• Saga ZAGATO :
     
    Si, par sa dimension économique, Zagato apparaît comme une maison secondaire par rapport à Pininfarina, Bertone ou Italdesign, la carrosserie milanaise a joué, grâce à sa personnalité forte et originale, un rôle qui va bien au-delà de la simple arithmétique de sa production.

    Ugo Zagato a 28 ans quand il crée sa carrosserie à Milan en 1919. Il vient de l’Officine Aeronautiche Pomilio, une entreprise aéronautique filiale du groupe Ansaldo, qui, la guerre terminée, licencie une grande partie de son personnel. Il y travaillait sur les ailes et les empennages des biplans de l’époque.
     Historique Zagato Historique Zagato
    Ugo Zagato                                                                    © Zagato
    © D.R.
     
    La carrosserie Zagato est ainsi marquée dès l’origine par la personnalité et la formation de son créateur, qui, rapidement, va mettre en œuvre les techniques issues de l’aéronautique. Sportivité, légèreté et aérodynamique seront les valeurs distinctives des Zagato.

    Ugo Zagato ne possède pratiquement aucune expérience de l’automobile. Ce qui pourrait apparaître comme un inconvénient se transforme en avantage, car cette méconnaissance affranchit notre homme du conditionnement auquel sont soumis les carrossiers de l’époque, lesquels perpétuent le style de la voiture hippomobile. Il conçoit des structures légères et a recours à l’aluminium, utilisant des procédés d’assemblage mécaniques (rivets) compte tenu des difficultés de soudure de ce métal.
     Historique Zagato
    Sva 1919
    © Zagato
     
    Après des débuts modestes, le caractère particulier des réalisations Zagato s’affirme vers le milieu des années vingt. Les carrosseries sont entièrement métalliques. La maison habille d’abord des Fiat, avant de collaborer étroitement avec Alfa Romeo. La RLSS constitue la première étape de ce partenariat. Le véritable élan sera donné par la 1500 Sport, qui, grâce à sa victoire aux Mille Milles de 1928, apportera la renommée aux voitures frappées du Z. Peu après, l’entreprise déménage pour s’installer près de l’usine Alfa du Portello.

    Zagato se fait une spécialité des Mille Milles, prouvant ainsi la justesse de ses idées. Avec Campari au volant, l’Alfa Romeo 1750 remporte l’édition de 1929 avant de récidiver l’année suivante (Nuvolari). De nombreuses Fiat Topolino et Ballila carrossées par Zagato participent également à la course. En 1938, pas moins de 36 voitures arborant le Z prennent le départ de l’épreuve.
     Historique Zagato Historique Zagato
    Alfa Romeo RLSS en 1927                                                      Alfa Romeo 1500 Sport en 1928
    © Zagato
     
    Si les années trente sont une période d’expansion pour l’entreprise, elles voient aussi la rupture avec Alfa Romeo. Dont l’évolution du style, plus bourgeois et esthétisant, éloigne la marque de Zagato. Mais cela nous vaudra les sublimes créations de Touring, devenu le carrossier attitré d’Alfa Romeo.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ugo Zagato fabrique des cabines de camions pour Isotta-Fraschini. Il s’installe même dans les locaux du constructeur après que son usine a été détruite par un bombardement en 1943. Luigi Rapi lui proposera de carrosser deux prototypes de l’extraordinaire Monterosa, une huit cylindres à moteur implanté à l’arrière, chant du cygne d’Isotta-Fraschini au lendemain du conflit.
     Historique Zagato Historique Zagato
    Fiat 500 A Topolino en 1936                                               Ugo Zagato avec l'Isotta-Fraschini Monterosa en 1947
     
     Historique Zagato Historique Zagato
    Fiat 8V Zagato                                                     Fiat 1400 Panoramica, 1948
    © Zagato
     
    Après la guerre, les deux fils d’Ugo, Elio et Gianni, entrent dans l’entreprise. Gianni est ingénieur. Quant à Elio, il court, notamment sur la Fiat 8V Zagato au volant de laquelle il remportera maintes victoires, y compris sur le circuit de l’Avus, à Berlin, en 1955.

