• OLDSMOBILE Starfire :

    En pleine période de prospérité, la division Oldsmobile de la General Motors fête au mois de mai 1953 la sortie d'usine de sa quatre millionième voiture. Un bonheur n'arrivant jamais seul, elle présente la même année son premier show car, la Starfire. Contemporaine de la Cadillac Eldorado, la Starfire fait sa première apparition au Motorama de New York, en même temps que la Buick Wildcat, les Cadillac Le Mans et Orleans et la Pontiac Parisienne.

    La Starfire propose un concept assez nouveau, celui du cabriolet familial sportif (à l'américaine), c'est-à-dire équipé d'une mécanique puissante. Un genre appelé à un très grand succès outre-Atlantique, comme le prouveront notamment les versions de la Ford Thunderbird postérieures à 1958 ou la Studebaker Gran Turismo Hawk de 1962.
    OLDSMOBILE StarfireOLDSMOBILE Starfire
    © D.R

    Tirant son nom du chasseur Lockheed F-94 B Starfire (toujours le thème récurrent de l'aviation), qui équipera l'armée de l'air américaine, cet imposant cabriolet offre au regard ses lignes majestueuses et équilibrées. Surtout, il se distingue par sa silhouette longue et basse, dont la hauteur ne dépasse pas 1,38 mètre.

    Tout comme la Chevrolet Corvette, également apparue en 1953, décidément année bénie de l'automobile américaine (surtout pour la General Motors), la Starfire bénéficie d'une carrosserie en matière plastique renforcée de fibre de verre. Cette technique connaîtra le feu de la production en série avec la Corvette, avant d'être utilisée par Raymond Loewy sur la Studebaker Avanti. Très représentative de l'époque, la livrée vert turquoise de la Starfire se marie avec une sellerie en cuir de même ton rehaussée de blanc.

    Du point de vue stylistique, la voiture affiche plusieurs traits originaux, qui préfigurent le design des Oldsmobile des années cinquante. En 1954, le sacro-saint pare-brise panoramique, dont la Starfire est équipée, apparaîtra sur les modèles 88. Encore faut-il signaler que dès 1953, un modèle de série limitée, la 98 Fiesta, reçoit ce gimmick cher à Harley Earl, qui l'avait inauguré deux ans plus tôt sur la Buick Le Sabre. Construite à 458 exemplaires, l'Oldsmobile Fiesta est ainsi la première voiture américaine commercialisée avec un pare-brise panoramique.
    Autres nouveautés, la moulure chromée en forme de club de hockey (héritière du passé Oldsmobile mais redessinée), qui orne les flancs arrière, ainsi que les enjoliveurs ornés d'une roue à trois branches seront repris sur les modèles de série.

    La face avant est barrée par une immense calandre grillagée en forme de gueule de poisson. Bien que soulignée par des chromes surabondants, sa belle forme dépouillée lui vaudra de décorer la proue des modèles Oldsmobile de 1956 (avec une ligne moins pure et un pilier central) et de 1957 (dans une variante remaniée).
    OLDSMOBILE StarfireOLDSMOBILE Starfire
    © D.R

    Sur la planche de bord symétrique, le haut-parleur de l'autoradio et le tachymètre, qui se répondent, entourent cinq cadrans circulaires.

    Réputé pour ses moteurs puissants, Oldsmobile a doté la Starfire d'une mécanique qui impose le respect, un V8 Rocket expérimental de 200 ch doté d'un taux de compression de 9 à 1 (des valeurs de pointe pour l'époque). Toujours sur le plan technique, la voiture reçoit une direction assistée, ainsi qu'un servofrein. Des antennes radios télescopiques prennent place sur les ailes arrière.

    Le public réservera un accueil enthousiaste à la Starfire et il encouragera la firme de Lansing à réaliser de nouveaux dream cars au cours de la décennie cinquante. L'appellation Starfire sera portée par les cabriolets Oldsmobile haut de gamme dès l'année suivante. Elle demeurera au catalogue jusque dans les années soixante avec d'autres modèles, notamment un coupé sportif.

