• PORSCHE 911 :

    C'est peu dire que la succession de la 356, premier modèle de la marque et premier grand succès, fut réussie ! Mais un avantage aussi exceptionnel peut se retourner en un pernicieux danger, quand la réussite d'une marque s'identifie exclusivement à celle d'un modèle. Tous les produits nouvellement lancés par la firme à la suite de la 911 - 914 (1969), 924 (1976), 944 et 968 ainsi que 928 (1977) - se sont révélés incapables d'assurer la relève, à tout le moins de se poser en compétiteurs de la vedette de Zuffenhausen. Ainsi le succès s'est-il transformé en un piège, d'où est récemment sorti Porsche en déclinant et élargissant avec le Boxster le concept… de la 911.

    PORSCHE 911PORSCHE 911
    Porsche 911 Targa                                                                  Porsche Carrera Coupé 993
    © D.R
    Rarement donc, dans l'histoire de l'automobile, relève aura été mieux gérée, héritage mieux assuré que celui de la 356. Fidèle dans l'esprit à sa devancière - moteur boxer refroidi par air -, la 911 bénéficie toutefois d'un avantage déterminant avec l'apport du six cylindres. Bien que modernisées par un ponton qui, creusé à l'avant, dégage les ailes, ainsi que par des volumes moins galbés, les formes de la 911 s'inscrivent également dans la continuité de la 356. Insensible à l'évolution du design et, a fortiori, à l'écart des modes, cette ligne pure et dépouillée relève d'une esthétique intemporelle.
    PORSCHE 911PORSCHE 911
    Porsche 912                                                                      Porsche 911 2,7 Targa de 1973
    © D.R
    D'abord baptisée 901 et présentée en avant-première au salon de Francfort en 1963, la 911 entre en production en mai 1964. Pendant un an, elle côtoiera sur les chaînes la 356 C, dont le dernier exemplaire sortira en avril 1965. Placé dans la coque de la 911, le moteur de la 356 joue même les prolongations avec la 912, d'abord équipée du quatre cylindres 1600 cm3 de la 356 SC ramené à 90 ch, puis du deux litres de même puissance. Oubliée aujourd'hui des collectionneurs, cette voiture largement produite est devenue un modèle rare. Pourtant, ce ne sont pas moins de 11 000 exemplaires qui ont été construits de 1965 à 1969.

    Lancée avec un deux litres de 130 ch, la 911 connaît rapidement le succès. A tel point que l'année 1973, avec près de 44 000 voitures produites, sera l'une des plus brillantes de l'histoire de la marque.

    La 911 S voit le jour en 1966, toujours équipée du moteur de 2 litres qui, avec deux carburateurs Weber, offre maintenant 160 ch. En 1968, la série B bénéficie de l'injection mécanique Bosch pour cause de normes anti-pollution américaines, les Etats-Unis constituant le principal marché de Zuffenhausen. La puissance passe alors à 170 ch. Avec la série C, la cylindrée est portée en 1969 à 2,2 litres (par réalésage), ce qui vaut à la 911 S d'atteindre la remarquable puissance de 180 ch (et un couple de 20,3 mkg). Apparue en août 1971, la série E constitue la troisième génération de cylindrée du modèle avec 2,4 litres et 190 ch. La voiture peut se prévaloir de performances qui en surprennent plus d'un dans la circulation d'aujourd'hui : 230 km/h, 0 à 100 km/h en 7,5 secondes et le kilomètre départ arrêté en 27 secondes.
    La 911 S 2,4 litres constitue à notre avis de la meilleure des 911 anciennes (hors versions RS) et l'une des plus passionnantes de toutes les versions de la 911. Elle se révèle en particulier supérieure à la série G apparue en 1973, qui, bien que portée à 2,7 litres, verra sa puissance ramenée à 175 ch. La conduite de la S 2,4 litres (de préférence sur route sinueuse !) apparaît comme un véritable enchantement. Légère (moins de 1100 kg), puissante et maniable à souhait, elle témoigne d'une agilité extraordinaire. La placer en entrée de virage se révèle particulièrement aisé. Dans cet exercice, la légèreté du train avant fait merveille, comme la précision de la direction.