    Zagato innove en 1948 avec sa carrosserie panoramique, dont les portières et le pare-brise empiètent sur le toit de manière à faciliter l’accès et à accroître la luminosité de l’habitacle. Une idée pas vraiment nouvelle, en fait, puisque qu’elle reprend le concept développé dans les années trente par la carrosserie française Gaston Grümmer. Elle sera montée sur différents modèles : Fiat Topolino, 1100 et 1400, Lancia Ardea, Maserati 1500 et même une MG.
     Historique Zagato Historique Zagato
    MG 1500 Panoramica et en version normale, 1948                         Alfa Romeo 159 de Formule 1 en 1951
    © Zagato
     
    Zagato participe à l’étude de la carrosserie de l’Alfa Romeo 159, au volant de laquelle Fangio est sacré champion du monde de Formule 1 en 1951. Après la très belle Alfa Romeo 1900 SS, la seconde moitié des années cinquante est marquée par les Abarth 750 et 1000, grâce auxquelles l’entreprise connaît un important développement. Puis viendront l’Alfa Romeo Giulietta Sprint Z, l’une des plus célèbres Zagato, ainsi que la Lancia Appia et l’OSCA GT, qui, comme les Abarth, sont dotées du fameux double bossage sur le toit, signe distinctif de la marque.
     Historique Zagato Historique Zagato
    Abarth 750 GT                                                                 Alfa Romeo Giulietta Sprint Z en 1960
    © Zagato
     
    Zagato s’intéresse également aux marques anglaises : Jaguar XK 140 et 150, Bristol, Rover et la célébrissime Aston Martin DB4 GT, l’un des chefs-d’œuvre du carrossier avec la sublime Maserati A6G 54 des années cinquante.
     Historique Zagato Historique Zagato
    Rover 2000 TCZ, 1967                                Aston Martin DB4 GTZ, 1960
    © Zagato
     
    Avec la Lancia Fulvia Sport, Zagato accède à une nouvelle dimension, celle de la production industrielle. Construite à la cadence de onze exemplaires par jour, la voiture sort de la nouvelle usine de Terrazzano di Rho (banlieue de Milan) mise en service en 1966. Mais elle verra l’abandon de l’aluminium pour la tôle. La maison marche à fond, produisant mille voitures par an, dont la Lancia Flavia Z à la ligne singulière et l’Alfa Romeo Junior, dernière voiture dessinée par le styliste Ercole Spada avant qu’il ne parte, remplacé en 1969 par Giuseppe Mittino.

    Période difficile pour Zagato que les années 70 ! Après l’arrêt de la Fulvia en 1972 et de la Junior en 1975, l’entreprise assemble la version spider de la Lancia Beta. Mais aussi des voiturettes électriques (de golf surtout), ainsi que des voitures blindées, un comble pour une maison qui a bâti sa réputation sur la sportivité et l’allégement. Il faut bien vivre…
     Historique Zagato Historique Zagato
    Lancia Fulvia Sport spider                                       Lancia Flavia Super Sport
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    râce à Alessandro De Tomaso, Zagato revient à des tâches plus en rapport avec son histoire en construisant, à partir de 1984, la Maserati Biturbo spider. Suivront les Aston Martin Vantage et Volante. Et pour célébrer ses 70 ans d’existence, la firme réalise en 1989 l’Alfa Romeo SZ en souvenir de la Giulietta Sprint Z. En 1996, Zagato propose, avec la Raptor, un prototype original motorisé par le V12 Lamborghini, dont l'habitacle est entouré de verre jusqu'aux célèbres bulles. Doté d’un toit relevable, ce coupé hautes performances à quatre roues motrices peut ainsi se transformer en barquette.
     Historique Zagato Historique Zagato
    Aston Martin Vantage, 1986                                     Alfa Romeo SZ, 1990
    © Zagato
     
    Aujourd’hui, Zagato est un designer polyvalent spécialisé dans les transports et la locomotion : automobile, véhicules industriels, trains et bateaux. L’entreprise possède également une structure dédiée à la construction de prototypes et de petites séries. Parmi les créations de ces dernières années, on citera la Fiat Ecobasic présentée au salon de Genève 2000, l’Aston Martin DB7 Zagato dévoilée au Mondial de Paris en 2002, dont la production a été limitée à 99 exemplaires, et l’Ypsilon Sport exposée au salon de Genève 2005, fruit de la collaboration avec Lancia.
     Historique Zagato Historique Zagato
    Raptor, 1996                                                                              Aston Martin DB7 Zagato, 2002
    © Zagato 