    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Bisou

    1 commentaire
  • Carroll SHELBY :

    Mécanicien de grand talent, pilote de course, éleveur de poulets et dresseur de cobras, Carroll Shelby a été tout cela à la fois. Il naît en 1923 dans un Landerneau du Texas, où son père est fermier. Avant de devenir le sorcier de Ford et d'être à Dearborn ce que Abarth fut à Fiat et Gordini à Renault, Carroll Shelby exerce divers métiers. Il est chauffeur de poids lourds, travaille sur les puits de pétrole et fait l'élevage des gallinacés avant de devenir pilote de l'US Air Force !

    Mais à l'image de Siegfried, ce farouche Texan, grand gaillard au verbe haut et au caractère sans complexe, a une faiblesse. Il souffre d'une grave maladie de cœur, qui l'a obligé, étant enfant, à rester alité plusieurs années durant. Une immobilité qui a sans doute alimenté des rêves de vitesse…
     Carroll Shelby, sa vie, son œuvre Carroll Shelby, sa vie, son œuvre
    Carroll Shelby
    © D.R

    Après s'être frotté plusieurs années à la conduite sportive, Carroll Shelby prend part à 29 ans à sa première épreuve (locale) sur une MG TC. Qu'il gagne. Dès lors, son ascension sera fantastique. En 1954, il rencontre en Argentine John Wyer, qui dirige l'écurie de course d'Aston Martin. Wyer lui propose un volant. Carroll Shelby sera ainsi l'un des premiers Américains à venir courir en Europe après la guerre. D'autres suivront, à l'instar de Phil Hill, Dan Gurney, Masten Gregory et Richie Ginther. Il faut dire qu'à cette époque, Aston Martin, Ferrari et Maserati cherchent à engager un Américain dans leurs équipes pour des raisons promotionnelles, l'essentiel de leur marché se trouvant outre-Atlantique.

     Carroll Shelby, sa vie, son œuvre Carroll Shelby, sa vie, son œuvre

    Cobra
    © D.R

    On connaît la suite, et la victoire aux 24 Heures du Mans de 1959 sur l'Aston Martin DBR 1, dont il partage le volant avec Roy Salvadori. Carroll Shelby court également sur Maserati, Scarab, et occasionnellement sur Ferrari et Porsche. Il aime raconter comment, en 1957, Enzo Ferrari lui a proposé un contrat pour piloter ses voitures Sport au salaire de 70 $ par mois. Il rejettera vivement l'offre, la jugeant trop mal rétribuée ! Du reste, il ne mâche pas ses mots sur le comportement du Commendatore à l'égard de ses pilotes.
     Carroll Shelby, sa vie, son œuvre Carroll Shelby, sa vie, son œuvre
    © D.R

    En 1960, Carroll Shelby remporte aux Etats-Unis le championnat USAC des circuits routiers au volant d'une Scarab engagée par le brasseur Harry Heuer, qui l'avait rachetée à son constructeur Lance Reventlow, ainsi que sur une Maserati Birdcage et une voiture américaine spéciale (Old Yaller). Mais ce sera sa dernière saison de compétition. En effet, l'état de son cœur s'avère incompatible avec la poursuite d'une activité aussi dangereuse. De toute manière, il a en tête l'idée de construire sa propre voiture

    .Dès la fin de 1961, Carroll Shelby travaille sur le projet Cobra. L'année suivante, il fonde son entreprise, Shelby American. Il est alors aidé financièrement par Lee Iacocca, directeur des ventes chez Ford, et par Goodyear, qui lui prêtent assez d'argent pour démarrer. Il veut construire le plus rapide et le moins cher des bolides à gros moteur. Son objectif est de réaliser, dans un premier temps, une voiture capable de battre les Corvette Gran Sport dans les courses américaines, puis de vaincre Ferrari dans les épreuves du Championnat du monde des constructeurs. Trois ans de développement s'avéreront nécessaires. Mais en 1964, les Cobra s'imposent dans la seconde partie du Championnat et l'année suivante, Carroll Shelby réalise son rêve. La Cobra Daytona est sacrée championne du monde des constructeurs devant la GTO. Le Texan a gagné le défi qu'il avait lancé à Ferrari, il a brisé le monopole de Maranello.

