• BENTLEY Mark VI

    Première Bentley d’après guerre et premier modèle de la marque fabriqué dans l’usine de Crewe, la Mark VI est lancée en mai 1946. Elle succède à la Mark V mort-née en 1939. Proches, les deux voitures se différencient toutefois par leur châssis, dont l'empattement a été réduit de dix centimètres sur la Mark VI (3,05 mètres). Les deux modèles dérivent d'ailleurs de la "4 1/4 litre" produite de 1936 à 1939 et dont ils représentent des versions modernisées : abandon de l'essieu avant rigide, puissance du moteur augmentée de 17 ch et empattement raccourci.
    BENTLEY Mark VIBENTLEY Mark VI
    © D.R.

    Projetée par Ivan Evernden, la Bentley Mark VI est de conception classique, voire conservatrice. La suspension arrière retient l’essieu rigide et les ressorts semi-elliptiques. Toutefois, les amortisseurs hydrauliques sont réglables à distance. Quant au freinage, il est encore équipé à l’arrière de tambours commandés mécaniquement.

    Si elle partage de nombreux composants avec Rolls-Royce, elle s’avère plus basse et d’encombrement inférieur par rapport à la Silver Dawn, son homologue chez Rolls-Royce. Elle est aussi plus légère de 200 kilos. Vendue moins chère également, elle s’analyse comme une voiture de luxe de gabarit moyen et représente une alternative moins onéreuse aux modèles les plus prestigieux du groupe.
    BENTLEY Mark VIBENTLEY Mark VI
    © Didier Bailleux                                                                                              © Gilles Bonnafous

    La mécanique, un six cylindres en ligne culbuté à sept paliers de 4,25 litres, est celle de la Rolls-Royce Wraith de 1938, reprise également sur la Silver Dawn. Elle a été portée à 137 ch grâce au montage de deux carburateurs SU H4 en lieu et place d’un Stromberg — 120 ch sur la Silver Dawn. Un groupe qui offre à la Bentley Mark VI une vitesse de 145 km/h.

    La boîte de vitesses possède quatre rapports bien étagés — première non synchronisée —, qui procurent des accélérations de bon niveau. Une version "Big Bore" sera produite à partir de 1951, dont le moteur, réalésé à 91,4 millimètres, sera porté à 4,5 litres et 150 ch.
    BENTLEY Mark VIBENTLEY Mark VI
    © Gilles Bonnafous

    La Bentley Mark VI est la première Bentley dotée d’une carrosserie en acier embouti. Les panneaux, réalisés par la Pressed Steel Co de Birmingham, sont montés dans les ateliers de Crewe — par crainte de la mauvaise qualité de l’acier d’après-guerre, l’épaisseur des tôles a été augmentée.

    Cette mini-révolution annonce la fin de la grande époque des carrossiers haute couture, Bentley s’affranchissant désormais de ces derniers.
    BENTLEY Mark VIBENTLEY Mark VI
    © Gilles Bonnafous

    Toutefois, vu son succès, le modèle passera entre les mains d’un grand nombre de ces carrossiers, qui continueront de fournir à Bentley environ 20% de ses caisses. Au premier rang de ceux-ci figurent Park Ward, H. J. Mulliner, Hooper, James Young, ainsi que Freestone & Webb, Abbott. Et même le Suisse Graber et le Français Franay.

    On évoquera particulièrement un coach James Young, voiture unique exposée au salon londonien d’Earl’s Court en 1948 sur le stand du carrossier. Il se singularise par son design moderne, qui en fait, sous l’influence américaine, une quasi-ponton. En cela, il diffère nettement des Rolls-Royce et Bentley de l’époque au style non ponté typiquement britannique.
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    © Gilles Bonnafous

    Construite de 1946 à 1952, la Bentley Mark VI a connu une très large diffusion pour une voiture de ce niveau. Avec 5201 exemplaires, elle apparaît même comme la plus produite des Bentley anciennes, presque autant que tous les modèles d’avant-guerre. En 1952, elle cède la place à la Type R, dotée du même moteur de 4,5 litres.