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  • CITROEN SM :
     
    CITROEN SMCITROEN SM
    © Citroën Communication
     
    L’idée d’un dérivé sportif de la DS est dans l’air depuis le début des années soixante. Le projet, qui s’accélère à partir de 1966, a pour ambition de donner à la France la voiture sportive de prestige, qui lui fait cruellement défaut depuis la disparition de Facel Véga. Son nom de code : S. Qui, avec le moteur Maserati, donnera SM. Rien à voir avec Sa Majesté…

    Présentée en mars 1970 au salon de Genève, la SM est une automobile hors normes, provocante et dérangeante. Comme la DS, c’est une surdouée, bourrée de technologie hypersophistiquée et d’hydraulique. En plus, elle présente la singularité incroyable pour une GT d’être une traction avant.
    CITROEN SMCITROEN SM
    © Citroën Communication
     
    Robert Opron est l’auteur de la ligne saisissante de la SM, un design à nul autre pareil. C’est de profil que cette voiture imposante près de cinq mètres est la plus belle, avec notamment l’originale forme triangulaire de la vitre de custode. La proue porte un long porte-à-faux terminé par une rampe optique de six phares sous verrière : deux projecteurs code, deux phares de route et deux longue portée directionnels. Un ensemble mis au point avec Cibié. La partie arrière est nettement moins réussie, qui, après une vaste bulle, se termine par une poupe massive et tourmentée. La caisse est réalisée chez Chausson.
    CITROEN SMCITROEN SM
    © Citroën Communication
     
    L’habitabilité de la SM, une 2 + 2, n’est pas en rapport avec le gabarit impressionnant de la voiture. L’intérieur révèle également des fautes de goût et une finition laissant à désirer pour un modèle de ce niveau.

    Fruit du rachat de Maserati par Citroën, le V6 de 2670 cm3 est dû au grand Giulio Alfieri. Ouvert à 90°, doté de quatre arbres à cames en tête et réalisé en alliage léger, il développe 170 ch à 5550 tr/mn (exactement la puissance de la BMW 2800 CS). Il est gavé par trois carburateurs double corps Weber de 42 millimètres. La boîte de vitesses possède cinq rapports.
    CITROEN SMCITROEN SM
    SM de 1972                                                                     SM de 1975
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    Grâce à son aérodynamique, la SM atteint les 220 km/h, ce qui la place en tête des modèles de sa catégorie. Mais les reprises se révèlent un peu molles en raison du poids de la voiture (1,5 tonne). L’injection électronique Bosch apportera 8 ch supplémentaires à la fin 1972. Mais la carrière de la SM sera affectée par des problèmes de fiabilité affectant la distribution du V6, des difficultés que ne connaîtra jamais le même moteur porté à 2,9 litres et monté sur la Maserati Merak.

    La SM reprend à la DS sa suspension hydropneumatique à correcteur d’assiette, ainsi que ses essieux quelque peu modifiés et équipés de barres antiroulis. A l’avant, la voie est plus large de vingt centimètres qu’à l’arrière. La SM reçoit encore une direction à rappel asservi et à assistance variable, qui s’allège avec la vitesse. Cette débauche technologique lui vaut une tenue de route et une stabilité inouïes (la tenue de cap est fantastique), quel que soit l’état de la route, qu’il pleuve ou qu’il vente. Quant au freinage, il s’avère surpuissant avec quatre disques, accolés à la boîte de vitesses à l’avant.
    CITROEN SMCITROEN SM
    Une SM au Rallye du Maroc                                                                                 Cabriolet Mylord
    © Citroën Communication
     
    Ces multiples atouts seront mis à profit en compétition. Une voiture quasiment de série remporte le rallye du Maroc en 1971. Après quoi, Citroën engage en groupe 5, à partir de 1972, deux prototypes raccourcis et à l’arrière tronqué. Porté à trois litres, le V6 fournit 250 ch à 7000 tr/mn (250 km/h). Toutefois, le meilleur résultat ne sera qu’une troisième place au Rallye du Portugal avec Waldegaard au volant.