     Carroll Shelby, sa vie, son œuvre Carroll Shelby, sa vie, son œuvre

    © D.R

    La Cobra Daytona sera sacrifiée au programme Ford, car Carroll Shelby est appelé par le constructeur, après la débâcle de 1965 au Mans, à participer avec un budget illimité à la préparation de la Ford Mk 2. La réussite sera totale avec les trois marches du podium sarthois en 1966 et la victoire de l'équipage Gurney-Foyt l'année suivante (Ford Mk IV).
     Carroll Shelby, sa vie, son œuvre Carroll Shelby, sa vie, son œuvre
    © D.R

    Carroll Shelby est aussi l'auteur des célèbres Mustang Shelby, sans oublier la Sunbeam Tiger V8. S'agissant des Mustang 350 GT et 500 GT, il s'agit, contrairement à la Cobra, d'une commande de Ford destinée à contrer la Corvette dans le championnat américain SCCA (Sports Car Club of America), où la Mustang de série même la mieux lotie en options n'est pas de taille face à la voiture de la General Motors.
     Carroll Shelby, sa vie, son œuvre Carroll Shelby, sa vie, son œuvre
    Mustang Shelby GT 500, 1970                                                          Mustang Shelby 350 GT Hertz
    © D.R.

    En ce milieu des années soixante, Carroll Shelby est un homme très occupé. Il a fondé en 1966 " All American Racers " avec Dan Gurney, avec qui il prépare des monoplaces pour Indianapolis, il travaille au programme Ford et produit les Mustang Shelby. Mais il est rattrapé par ses ennuis de santé. L'homme, qui a toujours su prendre des décisions tranchées, décide d'arrêter la compétition en 1967. Il quitte tout et part en Afrique, où il séjournera dix ans !

    Il reviendra aux Etats-Unis en 1978 quand son ami Lee Iacocca, passé chez Chrysler, lui proposera de construire une nouvelle Cobra, la Dodge Viper. Avec François Castaing, ingénieur en chef Chrysler, Tom Gale, le designer, et Iacocca lui-même, il sera impliqué dans l'étude de la Viper. Mais cette collaboration sera interrompue par l'aggravation de sa maladie et la nécessité d'une transplantation cardiaque (tout à fait réussie). Conscient de la dette qui est la sienne à l'égard de la médecine, il s'investira dans la fondation qu'il créera pour aider les enfants malades à recevoir un nouveau cœur.

    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Cool

    votre commentaire
  • NSU Wankel Spider :

    Le Spider NSU est la première automobile à avoir été commercialisée avec un moteur rotatif. Due à Felix Wankel, cette technique cumule les avantages : grande puissance spécifique, bon équilibre, fonctionnement régulier, silence, encombrement réduit et poids limité. Du moins sur le papier.
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
    © D.R.

    Dépourvu de diplômes universitaires, Felix Wankel est un ingénieur anti-conformiste qui a acquis son savoir faire par l’expérience. Inventeur intuitif, il a tracé son sillon dans la recherche sur les soupapes et systèmes rotatifs. En 1954, il réalise qu’un rotor triangulaire tournant dans une chambre cylindrique peut constituer la base d’un moteur à quatre temps. La puissance est alors transmise par l’intermédiaire d’un rotor extérieur.

    Felix Wankel convainc NSU de s’associer à son projet. De 1954 à 1957, les nouveaux partenaires développent le prototype expérimental DKM 54, lequel est testé pour la première fois le 1er février 1957 sur un banc NSU. C’est une réussite. Avec une cylindrée de 125 cm3, on parvient à sortir 29 ch DIN à 17 000 tr/mn d’un moteur dont le diamètre est limité à 26 centimètres ! Quatre DKM 54 sont alors construits. Ce seront les seuls.
    NSU Wankel Spider
    © D.R.

