428 ci, 335 ch (Ford Mustang)
    -V8 428 ci, 360/400 ch (Shelby GT 500 et 500 KR)
    -V8 429 ci, 360/375 ch (Mustang Boss)

    FORD MUSTANG
    Mustang Boss 351 1971 : cette année-là, elle affiche encore 330 chevaux avec un V8 351 ci. Deux ans plus tard, le même V8 sortira à peine 156 chevaux. Dans l'intervalle, les premières mesures anti-pollution auront fait leur oeuvre...
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  • PONTIAC GTO :

    PONTIAC GTOPONTIAC GTO
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    Au début des années 60, le Championnat Nascar connaît une grande notoriété aux Etats Unis. Au point d'inciter les trois grands groupes américains à s'y affronter par écuries interposées. Ce championnat disputé sur plus d'une quarantaine d'épreuves (toutes organisées sur circuit) met aux prises des voitures de série dont la préparation se limite à l'utilisation d'options mécaniques figurant dans le catalogue du constructeur. Lorsqu'une Ford Galaxie triomphe sur la piste du circuit de Daytona Beach, "Monsieur Jones" (le Dupont Américain) peut ainsi croire que c'est sa voiture de tous les jours qui l'a emporté. En pratique, les modifications tolérées par le règlement transfigurent complètement les performances de ces modèles qui n'ont plus grand' chose en commun avec les séries de production courante dont ils sont théoriquement issus. Pour faciliter l'homologation au championnat, Ford, Chrysler, Chevrolet et Pontiac vont même commercialiser en petite série plusieurs V8 à haut rendement (disponibles en option) dont la puissance dépasse sensiblement les 400 chevaux.
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    Pendant plusieurs saisons, le Ford "406", le Chevrolet "409" et le Chrysler "413" (ces chiffres correspondant à leur volume en "cubic inches") tiendront ainsi le haut du pavé dans les principales épreuves Nascar avant d'être supplantés par le V8 Chrysler "426 Hemi" réservé intitialement aux Dodge et aux Plymouth. Quelques milliers de modèles commercialisés presque tous sur commande spéciale profiteront également de ces moteurs conçus expressément pour la compétition et tarifés à un prix plutôt dissuasif. Ces versions très spéciales (cf. la Chevrolet Impala SS 409 ou la Ford Galaxie XL 406), vendues quasiment sous le manteau peuvent elles aussi prétendre figurer dans la famille "préliminaire" des muscle cars en raison de leur vocation sportive affirmée.
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    De Lorean a une meilleure idée...

    Mais c'est bien la Pontiac Tempest "GTO", lancée au début de l'année 1964, qui va transformer durablement le "paysage" automobile américain. Née de l'inspiration féconde de John Zacchary De Lorean (tête dirigeante de la division Pontiac depuis le milieu des années 50), cette série aura pour vocation première de défrayer la chronique en prétendant égaler les temps d'accélération de la déjà mythique Ferrari 250 GTO (d'où sa désignation plutôt provocante...). Prétention confirmée par les premiers essais de la presse automobile qui manifestera un enthousiasme débridé à l'égard de ce "cocktail explosif" affichant 348 chevaux dans son exécution la plus puissante pour un poids à vide inférieur à 1500 kilos...