    Chapron se charge de transformer la SM et propose deux modèles d’exception : un cabriolet Mylord (il sera fabriqué à huit exemplaires) et une berline baptisée Opéra à l’empattement allongé et construite à neuf unités. Pour le compte de l’Elysée, le carrossier de Levallois réalisera deux cabriolets quatre portes de parade. Dérivés de la berline, ils seront dotés d’un porte-à-faux arrière allongé, qui portera la longueur totale de la voiture à 5,60 mètres (1800 kilos).
    CITROEN SMCITROEN SM
    SM présidentielle
    © Citroën Communication
     
    Après 5000 voitures vendues en 1971, les ventes de la SM s’effondreront et la voiture sera liquidée par Peugeot quand la marque prendra les commandes de Citroën. Les dernières SM seront construites en 1974 par Ligier.

    Les raisons de l’échec sont nombreuses : le réseau Citroën inapte à commercialiser une telle voiture. On ne vend pas en même temps et côte à côte une SM et une 2 CV ! Le manque de fiabilité du moteur et le caractère complexe, voire compliqué de la voiture, son entretien coûteux. Pourtant, la SM réunit toutes les qualités : rapidité, confort, tenue de route, sécurité, exclusivité de la conception et du design… Des atouts qui se retournent tout aussi bien contre elle : plus grande routière au confort souverain que vraie GT sportive, 2 + 2 au gabarit démesuré de limousine, lourd paquebot manquant de mordant… La SM souffre d’une personnalité floue. Il lui manque aussi ce je-ne-sais-quoi d’irrationnel et de passionnel qui crée les légendes.

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  • BUICK Roadmaster:
     
    Président de Buick, Harlow Curtice remplace en 1936 les banales appellations chiffrées des modèles par des noms évocateurs des qualités des voitures — interprétées dans le langage marketing cher aux Américains. La série 40 est rebaptisée Special (la série 50 disparaissant), la série 60 devient Century et la série 90 Limited. Créée en 1931 et retirée en 1934, la série 80 réapparaît sous le vocable Roadmaster et prend place entre la Century et l’exclusive et fort coûteuse Limited.
    BUICK RoadmasterBUICK Roadmaster
    Buick Roadmaster 1939                                                    Buick Roadmaster Sedanet 1946
     
    Cette refonte de la gamme s’accompagne d’une réorganisation des motorisations, dont le nombre se limite désormais à deux. Ce sont des huit cylindres en ligne à soupapes en tête, un 233 c.i. et le nouveau 320 c.i., soit 5245 cm3, commun aux Century, Roadmaster et Limited. Née en 1936 avec 120 ch développés à 3200 tr/mn, cette mécanique évoluera rapidement : 130 ch dès l’année suivante, 141 ch en 1938 et 165 ch à 3800 tr/mn en 1941.

    La Seconde Guerre mondiale sera fatale à la Limited, qui disparaît avec la reprise de la production en 1946. La Roadmaster est alors promue au rang de modèle Buick de haut de gamme. Présentée dans les publicités comme "Master of the American Road", cette maîtresse de la route prend les traits d’une bourgeoise opulente. Porté par le design majestueux de la marque, ce caractère ira croissant au cours des années cinquante. Généreuse dans ses galbes et ses rondeurs charnues, la Roadmaster devient alors un vaisseau baroque dans ses formes comme dans sa décoration frivole. Une œuvre d’art qui croule sous le poids des chromes et dont la masse atteint deux tonnes pour une longueur de près de 5,50 mètres…
    BUICK RoadmasterBUICK Roadmaster
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    La gamme Roadmaster se compose de quatre modèles : berline, coupé hardtop (c’est-à-dire sans montants), cabriolet et break «Estate Wagon». A l'image d'un général fier de ses étoiles, la Roadmaster arbore ses quatre «ventiports», des sorties d’air postiches disposées sur les ailes avant depuis 1949. On ne saurait ainsi la confondre avec la piétaille des modèles inférieurs, les Special et Super qui n'en affichent que trois ! Introduite en 1948, la transmission automatique Dynaflow est d’abord montée en option sur la Roadmaster, puis en série dès l’année suivante.
    BUICK RoadmasterBUICK Roadmaster
    Buick Roadmaster 1952
     
