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TVR Grantura :Premier modèle TVR construit à un nombre d’exemplaires significatif, la TVR Grantura possède une genèse singulière. Son origine tient à une commande passée à TVR par un Américain du New Hampshire, Ray Saidel. Ce dernier demande à Trevor Wilkinson de lui construire un châssis de voiture de sport motorisée par un Coventry Climax FWA et qui sera commercialisée aux Etats-Unis.
Wilkinson dessine en 1955 un châssis tubulaire qu’il dote d’une suspension à quatre roues indépendantes. En réalité, il fait son marché sur la Volkswagen Coccinelle, dont il prend le train avant à barres de torsion pour l’installer à l’avant et à l’arrière de la voiture. Les freins et les roues sont également empruntés à l’Allemande. Ancêtre de la TVR Grantura, ce coupé, qui reçoit sa carrosserie outre-Atlantique, est baptisé Jomar (d’après les prénoms des enfants de Saidel, JOhn et MARgaret).
La Grantura Mk I
© D.R.C’est de ce châssis que dérivent en 1957 les premiers « Coupés » TVR (pré-Grantura), des voitures sportives construites à six exemplaires, dont trois roadsters. A la différence des Jomar, elles sont équipées de freins Girling et de roues Dunlop. Les moteurs sont des Coventry Climax accolés à une boîte de vitesses de MGA.
La TVR Grantura proprement dite est présentée en 1958. Elle est construite sur le châssis tubulaire de la Jomar, dont la caractéristique est une suspension particulièrement raide peu adaptée à un usage routier. La voiture reçoit plusieurs moteurs au choix : Coventry Climax FWE de 1,2 litre avec boîte de MGA (il peut être gonflé par un kit de niveau 2 et même 3), Ford 100 E à soupapes latérales de 1,2 litre équipé ou non d’un compresseur Shorrock, 1,5 litre de la MGA. De nombreux éléments sont empruntés à des modèles de série : différentiel BMC Série B, boîtier de direction Ford, pare-brise de Ford Consul.
Le design de la carrosserie en polyester de la Grantura n’est pas sa qualité première. Même si elle évoluera, cette forme curieuse demeurera la base des TVR jusqu’aux années 70. Il faut dire que l’exercice de style n’est pas favorisé par l’empattement très court de la voiture et ses porte-à-faux réduits au strict minimum (la voiture ne dépasse pas 3,50 mètres), d’où un profil râblé et un surprenant croupion. La Grantura se singularise encore par sa lunette arrière panoramique en Perspex (plastique transparent) et sa poupe fastback fermée — la roue de secours n’étant accessible que de l’intérieur ! L’étroitesse des portes rend également l’accès à bord plutôt délicat.La Grantura Mk II
© D.R.La TVR Grantura jouit d’un excellent comportement routier, qu’elle doit notamment à sa suspension sèche, à son poids plume de 660 kilos et à sa garde au sol des plus limitées. Elle est équipée de freins à tambour Girling largement dimensionnés (ceux montés sur l’Austin Healey 100-Six) et de roues à rayons Dunlop également identiques à celles de l’Healey. Fabriquée à la main, elle peut être pratiquement construite sur mesure. Toutefois, la production ne pourra suivre la demande (d’où des problèmes financiers pour TVR) et seulement cent exemplaires de la Mk I seront réalisés.
La Grantura évolue quelque peu en 1960, devenant Mk II. Les modifications concernent surtout la mécanique, la plupart des voitures recevant le 1588 cm3 de 80 ch de la MGA. La carrosserie subit aussi de petites retouches avec les ailes arrière redessinées.
Le moteur de la Grantura Mk II
© D.R.Au début 1961, la Mk II A correspond à de nouvelles améliorations, dont la principale consiste en le montage en série de freins à disques Girling. Les moteurs proposés sont le Ford Classic de 1,3 litre, le Coventry Climax FWE de 1,2 litre et 83 ch, ou le 1622 cm3 de la MGA Mk II, ce dernier pouvant recevoir la culasse « cross-flow » HRG-Derrington en aluminium. La voiture atteint les 160 km/h. Plus important succès commercial de la génération Grantura, les Mk II et Mk IIA seront vendues à 400 exemplaires.