    La formule apparaît néanmoins d'une évidence biblique : John De Lorean a simplement eu l'idée lumineuse d'installer un gros V8 (en l'occurrence un 389 ci) dans la caisse relativement légère de la Tempest de catégorie "intermédiaire". A cette greffe miraculeuse s'est ajoutée une multitude d'équipements "sport" (boite manuelle avec commande au plancher, freins et suspensions renforcés, sièges séparés à l'avant façon "baquet", etc...) destinés à parfaire le comportement routier et l'agrément de conduite du modèle. Proposé initialement comme un "pack" optionnel sur les coupés et cabriolets Tempest, le label "GTO" connaîtra un succès tel qu'il incitera la direction de Pontiac à le réserver à une série distincte du reste de la gamme.
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    Il faut bien l'avouer, les performances proprement exceptionnelles de la première Pontiac GTO (les meilleurs temps réalisés font état de 6 secondes à peine pour atteindre les 100 km/h depuis l'arrêt, le cap des 160 km/h étant franchi en 14 secondes à peine...) ont beaucoup surpris, à l'époque. De fait, elles dépassent le potentiel des meilleures voitures de sport européennes du moment vendues trois voire quatre fois plus cher sur le marché américain... Mais surtout, la "GTO" (conforme en cela aux exigences initiales de John De Lorean) apparaît comme un "concept" tout à fait cohérent, sa maniabilité et ses prestations routières s'avérant en rapport avec ses insolentes performances.
    L' année 1964 peut donc être considérée comme une date-charnière, une étape décisive dans l'histoire des muscle-cars. D'autant qu'elle correspond au lancement en fanfare de la Ford Mustang qui va elle aussi provoquer un séisme de forte amplitude sur le marché américain. Pour de tout autres raisons, toutefois...
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  • La course à la puissance :

    Les premiers V8 culbutés à haute compression sont apparus dans les gammes Oldsmobile et Cadillac du millésime 1949. Ce sont ces moteurs à rendement élevé qui ont engendré une irrésistible "course à la puissance" impliquant les principaux groupes américains durant toutes les années cinquante. Jusqu'en 1951, la firme Cadillac conservera une relative avance avec son excellent V8 de 331 ci (environ 5,4 l) développant initialement 160 chevaux. Mais, cette année-là, Chrysler passe soudain en tête de liste avec son très ambitieux V8 "Firepower" à culasses hémisphériques et culbuteurs croisés développant 180 chevaux pour une cylindrée identique (331 ci, lui aussi). L'année suivante, Cadillac retrouvera toutefois sa suprématie pour une courte période en relevant la puissance de son V8 à 190 chevaux. Et ainsi de suite jusqu'à la fin des années cinquante où les meilleurs V8 du marché culmineront à plus de 350 chevaux moyennant une élévation progressive du taux de compression et un accroissement constant de la cylindrée.
     La course à la puissance La course à la puissance
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    Cette "course à la puissance" procédait à l'origine d'une nécessaire adaptation technique aux nouveaux équipements de confort introduits initialement dans les gammes "hautes" (servo-direction, boite automatique, air conditionné, etc...) et qui avaient l'inconvénient d' être de grands consommateurs d'énergie. Dans un premier temps, seules les marques de catégorie moyenne et supérieure (Chrysler et Imperial, Lincoln, Oldsmobile et Cadillac) profiteront donc de cette nouvelle génération de moteurs, la standardisation du V8 culbuté à toutes les gammes intervenant plus tardivement, à partir de 1954/55. Mais, très vite, les analystes du marché constateront que l'argument d'une puissance élevée n'était pas sans influencer les choix de la clientèle. Au point de devenir un critère discriminant flattant l'ego de l'acheteur d'une Cadillac ou d'une Lincoln. A partir de 1952, les grandes marques vont donc livrer bataille sur le terrain de la puissance pure en s'évertuant, chaque année, à dépasser le record de l'année précédente.
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    300 chevaux pour la Chrysler "300"...
    A ce jeu de la surenchère systématique, la marque Chrysler prendra un avantage décisif en franchissant la première le seuil symbolique des 300 chevaux (bruts) dès 1955 avec sa série "300" (cette désignation faisant référence à la puissance brute du moteur) conçue comme une gamme spécifique dotée de hautes performances (plus de 200 km/h revendiqués) et de caractéristiques techniques privilégiant la maniabilité et la tenue de cap à grande vitesse. Proposée à un prix élevé et produite en très petite série (1725 exemplaires diffusés la première année), cette Chrysler très spéciale est bien l'ancêtre spirituel des "muscle cars" apparus 10 ans plus tard.
     La course à la puissance
    La Chrysler 300 de 1955 sera la première voiture américaine de série à franchir les 200 km/h
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    Pendant plusieurs années, la série 300 "letter" (une lettre venant s'ajouter à la désignation initiale à partir de 1956 par référence à l'année-modèle) s'est imposée comme la référence absolue sur le marché américain, la puissance de son V8 étant progressivement portée à 375 et même 400 chevaux en option sur la 300 F de 1960, la vitesse de pointe se situant désormais au delà des 230 km/h en dépit d'un poids à vide de plus de 2 tonnes et d'un équipement de série particulièrement luxueux incluant direction assistée, boite automatique, sièges et glaces électriques, etc...