    Le capot moteur Buick a la particularité de s’ouvrir latéralement, la manœuvre étant possible de chaque côté. Il découvre à demi l'impressionnant huit cylindres en ligne abrité derrière la muraille du radiateur. Peint en bleu pétrole, le 320 c.i. porte l'inscription «Buick Fireball Valve in-Head» (soupapes en tête). Cette merveille de souplesse reçoit des poussoirs hydrauliques en 1950. En vitesse de croisière, le silence est à la hauteur du jugement exprimé en 1952 par un journaliste américain de "Mechanix Illustrated", qui l'avait trouvée «aussi silencieuse qu'un samedi soir dans une église»…

    Sur la route, la souplesse de la suspension engendre des mouvements ondulatoires — les fameux effets de bateau —, dont la majesté soulève plus l'admiration du spectateur que celle du conducteur. Conçue pour rouler tout droit sur les «highways» d’outre-Atlantique, la Roadmaster s’avère totalement inadaptée aux petites routes européennes. En virage, son inertie considérable se manifeste par un fort roulis, que la revue américaine «Motor Trend» traduisait ainsi : «Elle prend de la gîte et s'écrase en virage comme un marshmallow !». Et l'on ne saurait compter sur la direction assistée (une option disponible à partir de 1952) et très démultipliée pour maîtriser la situation.
    BUICK RoadmasterBUICK Roadmaster
    Buick Roadmaster 1954                                                                          uick Roadmaster 1955
     
    Le huit cylindres en ligne connaît son chant du cygne avec le millésime 1952 (il développe alors 170 ch). Equipant les Cadillac et les Oldsmobile depuis 1949, les nouveaux V8 à course courte ont démontré leur supériorité technique. De plus, les nouvelles recherches de style requièrent un profil de moteur plus bas.

    Pour fêter les cinquante ans de la marque en 1953, la Roadmaster — tout comme la Super — reçoit en cadeau d'anniversaire un V8 de cylindrée équivalente (322 c.i., soit 5278 cm3) développant 188 ch (contre 164 ch pour la Super). Dès lors, la puissance va évoluer par étapes annuelles à l’image du design renouvelé à chaque millésime : 200 ch en 1954, 236 ch en 1955, 255 ch en 1956 et 300 ch en 1957.
    BUICK RoadmasterBUICK Roadmaster
    Buick Roadmaster 1954                                Buick Roadmaster 1956
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    C’est dans la profusion des chromes qui la surchargent que la Roadmaster se retire à la fin de 1958. Par contre, les sorties d’air postiches, qui signalaient jusqu’à présent le grade de la voiture, disparaissent des ailes avant. Toujours en 1958, la Limited renaît de ses cendres pour disparaître à nouveau l’année suivante.

    Tout au long des années cinquante, la Roadmaster a remarquablement illustré le monde merveilleux de l'art décoratif imaginé par les stylistes de la General Motors. Çà et là, un motif baroque, un profil recherché ou une courbure discrète soulignent la richesse et la fantaisie du design américain. Un sommet de l’art kitsch avant la naissance d’un style plus dépouillé. Car, comme en 1936, la gamme Buick sera remodelée en 1959 et renouvelée quant à l’appellation de ses modèles.
    BUICK RoadmasterBUICK Roadmaster
    Buick Roadmaster berline                                                                   1958Buick Limited 1958
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  • Saga LOTUS :

    Sans aucun doute, Lotus doit tout à un seul homme: Colin Chapman, qui a su être à la fois ingénieur, mécanicien, pilote et industriel avisé.

    C’est en 1952 que Colin Chapman fonde Lotus. La première voiture commercialisée en petite série est la Mk VI. Construite sur un châssis multitubulaire ne travaillant jamais en torsion — pour un meilleur rapport poids-rigidité —, elle est motorisée par un 1100 cm3 Ford à soupapes latérales modifié par Colin Chapman pour développer 40 ch. Malgré sa boîte de vitesses à trois rapports et ses freins à câbles, elle remporte maints succès contre des voitures plus puissantes. Des prouesses qu’elle doit à sa tenue de route remarquable et à ses 400 kilos.
     Historique Lotus Historique Lotus
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    Avec la Lotus Mk VI, Chapman a inventé un concept, une sorte de moto sur quatre roues, dont les atouts sont le prix, la légèreté et les performances. Ce concept sera élevé au rang de mythe sous l’appellation Seven, un modèle encore construit aujourd’hui par Catheram. Comme ce sera souvent le cas des Lotus, la voiture est vendue en kit, une pratique très britannique destinée à éviter la fameuse « purchase tax », la taxe d’achat frappant les produits finis. Fabriquée dans un réduit situé à Tottenham Lane, au Nord de Londres, elle sera produite de 1953 à 1955 à environ 110 exemplaires.