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  • AUSTIN HEALEY Sprite :

    Adorable ou affreuse selon les goûts, la Sprite « frogeye » ne passe pas inaperçue. Bourrée de charme, c’est une voiture faite pour le fun comme la présente une publicité BMC pour le marché américain, osant ce jeu de mots, "The fun-tastic Sprite"…

    Voiture naine, la Sprite — lutin en anglais — est une sportive ultra légère et agile. Son petit gabarit et la forme insolite de sa première version, à la face avant ornée des célèbres yeux de grenouille, l'assimile à une grosse voiture de manège.
    AUSTIN HEALEY SpriteAUSTIN HEALEY Sprite
    © D.R

    La genèse de la Sprite remonte au début des années cinquante. Leonard Lord souhaite renouer avec la tradition de la petite voiture de sport et donner une succession aux Austin Seven Nippy et Ulster d'avant guerre. Le bureau de design de Longbridge travaille alors sur un projet avec pour base l'Austin A30 lancée en 1951.

    C'est en 1956 que Leonard Lord évoque cette idée avec Donald Healey. La conception de la voiture sera simple et la mécanique proviendra d'une voiture de grande série. Concernant la structure, Donald Healey abandonne le châssis séparé au profit d'une coque autoportante rigide et légère (650 kilos). A l'arrière, on se contente d'un essieu rigide et d'une suspension à ressorts à lames. La Sprite puise abondamment dans la banque d'organes de la BMC. Elle emprunte son quatre cylindres à l'Austin A 35 et à la Morris Minor. La mécanique a été renforcée car, avec deux carburateurs SU, la puissance de ce 948 cm3 passe à 43 ch. L'A 35 fournit également la boîte de vitesses à quatre rapports (première non synchronisée), ainsi que la suspension avant et le pont arrière, tandis que la direction à crémaillère est issue de la Minor. Par ailleurs, pour des raisons techniques, la Sprite ne sera pas assemblée à Longbridge chez Austin mais à Abingdon chez MG.
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    Présentée à la presse lors du Grand Prix de Monaco de 1958, la Sprite est accueillie par un concert de louanges. Son prix est considéré comme un atout décisif. Du point de vue esthétique, ses formes ramassées reprennent une ancienne esquisse du dessinateur Gerry Coker. Ses grands yeux remplacent les optiques escamotables d'abord envisagées, mais abandonnés pour des raisons de coût. Autre originalité, le capot forme une pièce unique avec les ailes et son ouverture provoque le basculement de toute la partie antérieure.
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    En 1959, à l'occasion du lancement de la voiture aux Etats-Unis, une Sprite équipée d'un compresseur et dotée d'une carrosserie aérodynamique, bat quinze records mondiaux de catégorie sur le lac salé de Bonneville — dont les douze heures à la moyenne de 224 km/h.

    Cédant aux pressions de ceux qui reprochaient à la « frogeye » sa trop grande originalité, la BMC la dote en mai 1961 d'une carrosserie entièrement nouvelle. C'est la Sprite Mk II. De plus, la BMC a décidé de lui donner une sœur jumelle, la MG Midget. D'où le sobriquet de "Spridget" donné à ces voitures… La Mk II a été dessinée moitié par Healey pour l'avant, et moitié par MG en charge de la partie arrière ! Mais dans ce lifting qui la rend plus gracieuse, la Sprite perd le caractère qui faisait son originalité. Elle gagne toutefois un coffre à bagages de dimensions supérieures, mais elle perd son "couvercle" antérieur d’une seule pièce remplacé par un capot à ouverture classique avec ailes fixes. La mécanique bénéficie d’une légère augmentation de la puissance, qui passe à 47 ch à 5500 tr/mn, ce qui permet de gagner en souplesse et en vitesse (135 km/h désormais).
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    Bien que conservant la même appellation de Mk II, la Sprite connaît une évolution décisive en octobre 1962. Elle reçoit un moteur 1100 cm3, dont les 56 ch l’entraînent à 145 km/h, ainsi que des freins à disques à l'avant. L'explication de ces améliorations tient au jeu de la concurrence. Triumph vient de lancer la Spitfire et il s'agit de contrer cette rivale très réussie.
    AUSTIN HEALEY SpriteAUSTIN HEALEY Sprite
    Sprite MK II
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    Paradoxalement, un changement de dénomination intervient en mars 1964, alors que peu d'éléments justifient ce passage à la Sprite Mk III. Il faut chercher la nouveauté dans le confort amélioré et le nouvel intérieur, qui témoignent d'un certain embourgeoisement. La voiture gagne des vitres descendantes dans les portes, tandis qu’apparaissent un nouveau pare-brise et un tableau de bord plus complet.