Conçue en 1955, la structure de la TVR Grantura a fait son temps et en 1962 elle est remplacée par un châssis entièrement nouveau, toujours tubulaire mais plus sophistiqué. Allongé afin d’offrir un espace intérieur légèrement plus spacieux, il s’avère plus rigide et plus polyvalent. Il équipera les TVR pour les dix années suivantes. Ainsi se définit la Grantura Mk 3, qui reçoit également une suspension à ressorts hélicoïdaux et amortisseurs télescopiques. La voiture accueille plusieurs moteurs, dont le 1800 cm3 de la MGB. En raison des graves difficultés financières que connaît la marque, la Mk III ne sera construite qu’à 90 unités. En fonction des rentrées de liquidités…
La 1800 S succède à la Mk III en 1964 avec une carrosserie partiellement redessinée (poupe type « Manx » et lunette arrière agrandie). Sous la houlette du nouveau propriétaire de TVR, Martin Lilley, la voiture sera rebaptisée 1800 S Mk IV en 1966. Avec des retouches d’importance secondaire, essentiellement cosmétiques, elle représentera le dernier avatar de la Grantura avant le lancement de la nouvelle Vixen.
La Grantura Mk III
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TRIUMPH Spitfire :Présentée en 1962, la Triumph Spitfire apparaît comme le roadster idéal pour celui qui ne dispose que d'un budget limité.Version adolescente du roadster anglais, la Spitfire s'adresse aux jeunes. Lancée pour concurrencer les Sprite et Midget d'Austin Healey et de MG, elle prend pour base l'Herald. La voiture, qui doit son nom au célèbre chasseur britannique de la dernière guerre, est présentée au salon londonien d'Earl's Court en octobre 1962. L'accueil du public est chaleureux et le nouveau modèle se taillera une place de choix au sein de la gamme Triumph.
© D.RDérivé sportif de l'Herald, la Spitfire en reprend l'ensemble des éléments mécaniques. Son quatre cylindres de 1147 cm3 et 63 ch, extrapolé du 948 cm3 de l'Herald, reçoit deux carburateurs SU, ainsi que quelques améliorations de nature à lui donner un peu plus de tonus. Par contre, la boîte de vitesses à première non synchronisée reste inchangée. Elle est toutefois équipée en option d'un overdrive Laycock de Normanville. Quant au châssis, il a été remanié et raccourci de 21 centimètres.
Giovanni Michelotti, le styliste de Triumph, a su doter cette sportive de gabarit réduit d'une ligne harmonieuse, de sorte que la voiture ne ressemble pas à un microcar, un piège pas toujours évité par la concurrence. La silhouette est équilibrée malgré la longueur du capot qui fait de la « Spit » une Type E pour teenager. Basculant d'une seule pièce, celui-ci permet une parfaite accessibilité mécanique.Plus puissante et plus légère que l'Herald, la Spitfire offre des performances d'un bon niveau pour sa catégorie et sa vitesse atteint les 148 km/h. De plus, elle bénéficie de freins à disques à l'avant. Pourtant, malgré ses quatre roues indépendantes, elle est dotée d'une tenue de route assez facétieuse qui tient à sa suspension arrière.
Spitfire Mk 2
© D.REn décembre 1964, la Spitfire subit quelques changements mineurs (modèle Mk 2). Le moteur gagne quelques vitamines, ses 67 ch permettant à la voiture de dépasser les 150 km/h, tandis que la calandre reçoit des barres de plus gros diamètre. Première véritable évolution de la Spitfire, la Mk 3 bénéficie de modifications concernant à la fois l'esthétique et la mécanique. La ligne est modernisée grâce au rehaussement des pare-chocs, qui passent au-dessus de la calandre. Réalésé à 1296 cm3, le moteur voit sa puissance portée à 75 ch. La voiture est maintenant capable de 165 km/h et le kilomètre départ arrêté est couvert en 33,8 secondes. Des performances très flatteuses pour une voiture de cette catégorie, qui font de la Mk 3 la version la plus puissante des différentes versions de la Spitfire.
C'est en novembre 1970 qu'apparaît la Mk IV. Cette nouvelle évolution de la voiture affecte essentiellement le design, toujours dans le sens de la modernisation. La carrosserie a été entièrement redessinée avec un dessin plus tendu et une poupe allongée et terminée par un pan coupé. La face arrière de la Mk IV présente ainsi une vive ressemblance avec la Stag, la GT 6 et les berlines de la marque, assurant à la gamme Triumph une homogénéité esthétique. Au plan mécanique, le ressort transversal de la suspension arrière a été modifié pour améliorer la tenue de route. Mais le moteur subit une importante perte de puissance en raison des normes anti-pollution américaines. Il revient aux 63 ch du modèle originel.