    Lancée en 1954, la Lotus Mk VIII correspond à un projet plus ambitieux. Chapman souhaite battre les meilleures Sport dans la catégorie 1500 cm3, où règnent les Porsche et les Osca. Il confie la carrosserie à l’aérodynamicien Frank Costin et dote la voiture du 1,5 litre MG de 85 ch. La Lotus Mk VIII connaîtra sa petite heure de gloire au GP d’Angleterre 1954 où, en lever de rideau, elle gagnera sa classe devant la Porsche de Hans Herrmann.

     Historique Lotus
    Lotus Mk VI

     Historique Lotus Historique Lotus
    Lotus Mk IX                                                                                             Jim Clark sur la Lotus 25
    © D.R.
     
    La Lotus Mk IX dérive de la Mk VIII, en plus simple et encore plus légère. Le plus souvent motorisée par le Coventry Climax de 1100 cm3, elle apportera à Lotus une certaine notoriété sur les circuits britanniques. Pilotée par Colin Chapman et Ron Flockart, elle est la première Lotus à prendre part en 1955 aux 24 Heures du Mans — le début d’une longue et tumultueuse histoire avec le circuit manceau. Elle sera remplacée par la Lotus Eleven, qui permettra à Lotus de devenir un constructeur reconnu et offrira à Chapman son premier grand succès international avec la victoire à l’indice de performance aux 24 heures du Mans 1957.
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    Lotus Elite                                                                   Lotus Elan S4
     
    L’année 1957 voit en même temps l’apparition de la première monoplace, la Type 12, une Formule 2 à moteur Coventry-Climax, et le lancement de l’Elite, la première GT de la marque — dont les clients seront voués à jouer les essayeurs et les cobayes. Suivra, en 1962, la Lotus Elan beaucoup plus aboutie et qui constituera un succès commercial. Entre temps, en 1959, Lotus s’est installé dans une nouvelle usine à Cheshunt au Nord de Londres.

    Après des débuts difficiles en 1958, les Lotus de Formule 1 s’imposeront grâce à la 25, une monocoque révolutionnaire. Commencera alors le règne d’un duo magique formé par deux hommes de génie, l’ingénieur Chapman et le pilote Jim Clark, sacré par deux fois champion du monde en 1963 et 1965. La 49, la 72 et la 79 apporteront de nouveaux titres mondiaux à leurs pilotes : Graham Hill en 1968, Jochen Rindt en 1970, Emerson Fittipaldi en 1972 et Mario Andretti en 1978.
     
    En formule Sport, la Lotus 19 « Monte-Carlo » apparaît en 1960, qui est comme une 15 à l’envers. La Lotus 23 à moteur central et carrosserie en matière plastique va constituer le modèle le plus réussi avec l’Eleven. Elle reçoit les moteurs Ford culbutés de la Formule Junior avant d’être propulsée par le double arbre (23B au châssis renforcé).
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    Lotus 23                                                                 Jim Clark au volant de la Ford Cortina Lotus
     
    Partenaire de Ford, Lotus conduit deux grands programmes de compétition avec Detroit : les 500 Miles d’Indianapolis (victoire de Clark en 1965) et la Cortina Lotus. Les relations se tendront quand Ford se tournera en 1964 vers Lola pour se lancer à la conquête des 24 Heures du Mans. La réconciliation interviendra en 1966 au moment où Ford acceptera de financer la construction du moteur Cosworth de Formule 1.