    Avec la Mk IV lancée en octobre 1966, la Sprite entre dans la catégorie des 1300 cm3 grâce à un moteur dérivé de celui de la Morris Cooper S. Avec 65 ch, la voiture atteint la vitesse de 150 km/h, excellente compte tenu de sa taille. Ainsi gréée, la Sprite connaît sa période de maturité, d'autant qu'elle se voit doter d'une capote fixe qui en fait un cabriolet.
    AUSTIN HEALEY SpriteAUSTIN HEALEY Sprite
    Sprite MK IV
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    Dans la grande réorganisation et rationalisation que connaît la BMC, devenue BLMC, la Sprite fait, hélas, partie de la charrette des suppressions de "postes"… Elle passera même les six derniers mois de son existence sous le seul vocable d'Austin. Elle sera finalement retirée en juin 1971 au profit de la Midget Mk III, qui poursuivra seule sa carrière jusqu'en 1974.
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    Moteur de la Sprite MK IV
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    A l'instar de toutes les sportives anglaises, le marché américain a revêtu pour la Spitfire un caractère déterminant. D'où les efforts déployés pour briller aux 12 Heures de Sebring et qui aboutiront à cinq victoires de classe consécutives de 1964 à 1968. Les prototypes Sprite se sont illustrés dans de nombreuses compétitions, remportant notamment leur classe aux 24 Heures du Mans en 1965 et aux 24 heures de Daytona l'année suivante.

    Petite sportive destinée aux jeunes et proposée à un prix très abordable, la Sprite fut à son époque la moins chère des voitures de sport. Vendue 10 000 francs en France en 1960, son tarif était à peine supérieur à celui de la Floride. Sa principale concurrente aura été la Triumph Spitfire, à la puissance et à la vitesse à peu près équivalentes, mais sensiblement plus chère.
    AUSTIN HEALEY Sprite
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  • Histoire de la genèse :

    La Mustang, née en 1964, fait encore rêver quarante années après sa présentation. Pour preuve, Ford, après avoir dévoilé deux concept cars à Detroit en janvier 2003, en construit désormais une évocation très réussie en série.

    La Mustang, c’est l’Amérique qui fait rêver. Celle de Kennedy, du rock’n’roll, celle d’Elvis, de Hollywood, celle qui se libère de ses vieux démons, qui assassine Martin Luther King mais finit par renoncer à la ségrégation. Le modèle de série est apparu en avril 1964, quelques mois seulement après l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy qui fut lui-même incidemment à l’origine de la Mustang. En effet, en choisissant Robert McNamara, président du groupe Ford, comme secrétaire d’état à la défense en décembre 1960, il provoqua un jeu de chaises musicales au directoire de la FoMoCo, la Ford Motor Company, dont Lee Iacocca, un des seconds de McNamara, sortit vainqueur en prenant le poste de Directeur Général de Ford avec le titre de Vice-Président.
     La genèse du mythe Mustang

    Lee Iacocca était tout le contraire de McNamara. Né en 1924 de parents immigrés italiens alors que McNamara, né en 1917, était d’ascendance irlandaise, Iacocca, s’il partageait les points de vue de son aîné sur la rentabilité, avait le tempérament plus latin et plus fantaisiste. McNamara était à l’origine de la Falcon, une petite Ford (selon les standards américains) populaire et bon marché, mais sans panache. C’est également lui qui avait dénaturé la jolie Thunderbird dévoilée en 1955 et en avait fait un gros coupé quatre places baroque pour l’Américain moyen. Les deux modèles avaient connu un succès commercial indéniable qui justifiait leur existence mais ils n’étaient ni l’un ni l’autre du goût de Iacocca. Une fois débarrassé de McNamara, Iacocca s’empressa de proposer sa propre version d’une Ford populaire. En véritable visionnaire, il avait pressenti l’arrivée sur le marché de la génération d’après guerre, le fameux « baby boom », et s’était dit que les adolescents qui se tenaient encore sagement sur la banquette arrière de la Falcon ne se contenteraient pas d’une voiture aussi fade lorsqu’ils auraient l’âge d’en prendre le volant. Il leur fallait quelque chose de plus « sexy ». Tous ces adolescents sans descendance pour l’instant n’auraient pas besoin d’une berline quatre portes quatre places mais d’une voiture de célibataire à deux portes, avec éventuellement deux places d’appoint pour les copains.
     La genèse du mythe Mustang
    Don Frey et Lee Iacocca aux côtés d'une Ford Falcon de 1960 et de la Mustang de 1965
    © Ford