    Toutefois, il est vrai que la tenue de route de la 911 peut surprendre. Pêché traditionnel de la voiture, le louvoiement de l'avant donne à cette dernière l'impression de chercher éternellement sa voie. Ceci mis à part, c'est un vrai régal que de la mettre en appui sur les roues arrière, et les enchaînements de virages serrés procurent un rare bonheur de pilotage (à condition de maintenir le pied sur l'accélérateur). Comme il est grisant de poursuivre le jeu jusqu'aux limites de l'adhérence, moment des plus excitant où l'on perçoit l'amorce d'un mouvement de dérive…
    PORSCHE 911PORSCHE 911
    911 S 2,4 Coupé                                                                          Porsche Carrera RS 2,7
    © D.R
    C'est en 1972 qu'est lancé un sommet de la gamme 911, la Carrera RS. Motorisée par un 2,7 litres de 210 ch (mais pas plus de 20 ch supplémentaires par rapport à la S 2,4 litres) et dotée d'un aileron aérodynamique, cette voiture est principalement destinée à la compétition. Elle deviendra un must pour tous les collectionneurs de Porsche.

    La 911 s'est couverte de gloire en remportant trois succès consécutifs au rallye de Monte-Carlo. Après une première victoire en 1968 avec Vic Elford et David Stone, Björn Waldegaard et Lars Helmer ont récidivé en 1969 et 1970 au volant d'une 911 S 2,3 litres de 240 ch. Avec un ultime succès en 1978 (Jean-Pierre Nicolas sur une Carrera RS), la 911 aura triomphé à quatre reprises en principauté.
    PORSCHE 911PORSCHE 911
    Porsche Carrera RS 964                                                             Porsche 911 Monte Carlo
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    Le salon de Paris de 1974 marque l'apparition d'un modèle d'exception, la 911 Turbo, dont le trois litres turbocompressé développe 260 ch (puis 300 ch en 1977 avec 3,3 litres).

    L'évolution de la 911 sera marquée par l'augmentation de sa cylindrée, qui passe à trois litres en 1975, à 3,2 litres en 1983 et à 3,6 litres en 1989 (250 ch). Le lancement en 1988 d'une version à quatre roues motrices, la Carrera 4, constitue une étape décisive dans l'histoire de la 911 - la tenue de route transformée se révélant plus sécurisante.
    PORSCHE 911PORSCHE 911
    911 Turbo                                                                                            Porsche 930 Turbo
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    Dotée de formes adoucies et plus aérodynamiques, la 911/993 bénéficie d'un nouvel essieu arrière et d'une boîte de vitesses à six rapports. Augmentée, la puissance passe à 272 ch. Moins brutale que le modèle de la génération antérieure, la Turbo 993 voit néanmoins sa puissance faire un bond en avant, avec pas moins de 408 ch.
    PORSCHE 911PORSCHE 911
    Porsche Carrera RS 993                                                                       Posche 964 Turbo
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    Le 15 juillet 1996 marque une date importante dans l'histoire Porsche. Ce jour-là, en présence de Ferry Porsche, le personnel de l'usine assiste à la sortie de la millionième voiture produite à Zuffenhausen. Un bonheur n'arrivant jamais seul, cette même année voit le lancement d'une nouvelle génération de modèles au design très réussi, la 911/996. Révolution à Stuttgart, le six cylindres boxer passe au refroidissement liquide ! Mais la nouveauté ne s'arrête pas là puisque, poursuivant la montée en puissance des mécaniques Porsche, le nouveau moteur de 3,4 litres développe désormais 300 ch.