    Pour NSU, le moteur DKM paraît beaucoup trop complexe pour supporter la production en série. La firme l’abandonne en 1957 et concentre ses recherches sur un système planétaire, le type KKM. Dans ce nouveau dispositif, le rotor extérieur demeure stationnaire, tandis que le rotor intérieur tourne sur un arbre excentré. Le changement par rapport à la technique initiale de Felix Wankel est considérable car les très hauts régimes de rotation ne sont désormais plus possibles.
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
    © D.R.

    En 1960, un KKM 250 expérimental est monté dans la caisse d’une Prinz modifiée pour des essais routiers. Sa puissance ressortit à 30 ch DIN à 5000 tr/mn (seulement). Le KKM 500 (500 cm3) constitue l’étape suivante. En 1963, NSU décide de commercialiser un modèle équipé du KKM 500 devenu opérationnel sous le type 502.

    Dévoilée au salon de Francfort 1963, cette voiture révolutionnaire est le « Spider », un très élégant cabriolet extrapolé du superbe coupé Prinz dessiné par Bertone. Implanté en porte-à-faux arrière, le moteur prend place sous le coffre à bagages vu son faible encombrement — le radiateur d’eau est installé à l’avant. Alimenté par un carburateur Solex, il développe 50 ch à 6000 tr/mn, qui propulsent le petit Spider Wankel (3,58 mètres et 700 kilos) à plus de 150 km/h. La boîte de vitesses manuelle possède quatre rapports, tous synchronisés. Quant aux freins, ils reçoivent des disques à l’avant.
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
    © D.R.

    Produit à partir du mois de septembre 1964, le Spider souffre de problèmes de fiabilité et d’une consommation excessive, talon d’Achille du moteur rotatif. Il aura une carrière discrète malgré quelques prestigieuses opérations promotionnelles. Ainsi, quatre Spider sont présentés dans le cadre du Grand Prix de Monaco 1965, où ils font un tour de démonstration sur le célèbre circuit. La construction sera arrêtée en juillet 1967 après une production de 2375 exemplaires, très inférieure aux prévisions. Il restera au catalogue jusqu’en juillet 1968.
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
    Spider présentés lors du Grand Prix de Monaco, 1965
    © D.R.

    Au salon de Francfort 1965, NSU a dévoilé un Wankel doté de deux chambres de 500 cm3, en fait deux moteurs de Spider accouplées. Cette mécanique a été présentée en prévision d’une future berline haut de gamme. Ce sera la RO 80 lancée deux ans plus tard.

    NSU conclura neuf accords de licence avec des constructeurs automobiles et de motos, dont Mercedes, Mazda et Citroën. Une société d’études commune sera créée avec le Quai de Javel — la Comotor, installée au Luxembourg. Différents modèles plus ou moins expérimentaux verront le jour : Mercedes C 111, Citroën M35 et GS Birotor. En 1991, Mazda réussira l’exploit de remporter les 24 Heures du Mans avec un prototype à moteur rotatif. La firme japonaise demeure aujourd’hui la seule à commercialiser une voiture ainsi motorisée avec sa superbe RX-8. Entre temps, les problèmes de fiabilité et la consommation excessive ont été résolus…
    NSU Wankel SpiderNSU Wankel Spider
    © D.R.

    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Embarassé

    votre commentaire
  • MG A :

    Au début des années cinquante, John Thornley, directeur de MG, et Syd Enever, ingénieur en chef, souhaitent lancer une nouvelle voiture de sport afin de renforcer les positions de la marque sur le marché américain. Ils réalisent pour George Phillips, photographe et cofondateur de la revue Autocar, une TD à carrosserie aérodynamique (EX 172), qui est engagée aux 24 Heures du Mans de 1951. Si la prestation sur le circuit de la Sarthe ne se révèle pas un succès, cette voiture apparaît comme l’inspiratrice de la future MGA.
    MG AMG A
    MGA 1955
    © D.R

    Toujours motorisé par le 1250 cm3 de la TD, un prototype ayant cette voiture pour base est développé (EX 175). Syd Enever corrige certains défauts de l’EX 172 et dessine un nouveau châssis. Deux exemplaires sont construits, dont l’un présente des lignes qui, pratiquement sans changement, seront reprises sur la MGA. Mais, suite à la fusion d’Austin et du groupe Nuffield en 1952, qui débouche sur la création de la British Motor Corporation, l’EX 172 est écartée par Leonard Lord. La raison du refus de lancer la voiture en production s’explique (sinon se justifie) par le souci de ne pas nuire à l’Austin Healey 100 qui débute sa carrière.