     La genèse du mythe Mustang
    Prototype Mustang 1 à moteur central 1962.

    Parallèlement, Iacocca proposait de redresser l’image de Ford et suggérait le retour au sport automobile qui paraissait le moyen le plus approprié pour glaner rapidement une image flatteuse auprès du jeune public. Les deux axes convergents, une voiture sexy pour la nouvelle génération et une image sportive, étaient complémentaires. Le projet de Iacocca, baptisé Total Performance, fut avalisé par la direction. Une Falcon fut aussitôt envoyée en Europe participer au rallye de Monte-Carlo, tandis qu’un concept car sportif découvert, à deux places et à moteur central était mis en chantier. Une vraie déclaration de guerre qui allait déboucher sur la GT 40 pour le sport et sur la Mustang pour la série. Pour ce qui concerne la remplaçante de la Falcon, la direction avait en revanche fixé quelques contraintes, un budget limité et un délai de 18 mois pour mettre au point le modèle de série. Le prototype Mustang 1 à moteur central fut réalisé en 100 jours, sous la direction de Gene Bordinat, responsable du style Ford et de Roy Lunn, l’un des directeurs techniques, et dévoilé sur le circuit de Watkins Glen en octobre 1962 avec le pilote Dan Gurney à son volant. Inutile de dire qu’il n’avait rien à voir avec la Mustang définitive. Pendant ce temps, la Mustang de série progressait. Tout fantaisiste que fût Iacocca, il n’envisageait pas un instant de proposer un moteur central et seulement deux places pour la voiture de série.
     La genèse du mythe Mustang La genèse du mythe Mustang
    L'équipe de designers, 1962
    © D.R

     La genèse du mythe Mustang
    Mustang II prototype 1963.
    © D.R


    Un second prototype, la Mustang II, plus proche de la version définitive, fut présenté à l’automne 1963. Le style de la version définitive était déjà figé. Ce concept ne devait servir qu’à attiser l’intérêt des teen-agers et à les familiariser avec la voiture de série en leur faisant oublier la Mustang I à moteur central, à cent lieues de leurs préoccupations. Comme le modèle de série, le prototype Mustang II jouait sur la corde sensible de l’Amérique motorisée, un long capot avec une calandre agressive, des hanches suggestives et un gabarit plus aux normes d’outre-Atlantique. Contrairement à Chevrolet dont la Corvette commençait enfin à connaître un certain succès commercial, Ford proposait une vraie voiture, en bon acier et pas en plastique, utilisable en famille - la Corvette n’avait que deux places - et plus impressionnante dans ses dimensions extérieures. Son capot laissait suffisamment de place pour imaginer un big block même si la grande majorité des Mustang de série eut plus prosaïquement recours au 6 cylindres. Mais plus important peut-être, la Mustang n’était pas un dérivé d’une berline quelconque, elle n’existait qu’en tant que coupé ou cabriolet Mustang. Il n’y avait pas de Mustang 4 portes. Plus fort, dans sa version de base, elle valait 2368 $, à peine plus cher que le coupé Falcon Futura affiché à 2315 $ !