Spitfire Mk 3
© D.R
Spitfire Mk 4Pour retrouver les chevaux envolés, la Spitfire 1500 remplace la Mk 4 en décembre 1974. Etudié pour les Etats-Unis et monté sur les dernières Mk IV exportées outre-Atlantique, le nouveau moteur 1500 est l'ultime extrapolation du 800 cm3 initial. Le réalésage ayant atteint ses limites, la course a été allongée de onze millimètres, portant la cylindrée à 1493 cm3. Avec 71 ch, la vitesse maximum retrouve un niveau décent de 160 km/h. Et la nouvelle boîte de vitesses est entièrement synchronisée. Mais, dépolluée et anémiée, la version américaine tombera à 52 ch…
A l’exception de quelques détails mineurs de finition, peu de changements interviendront jusqu'au retrait de la voiture en août 1980 — consécutif à la réorganisation de la gamme de la British Leyland. Bien que techniquement dépassée, la 1500 a joui d'une situation de quasi-monopole sur la fin de sa carrière. Elle a également eu la durée de vie la plus longue des cinq variantes de la Spitfire.
Best seller d’une exceptionnelle longévité (dix-huit ans), la Spitfire a été produite de 1962 à 1980 à 314 152 exemplaires, dont près de 140 000 exportés aux Etats-Unis.A partir de 1966, la Spitfire a également servi de base au développement d'un modèle dérivé, la GT6. Transformée en coupé, la « Spit » a reçu un pavillon fast back dessiné par Michelotti, tandis que, sous son long capot, s'est installé, fort à l'aise, le deux litres de la Vitesse et de la berline 2000. Le nouveau modèle renvoie aux Spitfire transformées, qui ont participé aux 24 Heures du Mans de 1964 et 1965, ainsi qu'au rallye de Monte-Carlo (1964).
Triumph GT6 Mk I
© D.RAvec 95 ch, les performances de la GT6 ne sont pas foudroyantes : un petit 170 km/h et le kilomètre départ arrêté en près de 35 secondes. Positionnée entre la Vitesse et la TR4, la voiture entre en concurrence avec la Ford Capri et la MGB, mais elle ne prétend pas rivaliser avec l'Alfa Romeo 1750 GTV.
Le modèle évoluera à deux reprises. En 1968, la GT6 Mk II offre 105 ch et une suspension améliorée (175 km/h et 34 secondes au kilomètre). Deux ans plus tard, sa carrosserie sera retouchée, les faces avant et arrière étant modernisées (Mk III). En 1972, la puissance sera ramenée à 96 ch pour cause de normes antipollution. Voiture sympathique et esthétiquement réussie, mais sans réelles prétentions sportives, la GT6 sera finalement retirée en 1974 pour laisser la place à la TR7, une autre deux litres mais de conception nettement plus moderne.
Triumph GT6 + Triumph GT6 Mk III
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2 CV6 spécial :
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Un monstre sur la route :
La 911 GT1 victorieuse au Mans en 1998
© PorscheDepuis 1963, la destinée de Porsche s’articule essentiellement autour de la mythique 911. Déclinée sous une infinité de variantes, capable de vaincre sur les pistes sableuses du « Paris-Dakar » comme sur les routes enneigées du rallye de Monte Carlo, la 911 s’offre encore une victoire mémorable aux 24 Heures du Mans 1998 sous la forme de la 911 GT1. Avant cela, le monstre est reproduit en quelques exemplaires routiers pour séduire une poignée d’amateurs éclairés…
Une année s’écoule entre la première apparition de la 911 GT1 aux 24 Heures du Mans 1996, et la proposition d’une exécution routière dévoilée en avril 1997. Pour cette variante, Porsche a conservé dans l’habitacle l’atmosphère familière de la 911, mais l’accessibilité est contrariée par la largeur de la jupe latérale, l’assiette surbaissée et la présence d’un tube de renfort qui barre l’entrée ! Une fois au volant, on découvre une automobile étonnamment docile. Par rapport à la machine de course, le moteur, associé à un embrayage monodisque, a perdu un peu de souffle, mais sa puissance reste phénoménale. Les disques de frein en carbone ont cédé la place à des pièces en acier moins délicates à l’usage.