    Bien que ce ne soit pas un vrai produit Lotus, on ne saurait passer sous silence la Cortina Lotus. Il s’agit d’une version spéciale de la Ford Cortina GT construite par Lotus de 1963 à 1966. Homologuée pour la compétition avec 1000 exemplaires construits, elle reçoit le Lotus-Ford double arbre de 105 ch (174 km/h). Si elle garde sa caisse d’origine, sa suspension arrière est modifiée. La version préparée pour la compétition (140 ch et plus de 200 km/h) sera sacrée championne d’Europe des voitures de tourisme. La Lotus Cortina Mk 2, qui prendra la relève, sera fabriquée chez Ford à Dagenham.
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    Lotus Europe                                                              Lotus Elite
     
    A la fin 1966, Lotus s’installe à Hethel, près de Norwich, sur un ancien aéroport pour bombardiers américains de la Seconde Guerre mondiale, dont les taxiways constituent d’excellentes pistes d’essai des voitures. Y sont produites l’Elan et l’Europe, ainsi que les culasses double arbre du moteur Ford-Lotus. Le succès commercial de l’Elan et le lancement de l’Europe ont nécessité ce déménagement d’une marque en plein boom, qui est passée au stade industriel. Jusque-là propriété personnelle de Colin Chapman et de sa famille, Lotus sera introduit en bourse en 1968.
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    Lotus Eclat                                                             Lotus Excel SE
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    Pour son moteur double arbre, Chapman sait qu’il ne pourra éternellement compter sur le bloc Ford appelé à disparaître de la gamme du constructeur américain. Il lui faudra réaliser son propre moteur et, pour rentabiliser ce coûteux investissement, l’installer dans des modèles haut de gamme capables de dégager des marges supérieures. Ce sera un quatre cylindres double arbre à courroie crantée, qui sera incliné de 45° dans le châssis pour permettre ultérieurement une éventuelle version V8 à 90°. En 1969, la tâche est confiée à Tony Rudd, qui vient de quitter la direction technique de BRM pour un poste similaire chez Lotus. Ainsi va naître le deux litres Lotus à quatre soupapes de 150 ch.

    Succédant en 1974 à la Lotus Plus 2 S130/5, la nouvelle Elite reçoit cette mécanique disposée à l’avant. Plus spacieuse — c’est une vraie quatre places —, plus luxueuse et plus performante, la voiture vise une clientèle plus fortunée. De forme hatchback, son design apparaît toutefois peu convaincant. L’année suivante, est lancée l’Eclat, version fastback de l’Elite. L’Elite et l’Eclat atteindront leur maturité en 1980, quand le moteur passera à 2,2 litres et 160 ch. Il sera alors accouplé à une boîte Getrag cinq vitesses. La Lotus Elite sera retirée en 1982 au moment où sortira l’Excel dotée d’éléments Toyota (boîte, pont).
    Dans le même esprit que l’opération Cortina Lotus, le moteur 2,2 litres va faire l’objet d’un contrat avec Talbot. Il sera monté dans la Talbot Sunbeam Lotus, qui sera championne du monde des rallyes en 1981 (version de 240 ch).
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    Lotus Esprit S2                                                             Lotus Elan
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    Présentée en 1975 et vouée à une carrière d’une longévité exceptionnelle, l’Esprit permettra à Lotus de se maintenir à flot dans les années 80. Mais dans la décennie suivante, elle sera le seul modèle construit, en dehors de la Lotus Omega/Carlton, dans une usine devenue fantôme. Lancée en 1989, la nouvelle Lotus Elan, un modèle à traction avant, le seul de l’histoire de la marque, et équipée d’un moteur Isuzu, sera un échec et la voiture sera retirée en 1992.

    La marque glorieuse fondée par un homme de génie connaîtra de graves vicissitudes. Propriété de la General Motors, elle sera reprise par Romano Artioli avant d’entrer en 1998 dans le giron du groupe malais Proton. Le succès de l’Elise présentée en 1995, la Lotus la plus vendue de l’histoire de la marque, marquera le renouveau de la firme. L’année 2006 verra le lancement de l’Europa S, un coupé au concept plus GT. On parle également de la résurrection de l’Esprit, qui pourrait être construite en Malaisie, elle serait animée par un moteur BMW boosté à 500 ch.
     Historique Lotus Historique Lotus
    Lotus Elise Type 72                                                    Lotus Europa S
    © Lotus

     

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