    Qu’importait l’ivresse de la vitesse et les performances sur des highways limitées à 60 miles ? L’important n’était-il pas d’avoir une sportive à l’allure méchante pour un prix défiant toute concurrence, surtout étrangère ? La Mustang en donnait pour son argent à toute une génération avide de liberté et de bonheur.
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    © Ford

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  • ASTON MARTIN Lagonda :

    Le premier prototype de l’Aston Martin Lagonda date de 1969 (MP230). Il est l’œuvre de William Towns, auteur de la DBS, qui a dessiné en même temps deux versions de la même voiture : le coupé DBS et la berline Lagonda à l’empattement allongé. La voiture, qui est motorisée par un V8 de cinq litres, une version prototype du futur 5,3 litres, ne connaîtra pas de suite immédiate. Elle sera utilisée à titre personnel par David Brown.

    En effet, la Lagonda ne sera commercialisée que cinq ans plus tard. Traditionnellement déficitaire, Aston Martin connaît au début des années 70 des problèmes financiers aigus. En 1972, David Brown cède la marque à la Company Developments Ltd. Ce n’est qu’au salon londonien d’Earls Court de 1974 que la voiture sera exposée, où elle arbore une calandre décorée (si l’on ose dire car l’effet n’est guère heureux) d’un fer à cheval inversé.
    ASTON MARTIN LagondaASTON MARTIN Lagonda
    Le premier prototype MP230Aston Martin Lagonda Série 1
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    Hélas, la période — crise pétrolière et difficultés économiques — n’est guère favorable au lancement d’une super berline capable de rouler à 250 km/h et proposée au prix très élevé de 14.000 £. Sept voitures seulement seront construites.

    Connaissant à son tour des difficultés, la Company Developments Ltd. est placée sous administration judiciaire. Un consortium reprend la firme en 1975 et la production, un temps interrompue, va redémarrer. Le premier modèle lancé par les nouveaux propriétaires est la nouvelle et spectaculaire Lagonda.

    L'Aston Martin Lagonda série 2 apparaît en octobre 1976. Esthétiquement, elle a été totalement renouvelée. Egalement œuvre de William Towns, la voiture revendique le style caractéristique des années 70, le "edge design" anguleux à souhait. Les phares rétractables autorisent le dessin de la face avant en lame de couteau.
    ASTON MARTIN Lagonda
    Aston Martin Lagonda Série 2
    © D.R.

    Motorisée par le V8 de 5,3 litres, qui développe 305 ch, la voiture roule à 250 km/h. Mais la production ne démarrera pas avant 1978, le temps de fiabiliser les nombreux équipements électroniques dont l'Aston Martin Lagonda est équipée (les sièges à mémoire notamment). Hors de prix (50.000 £ dans les années 80), cette somptueuse berline s’attire la clientèle du Moyen-Orient, dont les princes d’Arabie Saoudite. De l’ordre de 460 exemplaires en seront construits jusqu’en 1985.

    Parallèlement au coupé AM V8 et à la Volante, la Lagonda (série 3) bénéficie en 1985 du V8 à injection électronique séquentielle Weber-Marelli (moteur type V585). Soumise aux normes antipollution, la voiture s’avère moins gourmande et plus "propre", tandis que la puissance reste identique. Esthétiquement, elle s’avère pratiquement inchangée.
    ASTON MARTIN LagondaASTON MARTIN Lagonda
    Aston Martin Lagonda Série 2
    © D.R.

    Afin de donner une nouvelle jeunesse à un modèle apparu plus de dix ans auparavant, l'Aston Martin Lagonda (série 4) s’offre un face lift en 1987. Le "edge design" étant passé de mode, les lignes sont quelque peu adoucies tout en demeurant très géométriques. Elles sont surtout alourdies, à l’image de la poupe, ainsi que de la face avant rendue massive par l’adjonction d’un spoiler. Quant aux projecteurs rétractables, ils disparaissent au profit de deux batteries de trois phares.

    Construite à raison d’une voiture par semaine, l'Aston Martin Lagonda poursuivra sa carrière jusqu’en 1990. Au total, 645 exemplaires en auront été fabriqués sur une période douze ans de production, un niveau respectable pour un véhicule aussi exceptionnel.
    ASTON MARTIN Lagonda
    Aston Martin Lagonda Série 4
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  • Alpha roméo 8B 2900B :
    Légèreté, sportivité, recherche aérodynamique, ligne somptueuse, voilà bien un parfait raccourci de la Carrosserie Touring. Cette synthèse, une voiture l’incarne magistralement, l’Alfa Romeo 8C 2900 B. Formidable cocktail d’élégance et d’efficacité né de l’association de Touring et d’Alfa Romeo, ce chef-d’œuvre présenté au salon de Milan 1937 exprime l’âge d’or des deux grandes maisons.