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    Fruit défendu
    D' autres modèles de cette génération méritent de figurer dans notre liste des muscle cars "préliminaires". A commencer par les De Soto Adventurer, Plymouth Fury et Dodge D500 (cette dernière désignation faisant référence à une option moteur et non une série à part entière) qui ont toutes repris la formule initiée par la Chrysler 300 en l'adaptant à leur niveau de gamme. Outre cette lignée de modèles à forte puissance développée par le groupe Chrysler, on peut également mentionner l' Hudson Hornet 1951-54, une excellente routière performante et fiable qui s'illustrera plusieurs saisons durant au championnat Nascar réservé aux voitures de série et symbolise une fin en beauté pour les 6 cylindres en ligne à soupapes latérales. On n'oubliera pas davantage les Oldsmobile 88 1949-52 et Lincoln 1952-54 dont les bons résultats dans les différentes éditions de la célèbre "Carrera Panaméricana" disputée au Mexique témoignent d'un niveau de performances élevé pour l'époque. On peut encore citer la très ambitieuse Studebaker Golden Hawk 1956-58 dont le style élancé était en rapport avec le tempérament de son V8 gavé par un compresseur.

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    Tous ces modèles atypiques ont sans nul doute contribué au développement ultérieur des "muscle cars" en stimulant l'inspiration des ingénieurs motoristes. Même si elles ne font pas partie de cette "famille", la Chevrolet Corvette et la Ford Thunderbird méritent égalent d'être mentionnées dans ce chapitre car elles ont elles aussi marqué les années 50 en y insufflant un nouvel état d'esprit tourné vers la performance. Ce sont tous ces modèles qui ont introduit le "fruit défendu" sur les "highways" américaines en imposant leur puissance tranquille et leurs irrésistibles accélérations. Une façon bien particulière de conditionner les esprits et de préparer la "voie royale" consacrant l'épanouissement des futurs "muscle cars"...

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  • Présentation Muscle cars :