    En 1955, trois prototypes reprenant la carrosserie de l’EX 172, mais réalisée en aluminium, sont engagés aux 24 Heures du Mans (EX 182). Finalement, la MGA de série est présentée au salon de Francfort de 1955. Malgré son déficit de puissance par rapport à la Triumph TR2 et à l’Austin Healey 100, la MGA rencontre de suite le succès et 13000 voitures seront vendues la première année.

    MG A

    Pourquoi cette appellation de MGA ? Tout simplement parce qu’avec la berline Magnette ZA lancée en 1953, MG a épuisé les ressources de l’alphabet. De plus, elle est le juste symbole du profond renouvellement apporté par la voiture dans la lignée des MG sportives.

    Pour autant, la MGA apparaît comme un vrai roadster anglais, dépourvu de vitres descendantes et de poignées de portes. Elle sera le dernier de la firme d’Abington, la MGB s’analysant comme un cabriolet. Sa ligne racée et d’une grande pureté en fait l’archétype du petit roadster élégant au design modernisé. Et aussi l’une des plus belles MG jamais produites.
    MG AMG A

    La MGA est motorisée par le BMC série B déjà monté sur la TF 1500. Il s’agit d’un quatre cylindres en fonte à soupapes en tête de 1,5 litre, qui, alimenté par deux carburateurs SU, développe 68 ch (155 km/h). Un an après le lancement de la voiture, le moteur est porté à 72 ch, premier pas vers une augmentation de la puissance qui se fera par étapes.

    L’année 1956 voit également le lancement du coupé MGA, à l’équipement moins rustique puisqu’il est naturellement doté de vitres descendantes et de poignées de portes. Si l’ensemble est élégant, la ligne ne paraît pas aussi homogène que celle du roadster. Notons que la lunette arrière est empruntée à l’Austin A 55 Cambridge. Les performances sont équivalentes à celles du modèle découvert, le supplément de poids étant compensé par une meilleure aérodynamique.
    MG AMG A
    MGA coupé 1956

    Lancée en 1958, la MGA Twin Cam va constituer un grave échec pour MG. Conçu à l’origine par Gerald Palmer, un ingénieur du groupe Nuffield, son moteur réalésé à 75,4 millimètres (1588 cm3) reçoit une culasse à double arbre à cames en tête. Avec 108 ch, la voiture atteint 183 km/h. Quatre freins à disque Dunlop sont montés sur des roues en acier à blocage central. La voiture sera abandonnée en 1960 en raison de son manque de fiabilité. Une faiblesse liée à des problèmes de piston non réglés par les ingénieurs de Morris après le départ de Palmer pour Vauxhall. Les carrosseries restantes seront écoulées avec des moteurs standard sous l’appellation MGA De Luxe (395 unités).

    En 1959, la MGA reçoit le moteur de 1588 cm3 réalésé dans une définition à arbre à cames central. La puissance passe à 80 ch à 5600 tr/mn et la vitesse à 162 km/h. Le freinage est renforcé par des disques Lockheed à l’avant. Quelques modifications cosmétiques (dont les feux arrière modifiés) accompagnent cette évolution technique.
    MG AMG A
    MGA Twincam Roadster, 1958MGA Twincam coupé, 1959
    © D.R

    La montée en puissance se poursuit deux ans plus tard avec l’apparition de la MGA Mk II, caractérisée par son nouveau moteur de 1662 cm3. Si la course reste inchangée à 89 millimètres, le bloc est nouveau. Les chambres de combustion ont été redessinées et dotées de pistons plats. Malgré l’augmentation de la puissance (90 ch), les performances de la voiture restent stables et la vitesse de pointe s’avère pratiquement identique. La Mk II est reconnaissable à sa nouvelle grille de calandre dont les fanons sont situés en retrait, ainsi qu’à ses feux arrière horizontaux.