    ALFA ROMEO 8C 2900 BALFA ROMEO 8C 2900 B
    Baptisée « la plus rapide et la plus belle voiture de sport du monde », la 8C 2900 B campe sur l’Olympe automobile. Sa ligne illustre la recherche constante de formes de plus en plus aérodynamiques, qui, à fin des années trente, tend à intégrer les ailes dans une forme unifiée. Cette intégration est initiée par les ailes arrière de la 8C 2900 B.

    Raffinement typique de la signature Touring, on notera que les courroies destinées à tenir le capot sont encastrées sur celui-ci. La voiture conserve encore un pare-brise en deux parties. Car si le premier pare-brise courbe apparaît sur des dessins de 1937 réalisés pour une berlinette Fiat 1500 Superleggera, il demeure irréalisable à cette époque. Il faudra attendre l’après-guerre pour le voir monté par Touring.
    ALFA ROMEO 8C 2900 B
    Apogée du design des années trente, l’Alfa Romeo 8C 2900 B constitue également un sommet technique avec une mécanique dérivée de la P3 de 1934. Le huit cylindres en alliage léger à deux arbres à cames en tête de 2905 cm3 développe 180 ch à 5200 tr/mn. Equipé de deux carburateurs Weber, il est suralimenté par deux compresseurs. Quant à la boîte de vitesses à quatre rapports, elle fait corps avec le pont arrière. La suspension et le système de freinage sont également empruntés aux monoplaces de course.
    ALFA ROMEO 8C 2900 BALFA ROMEO 8C 2900 B
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    Son prix astronomique (le double de celui d’une 6C 2300 B) réserve la 8C 2900 B aux grandes fortunes de ce monde. Elle sera donc construite au compte-gouttes entre 1937 et 1939, trente exemplaires au total : vingt exemplaires sur châssis court et dix sur empattement long. Trois carrosseries sont réalisées par Touring : spider (châssis court), cabriolet quatre places (châssis long) et la berlinette, majestueuse sculpture de près de cinq mètres de long. Pinin Farina habillera également quelques spiders et cabriolets quatre places.

    En 1942, Touring réalise une singulière version de la 8C 2900 B, commandée par le roi de Roumanie. Il s’agit d’une vraie quatre places au pavillon rehaussé, ce qui est plutôt étonnant pour un châssis de course ! Une innovation fait de cette voiture une sorte de concept car : les ailes avant sont à demi intégrées aux flancs, une première chez Touring. Il faudra attendre 1946 pour que ce trait stylistique soit généralisé.
    ALFA ROMEO 8C 2900 B
    8C 2900 B commandée par le roi de Roumanie.
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    ALFA ROMEO 8C 2900 BALFA ROMEO 8C 2900 B
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    Terminée au printemps 1938 et construite sur le châssis court (tout est relatif) de 2,80 mètres d’empattement, la version compétition de la 8C 2900 B reçoit une carrosserie profilée selon la forme « J » de l’aérodynamicien hongrois Paul Jaray. Cette dernière vaudra à la voiture une vitesse élevée en ligne droite (220 km/h), qui sera pour beaucoup dans sa supériorité sur ses rivales. Son moteur de 2926 cm3 développe 220 ch à 5500 tr/mn.

    La 8C 2900 B s’illustre d’abord en version spider aux Mille Milles de 1938. Elle y rafle les trois premières places, les vainqueurs étant Biondetti et Boninsegni. Préparée spécialement pour les 24 Heures du Mans, la berlinette aérodynamique pilotée par l’équipage Biondetti-Sommer domine toute la course avant d’être accablée par le sort (éclatement d’un pneu suivi d’une rupture de soupape). Elle se rattrapera en remportant les 24 Heures de Spa.
    ALFA ROMEO 8C 2900 BALFA ROMEO 8C 2900 B
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