    Voiture phare de la marque et fleuron technologique, la 911 Turbo bénéficie aujourd'hui de performances de tout premier plan. Transmis aux quatre roues, les 420 ch délivrés par son 3,6 litres et son énorme couple de 560 Newton mètres lui permettent d'abattre le 0 à 100 km/h en 4,2 secondes. Quant à la vitesse maximum, elle s'établit à 305 km/h...
    PORSCHE 911PORSCHE 911
    Porsche 911 Targa 996
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  • PEUGEOT 404 :
    Présentée en mai 1960, la Peugeot 404 entre dans la catégorie des 9 CV (1,6 litre), soit un cran au-dessus de la 403 qu’elle a vocation à remplacer. La montée en gamme des Peugeot se poursuit donc, accompagnant l’évolution du niveau de vie des Français en cette période heureuse de croissance forte.
    PEUGEOT 404PEUGEOT 404
    Peugeot 404 berline
    © Peugeot
    Dérivé du moteur de la Peugeot 403, son quatre cylindres de 1618 cm3 développe 72 ch SAE et permet à la voiture de franchir le cap des 140 km/h. Toutefois, cette mécanique se distingue de sa devancière par des différences significatives. Incliné de 45° vers la droite, le moteur a été renforcé au niveau du vilebrequin et de l’embiellage. Et la nouvelle culasse dispose de chambres de combustion en forme de calotte sphérique décalée. La boîte de vitesses à quatre rapports synchronisés possède une quatrième en prise directe. Quant à la suspension, elle abandonne le ressort transversal à l’avant pour quatre ressorts hélicoïdaux. Mais le train arrière est toujours rigide.

    Esthétiquement, la Peugeot 404 hérite du design orthogonal prolongé par des ailerons cher à Pinin Farina, lequel gratifie alors l’Europe de cette ligne empruntée au style américain. Il l’a notamment appliquée aux Fiat six cylindres (2100, 2300 et 1800), ainsi qu’à l’Austin Cambridge et à la Morris Oxford. La Peugeot 404 consacre la collaboration de Sochaux avec le carrossier transalpin initiée avec la 403.
    PEUGEOT 404
    Peugeot 404 coupé
    © D.R.
    PEUGEOT 404PEUGEOT 404
    Peugeot 404 cabriolet                                                                   1961Peugeot 404 coupé
    © Peugeot
    Lors du salon de Paris 1961, qui se tient pour la dernière fois au Grand Palais — il s’installera l'année suivante à la Porte de Versailles —, Peugeot révèle le cabriolet 404. Egalement dessinée par Pinin Farina, dont elle est la première Peugeot à porter le logo, la voiture est assemblée dans les ateliers du carrossier à Turin. Superbe, sa silhouette rappelle fort le cabriolet Fiat 1500 et 1600 S. Contrairement à son homologue 403, le cabriolet 404 ne présente aucun embouti commun avec la berline. Dès le salon de Genève 1962, il recevra le 1,6 litre à injection Kugelfischer révélé au même salon un an plus tôt et qui offre 13 ch supplémentaires (160 km/h).
    PEUGEOT 404PEUGEOT 404
    Peugeot 404 familliale                                                 Peugeot 404 Super Luxe Pinin Farina
    © Peugeot
    En 1962, la Peugeot 404 se voit épaulée par une version mieux finie, dite Super Luxe, qui inclut notamment la peinture métallisée (grise le plus souvent) et des enjoliveurs de roues identiques à ceux du cabriolet. Peugeot s’avère fidèle à sa politique de déclinaison de gamme, constante depuis la 203, qui lui fait lancer d’abord la berline, puis le cabriolet, enfin la familiale et la commerciale (sur empattement allongé), ces trois modèles se substituant à leurs homologues du modèle antérieur. Ainsi, naissent en 1963 les Peugeot 404 longues, familiale et commerciale, la première étant motorisée au choix par le 1,6 litre à carburateurs ou le diesel Indénor XD 85 de 1,8 litre et 55 ch SAE. La seconde reçoit le moteur 1500 de la 403 ou le diesel.