    Etudié depuis plusieurs années, le remplacement de la MGA est hâté par l’apparition de nouveaux concurrents comme la Sunbeam Alpine. Et le grave échec de la Twin Cam n’a fait que renforcer cette décision. En 1962, après sept ans de succès et une production supérieure à 100 000 exemplaires, la MGA est retirée pour faire place à la MGB.
    MG AMG A

    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Sourire

    votre commentaire
  • MERCEDES Racing Car Transporter :

    Genèse

    En 1952, la Mercedes 300 SL brille par ses succès en compétition. Sur les cinq courses où le véhicule est engagé, elle en remporte quatre, dont une première place aux 24 Heures du Mans et une seconde place aux Milles Miglia. Après ces victoires, Mercedes-Benz décide son retour dans les compétitions de Grand Prix dans les deux ans à venir (équivalant aujourd'hui à la Formule 1). Parallèlement à la construction de ces nouvelles voitures, il était essentiel d'équiper le team d'un véhicule atelier pour le service et les réparations au bord de la piste, mais aussi d'un véhicule capable de transporter ces superbes voitures de courses.
    MERCEDES Racing Car TransporterMERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    Alfred Neubauer, le très charismatique patron du service course de Mercedes-Benz ne pouvait pas imaginer autre chose qu'un véhicule rapide. Déjà, en 1924 il avait dessiné un transporteur équipé d'un 8 cylindres en ligne pour Daimler-Motoren-Gesellschaft. L'idée d'un transporteur capable de véhiculer les flèches d'argent ou la nouvelle SLR fut présentée à Hägel qui avait en charge le département prototype de Mercedes. Neubauer lui donna l'instruction suivante : " Faites quelque chose de bien ! "

    La demande précisait clairement : " doit être rapide, très rapide même chargée d'une voiture de Grand Prix ou d'une SLR "!
    L'ingénieur Hennige suggéra d'associer le châssis en X de la 300 S, aux performances du moteur de la 300 SL et aux composants de carrosserie et d'intérieur du modèle 180.
    Rudolf Uhlenhaut, directeur du développement, donna le feu vert pour la construction et l'équipe se mit très vite au travail.
    Et courant 1954, allait naître un véhicule des plus étonnants qu'il soit, construit à un seul exemplaire.
    MERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    Un design futuriste

    Les designers du transporteur réussirent à réaliser l'impossible : créer un véhicule unique et parfait à la fois dans son dessin et sa technique. Le châssis de la 300 S fut rallongé à l'avant et à l'arrière pour soutenir une plateforme capable de recevoir une voiture. Le moteur à injection directe de la 300 SL, un 6 cylindres en ligne de 3 litres, fut installé juste au dessus de l'essieu avant, sa puissance fut ramenée de 215 bhp à 195 bhp. Cette motorisation était associée à une boite de vitesse à 4 rapports et un embrayage mono disque à sec.
    MERCEDES Racing Car TransporterMERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    Avec 3050 mm l'empattement semblait extraordinairement long. Les freins hydrauliques à tambour aux 4 roues et un frein pneumatique Bosh de complément permettaient de décélérer le véhicule quand celui-ci était chargé. L'engin pouvait recevoir jusqu'à 3 tonnes de charge utile ! Et par mesure de sécurité un troisième frein, à disque cette fois-ci, fut installé entre les deux arbres de transmission et le différentiel.
    Avec un tel moteur, le transporteur disposait d'un couple de 25,8 mkg à 4 700 tr/mn et était capable d'atteindre assez facilement 160 / 170 km/h, suivant le poids de l'auto embarquée. A l'avant les roues étaient montées sur une double triangulation avec ressorts et amortisseurs Fichtel & Sachs. Le pont arrière, équipé de pignons hypoïdes était suspendu par des ressorts et amortisseurs de la même marque.

    Du pareil pas au même !

    MERCEDES Racing Car TransporterMERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    Les spécialistes de la marque ne manqueront pas de remarquer que la cabine - et en particulier la partie avant, allant du pare-brise au bord arrière de la porte, - a un sérieux air de famille avec le modèle 180. Néanmoins, chaque pièce a été redessinée de façon plus généreuse. L'avant forme un angle escarpé que l'on retrouve sur les SL. Et l'arrière n'est pas sans rappeler la poupe des 300 SLR.