    Définition de l'espèce...
    Si les premières américaines à grande puissance sont nées dans les années 50, l' histoire officielle désigne généralement sous l' appellation de "muscle car" des modèles datant pour la plupart de la décennie suivante.
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Chrysler 300 G 1961                                                                  Tableau de bord de Ford Mustang
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    L' expression "muscle car" ne fait toutefois l'objet d'aucune définition officielle. On admet le plus souvent qu'elle regroupe les versions les plus sportives proposées dans les gammes américaines de l'époque, la "famille" la plus emblématique du genre étant celle des coupés et cabriolets "intermédiaires" (séries de taille moyenne intercalées entre les "compacts" populaires et les séries "standard size" de gabarit supérieur) dotés d'un moteur de forte cylindrée prélevé dans la gamme la plus haute, d'équipements spécifiques (suspensions renforcées, boite manuelle proposée en montage standard, entre autres...) et identifiés par une dénomination ou une désignation signifiante (cf. la Pontiac "GTO"). C'est justement l'installation empirique d'un "big block" (moteur d'une cylindrée supérieure à 6 litres) dans une caisse relativement légère qui fait toute la singularité des "muscle cars", l'objectif premier étant d'obtenir un rapport poids/puissance des plus favorable (de l'ordre de 5 kg/ch en moyenne) et donc, de garantir à l'acheteur des performances hors du commun (les capacités d'accélération prenant ici le pas sur la vitesse pure). Autre particularité : hormis quelques options mécaniques conçues spécifiquement pour ces modèles, la plupart des "muscle cars" de la grande époque utilisent un maximum de composants provenant de la grande série, ce qui réduit d'autant leur prix de revient et permet donc de les commercialiser à un tarif suffisamment attractif pour attirer une clientèle majoritairement jeune.
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Pontiac Firebird                                                                                                              Buick GS 1965
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    Transgression...
    Car c'est aussi l'un de leurs traits de caractère les plus marquants : les "muscle cars" se sont épanouis à une époque où la première génération issûe du "baby-boom" parvenait tout juste à l'âge adulte. Une génération "en rupture" appelée à contester de nombreux aspects de "l' american way of life", jusque dans ses symboles les plus représentatifs : l'automobile, la famille, le statut social, etc... A bien des égards, les "muscle cars" des années 60 reflètent ce désir de transgression de l'ordre établi : exclusivement disponibles en coupé et en cabriolet, ils s'adressent le plus souvent à de jeunes couples sans enfant et leurs performances élevées incitent constamment leurs propriétaires à violer les règles communes.
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Dodge Charger 1967                                                                                                    Pontiac GTO
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    S'afficher au volant d'une Pontiac GTO apparaît comme un signe identitaire fort à la fin des années 60. Et attire logiquement l'attention des patrouilles de police, peu suspectes de bienveillance à l'égard de ces nouveaux "rebelles" qui ne respectent guère les limitations de vitesse en vigueur et se retrouvent souvent en groupe le samedi soir pour faire tomber les précédents records d'accélération sur les principales artères des centre-villes (comme Woodward Avenue à Detroit , célèbre pour avoir été longtemps le lieu d'affrontement privilégié des possesseurs de muscle cars)...

    Génération perdue
    L' apogée des "muscle-cars" se situe entre 1966 et 1971. Une courte période marquée par l'émergence de "monstres" emblématiques dotés de moteurs surpuissants. Comme la Dodge Charger R/T 426 "Hemi", la Chevrolet Chevelle SS 454 ou la Pontiac GTO "The Judge" qui peuvent rivaliser en accélérations avec la Ferrari Daytona et la Lamborghini Miura pour un prix quatre fois inférieur...

    Mais cette irrésistible escalade n'aura qu'un temps. Les primes d'assurance de plus en plus élevées et les premières normes anti-pollution (particulièrement castratrices pour les gros V8) auront progressivement raison des derniers "muscle cars" du marché. Survivront à cette hécatombe les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird, initialement rangées dans la catégorie des "pony cars" et devenues avec le temps d'authentiques "muscle cars", leur gabarit s'étant progressivement adapté aux motorisations les plus volumineuses du catalogue.
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Dodge Charger RT 1969Pontiac GTO The Judge Hardtop Coupé 1970
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    Marquée elle aussi par un accroissement significatif de ses dimensions (pour les mêmes raisons) à la fin des années 60, la Ford Mustang traversera par miracle les années 70 et 80 au prix d'une sérieuse cure d'amaigrissement et d' une profonde métamorphose. Ces trois séries légendaires (Mustang, Camaro et Firebird) ont conservé leur place au catalogue de GM et de Ford jusqu'à cette année mais leur avenir paraît bien compromis. Dans l'intervalle, les goûts de la clientèle ont beaucoup changé, il est vrai. Ce sont désormais les 4X4 et autres "pick-ups" qui ont la cote sur le marché américains. Les coupés à tendance sportive apparaissent en net déclin, ce dont témoignent les courbes des ventes.

    Que reste-t-il aujourd'hui de cette "génération perdue" ? Quelques appellations légendaires, des images fortes à peine fanées, et, fort heureusement, une multitude de clubs d'amateurs qui préservent les meilleures survivantes de l'espèce et alimentent un marché très actif suscitant souvent des cotes "hors norme". Quoiqu'on en dise, les "muscle cars" n'ont pas fini de faire rêver...
     Présentation des muscle cars américains Présentation des muscle cars américains
    Plymouth TransAm Cuda                                                                                       Chevrolet Camaro
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