    La même année, Sochaux dévoile le coupé Peugeot 404 à ligne très réussie due à Pinin Farina. Il est uniquement proposé avec le moteur injection de 85 ch. En même temps, la berline Super Luxe profite de cette mécanique.
    PEUGEOT 404
    Le cabriolet 404 diesel carrossé en monoplace
    © D.R.
    La berline Peugeot 404 sera dotée du moteur diesel en 1964, mais dans une définition plus puissante, l’Indénor XD 88 de 1,9 litre et 68 ch SAE. La technologie Peugeot de l’huile lourde appliquée à l’automobile réalise de réels progrès en matière de bruit et d’odeur et, en juin 1965, la marque s’adjuge quarante records internationaux à Montlhéry avec un cabriolet 404 diesel carrossé en monoplace.

    Au cours des années suivantes, Sochaux va apporter à son modèle phare de nombreuses améliorations mécaniques. Le moteur essence bénéficiera d’un vilebrequin à cinq paliers au lieu de trois précédemment, avant de gagner quatre chevaux dans sa version à carburateurs, l’injection passant pour sa part à 96 ch. Les freins recevront également un dispositif d’assistance.
    PEUGEOT 404PEUGEOT 404
    © D.R.
    La puissance continuera de monter en 1967 (80 ch SAE pour le 1,6 litre à carburateurs) et la voiture sera proposée en option avec une transmission automatique ZF. Il faudra quand même attendre 1969 pour que la 404 dispose de freins à disque à l’avant. C’est le moment où, avec l’apparition de la Peugeot 504, le modèle se trouve réduit à une gamme limitée — il n’a plus droit à l’injection par exemple.

    Effacée progressivement au profit de la 504, la Peugeot 404 sera retirée du marché métropolitain en 1975 après quinze ans de bons et loyaux services. Puissante et fiable, elle s’est montrée digne de la haute réputation de sa devancière.
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  • OSCA Barquette MT 4 :
    Première voiture de la nouvelle marque, l’Osca MT 4 apparaît en 1947. La signification de cette appellation barbare ? M représente l’initiale du patronyme des frères Maserati et quatre fait référence au nombre de cylindres. C’est une barquette biplace de petite cylindrée, 1100 cm3, qui, malgré ses 70 ch, s’avère très performante.

    L’auteur du quatre cylindres n’est autre qu’Ernesto Maserati : bloc en fonte, culasse en aluminium à chambres hémisphériques et arbres à cames en tête. Les 70 ch sont délivrés à 6000 tr/mn. C’est une mécanique brillante, un vrai moteur de course.

    Pour compenser le manque de puissance dû à la cylindrée modeste, les frères Maserati ont allégé la voiture au maximum. Ainsi, son poids ne dépasse pas les 450 kilos. La carrosserie est réalisée en aluminium le plus souvent par la firme Morelli, située à Ferrare.
    OSCA Barquette MT 4OSCA Barquette MT 4
    Brochette de barquettes MT4 au Tour Auto 2008
    © D.R.
    Si les deux premières courses, auxquelles la MT4 participe au cours de l’année 1948, se soldent par des abandons (rupture mécanique et accident), la troisième apporte, au mois de septembre, une victoire surprise dans le Grand Prix de Naples. Ce succès va marquer les esprits car la petite 1100 cm3 a battu les deux litres. Il est vrai que son pilote n’est autre que Luigi Villoresi, gloire italienne des années trente et pilote Maserati avant la guerre : ami de la fratrie de Bologne, il tenait le volant de la Maserati 8CTF qui affrontait les redoutables Flèches d’Argent d’outre-Rhin.
    Ce succès et les noms prestigieux qui lui sont associés lancent la marque. Pour tout le monde, la MT4 est la petite Maserati. Elle devient l’une des montures préférées des pilotes privés sur les circuits comme en courses de côte. Confrontée à des machines de cylindrées très supérieures, elle glanera maints succès dans sa catégorie. Les Osca remporteront la classe 1100 cm3 de toutes les éditions des Mille Milles de 1950 à 1957.
    OSCA Barquette MT 4OSCA Barquette MT 4
    Châssis 1162 - 1100 cm3
    © D.R.
    Osca s’illustre également au Tour de France Automobile de 1952 à 1954. Trois voitures participent à l’édition 1952 : la berlinette 1350 cm3 de Jean-Louis Armengaud et Chaix, qui prendra la quatrième place au scratch, celle de Jacques Péron et de son épouse (3e de sa classe) et la berlinette Vignale 1100 cm3 à flancs échancrées de Butti et Balzarini (abandon). L’année suivante, le règlement a évolué, qui indexe les performances sur la cylindrée, une disposition favorable aux OSCA. En imposant sa barquette 1100 cm3 au général devant la Gordini trois litres de Jean Behra, l’équipage Péron-Bertramnier offre à la marque son premier titre de gloire. 