    Au regard de sa forme générale - les détails de carrosserie, le moteur - il ne saurait y avoir de doutes; le transporteur est indiscutablement un Mercedes. La glace arrière de la cabine est en deux parties avec un montant central qui s'élargit vers le bas. (une fantaisie des designers ?) La partie centrale s'amincit, impression renforcée par les extensions d'ailes qui enrobent les roues. On pourrait croire à première vue que l'engin est articulé !
    MERCEDES Racing Car TransporterMERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    Deux roues de secours sont disposées au milieu du véhicule -une de chaque côté- elles sont inclinées pour en faciliter l'extraction. C'est ici également, que sont dissimulés les deux rails permettant de faire monter les voitures sur le plateau.

    Celles-ci étaient sanglées par des câbles d'acier reliant les moyeux des jantes au plateau. Le nez d'une flèche d'argent ou d'une SLR s'ajuste parfaitement derrière la cabine du transporteur, rendant la composition et les couleurs des deux véhicules particulièrement homogènes. Le dessin général intègre avec habileté le plateau et la voiture au dessus. Malgré le porte à faux avant important, il se dégage du véhicule une élégance indéniable et une impression de puissance.

    "Pour nous le transporteur était une bénédiction " rapporte un ancien du département course, " quand nous avions un peu de temps avant les courses, nous y travaillions pour peaufiner ses réglages, comme une vraie voiture de course mais la pression en moins ! " Les performances du transporteur permettaient aux équipes de Mercedes de gagner un temps précieux entre deux courses.
    MERCEDES Racing Car TransporterMERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    La Star du paddock

    L'engin faisait sensation, que ce soit lors de ses déplacements sur les routes d'Europe ou au bord des circuits. Dans les paddocks il attirait les foules autant que les voitures de courses ! La question était constamment posée : " à quelle vitesse peut-il rouler ? " jusqu'au jour où une personne de l'équipe eut l'idée de peindre sur la carrosserie : Vitesse maxi 105 mph (170 km/h). Si la question n'était plus posée la curiosité demeurait.
    MERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    Le transporteur Mercedes fut utilisé par le team de la mi 54 à la fin 55, date à laquelle Mercedes se retira de la compétition suite au dramatique accident survenu aux 24 Heures du Mans. Ce fut la fin de sa courte carrière. Il traversa ensuite l'Atlantique pour quelques exhibitions aux Etats-Unis avant de revenir en Allemagne et être détruit en 1967 sur ordre du directeur du développement Mr Uhlenhauts.

    Le phœnix renaît de ses cendres

    Pendant des années, le musée Mercedes-Benz reçut de très nombreuses questions sur le transporteur. Et un peu plus tard, par le plus grand des hasards, quelques documents furent trouvés dans les archives de la société. Mais pas de plans précis, le transporteur avait été dessiné à main levée !

    Au début des années 90, la décision de le reconstruire à l'identique a été prise par le musée. Pour cela il a fallut réunir une somme importante de documents, de croquis, de photos et même de témoignages d'anciens ouvriers ou membres du département course. Ce travail " KOLOSSAL " fut confié à la société MIKA installée à Mölln et spécialisée dans la restauration automobile de haut niveau. Au bout de 7 ans et quelques 6 000 heures de travail le phœnix put renaître de ses cendres.
    MERCEDES Racing Car TransporterMERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    Il est en tous points conforme à l'original. Une seule concession a été accordée : des freins à disques (provenant d'une SL de 1989) ont été installés aux quatre roues. Ce qui a permis de s'en dispenser d'en installer entre le différentiel et les deux arbres de transmission comme à l'origine. L'émotion fut réelle quand l'engin, une fois terminé, fut présenté à ceux qui l'eurent connu.
    MERCEDES Racing Car Transporter
    © D.R.

    Faites connaitre ce blog à vos amis !
    LE blog de LA voiture ancienne !
    Langue tirée

    1 commentaire