© PorscheLa silhouette est époustouflante. Si l’on reconnaît certains tics stylistiques de la 911 normale, on retrouve sur la GT1 routière les mêmes exagérations que sur la GT1 sportive : l’habitacle écrasé et l’équipement aérodynamique qui assure un appui exceptionnel. À l’arrière, un volumineux becquet enveloppe la poupe, elle-même surmontée par un lourd aileron. L’avant reste relativement sobre, mais les flancs sont chargés de deux immenses saignées qui encadrent les portes, une sortie d’air derrière les roues avant et une prise d’air sur l’aile arrière.
Certains clients exigeants choisissent une caisse plus soignée sur le plan du style. Ces dispositifs de ventilation traités sans concession sur les voitures de course sont alors intégrés avec un certain souci d’esthétisme. Un élégant mouvement prolonge ainsi le passage de roue avant.© PorscheFaites connaitre ce blog à vos amis !LE blog de LA voiture ancienne !
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TATRA 87 :La Tatra 87 n’est pas un prototype. Et pourtant ! Avec son look étrange venu d’ailleurs et son concept avant-gardiste, elle a tout d’un show car. Cet ailleurs s’appelle la Tchécoslovaquie des années trente. Et son originalité est celle d’une bourgeoise de haut de gamme à moteur V8 implanté à l’arrière.
© G. BonnafousŒuvre d’un grand ingénieur tchèque né dans l’Empire austro-hongrois, Hans Ledwinka, qui partageait beaucoup d’idées avec son compatriote Ferdinand Porsche, la Tatra 87 est la fille de la Tatra 77. Présentée en 1934, cette dernière est, avec la Chrysler Airflow, la première voiture aérodynamique commercialisée.
Les caractéristiques techniques et esthétiques de la Tatra 77 seront, dès lors, la signature de la marque : moteur disposé en porte-à-faux arrière et refroidi par air, châssis à poutre centrale, suspension à quatre roues indépendantes et carrosserie aérodynamique inspirée des principes que l'aérodynamicien Paul Jaray a théorisés et expérimentés chez Zeppelin. Elle annonce une longue lignée de berlines, qui comptera la T87, la T97, la Tatraplan et la 603, jusqu'à la 613 des années 80 qui clôturera cette généalogie.Somptueuse, la 77 est victime de son caractère monumental. Trop chère et trop gourmande. Hans Ledwinka revoit donc sa copie et fait subir à sa bien aimée une cure d'amaigrissement. Ainsi naît, en 1937, la Tatra 87. Allégée de 430 kilos, elle est également raccourcie de 66 centimètres, perdant ainsi l'exceptionnelle finesse de sa devancière. Les formes sont moins tendues et la présence d'ouies d'aération sur les panneaux de custode contribue à un certain alourdissement de la silhouette. Equipée d'un nouveau V8 de trois litres à deux arbres à cames en tête développant 75 ch, elle atteint la vitesse remarquable de 160 km/h.
© D.R.Voiture très rapide et à la technologie hypersophistiquée, la 87 connaîtra un certain succès commercial et sera produite jusqu'en 1949. Après la guerre, elle bénéficiera d'un lifting de la face avant. Modernisée, cette nouvelle proue arrondie sera dépourvue de phare médian. Admirateur des Tatra - c'est bien la seule chose qu'on ne puisse lui reprocher -, Hitler fit de la Tatra 87 une voiture pour les officiers de la Wehrmacht (après Munich et l’invasion de la Tchécoslovaquie). C'est dans ces tristes circonstances qu’un certain nombre de 87 firent connaissance avec l'Europe de l'Ouest, bien que la voiture y fût exportée en petit nombre (avant et après la guerre).
En France, Jacques Poch a importé sept Tatra 87 en 1948 (huit selon les archives Tatra de Koprivnice), dont aucune ne semble avoir survécu. Quatre Tatra 87 sont actuellement présentes dans l’hexagone, toutes originaires de Tchécoslovaquie (certaines ex-Wehrmacht). L’une est la propriété du musée de l’Automobile de Mulhouse-Collection Schlumpf. Après avoir été exposée pendant des années, elle se trouve aujourd’hui dans les réserves en attente de restauration. Les trois autres appartiennent à des collectionneurs privés, l’une est à Lyon, une autre en cours de restauration dans la région parisienne. Celle que la FFVE accueillait sur son stand à Rétromobile appartient à un Allemand domicilié dans l’Isère.
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