    Après cette victoire, huit Osca prennent le départ du Tour 1954, dont une rare barquette deux litres issue de la Formule 2 1952 de Louis Chiron que ce dernier a fait recarrosser et qu’il pilote avec Robert Delpech. L’équipage abandonnera dans les Pyrénées suite à une sortie de route. Au volant d’une barquette, Alfonso de Portago devra également se retirer.

    La marque est à deux doigts de réaliser l’exploit aux 24 Heures du Mans 1954. Deux MT4 de 1500 cm3 mènent longtemps leur classe, dominant les Porsche. Mais leurs équipages, Lance Macklin-Leygonie et Péron-Giardini, se livrent une lutte fratricide et finissent pas s’accrocher ! Sorti de la piste, Peron ne peut repartir, contrairement à Macklin. Mais ce dernier sera disqualifié pour avoir été poussé par son adversaire d’écurie. On était à la 23e heure…
    OSCA Barquette MT 4OSCA Barquette MT 4
    MT 4 1500 cm3
    © D.R.
    La même année, une MT4 en version 1500 cm3 remporte un autre titre de gloire. Pilotée par Stirling Moss, elle s’adjuge les 12 Heures de Sebring. Car la MT4 est déclinée en plusieurs variantes de cylindrées : 1300, 1400 et 1500 cm3. Dans le milieu des années cinquante, Osca se concentre du reste sur la catégorie 1,5 litre.

    La MT4 est également mise à contribution pour tenter l’aventure en Formule 2. A cette fin, elle subit l’ablation de ses ailes et de ses phares — la réglementation le permet à l’époque. Mais plus large qu’une vraie monoplace, la voiture pâtit se son aérodynamique. Un handicap qui s’ajoute au déficit de cylindrée. Les résultats ne seront pas à la hauteur et la F2 se contentera de quelques places d’honneur dans des épreuves courues en Italie.

    Dérivée de la MT4, mais plus moderne de conception, la S 187 (par référence à sa cylindrée unitaire) est en 1957 et 1958 une 750 cm3 pratiquement imbattable dans sa classe. Aux mains d’Alejandro de Tomaso, alors pilote Osca, elle remportera trois victoires à l’indice de performance aux 24 Heures du Mans 1958 et aux 12 Heures de Sebring de 1958 et 1959.
    OSCA Barquette MT 4OSCA Barquette MT 4
    Type S 1000 cm3                                                                                            Type S 187
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    OSCA Barquette MT 4

    Gilles Bonnafous le 04/06/2008

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    s’illustre également au Tour de France Automobile de 1952 à 1954. Trois voitures participent à l’édition 1952 : la berlinette 1350 cm3 de Jean-Louis Armengaud et Chaix, qui prendra la quatrième place au scratch, celle de Jacques Péron et de son épouse (3e de sa classe) et la berlinette Vignale 1100 cm3 à flancs échancrées de Butti et Balzarini (abandon). L’année suivante, le règlement a évolué, qui indexe les performances sur la cylindrée, une disposition favorable aux OSCA. En imposant sa barquette 1100 cm3 au général devant la Gordini trois litres de Jean Behra, l’équipage Péron-Bertramnier offre à la marque son premier titre de gloire. 

    Après cette victoire, huit prennent le départ du Tour 1954, dont une rare barquette deux litres issue de la Formule 2 1952 de Louis Chiron que ce dernier a fait recarrosser et qu’il pilote avec Robert Delpech. L’équipage abandonnera dans les Pyrénées suite à une sortie de route. Au volant d’une barquette, Alfonso de Portago devra également se retirer.

    La marque est à deux doigts de réaliser l’exploit aux 24 Heures du Mans 1954. Deux MT4 de 1500 cm3 mènent longtemps leur classe, dominant les Porsche. Mais leurs équipages, Lance Macklin-Leygonie et Péron-Giardini, se livrent une lutte fratricide et finissent pas s’accrocher ! Sorti de la piste, Peron ne peut repartir, contrairement à Macklin. Mais ce dernier sera disqualifié pour avoir été poussé par son adversaire d’écurie. On était à la 23e heure…
    OSCA Barquette MT 4
    MT 4 1500 cm3
    © Gilles Bonnafous
    OSCA Barquette MT 4
    MT 4 1500 cm3
    © Gilles Bonnafous
    La même année, une MT4 en version 1500 cm3 remporte un autre titre de gloire. Pilotée par Stirling Moss, elle s’adjuge les 12 Heures de Sebring. Car la MT4 est déclinée en plusieurs variantes de cylindrées : 1300, 1400 et 1500 cm3. Dans le milieu des années cinquante, se concentre du reste sur la catégorie 1,5 litre.

    La MT4 est également mise à contribution pour tenter l’aventure en Formule 2. A cette fin, elle subit l’ablation de ses ailes et de ses phares — la réglementation le permet à l’époque. Mais plus large qu’une vraie monoplace, la voiture pâtit se son aérodynamique. Un handicap qui s’ajoute au déficit de cylindrée. Les résultats ne seront pas à la hauteur et la F2 se contentera de quelques places d’honneur dans des épreuves courues en Italie.

    Dérivée de la MT4, mais plus moderne de conception, la S 187 (par référence à sa cylindrée unitaire) est en 1957 et 1958 une 750 cm3 pratiquement imbattable dans sa classe. Aux mains d’Alejandro de Tomaso, alors pilote Osca, elle remportera trois victoires à l’indice de performance aux 24 Heures du Mans 1958 et aux 12 Heures de Sebring de 1958 et 1959.
    OSCA Barquette MT 4
    Type S 1000 cm3
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    OSCA Barquette MT 4
    Type S 187

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  • OLDSMOBILE Golden Rocket :
    Avec son design des plus spectaculaires et sa couleur dorée, la Golden Rocket ne passe pas inaperçue au Motorama de 1956 où elle est exposée. Elle y est accompagnée par une jeune actrice, Shirley Jones, qui eut son heure de gloire dans les années cinquante. Vedette de musicals, elle obtint même un Oscar en 1960 pour son rôle dans l'excellent Elmer Gantry de Richard Brooks.
    OLDSMOBILE Golden RocketOLDSMOBILE Golden Rocket
    Shirley Jones devant la Golden Rocket au Motorama de 1956
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    Présentée comme une voiture futuriste, la Golden Rocket est un coupé sportif motorisé par un V8 Oldsmobile Rocket de 275 ch. Bien que stricte deux places, la voiture, dont la carrosserie est réalisée en matière plastique renforcée de fibre de verre, présente des dimensions très respectables - 2,67 mètres d'empattement pour 5,10 mètres de longueur.

    Vivacité du trait et profil surbaissé (1,26 mètre de hauteur) caractérisent le design de la Golden Rocket. Grâce à ses formes pures et dépouillées et au dynamisme de ses lignes tendues, cette superbe fusée d'or apparaît bien comme l'un des plus beaux concept cars de la General Motors.
    La face avant en forme d'étrave de navire, ou de requin selon les avis (de toute manière, on reste en mer), est terminée par un motif chromé, tandis que le capot aérodynamique lorgne vers les avions supersoniques.
    OLDSMOBILE Golden RocketOLDSMOBILE Golden Rocket
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    Mais ce sont les ailes en forme de fusée qui constituent le thème principal de ce dream car et qui justifient son appellation - elle sera reprise en 1957 sur un modèle 88 de la gamme Oldsmobile. Ce motif, qui inspire les flancs de la voiture, se prolonge sur toute sa longueur. Les extrémités des ailes, antérieures comme postérieures, sont ornées de butoirs en pointe de fusée. A l'arrière, les ailes sont dotées de petits ailerons avortés, subitement interrompus à la hauteur des roues, qui portent les feux.

    L'originalité de son pavillon fait également de la Golden Rocket une voiture du plus haut intérêt. Inspiré du cockpit d'un avion, il s'orne d'une superbe lunette arrière inclinée en fast back et divisée en deux parties séparées par une arête. Les ouïes d'aération dessinées sous les baies vitrées en forme de bulle servent à extraction de l'air de l'habitacle.
    Compte tenu de la silhouette très basse de la voiture, les panneaux mobiles du toit se lèvent électriquement à l'ouverture des portes pour favoriser l'accès à l'habitacle. Dans le même but, les sièges se surélèvent de huit centimètres et pivotent vers l'extérieur. C'est toujours le même souci qui a guidé la conception du volant à deux branches, qui s'incline vers l'avant pour permettre au conducteur de s'installer aux commandes de la Golden Rocket. Il accueille également le tachymètre en son centre.
    OLDSMOBILE Golden RocketOLDSMOBILE Golden Rocket
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    La proue en forme de requin ne connaîtra guère de postérité. Par contre, les deux traits stylistiques majeurs de la Golden Rocket seront appelés à une heureuse fortune. Bill Mitchell, qui succédera en 1959 à Harley Earl à la tête de la Styling Section de la General Motors, reprendra pour Chevrolet et Buick la lunette arrière fast back en deux parties : en 1963, sur la célèbre et éphémère Corvette " split window ", et sur la magnifique Riviera de 1971. Quant au thème des ailes en forme de fusée, il sera copié par Ford sur la Thunderbird dans la version du modèle (à quatre places) produit à partir du millésime 1961…
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  • NSU Prinz :
    Leader mondial de la construction de motos dans les années cinquante, NSU entend diversifier son activité. En effet, le marché des deux roues s’essouffle alors que les débuts de la motorisation de masse porte l’industrie automobile vers des lendemains radieux. Après l’avoir abandonnée à la fin des années trente, la marque de Neckarsulm revient à l’automobile en 1957.
    NSU Prinz
    NSU Prinz I
    © D.R.
    Dévoilée au salon de Francfort, la Prinz signe le retour de NSU à la construction automobile après trente ans d’absence. La première NSU de l’après-guerre apparaît très représentative d’une époque, celle des petites voitures à moteur en porte-à-faux arrière. Dès 1947, avec la 4 CV, Renault a été en France le pionnier de cette formule dans le sillage de la Coccinelle conçue avant la guerre. Tout le monde y viendra au fil des années cinquante pour consacrer le triomphe de cette architecture dans la décennie soixante. L’Allemagne avec NSU, dont la Prinz accompagnera la Volkswagen, l'Italie avec la Fiat 600 et l'Angleterre avec l'Hillman Imp. Le virus traversera même le rideau de fer pour toucher la Tchécoslovaquie avec la Skoda 1000 MB et contaminer jusqu'à l'Union Soviétique avec la Zaporojets…

    Petite berline quatre places, la Prinz bénéficie d’une mécanique sophistiquée inspirée de la technique moto. Il s’agit d’un bicylindre vertical de 600 cm3 à arbre à cames en tête refroidi par air. Avec 20 ch à 4800 tr/mn, il offre à la puce (510 kilos) des performances flatteuses compte tenu de sa cylindrée (plus de 100 km/h). La boîte de vitesses possède quatre rapports (non synchronisés).
    NSU Prinz
    NSU Prinz I
    © D.R.
    Dotée d’une carrosserie agréable et bien finie, la Prinz est l’un des modèles les moins chers du marché allemand. Son prix est inférieur à celui de la BMW 600 et de la Coccinelle 1200 de base, dont la vitesse ne dépasse pas les 110 km/h malgré sa cylindrée deux fois plus importante. Bien accueillie, la Prinz connaît des chiffres de vente supérieurs à ceux enregistrés par NSU-Fiat avec la Jagst, équivalent allemand de la Fiat 600.
    NSU Prinz
    NSU Prinz II, 1958
    © D.R.
    La voiture va rapidement bénéficier de nombreuses améliorations. Devenue Prinz II en 1959, elle reçoit une boîte de vitesses synchronisée, tandis qu’une variante plus musclée, la Prinz 30, voit sa puissance passer à 30 ch. Ce qui lui vaut d’excellentes performances (près de 120 km/h) eu égard à sa taille. En 1960, la Prinz III devient le modèle de base avec 23 ch.

    Diffusée à près de 95 000 exemplaires jusqu’en 1962, cette première génération Prinz constitue un vrai succès, offrant à NSU une heureuse reconversion. Qualité de conception et de fabrication, fiabilité, brio (dans la version de 30 ch) et tarif très compétitif expliquent cette réussite. Pour un prix à peine supérieur à celui d’un microcar, le client s’offre une vraie voiture populaire.
    NSU Prinz
    NSU Prinz III, 1964
    © D.R.

    Avec le succès, la marque lance un modèle plus ambitieux, la Prinz 4. Révélée au salon de Francfort de 1961, cette dernière hérite d’une mécanique étroitement dérivée de la Prinz 30. Malgré ses 600 cm3, elle affiche des performances égales à celles de la Coccinelle 1200. Copiée sur la Chevrolet Corvair (mais elle n’est pas la seule !), sa ligne en fait une voiture séduisante, l’une des plus jolies populaires européennes de la période. S’installant en bonne place sur le marché des 4CV/5CV, la Prinz 4 permet à NSU de franchir un cap décisif. Avec 576 000 exemplaires produits jusqu’au terme de sa carrière, elle fait entrer la marque souabe dans la cour des grands.
    NSU Prinz
    NSU Prinz 4, 1962
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    A partir de ce succès, NSU va déployer tout une gamme sur un créneau des plus porteurs. Plus grande et plus spacieuse, la 1000 s’offre un quatre cylindres en ligne en alliage de 996 cm3. Plus puissante (43 ch), elle est toujours dotée d’un arbre à cames en tête et d’un refroidissement par air. Lancée en 1963, elle conserve la même esthétique.
    NSU Prinz
    NSU Prinz 4, 1962
    © D.R.

    Deux ans plus tard, NSU propose une variante sportive, la 1000 TT — pour Tourist Trophy, épreuve britannique longtemps chasse gardée des motos de Neckarsulm. La cylindrée monte à 1085 cm3 et la puissance à 55 ch (150 km/h). Fiable, légère, maniable et bénéficiant d’un excellent comportement routier, elle fera une belle carrière en rallyes. Homologuée en Groupe 1, elle se heurtera toutefois aux 1300 cm3 des Mini Cooper S et R8. La TT passera à 1200 cm3 et 65 ch en 1967.
    NSU Prinz
    NSU Prinz 1000 TT
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    Mais la TT ne constitue qu’une étape pour NSU. L’apogée de la saga des Prinz sera en 1967 la TTS, une voiture spécifiquement dédiée à un usage sportif. Sa mécanique pointue de 996 cm3 est empruntée à la 1000, non à la TT, afin de pouvoir courir en classe 1000 cm3. Un arbre à cames (en tête) spécial, une compression augmentée, deux carburateurs Solex double corps et un radiateur d’huile permettent à la puissance de passer à 70 ch (160 km/h).

    A destination des pilotes, NSU proposera une préparation compétition de 80 ch (180 km/h). La TTS glanera de nombreuses victoires de classe dans les épreuves internationales, notamment à Spa en 1967. Toutefois, son palmarès n’apparaît pas à la hauteur de son talent. Intégrée au groupe VW-Auto Union en 1969, la Prinz sera injustement sacrifiée aux intérêts de ses nouveaux propriétaires.
    NSU Prinz
    NSU TTS, 1974
    © D.R.
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